La théologie de la prospérité est un dégât collatéral issu d’une arme de destruction massive qui est la théologie restrictive de la gloire.

Oubliant qu’avant d’être ressuscité, Christ avait été crucifié, un courant du christianisme a voulu qu’à  Dieu revienne la gloire, ce qui est louable et juste, mais en occultant l’abaissement du Christ avant son élévation.

Calvin a malheureusement, sur le tard, contribué à  cette confusion. Voulant réhabilité le « Soli Deo Gloria » (A Dieu Seul la Gloire), il a mis en place l’idée d’une prédestination au salut de ceux qui ont la foi, et d’une prédestination à  la perdition des autres.

L’idée était de lutter contre le césaro-papisme triomphant.

L’enjeu en valait la chandelle. Malheureusement, dans le désir de maximiser cette position, il a développé l’idée d’une double prédestination, à  savoir que le fait qu’on soit sauvé devait se voir, se voir sur terre, jusque dans une forme d’aisance.

Cela a donné le néo-calvinisme anglo-saxon où la salutaire déculpabilisation par rapport à  l’argent est finalement devenue adoration de Mammon.

L’argent devient un signe d’élection en soi, par dérives successives.

La théologie de la prospérité est l’aboutissement de cette déviance.

Elle a surtout pour avantage principal de ceux qui la prêchent un enrichissement massif des pasteurs, avec des discours omniprésents sur la dîme, et sur le fait que donner à  Dieu (entendez à  l’Eglise, et mieux, au pasteur), vous permet de recevoir au centuple ici-bas.

Des tas de gens se laissent piéger et se retrouvent sur la paille, ce qui les rapproche, finalement de l’expérience fondamentale du Christ, à  l’étable de Bethléem…