Un menuisier avait un bel atelier où il exerçait son métier avec amour.

Un jour, en l’absence du patron, les ouvriers se réunirent en grand conseil. La séance fut longue et animée, et parfois même véhémente. Il s’agissait d’exclure de l’honorable assemblée un certain nombre de membres.

L’un d’eux prit la parole: « Nous devons expulser notre soeur la scie, parce qu’elle déchiquette tout et fait grincer les dents. Elle a le caractère le plus mordant de toute la terre! »

Un autre intervint: « Nous ne pouvons pas garder parmi nous notre frère le rabot. Il a un caractère coupant et tatillon au point d’éplucher tout ce qu’il touche »

« Frère marteau, protesta un autre outil, a un sale caractère, lourdaud et violent. C’est un vrai cogneur. Sa façon de battre sans cesse jusqu’à taper sur les nerfs de tout le monde, est plus que choquante. Chassons-le! »

« Et les clous? Peut-on vivre avec des gens piquants? Qu’ils s’en aillent tous! Sans parler de la lime et de la râpe. Leur compagnie est cause de continuelles frictions. Chassons aussi le papier de verre: il ne semble exister que pour égratigner son prochain! »

Ainsi débattaient avec de plus en plus d’animosité les outils du menuisier. Ils parlaient tous en même temps. Le marteau voulait expulser la lime et le rabot qui, à  leur tour, voulaient se débarrasser de clous et du marteau. Et ainsi de suite.

À la fin de la séance, tout le monde avait exclu tout le monde.

La réunion fut brusquement interrompue par l’arrivée du menuisier. Tous les outils se turent quand ils le virent s’approcher de son établi.

L’homme prit une planche et la scia avec la scie mordante. Il la rabota avec le rabot qui pèle tout ce qu’il touche. Soeur la hache, qui blesse cruellement, soeur la râpe à  la langue rugueuse, frère papier de verre qui gratte et égratigne: tous entrèrent en action, l’un après l’autre, l’un avec l’autre.

Le menuisier prit ensuite les frères clous au caractère piquant ainsi que le marteau qui frappe et percute. Il se servit de tous ses outils avec leurs défauts, leur caractère insupportable et, grâce à  eux tous, il fabriqua un berceau. Un magnifique berceau pour accueillir un bébé qui allait naître.

Puis il attaqua son dernier projet: un bateau qui allait permettre de mener à  bon port des gens éloignés les uns des autres par un océan de préjugés.


1 Co 12:13-27

Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit. Ainsi le corps n’est pas un seul membre, mais il est formé de plusieurs membres.

Si le pied disait : Parce que je ne suis pas une main, je ne suis pas du corps-ne serait-il pas du corps pour cela ? Et si l’oreille disait : Parce que je ne suis pas un oeil, je ne suis pas du corps, -ne serait-elle pas du corps pour cela ? Si tout le corps était oeil, où serait l’ouïe ? S’il était tout ouïe, où serait l’odorat ?

Maintenant Dieu a placé chacun des membres dans le corps comme il a voulu. Si tous étaient un seul membre, où serait le corps ? Maintenant donc il y a plusieurs membres, et un seul corps. L’oeil ne peut pas dire à  la main : Je n’ai pas besoin de toi ; ni la tête dire aux pieds : Je n’ai pas besoin de vous. Mais bien plutôt, les membres du corps qui paraissent être les plus faibles sont nécessaires ; et ceux que nous estimons être les moins honorables du corps, nous les entourons d’un plus grand honneur. Ainsi nos membres les moins honnêtes reçoivent le plus d’honneur, tandis que ceux qui sont honnêtes n’en ont pas besoin. Dieu a disposé le corps de manière à  donner plus d’honneur à  ce qui en manquait, afin qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les membres aient également soin les uns des autres.

Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui. Vous êtes le corps de Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part.