NOTE MAV : Voici donc ce qu’écrivait Charles Finney il y a quelque 150 ans ! Pour ceux de ma génération qui ont vu la dégringolade morale en accélération vertigineuse dans les cinquante dernières années, nous avons presque du mal à comprendre comment Charles Finney remarquait déjà cette dégradation à son époque !

Que diraient C. Finney… et nos grands-pères ou arrière-arrière-grands-pères (pour les jeunes!) s’ils revenaient aujourd’hui : s’extasieraient-ils sur toutes les merveilles technologiques qui ont bouleversé le quotidien de chacun au siècle dernier, et qui continuent à le faire aujourd’hui, ou bien seraient-ils effondrés face à « l’émancipation » des mœurs, de fait, face à la disparition accélérée de toutes les barrières morales et judéo-chrétiennes… ? Ne parlons pas du wokisme ; de la déstructuration volontaire de l’identité, dès l’enfance ; de « l’intelligence artificielle », via tous les écrans, qui annihile progressivement les facultés intellectuelles humaine. Et le pire peut-être, l’irruption de « l’intelligence augmentée » qui fait appel aux manipulations génétiques et à la modification de l’ADN. De fait, c’est à la création de Dieu que l’homme touche ! Comment n’y aurait-il pas de plus en plus de jugements célestes ?

Grâce aux bonds de la science, l’illusion humaine de parvenir un jour à résoudre tous les problèmes politiques, techniques, sociaux, médicaux, alimentaires pousserait-elle l’homme à se mettre au-dessus de Dieu, comme l’a fait Satan ? Et donc, n’ayant plus aucune crainte de Dieu (y compris dans les Églises), à considérer les « bornes anciennes » établies par Dieu comme des tabous obsolètes et ringards, n’ayant plus lieu d’être ?

L’humanité d’aujourd’hui est TÉMOIN de la colère de Dieu, une colère qui se fait ressentir partout, dans les soubresauts de la terre.

Même les chrétiens, pour la plupart, font semblant d’ignorer que le péché a TOUJOURS DES CONSÉQUENCES, non seulement sur soi-même, mais sur leurs descendants et tous ceux qui les entourent: ce sont les faibles, les petits, les enfants, les bébés qui trinquent les premiers ! Car Dieu a choisi de mettre sous les yeux de l’homme les conséquences de ses actes quand il pèche – « C’est par un seul homme que la mort est entré dans le monde » -, Mais aussi les merveilleuses bénédictions que l’homme engendre pour beaucoup quand il marche dans l’obéissance à Dieu, qui « bénit jusqu’à mille générations ceux qui lui obéissent ». Connaissent-ils encore le VÉRITABLE ?

Sommes-nous un peuple de sacrificateurs ? Voici ce que dit Dieu :

Exode 19:22

Que les sacrificateurs, qui s’approchent de l’Éternel, se sanctifient aussi, de peur que l’Éternel ne les frappe de mort

La loi n’a pas changé d’un iota !

Nous sommes dans le temps prophétisé par Malachie et dans l’Apocalypse : le peuple de Dieu se scinde en deux: ceux qui, par refus de la moindre contrainte, relativisent la Parole de Dieu, font des compromis avec les lois divines et se jettent de plus en plus profondément dans la souillure en pensant – et en disant !- « Dieu comprendra ! », et ceux qui comprennent quels sont les temps et qui « se sanctifient encore » (Apoc 22:11). = Qui se séparent du monde…

« Je vous ai tout annoncé d’avance », a dit Jésus. Oui, Il a tout annoncé d’avance, y compris la mise sous contrôle du monde entier par l’antéchrist, et la disparition de la foi (la véritable: celle qui transforme radicalement le coeur d’un homme et le transforme en disciple de Christ) sur terre.

Le peuple de Dieu passe actuellement au crible. Jésus ne l’empêche pas: c’est le tri entre le blé et l’ivraie. Mais Il prie pour que « notre foi ne défaille point »


TEXTE DE CHARLES FINNEY

Dans presque tous les domaines de la vie, les hommes et les femmes font preuve d’un niveau de conscience bien moins élevé qu’il y a quarante ans. Je crois que presque tous le reconnaissent.

C’est à raison que l’on se plaint beaucoup de cette déchéance morale. Il n’y a pas beaucoup d’espoir d’amélioration.

À tous les niveaux de la société, les hommes se livrent aux exactions, aux fraudes et aux infamies. Cela devient très inquiétant. On est presque obligé de se demander s’il est encore possible de faire confiance à quelqu’un. Quelle est la cause de cette dégénérescence ? Il y a sans doute plusieurs causes permettant d’expliquer cette situation.

Mais je suis persuadé que la responsabilité principale incombe aux ministères chrétiens et à la presse.

Il est de bon ton depuis des années de ridiculiser et de décrier le puritanisme.

Dans une large mesure, les ministères ont cessé de sonder la conscience des hommes en faisant appel à  la loi spirituelle de Dieu. On néglige et on ignore les exigences de la loi de Dieu, telles que Sa Parole nous les révèle.

La loi de Dieu est l’unique critère de la vraie morale.

C’est par la loi que vient la connaissance du péché. La loi réveille la conscience humaine.

La dégradation de la conscience est directement proportionnelle à l’abandon de la loi de Dieu.

C’est certainement l’inévitable conséquence. Si les ministères ridiculisent le puritanisme, s’ils essayent de prêcher l’Evangile sans profondément sonder les consciences par la loi divine, cela entraînera nécessairement, pour le moins, une paralysie partielle du sens moral.

Si le niveau de la conscience individuelle et publique baisse dangereusement, c’est parce que ceux qui prêchent l’Evangile se trompent. Ce sont eux qui devraient être les gardiens de la conscience publique.

Mais ils ont, je le crains, énormément négligé d’insister sur l’obéissance à la loi morale.

Il est bien connu que certains de nos prédicateurs les plus renommés sont des spécialistes de l’étude des rapports entre l’intelligence et certaines caractéristiques physiques. Cette science néglige complètement la volonté libre de l’homme. Elle ne s’intéresse donc absolument pas à la morale, ni à la loi morale. Elle n’admet pas que l’homme soit soumis à une obligation morale. Il ne peut donc être question de culpabilité, de condamnation, ou de rétribution.

Il y a quelques années, le frère de l’un de nos prédicateurs les plus célèbres m’avait entendu prêcher sur le verset :

 » Soyez réconciliés avec Dieu. « 

Je démontrais, entre autres choses, qu’être réconcilié avec Dieu signifiait être réconcilié avec l’obéissance à Sa loi. Il m’appela le lendemain et me dit que, ni lui, ni deux de ses frères, tous prédicateurs, n’avaient par nature aucune notion de ce qu’était la conscience.

Il me dit :

–  » Nous ne connaissons aucunement ces notions de péché, de culpabilité, de justice et de rétribution, que vous et notre Père céleste connaissez ! Nous ne pouvons pas prêcher sur ces sujets comme vous le faites !  »

Il ajouta :

–  » Je m’efforce de cultiver ma conscience, et je crois que je commence à comprendre ce que c’est. Mais, par nature, ni moi ni mes deux frères n’avons aucune notion de ce qu’est la conscience.  »

Je dois dire que ces prédicateurs se sont souvent exprimés par écrit à  l’intention du grand public. J’avais lu beaucoup de leurs articles, ainsi que certaines prédications de l’un d’entre eux. J’avais été frappé par l’absence manifeste de conscience dans les écrits et les sermons de ce dernier. C’est un adepte de la science que je viens de mentionner. Sa théologie ne tient aucun compte du libre arbitre de l’homme ni de la morale. Il ne connaît donc aucune des conséquences entraînées par le fait d’avoir une volonté libre et une capacité de jugement moral.

Il peut ridiculiser le puritanisme et les grandes doctrines de la vraie foi chrétienne. Tout son enseignement, du moins celui que je connais, démontre qu’il manque lamentablement de jugement moral. Il n’a aucune idée de ce que peuvent signifier la dépravation morale, la culpabilité, ou le châtiment justement mérité, dans la juste acceptation de ces termes. Puisqu’il raisonne en scientifique, ces concepts n’ont aucune place dans son esprit. Sa philosophie les exclut nécessairement.

Je ne sais pas jusqu’à quel point la science et la psychologie ont empoisonné l’esprit des ministères dans les diverses dénominations, mais j’ai observé avec douleur que beaucoup de prédicateurs, qui écrivent dans la presse, négligent de s’adresser à  la conscience des hommes. Ils ne vont pas jusqu’au fond du problème. Ils n’insistent pas sur la nécessité d’obéir à la loi morale, pour que nous soyons entièrement agréables à Dieu.

Ils me semblent  » anéantir la loi par la foi  » (Romains 3 :31), alors que la loi est confirmée par la foi.

Ils semblent défendre des principes différents de ceux qui sont enseignés par Christ dans le Sermon sur la Montagne, sermon qui expose la loi morale de Christ. Le Seigneur enseigne clairement dans ce sermon qu’il n’y a aucun salut possible sans obéissance à la règle de vie qu’Il expose dans ce sermon.

Une foi véritable en Christ produira toujours et inévitablement une vie sainte.

Mais je crains qu’il soit devenu à  la mode de prêcher un Evangile dont la grâce a été frelatée*.

** Note MAV: On peut être stupéfait du côté visionnaire de Finney. Car l’Evangile de L’hypergrâce, qui consiste à croire que la grâce nous autorise à mener une vie dissolue, n’a pleinement fait son apparition que depuis un trentaine d’années, soit plus de cent ans après que Finney ait mis en garde l’Eglise !

La règle de vie exposée dans l’Evangile est précisément celle de la loi morale.

Les quatre éléments suivants caractérisent la foi véritable, celle de l’Evangile :

1. Elle confirme la loi.

2. Elle est agissante par l’amour.

3. Elle purifie le cœur.

4. Elle triomphe du monde.

Ce ne sont que des manières différentes d’affirmer que la foi véritable produit en réalité une vie sainte. Sinon, elle « anéantirait la loi. « 

On ne prêche pas le véritable Evangile quand on n’insiste pas sur la nécessité d’obéir à la loi morale de Dieu, comme seule règle de vie acceptable. Quand un prédicateur néglige de donner ces instructions à ceux qui l’écoutent, on s’apercevra inévitablement que ces derniers feront preuve d’une conscience particulièrement endormie. Nous avons besoin de plus de Boanergès ou de «  fils du tonnerre  » parmi les prédicateurs. Nous avons besoin d’hommes qui fassent retentir la loi de Dieu comme un tonnerre, pour réveiller les consciences. Nous avons besoin de plus de puritanisme sur les estrades !

Il est vrai que certain Puritains étaient des extrémistes. Malgré tout, leur enseignement avait développé une conscience individuelle et une conscience publique bien plus réveillées qu’aujourd’hui. Ces sévères et magnifiques vieux guerriers de Dieu auraient tonné et lancé la foudre divine, jusqu’à presque démolir leurs pupitres, s’ils avaient vu dans leurs assemblées toute l’immoralité que l’on peut observer aujourd’hui !*

**Note MAV: il parle de l' »aujourd’hui » du 19eme siècle, rappelons-le. Ces mêmes prédicateurs, s’ils étaient confrontés à la « morale » d’aujourd’hui, y compris dans les églises, ne tomberaient-ils pas, foudroyés par la honte et l’horreur ?

Ce sont les prédicateurs qui donnent, dans une grande mesure, le ton de la presse chrétienne. Toute la littérature produite dans le monde actuellement démontre que la conscience morale générale a besoin d’être sérieusement relevée.

Certains de nos prédicateurs les plus en vue sont devenus les favoris des infidèles, des sceptiques de toutes sortes, des universalistes, et des hommes les plus abjects.

Le scandale de la Croix aurait-il disparu, ou est-ce la Croix que l’on cherche à dissimuler ?

La sainte loi de Dieu, avec ses préceptes rigoureux et ses terribles jugements, serait-elle devenue populaire chez les inconvertis ? Ou est-ce la faute des prédicateurs, qui l’ignorent dans leurs messages ? Est-ce pour cela qu’ils sont appréciés, parce qu’ils négligent un devoir qui devrait leur attirer le mépris ?

Je crois qu’il n’y a qu’un seul moyen d’arrêter cette chute de la morale publique et de la morale individuelle. Il faudrait que les prédicateurs de ce pays annoncent tout l’Evangile de Dieu avec une fidélité inlassable, en affirmant que la sainte et parfaite loi de Dieu doit être notre seule règle de vie. C’est cette loi, hardiment annoncée, qui révélera la dépravation morale des cœurs humains. C’est ensuite par l’annonce de la puissance purificatrice du sang de Jésus que ces cœurs pourront être lavés.

Frères bien-aimés qui êtes dans le ministère, n’a-t-on pas un grand besoin de prêcher ces choses aujourd’hui ? Nous avons été établis pour la défense de l’Evangile béni et de la sainte loi de Dieu. Je vous supplie de sonder la conscience de vos auditeurs, et de faire retentir avec puissance la loi et l’Evangile de Dieu, jusqu’à ce que vos voix atteignent la capitale de notre nation, par nos représentants qui siègent au Congrès.

Il arrive très fréquemment que les journaux du monde publient des extraits de prédications. Donnons du travail aux journalistes de la presse, au point de faire tinter leurs oreilles et celles de leurs lecteurs ! Que les milieux économiques et boursiers, que les fonctionnaires et les politiciens, puissent tous entendre de bonnes prédications puritaines, capables de leur donner de meilleures pensées et une meilleure vie !

Assez de cette prédication à l’eau de rose d’un amour de Christ sans aucune sainteté, sans aucun discernement moral ! Assez de cette prédication de l’amour d’un Dieu qui ne ferait pas demeurer chaque jour Sa colère sur les pécheurs ! Assez de cette prédication d’un Christ qui n’aurait pas été crucifié à cause du péché !

Le monde a besoin d’un Christ crucifié pour les péchés. Nous avons besoin d’être lavés de la honte d’avoir négligé de prêcher la loi de Dieu, à  tel point que la conscience des hommes est maintenant endormie. Une telle dégradation de la conscience dans notre pays n’aurait jamais pu se produire si notre prédication avait conservé son caractère puritain !

Il y a quelques années, je prêchais dans une assemblée dont le pasteur était mort quelques mois plus tôt. Presque tout le monde semblait l’aimer dans son église et dans sa ville. Dans son assemblée, on en faisait presque une idole. Tout le monde disait du bien de lui et le considérait comme un exemple. Pourtant, cette église démontrait clairement que son pasteur n’avait pas été fidèle. C’était un homme qui aimait se faire applaudir et qui recherchait l’approbation. J’ai tellement entendu parler de ses enseignements, dont j’ai abondamment constaté les fruits, que je n’ai pas pu m’empêcher de dire publiquement à cette assemblée que son ancien pasteur n’avait pas été un homme fidèle. J’affirmai que les fruits qui se manifestaient de tous côtés, à la fois dans l’Eglise et hors de l’Eglise, n’auraient jamais pu être produits si l’Evangile avait été fidèlement présenté.

Si ces paroles avaient été prononcées à une autre occasion, elles auraient sans doute profondément choqué les membres de cette église. Mais en raison de la façon dont je les avais préparés, ils n’ont pas semblé vouloir me contredire.

Frères, notre prédication portera ses fruits légitimes. Si l’immoralité règne dans ce pays, la responsabilité nous en revient pour une grande part.

S’il y a une dégradation de la conscience, ce sont les prédicateurs qui en sont responsables. Si la presse manque de discernement moral, c’est à  cause des ministères ! Si l’Eglise dégénère et devient mondaine, c’est à  cause des ministères ! Si le monde ne s’intéresse plus à  l’Evangile, c’est à  cause des ministères ! Si Satan contrôle nos législateurs, c’est à  cause des ministères ! Si la politique devient tellement corrompue que les fondations mêmes de notre gouvernement sont près de s’écrouler, c’est à  cause des ministères !

N’oublions jamais cette vérité, mes chers frères. Mais prenons-la à cœur, et soyons pleinement conscients de nos responsabilités vis-à-vis de l’état moral de notre pays.

Référence : Le Feu du Réveil, Charles Finney – Editions Parole de Vie, 1996 Source : Parole de Vie/ ERM