» Et Jésus trouva dans le temple les vendeurs de bœufs, de brebis, de pigeons, et les changeurs, assis. Ayant fait un fouet avec des cordes, Il les chassa tous du temple. Ses disciples se souvinrent qu’il était écrit : Le zèle de Ta maison me dévore. » (Jean 2:14-17).

Imaginez la réaction des disciples, voyant leur maître bouleverser le décor sympathique du temple – le bruit, la poussière, les cris, la monnaie dispersée, les tables retournées. Comment osait-Il agir ainsi ! Tout d’abord, ils durent être choqués, puis exaltés.

C’est ce que j’aurais ressenti

–  » Bon travail, Jésus ! Montre-leur qui est le patron !  »

Quand tout fut terminé, les disciples se rappelèrent les paroles de l’Ecriture disant :

 » Le zèle de Ta maison Me dévore. « 

Ils pensèrent :

–  » Maintenant, nous savons ce que cela signifie. Jésus aime la maison de Son Père si intensément qu’Il n’y tolère aucun péché.  »

Il ne fait aucun doute que le geste de Jésus, ce jour-là , suscita l’intérêt général. Les gens du peuple étaient excités d’avoir un héros qui osait fouler aux pieds tous ces bavards religieux et ces cupides méprisables.

Pour ce qui était de la popularité – ou de jouer des muscles -, les disciples étaient partants.

L’ennui, c’est que l’un des principes fondamentaux de la nature humaine leur échappait :

notre zèle est mal dirigé.

BON ET MAUVAIS ZELE

Le zèle est l’empressement ou la ferveur pour défendre une cause. Or, cette cause peut s’avérer bonne ou mauvaise, ciblée ou erronée.,Les Pharisiens, eux aussi, étaient pleins de zèle, mais ils manquaient souvent de jugement. Personne ne peut nier que ces hommes étaient zélés. Tout ce qu’ils entreprenaient était empreint de respect religieux et de conviction.

Cependant, leur zèle reposait sur le légalisme, et non sur la connaissance de Dieu.

Ils prônaient une cause austère et insipide, une cause qui rendait leur cœur orgueilleux et arrogant.

Nous aimons nous moquer des Pharisiens. Nous aimons lire les reproches de Jésus à  leur encontre.

Pourtant, nous sommes tous également capables d’exprimer notre zèle dans des activités religieuses inutiles, des choses faites pour se donner une apparence, des futilités qui génèrent de l’ardeur, sans produire de lumière.

Lorsque je suis devenu chrétien, j’étais zélé pour beaucoup de choses. Je n’étais pas très attentif à  la façon de gérer mon énergie, et de ce fait, je faisais un certain nombre d’actions inutiles, déraisonnables et improductives.

Elles n’ont pas fait avancer ma relation avec le Seigneur, ni le Royaume de Dieu ici-bas.

Il nous arrive parfois de nous tromper de direction dans nos motivations.

Certains d’entre nous, tels des Pharisiens, sommes piégés par notre propre zèle. Notre relation avec le Seigneur est remplacée par notre activité  » légitime « , et pour finir, nous essayons de gagner notre salut en prouvant combien nous sommes zélés.

Il y a quatre domaines dans lesquels, en général, les chrétiens, ne font pas bon usage de leur zèle.

Ils se battent pour des causes qui ne sont pas celles de Dieu, ils jugent les autres, argumentent sur la Bible, et recherchent les bénédictions plus que Celui qui les procure.

Je veux insister sur ces points, car ils ont un pouvoir destructeur et provoquent des dégâts dans le corps de Christ. Examinons chacun de ces quatre domaines pour comprendre ce qu’est ou n’est pas le vrai zèle pour Dieu.

LA PASSION CHARNELLE

Premièrement, on ne peut être zélé pour Dieu tout en passant à  côté de Son programme suprême. Si nous ne sommes pas attentifs, nous serons alors zélés pour des causes qui ne sont en aucun cas celles de Dieu.

Pierre semblait le plus zélé des douze disciples. Il était prêt à  foncer pour dénouer des situations délicates – charnellement, en tout cas.

Dans le jardin de Gethsémané, Pierre nous fournit un parfait exemple de zèle déplacé. Lorsque les soldats viennent arrêter Jésus, Pierre sort son épée et coupe l’oreille du serviteur du sacrificateur.

Jésus dit à  Pierre :

 » Remets ton épée en place, car ceux qui utilisent l’épée périront par l’épée. Ne crois-tu pas que Je puisse invoquer Mon Père, et à  l’instant Il m’enverrait plus de douze légions d’anges ?  » (Matthieu 26:52-53)

A quoi donc Pierre pensait-il ? A la même chose que beaucoup d’entre nous – à  protéger la réputation du Seigneur en employant des méthodes profanes ; en offusquant, dans la foulée, des personnes innocentes.

Pierre, comme les autres disciples, était totalement passé à  côté du grand dessein de Dieu

Son plan était d’envoyer Jésus à  la croix.

Pierre avait un autre plan. Il espérait toujours que Jésus fût le héros conquérant.

Évidemment Pierre était très enthousiaste à  cette idée. Il n’avait cependant pas cette même ardeur pour devenir le compagnon spirituel de Jésus. Pierre, si vaillant pour brandir l’épée en public, était aussi celui-là  même qui abandonna Jésus, au moment où Il endossait la mission spirituelle la plus difficile – S’humilier Lui-même en se livrant à  la croix.

Comment se fait-il que nous soyons si empressés à  donner l’illusion d’une foi fidèle et téméraire et si peu enclins à  nous laisser bousculer pour faire ce que Jésus nous demande ?

Notre zèle est mal orienté.

Notre zèle doit être orienté vers l’être intérieur et spirituel en lieu et place de ce qui est extérieur et charnel. Nous devons être moins prompts  » à  couper les oreilles  » au nom de Jésus et plus enclins à  nous humilier, à  nous rendre dans notre lieu secret de la prière, pour Le rencontrer, seul à  seul, et mettre nos vies à  Sa disposition.

Paul nous rappelle :

 » L’affection de la chair est inimitié contre Dieu, parce qu’elle ne se soumet pas à  la loi de Dieu, et qu’elle ne le peut même pas.  » (Romains 8:7-8)

Beaucoup de mal a été fait au nom de Dieu, par des batailles soi-disant spirituelles, engagées charnellement.

Considérez toutes les guerres de religion et les croisades que l’on a entreprises ! Tout ce sang et toute cette destruction ! Comment peut-on s’égarer à  ce point ? Comment les gens ont-ils pu commettre tant d’atrocités en pensant agir au nom de Dieu ?

Cependant, avant de se poser en juge devant quiconque, nous devrions réa- liser combien nous sommes tous capables de placer nos intérêts avant ceux de Dieu.

EMPRESSEMENT À JUGER

Deuxièmement, nous chrétiens, devons bien admettre que nous avons un problème – une fâcheuse habitude de nous juger les uns les autres.

Dans Luc 9, il est écrit :

 » Jésus envoya des messagers devant Lui qui se mirent en route et qui entrèrent dans un village de Samarie pour Lui préparer un logement. Mais on ne Le reçut pas, parce qu’Il se dirigeait vers Jérusalem. Ses disciples Jacques et Jean, voyant cela, dirent : « Seigneur, veux-tu que nous commandions au feu du ciel de descendre et de les consumer ? » Jésus se retourna vers eux et les réprimanda.  » (Luc 9:52-55)

Je doute que Jacques et Jean se soient attendus à une réprimande. On a ici tout un village qui a rejeté Jésus – il méritait d’être rabaissé. Il avait manqué sa chance d’accueillir Jésus. Aux yeux de ces disciples fougueux, il était temps que ce village voie la puissance de Dieu !

Combien de fois avons-nous agi comme Jacques et Jean ? Dans quelle mesure devenez-vous un juge, et prononcez-vous la sentence sur celui qui est apparemment pris en faute ?

Il y a des personnes qui passent leur vie à  s’établir en juge de chaque ministère, de chaque ancien, de chaque pasteur, de chaque enseignant biblique. Ils attirent la foudre – rendant le verdict d’un jugement impitoyable.

Ils affirment vouloir essayer de corriger, or ils écrasent, tuent, détruisent.

Lorsque j’étais jeune chrétien, j’ouvrais ma Bible et je me posais en juge. J’allais dans les assemblées, en insistant sur leur besoin de correction. Pire même, au bout de six mois de conversion, je dirigeais un stage de formation. Il y avait là  des milliers de personnes venues m’écouter, et je me suis laissé aller à  leur dire ouvertement ce que je pensais – en les jugeant publiquement.

Un jour, Dieu m’a repris et m’a montré quelque chose : le jugement vient d’une immaturité spirituelle ! Les chrétiens matures prieront, discerneront, auront de l’amour, des conseils ; si besoin est, ils reprendront mais jamais dans un esprit de critique et de destruction, et jamais en public pour blâmer et punir.

Ceci est la bonne façon d’agir.

Des chrétiens immatures peuvent être pleins de zèle mais manquer de sagesse. Ils peuvent être virulents dans les choses blessantes, plutôt que d’agir pour la cause de Christ.

Je suis tombé dans ce piège, et comme Jacques et Jean, le Seigneur m’a repris pour avoir jugé les autres.

Voyez-vous, lorsque nous jugeons, nous nous mettons à  la place de Dieu.

Lui seul est juge des motivations de nos cœurs.

Si Jésus avait voulu attirer le feu sur ce village samaritain, Il aurait pu le faire Lui-même, sans l’aide de Ses disciples.

Ces derniers voulaient usurper l’autorité de Jésus, c’est pourquoi Il a dû les remettre à  leur place.

J’ai dû reconnaître que mon zèle, en tant que disciple – celui qui connaît la Parole de Dieu -, devait être réorienté.

Les contradictions et le péché que je constate dans la vie des autres – et reconnaissons-le, on ne peut s’empêcher de les remarquer – devraient m’inciter à  prendre garde au péché dans ma propre vie.

À présent, si je dois être confronté au péché ou à  la faute d’une tierce personne, je devrai alors appliquer le conseil de Paul :

 » Frères, si un homme vient à  être surpris en faute, vous qui êtes spirituels, rétablissez-le avec un esprit de douceur ; prenez garde à  vous-mêmes, de peur d’être aussi tentés.  » (Galates 6:1)

Paul savait que la correction du Seigneur était appliquée pour conduire à  la restauration des relations avec Dieu et avec le ministère – et non à  la destruction.

La restauration prend du temps ; or c’est le but de Dieu.

LE ZÈLE POUR LES MOTS

Il y a également un autre domaine dans lequel notre esprit de critique blesse le corps de Christ : lorsque nous nous disputons pour des interprétations subtiles de la Bible.

J’ai entendu des personnes qui devenaient véritablement odieuses les unes envers les autres – des frères et des sœurs chrétiens !

Paul dit :

 » Rappelle ces choses, en conjurant devant Dieu, qu’on évite les disputes de mots, qui ne servent à  la ruine de ceux qui écoutent.  » (2 Timothée 2:14).

Lorsque j’étais jeune dans la foi, je passais des heures inutiles à  argumenter sur les mots. Toutes ces heures mises ensemble représentaient sans doute des semaines, voire des mois. J’argumentais sur tout et sur rien : quand l’exaltation allait-elle se produire ?

Un chrétien peut-il être possédé de démons ? Faut-il être aspergé ou immergé pour être réellement baptisé ? Doit-on être baptisé au nom de Jésus seulement ou au nom du Père, du Fils et du Saint- Esprit ? …

Quelques uns de ces arguments produisirent beaucoup d’émotion qui ressemblait à du zèle pour le Seigneur.

Cependant, je ne me souviens pas qu’aucun n’ait produit beaucoup de vraie lumière. Je m’étais en quelque sorte établi là -dessus.

Après les concerts, les gens venaient vers moi en disant :

 » Vous savez, je ne suis pas d’accord avec vous sur tel ou tel sujet. « 

J’aimais cela ! Je m’asseyais sur l’avant de la scène, et la foule était là , autour de moi. Je ressortais l’Ecriture, et mon interlocuteur me renvoyait la balle avec d’autres versets. Nous avons eu de  » bons moments « , avec notre chair, au vu et su de tous ! Je ne réalisais pas alors combien mes arguments pouvaient causer la ruine de ceux qui m’écoutaient. Je pensais seulement que j’étais un crack, une autorité spirituelle, quand je n’étais qu’un discoureur avec un grand  » moi. « 

Je ne faisais qu’affûter un talent humain pour la discussion, au lieu d’un talent spirituel pour le contrôle de soi, l’écoute et la prière.

Paul disait, dans ses avertissements à  Timothée :

 » Evite les discours vains et profanes, car ceux qui les tiennent avanceront toujours plus dans l’iniquité, et leur parole rongera comme la gangrène  » (2 Timothée 2:16-17).

Quelle image vivante ! Les gens à l’époque de Timothée n’avaient pas le privilège de la tétracycline ou de la pénicilline. Si on voyait une grosse tache bleue sur un bras ou une jambe, on courrait chez le chirurgien pour se faire couper le membre infecté. Il n’y avait pas d’anesthésiant – à  moins de s’enivrer ou de se faire assommer. Pouvez-vous l’imaginer ? Les conditions étaient rigoureuses et douloureuses.

Paul s’est donc inspiré de cette image parlante pour traduire sa pensée.

Une dispute de mots fait ressortir un esprit querelleur et cela répand l’infection à  travers le corps de Christ, telle la gangrène.

La seule manière d’y remédier, c’est la grande et douloureuse chirurgie.

Pourquoi est-il important de rester dans le bon esprit ?

Parce que c’est bien plus important que de savoir qui a raison ou qui a tort – je parle ici d’âmes éternelles.

 » Le serviteur attaché au Seigneur ne doit pas être belliqueux mais bienveillant envers tous, patient dans l’injustice, plein de bonté pour corriger les adversaires dans l’espérance que Dieu leur donnera la repentance pour arriver à  la connaissance de la vérité et que, revenus à  leur bon sens, ils se dégageront des pièges de diable qui s’est emparé d’eux pour les soumettre à  sa volonté.  » (2 Timothée 2:24-26)

Les chrétiens immatures confondent un esprit belliqueux avec un véritable zèle. Ils croient connaître toutes les bonnes réponses et que chacun doit penser comme eux.

Paul nous donne quelque sévères avertissements à  ce sujet dans ses épîtres à  Tite :

 » Mais évite les discussions folles, les généalogies, les querelles, les disputes relatives à  la Loi, car elles sont inutiles et vaines. Eloigne-toi après un premier et un second avertissement de celui qui provoque des discussions ; sache qu’un homme de cette espèce est perverti et qu’il pèche en se condamnant lui-même.  » (Tite 3:9-11)

Si nous voulons grandir en Christ, nous devons rigoureusement surveiller notre langage. Il n’y a qu’un modèle et un considération acceptables pour Dieu.

Paul insistait à  ce propos :

 » Qu’il ne sorte de votre bouche aucune parole mauvaise, mais, s’il y a lieu, quelque bonne parole qui serve à  l’édification et communiquent une grâce à  ceux qui l’entendent.  » (Ephésiens 4:29)

LE ZÈLE POUR LE POUVOIR

La dernière chose que je voudrais dire à  propos du zèle relève bien plus que de l’instruction. Il s’agit d’un avertissement de Dieu adressé à  chacun de nous.

Dans Actes 8:9, nous lisons l’histoire d’un homme nommé Simon qui pratiquait la magie et la sorcellerie. Tous en Samarie étaient émerveillés par ce qu’il pouvait faire et les gens le surnommaient :  » la grande puissance de Dieu. « 

Puis Philippe arriva en ville pour annoncer la Bonne Nouvelle. Les gens furent alors sauvés et baptisés. Un mouvement de réveil se produisit et même Simon se tourna vers le Seigneur.

Après sa conversion, il suivit Philippe partout où il allait, voyant les miracles qu’il opérait. Les autres apôtres, à  Jérusalem, eurent écho de ce qui se passait en Samarie ; c’est pourquoi Pierre et Jean furent envoyés sur place pour constater les faits.

Ils découvrirent que les nouveaux convertis n’avaient pas reçus le baptême dans l’Esprit. C’est alors qu’ils imposèrent les mains à  ces personnes et qu’ils prièrent pour elles.

Assurément, les fidèles commencèrent à  recevoir l’Esprit.

 » Lorsque Simon vit que l’Esprit Saint était donné par imposition des mains des apôtres, il leur offrit de l’argent, en disant : « Accordez-moi aussi ce pouvoir, afin que celui à  qui j’imposerai les mains reçoive le Saint-Esprit.  » Mais Pierre lui dit : « Que ton argent périsse avec toi, puisque tu as cru que le don de Dieu s’acquérait à  prix d’argent !  »  » (Actes 8:18-20)

Il est certain que la pensée de Simon était mal placée – mais a t-il abandonné son affaire de sorcellerie pour suivre l’Evangile ? Pierre n’a-t-il pas été quelque peu brutal à  son encontre ?

Je ne le pense pas. Certains parmi nous ne s’approchent-ils pas de Dieu pour de mauvaises raisons ? Nous sommes venus parce que notre manière de vivre nous dégoûtait – ou par manque de paix ou parce que nous avions besoin de guérison ou parce que notre mariage était en péril – nous sommes venus pour maintes raisons.

Depuis l’époque de l’Ancienne Alliance jusqu’à  aujourd’hui, il y a eu des personnes qui annoncent l’Evangile avec des motivations malsaines. Elles ne suivent pas Jésus, elles construisent leurs propres royaumes et leurs propres intérêts. Il y a des personnes qui se rallient au christianisme parce que cela leur est profitable : elles peuvent se faire de l’argent.

Leur souci n’est pas que les gens deviennent chrétiens, elles veulent simplement vendre leurs livres et leurs enregistrements.

Il existe des personnes qui débutent avec des motivations sincères, mais qui se laissent dépasser par l’amour de l’argent et de la renommée. Elles donnent toujours l’apparence de faire le  » bien « , mais leurs motivations ne sont pas honorables. Elles présentent une façade.

Elles ont appris efficacement à  imiter les bonnes attitudes et le vocabulaire approprié.

Or on ne se moque pas de Dieu.

Il ne laisse jamais personne continuer dans cette voie là . Au contraire, ces gens-là  s’épuisent par des actions charnelles ou sont démasqués publiquement et humiliés et le nom de l’Eternel en est ainsi terni.

Nous devons toujours vérifier ce qui nous motive à agir, même lorsqu’il s’agit d’une bonne action.

Et lorsque nous avons du succès dans les affaires de Dieu, prenons garde que le fruit qui en résulte nous conduise à  croire que c’est une preuve de l’assentiment divin.

Rien ne peut remplacer notre relation personnelle avec Lui, pas même le fruit produit par notre ministère.

ZÈLE AUTHENTIQUE

Dieu demande de vrais disciples qui agiront par une saine motivation, en passant outre leurs intérêts personnels – et c’est cela connaître Dieu et la raison pour laquelle Il nous a créés. Voyez-vous, Simon n’a jamais changé de mentalité. L’Evangile l’intéressait parce que les apôtres opéraient des  » tours de magie  » meilleurs que les siens ! Ils lui avaient soufflé le vedettariat. L’Écriture dit qu’il a vraiment cru à  l’Évangile, mais il est clair qu’il n’a jamais cessé de désirer le pouvoir dans le but d’avoir plus d’influence que quiconque.

Simon avait du zèle. Il était prêt à  tout pour obtenir le pouvoir auquel il aspirait. Cependant, son zèle visait sa propre élévation, et non la connaissance et le partage de l’amour de Dieu.

Travaillant dans le milieu musical, je constate sans cesse cette confusion.

Aujourd’hui, nous voyons des célébrités devenir chrétiennes, mais elles ne posent jamais leur musique sur l’autel.

Elles se contentent de vendre des versions chrétiennes de leurs chansons. Elles sont pleines de zèle, mais l’emploient-elles à  chercher Dieu ?

Avant de donner l’impression de retourner à  la forme de jugement précédemment décrite, je dois vous exprimer ce dont j’ai été témoin. J’ai vu des célébrités devenir chrétiennes et être propulsées sous les feux des projecteurs par des éditeurs et des sociétés de disques, avant d’y avoir été préparées. Et lorsqu’elles rencontrent un échec, elles s’écroulent. Puis elles déclarent que le  » christianisme est une blague – cela ne marche pas  » alors que les gens les considéraient, en disant :

–  » Ils sont si zélés pour Dieu !  »

En réalité, elles cultivaient leur passion désorientée pour nourrir leurs propres intérêts.

C’est ce qu’a fait Simon. Pendant toute la période où il a suivi Philippe, il ne s’est pas soumis au style de vie des disciples. Il était plein de zèle pour les miracles, les signes et les prodiges, sans trouver grand intérêt à  chercher Dieu Lui-même. Il avait les yeux rivés sur les dons de Dieu plutôt que sur le Dieu des dons.

Paul a rencontré ce même zèle déplacé parmi les Juifs. Il dit :

 » Je leur rends témoignage qu’ils ont du zèle pour Dieu, mais sans intelligence, ne connaissant pas la justice de Dieu, et cherchant à  établir leur propre justice, ils ne sont pas soumis à  la justice de Dieu.  » (Romains 10:2-3)

Si Paul considérait votre vie, dirait-il la même chose à votre sujet ? Dirait-il :

–  » Je peux effectivement témoigner que vous avez du zèle pour Dieu. Vous faites beaucoup de choses au nom du Seigneur, mais vous ne connaissez pas Sa justice. Utilisez-vous votre ferveur pour une rémunération divine au lieu de l’employer comme expression de votre gratitude envers Dieu pour tout ce qu’Il a déjà  fait pour vous ?  »

Nous pouvons être zélés dans l’application des règles. Nous pouvons être des défenseurs zélés de la vérité. Nous pouvons même lutter avec zèle et mener des batailles charnelles. Mais rien de cela ne correspond au zèle authentique pour Dieu.

Qu’est-ce alors que le zèle pour Dieu ? C’est mettre toute notre énergie et tout notre enthousiasme pour la cause de Dieu.

Qu’est ce que cela signifie ? Jésus l’a clairement exprimé :

 » Le premier commandement est : Ecoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l’unique Seigneur ; et : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, de toute ta force. Le second commandement est : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de plus grand commandement que ceux-ci.  » (Marc 12:29-31)

Nous sommes censés orienter tout notre zèle vers notre relation avec le Seigneur, puis vers notre relation avec notre prochain. Dieu veut que nous ayons les regards sur Lui. Notre amour pour Lui doit être notre cause.

Il s’occupera alors des autres causes sans que nous ayons à  nous en inquiéter ; seulement, Il ne peut nous forcer à  L’aimer de tout notre cœur.

Telle est notre tâche : Le chercher de tout notre cœur, de toute notre âme, de toute notre force.

Comme David disait :

 » Comme une biche soupire auprès des courants d’eau, ainsi mon âme soupire après Toi, Seigneur. Mon âme a soif du Dieu vivant.  » (Psaumes 42:1-2)

David décrivait la ferveur authentique. Il avait soif de Dieu. Ressentez-vous ce genre d’affliction ? N’y a-t-il pas en vous cette sainte langueur de connaître Dieu ?

Dieu refuse d’être une  » connaissance superficielle.  » Il souhaite faire partie intégrante de votre vie, vivant en vous et investissant tout votre être intérieur.

Le second point à  ajouter, c’est l’amour du prochain, égal à l’amour de soi.

Ne pas corriger notre prochain, ne pas se disputer avec lui, ni le juger mais l’aimer. Et comment aimons-nous notre prochain ?

Nous l’aimons en le servant et en agissant de manière à le bénir.

 » Christ s’est livré Lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui Lui appartienne, purifié par Lui et zélé pour toute bonne œuvre.  » (Tite 2:14).

Sommes-nous zélés pour les bonnes œuvres ? Jacques dit :

 » La religion pure et sans tache devant Dieu, notre Père, consiste à  visiter les veuves et les orphelins dans leurs afflictions et à  se préserver des souillures du monde.  » (Jacques 1:27)

Êtes-vous zélés pour cette religion pure et sans tache ? Êtes-vous impliqués dans le service des autres ? Ou bien avez-vous le désir de servir les autres ?

Le zèle qui plait à  Dieu consiste dans la force et le talent à  servir les autres.

Jésus rappelle à  Ses disciples que si quelqu’un veut être grand dans le Royaume de Dieu, il lui faut être le serviteur de tous (Matthieu 20:21).

Prenez garde ! Notre chair dédaigne l’idée de servir les autres. Une attitude de service va à  l’encontre de notre ego !

C’est peut-être pour cette raison que Dieu insiste autant à  ce sujet. Or, Dieu ne tient pas compte de notre chair, Il nous ordonne de servir les autres. Le disciple du Christ n’a pas d’autre choix que d’exécuter ce qu’Il a ordonné de faire.

Je peux entendre ce que beaucoup pensent parmi vous : nous n’avons pas besoin de faire nos preuves envers Dieu ou quiconque. Il nous offre le salut comme un don. Vous avez raison. Cependant, Il doit exciter notre zèle, pour authentifier notre salut, dans chaque domaine de notre vie.

Il souhaite que nous nous entraînions à  servir notre prochain avec zèle, dans l’amour et la compassion. Tel est le véritable zèle pour Dieu – Le connaître et L’aimer d’un amour intense et dévorant, et servir les autres de la même façon que nous servons Jésus.

Tout le reste n’est qu’imitation.

FAITES ATTENTION À CELA.

Traduit de l’anglais par Sylvie Kremer