SOMMAIRE

CHAPITRE I: Le chemin de la délivrance

CHAPITRE II: Jusqu’à quelle profondeur la croix doit-elle pénétrer en nous ?

CHAPITRE III: Livré à la mort

CHAPITRE I

Le chemin de la délivrance.

« Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en Sa mort que nous avons été baptisés ? » (Romains 6:3)

Comment être libéré de l’esclavage du péché et de la vie propre ? Telle est la grande question que se posent de nombreux enfants de Dieu. Cet affranchissement semble impossible, mais « les choses qui sont impossibles aux hommes sont possibles à Dieu ». La Parole de Dieu déclare : « Un Seul est mort pour tous. Tous donc sont morts et Il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour Celui qui est mort et ressuscité pour eux » (2 Corinthiens 5:14,15.) Quand nous sommes venus à Christ pour la première fois, chargés du fardeau et de la culpabilité de nos péchés, la délivrance nous paraissait tout aussi irréalisable, mais lorsque nous avons pris Dieu au mot et que nous nous sommes appropriés Sa Parole, le Saint-Esprit y a rendu témoignage et nous a prouvé qu’Il avait le pouvoir d’accomplir ce qui nous paraissait impossible, Revenons à cette première étape de notre délivrance, et rappelons-nous de quelle manière elle fut opérée.

    1. Nous avons été convaincus de péché.

 

    1. Nous avons lutté pour obtenir la paix et avons tourné nos regards sur nous-mêmes pour trouver quelque soulagement, mais tous nos efforts ont été vains.

 

    1. Au seuil du désespoir, il nous a été révélé que la délivrance ne pouvait venir que d’une puissance qui soit en dehors de nous-mêmes.

 

    1. Enfin nous avons porté nos regards sur Christ. Nous L’avons contemplé sur la croix du Calvaire, portant nos péchés en Son corps sur le bois.

 

    1. Nous avons cessé nos luttes, nous nous sommes reposés sur l’œuvre expiatoire accomplie, et nous avons trouvé la paix par le sang de Sa croix. Le Saint-Esprit a rendu ce précieux sang efficace pour notre âme, et nous n’avons « plus eu aucune conscience de nos péchés » (Hébreux 10:2). La chose « impossible » est devenue un fait accompli. Justifiés par la foi, nous avons réalisé que nous avions la paix avec Dieu (Romains 5:1).

 

    1. La vie nouvelle, issue de Dieu, nous a été communiquée par le Saint-Esprit, et Il a rendu témoignage à notre esprit que nous étions enfants de Dieu (Romains 8:16).

 

Ces expériences successives se répètent d’une manière claire et précise lorsque Dieu nous amène à connaître la délivrance de l’esclavage du « moi » et du péché.

    • L’Esprit de Dieu commence par nous convaincre de la servitude du péché et du caractère exécrable de la vie propre (voir 1 Corinthiens 3:1-3).

 

    • Nous luttons pour vaincre nos péchés et nous libérer nous-mêmes ; nous crions à Dieu, et cependant la victoire semble de plus en plus problématique, L’ennemi nous suggère : « Ce n’est pas pour toi… » ou : « La délivrance n’existe pas… » Nous essayons de nous livrer de plus en plus à Dieu ; mais nous tombons de chute en chute, Nous languissons d’accomplir la volonté de Dieu, mais plus nous nous y efforçons, plus il nous semble que nous agissons d’une manière contraire à nos désirs. L’horreur que nous inspire le péché augmente, et sa puissance paraît plus grande. Nous nous trouvons placés dans des circonstances qui font ressortir les plus mauvais côtés de notre nature, jusqu’à ce qu’enfin nous nous maudissions nous-mêmes et nous écriions : « Oh ! misérable que je suis, qui me délivrera… » (Romains 7:24).

 

    • Arrivés à ce point d’amer désespoir et de ténèbres, l’Esprit de Dieu nous révèle que la délivrance doit venir d’une autre source et que la vie propre ne peut pas se vaincre elle-même, pas plus qu’elle ne peut vaincre le péché.

 

    • L’Esprit de Dieu nous ramène alors au Calvaire et projette Sa lumière sur tout ce qu’implique la mort du Seigneur pour la délivrance de ceux qui se confient en Lui. Il nous conduit à la Parole de Dieu : « Un Seul est mort pour tous, tous donc sont morts » (2 Corinthiens 5:14). Nous comprenons maintenant que le Sauveur a porté le pécheur sur la croix, et non pas seulement ses péchés, et qu’en Lui, nous sommes morts au péché et à l’ancienne vie du « moi « . Nous sommes prêts enfin à nous reconnaître comme crucifiés avec Christ, et à vivre la vie crucifiée, « Toujours livrés à la mort pour l’amour de Jésus, afin que la vie de Jésus soit manifestée » (2 Corinthiens 4:2, Darby.)

 

    • « Devenus une même plante avec Lui par la conformité à Sa mort » (Romains 6:5), comme étant morts avec Lui, nous mettons un terme à nos efforts, nous laissons de côté nos propres œuvres, et nous entrons dans le repos (Hébreux 4:10), affirmant, dans une entière dépendance du Saint-Esprit : « J’ai été crucifié avec Christ » (Galates 2:20).

 

    • La vie de Dieu nous est désormais communiquée dans une plus grande mesure, et le Saint-Esprit nous révèle le Christ vivant, demeurant dans notre âme et nous rendant capables de vivre selon Lui, moment après moment.

 

« Ah ! dira quelqu’un, mais je ne sens pas encore qu’il en est ainsi ! » Néanmoins c’est le message du Calvaire et de la résurrection de Christ, et nous devons prendre cette position devant Dieu, par la foi en Sa Parole, avant de pouvoir en faire l’expérience pratique.

Avons-nous été amenés, par le Saint-Esprit, à désespérer entièrement de nous-mêmes, et sommes-nous prêts à convenir « qu’en nous il n’habite point de bien » ? (Romains 7:18, Darby). Dans ce cas, nous pouvons en toute confiance :

    1. Regarder au Calvaire une fois de plus, et voir que le Sauveur nous a portés en Lui-même sur la croix, en même temps que nos péchés (Romains 6:3; Galates 2:20).

 

    1. Prendre notre place en Lui sur la croix et déclarer que, par le choix de notre volonté, nous sommes morts avec Lui (Colossiens 3 : 3; Galates 2:20).

 

    1. Dès lors, jour après jour, chaque fois qu’une trace de notre ancienne nature sera remise en lumière, l’apporter à la croix et reconnaître qu’elle a été crucifiée avec Lui (Romains 8:13).

 

    1. Compter sur Christ, vivant en nous, pour manifester Sa vie d’une manière continue.

 

Si, paisiblement, nous nous appuyons ainsi sur la Parole de Dieu, « Vous êtes morts » (Colossiens 3:3), et réclamons que la puissance de séparation de la mort de Christ intervienne envers toute manifestation de l’ancienne vie adamique et envers les liens du péché qui nous retenaient autrefois, le Saint-Esprit agira aussitôt pour « faire mourir les actions du corps« , et nous marcherons dans la liberté par laquelle Christ nous a affranchis.

De plus, à l’heure de la tentation, lorsque Satan essayera de rejeter sur nous nos anciens péchés ou les agissements de notre vieille nature, sous quelque forme que ce soit, nous pourrons, par « la parole de notre témoignage », proclamer que nous sommes crucifiés avec Christ et faire nôtre la victoire qu’Il a remportée sur Satan à la croix, refusant de nous soumettre à son pouvoir diabolique.

Mais comment se fait-il que notre mort avec Christ puisse devenir une réalité pour nous d’une manière instantanée ?

Il ne faut qu’un instant pour prendre notre place de « crucifié avec Christ », mais ensuite, l’Esprit de Dieu doit, jour après jour, exercer Sa puissance sur notre vieille nature. Notre part est de la livrer à la croix, au fur et à mesure qu’elle nous est révélée d’une manière plus profonde.

Le « moi » peut-il ressusciter ?

    1. Après avoir réalisé notre mort avec Christ, de nouvelles manifestations de notre vie propre se feront probablement jour, et nous aurons à y faire face, car, à mesure que l’œuvre de Dieu s’approfondit dans nos cœurs, le Saint-Esprit nous révèle des abîmes de péché dont nous n’avions aucune idée si du moins la prière que nous adressons à Dieu est : « Seigneur, ne m’épargne pas ! »

 

    1. Il peut arriver que l’adversaire imite le « moi » afin de nous faire perdre notre foi dans le fait que nous sommes crucifiés avec Christ.

 

Que faire quand ces difficultés se présentent ?

    1. Nous tenir de pied ferme sur le rocher de la Parole du Dieu vivant, et déclarer : « Il est écrit » : « J’ai été crucifié avec Christ, Sa mort est devenue la mienne ».

 

    1. Remettre toute trace de vie propre, réelle ou apparente, au Saint-Esprit, afin qu’Il S’en occupe Lui-même, et refuser d’avoir quoi que ce soit à faire avec cette chose.

 

    1. Croire que Dieu délivre maintenant en face de toutes les apparences contraires et se cacher en Christ sur la croix, à l’abri de l’ennemi, comptant sur la protection du sang du Calvaire.

 

La communion avec la mort de Christ exclut-elle les « sentiments »  ?

Le Seigneur n’a pas promis de faire de nous des pierres. Par l’union avec Christ en Sa mort, nous sommes délivrés de notre égoïsme, de notre susceptibilité (notre « moi » blessé), mais pas de notre sensibilité à l’égard de notre prochain. Dorénavant nous verserons des larmes pour les autres, mais nous n’en verserons plus parce que nous sommes lésés ! Quelque souffrance que nous ayons à endurer, nous ne nous en offenserons plus et ne riposterons plus comme nous en avions l’habitude. Cependant nous ne deviendrons pas insensibles à la souffrance ; mais nous verrons la main de Dieu dans tout ce qui nous arrivera, sachant que toutes choses concourent à notre bien. (Romains 8:28.)

Si nous sommes morts, comment pouvons-nous encore être tentés ?

Si Christ a souffert, étant tenté, et s’Il fut tenté comme nous en toutes choses (Hébreux 2:18;  4:15), nous ne cesserons certainement jamais d’être tentés nous-mêmes. Galates 2:20 nous donne le secret : « JE suis crucifié, Christ vit en MOI ». JE, l’égoïste JE est cloué à la croix ; « moi », ma personnalité, demeure pour être tentée et mise à l’épreuve.

Que signifie « sans cesse livrés à la mort »  ? (2 Corinthiens 4:11).

En lisant le contexte de ce passage, nous verrons qu’il se rapporte au fait que la vie physique de Paul était continuellement exposée au danger, Il ne semble pas du tout qu’il concerne la mort « spirituelle ». Dans 2 Corinthiens 4:10, en revanche, nous lisons ces mots : « Portant toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus ». Ceci décrit la vie crucifiée qui résulte de notre acceptation des déclarations de la Parole de Dieu concernant notre mort avec Christ, alors que l’Esprit-Saint nous conduit de jour en jour dans une conformité plus grande avec la mort du Seigneur.

Que faire si nous tombons dans le péché après avoir pris notre place de mort à la croix ?

C’est là le point le plus critique de tous. Par-dessus tout, il nous faut être honnêtes avec Dieu et appeler le péché par son vrai nom : PECHE, sans essayer de l’excuser ou de l’atténuer, ni de réconcilier notre chute avec notre expérience passée, Nous aurons toujours besoin de 1 Jean 1:9 ! Lorsque nous aurons confessé notre péché, quel qu’il soit, il nous faudra simplement reprendre notre place de « crucifié avec Christ ». et demander à Dieu de nous attirer dans une communion plus intime avec Lui-même et de nous garder continuellement par la puissance de Sa vie en nous.

Qu’en est-il de la croissance ?

Ce n’est qu’à partir du moment où nous réalisons notre union avec Christ dans Sa mort qu’il nous devient vraiment possible de « croître dans la grâce », car c’est la vie divine qui doit croître, tandis que la vie terrestre est continuellement livrée à la mort.

Quelques paroles d’avertissement :

    1. Prenons garde, en rendant témoignage, de ne pas proclamer : « Je suis mort » car c’est attirer l’attention sur soi-même, c’est le « moi » sous une forme subtile ! Parlons du Seigneur et de tout ce qu’Il est, mais c’est à Lui de rendre témoignage de ce qu’II a fait pour nous. Accueillons aussi avec empressement toute critique, qu’elle soit formulée avec bonté ou non ; c’est ainsi que nous apprendrons à mieux nous connaître nous-mêmes, ce qui nous poussera à chercher une délivrance plus profonde. Par ce moyen, notre vie extérieure ne tardera pas à être rendue conforme à notre vie intérieure, et notre conduite ne risquera pas d’être en contradiction avec notre profession de foi. Gardons-nous de dogmatiser sur les vérités spirituelles. Si Dieu rend témoignage à la réalité de notre expérience, nous n’aurons pas besoin d’en parler beaucoup nous-mêmes. 1 Corinthiens 8:2 est toujours vrai !

 

    1. Ne recherchons jamais les « expériences », mais abandonnons-nous entre les mains de Dieu, afin qu’Il agisse à notre égard comme Il Lui plaira, nous conduisant dans le chemin qu’Il jugera bon pour nous.

 

    1. Faisons attention de ne pas sortir du repos de notre âme en cherchant de nouvelles bénédictions. Dieu ne peut pas agir pendant que nous sommes anxieux et inquiets, même s’il s’agit de notre vie spirituelle, Prenons Dieu au mot, comptons sur Sa Parole et laissons-Lui le soin de l’accomplir.

 

    1. Ne jugeons jamais la Parole de Dieu d’après notre expérience, car la Parole de Dieu est vérité, quelle que soit notre expérience.

 

    1. Ne cherchons pas à être « conscients » de notre mort avec Christ. Ces mots mêmes sont en contradiction l’un avec l’autre, car, si nous avions littéralement passé de ce monde dans l’au-delà, nous ne sentirions pas que nous sommes morts. Nous serions seulement conscients d’être entrés dans une nouvelle vie merveilleuse, et notre expérience de la mort serait négative, les liens du passé ne pouvant plus, en aucune façon, nous retenir captifs.

 

    1. Prenons garde de ne pas appuyer notre foi sur l’attitude que nous avons prise par rapport à notre mort avec Christ, mais sur le Dieu qui agit, faisant que cette attitude se transforme en réalité.

 

    1. Soyons également attentifs à ne pas « essayer de saisir » la vérité divine, car dans la plupart des cas, cela représente un effort intellectuel qui empêche le Saint-Esprit d’accomplir Son œuvre, Livrons-nous au Saint-Esprit, et Il fera que la vérité nous saisisse.

 

    1. Le Seigneur n’a jamais promis qu’un jour viendrait où nous pourrions regarder au-dedans de nous et déclarer avec satisfaction que toute vie propre en est extirpée. Si nous croyons vraiment la Parole de Dieu quand elle proclame que nous sommes morts avec Christ, et si nous comptons sur Christ vivant en nous pour manifester Sa vie par nous, les autres verront qu’il en est ainsi, tandis que nous serons occupés de Christ.

 

    1. Quand le Saint-Esprit a appliqué la mort de Christ à notre âme et l’a amenée ainsi dans une vie de libération réelle, cette expérience doit être maintenue continuellement en demeurant en Lui. Nul effort n’est nécessaire pour « demeurer » si nous nous en remettons au Saint-Esprit qui nous gardera « en Lui » sans que nous en soyons même conscients.

 

    1. Lorsque nous faisons le pas décisif en nous fiant à la Parole de Dieu, gardons-nous de tourner nos regards sur nous-mêmes pour voir si l’œuvre se fait et de surveiller, pour ainsi dire, « l’opération de Dieu » (Colossiens 2:12). Tandis que nous nous reposons sur Sa Parole, l’œuvre s’accomplit dans les profondeurs de notre être par les soins du tout-puissant Opérateur qui habite en nous. Si nous commençons à questionner : « Suis-je mort avec Christ, ou ne le suis-je pas ? », Il doit attendre jusqu’à ce qu’Il ait pu nous amener à détourner nos yeux de nous-mêmes et à nous appuyer de nouveau sur la Parole seule.

 

    1. Attendons-nous à ce que l’adversaire nous dispute chaque pouce de terrain. Le diable n’est PAS mort ! Bien au contraire, lorsque nous trouvons un refuge en Christ sur la croix, il semble plus vivant que jamais. Que le Sauveur vivant qui demeure dans nos cœurs nous garde de toutes ses attaques subtiles ! Nous expérimenterons alors la victoire à chaque pas du chemin, car il est un ennemi vaincu.

 

    1. Rappelons-nous que c’est en vain que nous demandons à Dieu de nous affranchir de nous-mêmes si nous retenons volontairement une seule chose qui serve les intérêts de la vie propre. En revanche, une pleine délivrance nous sera accordée si en toute sincérité nous permettons à Christ de nous posséder entièrement et si nous déposons à la croix d’une manière toute pratique chaque élément nouveau de la vie propre, dès qu’il nous est révélé. Nous ferons bien aussi de nous souvenir que la méthode de Dieu à notre égard est de ne pas permettre qu’une épreuve nous soit enlevée avant que nous ayons cessé de nous regimber contre elle. Par conséquent, il nous est plus avantageux de dire tout de suite : « Oui, Seigneur ! »

 

  1. Pour terminer, « la fin que le Seigneur nous accorde » (Jacques 5:11) est la VIE, la vie qui découle de la mort. « Si nous avons été identifiés aVec Lui dans la ressemblance de Sa mort, nous le serons aussi dans la ressemblance de Sa résurrection. (Romains 6:5, Darby). Fions-nous à Lui pour qu’II accomplisse Son œuvre dans nos cœurs tandis que nous cédons à Son action ! Confions-nous en Lui implicitement et obéissons promptement.

 

CHAPITRE II

Jusqu’à quelle profondeur la croix doit-elle pénétrer en nous ?

« L’Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu » (1 Corinthiens 2:10).

Le thème du 6° chapitre de l’Epître aux Romains peut être résumé par ces mots : « Le double message de la croix ». Ce titre est condensé lui-même dans les deux faits fondamentaux exposés par l’apôtre Paul en relation avec le Calvaire : 1) « Christ est mort »  ; 2) « Nous sommes morts ».

Le « règne de la mort » qui a prévalu sur toute l’espèce humaine est la preuve de la chute de l’homme. La mort est entrée dans le monde par le péché. Romains 5 nous enseigne que Christ est mort à notre place, afin que nous puissions devenir participants de Sa vie de résurrection. Romains 6 nous apprend comment nous approprier cette vie. Si Christ est mort pour nous, afin que Sa vie puisse nous être communiquée, nous sommes morts avec Lui pour être rendus capables de la recevoir virtuellement. Il faut que nous devenions « une même plante avec Lui par la conformité à Sa mort ». Trois fois, Paul se sert de ces mots : « Sa mort », v. 3, 4, 5. Puis il ajoute : « Nous sommes morts, » v. 8. L’identification du pécheur au Sauveur est donc clairement indiquée.

Mais que signifie cette mort avec Christ ? En premier lieu, elle signifie mourir au PECHE en tant que maître et tyran, au péché, et non à « nos péchés ». Elle signifie en outre tout ce que Dieu veut faire pour nous par la crucifixion de notre » vieil homme » avec Christ (Romains 6:6). Le Saint-Esprit est prêt à la rendre efficace jusqu’au tréfonds de notre être intérieur, jusqu’à ce que le péché ait perdu son empire dans tous les domaines. Cette mort agit d’une manière plus profonde que ne l’implique le renoncement aux choses visibles et extérieures. Elle pénètre dans les retranchements les plus secrets de notre être jusqu’à ce qu’elle y ait établi une libération absolue de l’esclavage et de la tyrannie du péché. Elle accomplit une œuvre si étendue, par le ministère de l’Esprit éternel Lui-même, que le pivot de notre vie est changé et que l’âme est replacée dans son centre légitime : le Dieu d’éternité.

Jusqu’à quelle profondeur doit pénétrer cette mort ?

C’est la question que je vous pose aujourd’hui. Quand l’Esprit de Dieu effectue cette œuvre radicale en faisant nôtre la mort de Christ, il s’agit d’une opération d’une plus grande portée que la seule purification de notre cœur : c’est une coupure, une séparation, qui ne peut être exprimée que par tout ce que le mot « mort » implique. Le croyant est soustrait à un maître cruel appelé péché, par l’action de l’Esprit de Dieu qui s’exerce au centre même de son être et l’affranchit afin de le rendre capable d’obéir à Dieu. L’Ecriture ne dit pas qu’il est désormais impeccable, qu’il n’y a plus de péché en lui, mais qu’il y a coupure entre lui et le péché par l’imputation de la mort de son Substitut, qui a livré Sa vie à sa place au Calvaire, de telle sorte qu’il en est désormais de lui, comme s’il était littéralement mort lui-même. Son ancien maître, le péché, n’a plus aucun pouvoir sur lui et aucune revendication à formuler à son égard (voir Romains 6:17, 18).

Voilà la raison pour laquelle, dans Romains 6, qui est la grande charte de l’Eglise de Christ, l’apôtre fait alterner d’une manière si remarquable les mots SA MORT, avec NOUS SOMMES MORTS, comme s’ils concernaient un seul et même fait – ce qui, du reste, est le cas, dans le merveilleux plan de rédemption de Dieu.

Bien-aimés, ne comprenez-vous pas que c’est précisément sur ce point que vous devez être établis sur un fondement solide ? Il se peut que vous luttiez contre « vos péchés » jusqu’à être fatigués de la bataille. Vous avez recherché la purification de votre cœur et avez peut-être expérimenté un temps de répit dans votre lutte épuisante. Mais l’œuvre doit aller plus profond. La mort de Christ – Sa mort – élève dans les profondeurs de l’homme intérieur, au centre même de l’être, une barrière entre lui et son tyran, le péché, ressemblant à la lame de l’épée flamboyante agitée par les chérubins à la porte du jardin d’Eden. Vous êtes « morts au péché », et par l’action puissante du Saint-Esprit qui rend cette mort efficace pour vous, en réponse à votre foi en l’intervention Divine (Colossiens 2:12), vous êtes affranchis afin de « vivre pour Dieu ».

Jusqu’à quelle profondeur cela ira-t-Il ?

Jusqu’à quelle profondeur consentez-vous à ce que Dieu aille dans votre vie intérieure ? Désirez-vous réellement être délivrés du péché ? Haïssez-vous le péché ? Pour le moment, laissons de côté le souvenir des différents péchés qui vous troublent. Dieu veut avoir affaire au centre. Qu’II puisse commencer Son œuvre tout au fond et y dresser la barrière de la mort entre vous et votre tyran, le péché. Proclamez, comme Dieu déclare que vous pouvez le faire : « Crucifié avec Christ, je ne suis plus esclave du péché ! » Et Dieu fera que cette proclamation devienne vraie dans votre expérience.

Jusqu’à quelle profondeur la mort de Christ doit-elle pénétrer en nous ?

Vous étes d’accord de répondre pour ce qui concerne le péché : « Aussi profond que Dieu peut aller pour me donner la délivrance ! » Jusque-là, c’est bien. Mais il y a d’autres résultats qui se rattachent à cet acte initial par lequel la barrière de la mort de Christ a été élevée contre le péché au centre de notre être, Beaucoup d’autres choses sont comprises dans notre mort avec Christ et doivent encore nous être révélées. Il y a un autre esclavage dont nous devons être affranchis et que Paul désigne sous le nom de « la loi ». Regardez Romains 7:6.

« Maintenant que nous sommes morts avec Christ, la loi sous l’empire de laquelle nous étions autrefois maintenus a perdu son pouvoir sur nous, de sorte que nous ne sommes plus dans l’ancien esclavage de la lettre, mais dans le service nouveau de l’Esprit » (Version Conybeare).

Derrière la tyrannie du péché, il y a une loi, avec sa verge et ses exigences, qui nous fait réaliser avec amertume notre incapacité absolue de la mettre en pratique. Dieu nous dit par le moyen de la loi : « Tu feras ceci », et « tu ne feras pas cela », et nous, sous la servitude du péché, nous sommes sans force pour obéir. Mais maintenant que nous sommes morts, la loi perd son pouvoir sur nous. Nous sommes morts (avec Christ) au péché, et par cette mort, nous sommes soustraits aussi aux exigences de cette loi. Les jours d’oppression sont finis. La loi, sous la férule de laquelle nous tremblions, est désormais transfigurée. Elle est accomplie en nous par la puissance de l’Esprit (Romains 8:4), car Christ Lui-même, vivant en nous, est l’accomplissement de la loi Autrefois c’était « je dois » – et la défaite. Maintenant c’est « je puis par Christ » – et la victoire.

Jusqu’à quelle profondeur ?

La croix de Christ, dressée au centre de notre être, a de plus profondes répercussions encore. C’est à nous de dire à Dieu « jusqu’à quelle profondeur » Il peut aller, en réalisant dans nos vies tout ce qu’implique le Calvaire. Lisons Colossiens 2:20 (Conybeare) : « Si donc, quand vous êtes morts avec Christ, vous avez mis de côté les leçons de l’enfance en ce qui concerne les choses extérieures, pourquoi, comme si vous étiez encore en vie dans les choses extérieures, vous soumettez-vous à des ordonnances – ne prends pas, ne goûte pas, ne touche pas… ! »

Jusqu’à quelle profondeur la mort de Christ doit-elle pénétrer en nous ?

Jusqu’à quelle profondeur l’épée de la croix doit-elle trancher dans nos vies ? Nous avons déjà vu qu’elle doit opérer une séparation entre nous et 1) le péché, ce maître implacable qui habite en nous, 2) l’esclavage de la loi qui nous opprime avec ses exigences inexorables. Mais maintenant, elle doit encore nous délivrer de 3) toute dépendance des choses extérieures, de l’importance exagérée que nous donnons à ces choses, les croyant essentielles, ou même simplement utiles à notre service et à notre culte pour Dieu. Le fait que Paul parle ici du côté religieux de la vie du croyant est indiqué par le contexte de ce passage. Il s’agit des « questions de conscience » qui apportent le trouble et la division dans tout le corps de Christ. Est-ce que « j’ose » manger ceci, ou boire cela ? Qu’en est-il de l’observation du dimanche ? Le sabbat institué en Eden concerne-t-il aussi « la nouvelle création en Christ », née à la vie par le Calvaire et la résurrection (2 Corinthiens 5:17) ? Que penser de certains préceptes qui ne sont fondés que sur les ordonnances et les doctrines des hommes, préceptes généralement négatifs, tels que « ne prends pas, ne goûte pas, ne touche pas ! – choses qui sont toutes destinées à périr par l’usage » ? (Colossiens 2:22, version Darby.)

Ces préceptes, dit l’apôtre, ont une « apparence de sagesse, en ce qu’ils indiquent de l’humilité et le mépris du corps » mais « ils sont sans aucune valeur pour réprimer la tolérance des passions charnelles » – c’est-à-dire que la chair reste la même sous la surface en dépit de cette prétendue humilité et de ce mépris du corps.

La méthode de Dieu est plus excellente. Il fait pénétrer l’épée de la croix jusqu’à la moelle de l’être humain, et par la bouche de l’apôtre, Il déclare : « Quand vous êtes morts avec Christ, cela concernait toutes ces choses extérieures. Aucune d’entre elles n’est indispensable au salut, elles ne contribuent même pas au développement de la vraie vie intérieure. La « chair » a été mise à mort en Christ pour vous » (Galates 5:24). Pourquoi donc vous appuyer sur des choses qui, en réalité, n’ont aucune valeur pour tenir en bride les passions de la chair, laquelle ne fera que changer de forme et se fera jour d’une autre manière ? Ce sont les pensées charnelles, « enflées d’un vain orgueil », (Colossiens 2:18) qui sont les instigatrices de toutes ces méthodes ayant pour but de maîtriser la chair. Celle-ci est donc encore renforcée et rendue plus active par les moyens mêmes qui sont employés pour lui mettre un frein.

Mais, dira quelqu’un, ces choses extérieures ne sont-elles d’aucun secours pour le développement de la vraie vie de Dieu dans l’âme humaine ? Paul nous indique le moment où elles peuvent lui être en aide : C’est dans le temps de l’enfance spirituelle. Elles sont des « leçons de l’enfance » qui tomberont à la croix de Christ lorsque sa signification profonde commencera à être révélée à l’enfant de Dieu. Les Colossiens étaient troublés au sujet de ces préceptes, des sabbats, etc., et ils se condamnaient les uns les autres avec autant de vigueur que les Chrétiens du vingtième siècle ne le font à propos de leurs opinions respectives, quant au bien-fondé ou au mal fondé d’une quantité de choses extérieures. Ces choses sont toutes « des ombres, » « des ombres, » « des ombres, » leur crie l’apôtre (Colossiens 2 : 17). Recherchez la substance même et vous comprendrez bien vite quelle est la pensée du Seigneur pour vous au sujet de la manière dont vous devez agir à l’égard de « ces ombres » dans la vie pratique (Romains 14 illustre ce principe d’une manière très claire).

Il est très instructif de constater que Paul n’essaye pas de résoudre les « questions de conscience » des Colossiens. Il les amène à la seule place où ces questions peuvent être envisagées selon leur vraie perspective. En dehors du Calvaire – le seul lieu qu’un pécheur sauvé par grâce possède sur la terre, le lieu de sa mort avec Christ -, ces questions sont amplifiées hors de toutes proportions. Des choses extérieures, insignifiantes, finissent par éclipser complètement celles qui comptent réellement.

Reviens au Calvaire, enfant de Dieu, reviens au Calvaire ! Mets de côté – du moins pour le moment – toute discussion, et laisse Dieu tailler jusqu’au fond de toi-même, par l’action de la croix, et amputer toutes tes vues, tes opinions au sujet des questions extérieures ayant trait à la vie chrétienne. Rejette les « leçons » de ton enfance spirituelle et meurs en Christ ! Alors un voile se déchirera devant ta vision intérieure, et tu verras la lumière dans la lumière de Dieu (Psaumes 36:10). Tu apprendras que la seule chose qui vaille est d’être « une nouvelle création » (Galates 6:15). Tu connaîtras que « le royaume de Dieu, ce n’est pas le manger et le boire, mais la justice, la paix et la joie, par le Saint-Esprit » (Romains 14:17). Tu seras délivré ainsi de toute tendance à juger et à condamner ton prochain pour des détails qui ne sont pas essentiels au salut : tu ne permettras plus à ces choses de s’élever comme des barrières entre toi et d’autres membres du corps de Christ.

Jusqu’à quelle profondeur la mort de Christ doit-elle pénétrer en nous ?

Plus profond encore, toujours plus profond ! Lisez Colossiens 3:2, 3 :

« Affectionnez-vous aux choses d’en haut (mettez votre cœur dans les choses d’en haut), et non à celles qui sont sur la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu ».

Jusqu’à quelle profondeur ?

Si profondément que notre vie sera vécue dorénavant dans le ciel, « avec Christ en Dieu ». Telle doit être la suite normale de notre expérience. A mesure que la mort de Christ agit et retranche plus profondément en nous, la vie d’union avec Lui doit se fortifier. A mesure que le péché cesse de régner sur notre cœur et que l’esclavage du « tu dois » fait place à l’obéissance de l’amour, à mesure que l’âme est de plus en plus dépouillée de toute confiance en quoi que ce soit hors de Christ, ou insidieusement ajouté à la perfection de Son œuvre pleinement accomplie et achevée au Calvaire, le croyant découvre que sa vie est de plus en plus vécue dans le ciel. Les choses qui le troublaient auparavant descendent à leur vraie place et il ne paye plus « la dîme de la menthe, de l’aneth et du cumin » (Matthieu 23:23), tout en restant aveugle aux questions vitales qui concernent son salut. Jusqu’à quelle profondeur doit agir cette mort ? Si profondément que désormais le cœur est attaché aux choses d’en haut et non plus à celles qui sont sur la terre. Il n’a pas fallu de grandes luttes pour en arriver à lâcher ces choses terrestres : l’œuvre de mort de la croix les a retranchées, de telle façon qu’elles aussi, soumises à la volonté de Dieu, sont en quelque sorte « tombées » ; elles ont simplement été mises à leur vraie place.

Ainsi, nous voyons qu’une véritable communion avec Christ dans Sa mort nous dépouille de tout fanatisme, de tous les « extrêmes » de tout ce qui n’est que le produit de la chair et non de la vie nouvelle d’en haut. La lumière du ciel projetée sur les choses de la terre nous fait voir ces choses à leur vraie valeur et nous enseigne le chemin à suivre pour marcher selon Dieu dans l’esprit. Quand un homme meurt, physiquement parlant, il doit abandonner ses possessions, si grandes soient-elles. Essayez de vous représenter cet homme venant vivre à nouveau sur la terre ! Ne croyez-vous pas qu’II envisagerait les valeurs sous un angle totalement différent, et que tout aurait changé d’aspect à ses yeux ? Spirituellement, c’est exactement ce que le plan de Dieu a prévu en identifiant le pécheur à son Sauveur sur la croix. La mort de Christ, appropriée au croyant, le sépare des choses terrestres, si bien qu’il vit désormais comme quelqu’un qui a sa demeure dans le ciel.

Jusqu’à quelle profondeur la croix ira-t-elle  ?

Touchera-t-elle à vos vêtements, à vos ambitions, à vos biens ? Ce n’est pas tellement de remporter la victoire à l’égard de ces choses qu’il s’agit, mais plutôt de mourir à chacune d’elles dans la mort de Christ. Mais, plus profond encore, doit être le cri de notre âme ! Ouvrons nos Bibles à 2 Timothée 2:9-11 : « J’endure des souffrances comme un malfaiteur… J’endure tout pour l’amour des élus, afin qu’eux obtiennent… Cette parole en certaine ; car si nous sommes morts avec Lui, nous vivrons aussi avec Lui » (Darby).

Où trouvons-nous, dans ce passage, que la mort de Christ aille plus profond encore ? C’est en ce qu’elle a retranché, dans la vie de Paul, tout intérêt personnel. Traité comme un malfaiteur, l’apôtre s’écrie : « J’endure tout pour l’amour des élus, afin qu’eux obtiennent… » Qu’eux puissent obtenir, non pas que « moi j’obtienne ! »… Qui n’est pas désireux, dans ce monde battu par la tempête, de posséder une vie qui ait son centre dans les cieux ? Mais quand il s’agit de consentir à souffrir comme Christ a souffert, comme un criminel mené au trépas, et cela « pour l’amour des autres », afin qu’eux obtiennent la gloire et la bénédiction… ah ! cela, c’est « plus profond encore » ! Aucune recherche de ses propres intérêts ici, même quand il s’agit de bénédictions spirituelles ! Quelques-uns d’entre nous savent quelque chose – oh ! si peu de chose ! – de ce que représente la souffrance pour les autres. Mais la tentation nous confronte toujours à nouveau de « se sauver soi-même » et de descendre de la croix ! Lisons encore 2 Corinthiens 5 : 14-15, et voyons s’il est possible qu’il y ait encore une profondeur plus grande. L’apôtre écrit :

« Car l’amour de Christ nous étreint, en ce que nous avons jugé ceci, que si Un est mort pour tous, tous sont donc morts (en Lui)… afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour Lui » (Darby).

A quelle profondeur ?

Il appartient à chaque enfant de Dieu de répondre personnellement à cette question. « C’est l’Esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien ». Il n’y a qu’une chose que Dieu ne peut et ne veut pas faire pour nous et à notre place, c’est « vouloir ». Il est prêt à travailler en nous, à agir pour nous, à nous amener jusqu’au point où nous pourrons « vouloir », mais cela, c’est à nous de le faire ; c’est à nous, par le libre choix de notre volonté, de donner le coup de barre au gouvernail du navire.

Jusqu’à quelle profondeur la mort de Christ doit-elle pénétrer en nous ?

Jusqu’où la vérité de la croix est-elle entrée dans nos cœurs ?… Ayant amputé dans notre vie personnelle, a-t-elle atteint notre ministère et notre service chrétiens ?

Le « monde » auquel Paul se disait crucifié et qui était crucifié à son égard, c’était le monde religieux, d’après ce que nous enseigne le contexte de Galates 6:14 « Ceux qui veulent avoir une bonne réputation dans les choses qui se rapportent à la chair vous contraignent à vous faire circoncire, uniquement afin de n’être pas persécutés à cause de la croix de Christ », écrivait l’apôtre aux Galates (6:12, version anglaise). Ici nous trouvons exposées « la bonne réputation religieuse », l’habitude de contraindre les gens à accepter certaines « vues » sur la vérité, les statistiques de convertis… On cherche à échapper à la croix ; et tout cela nous donne en miniature le portrait de l’Eglise professante d’aujourd’hui. « Ce monde-là est crucifié pour moi, et je le suis pour lui, » s’écrie l’apôtre. Je ne me glorifie que dans la croix de Christ « qui est l’instrument de ma crucifixion comme de la Sienne » (Lightfoot), Ainsi doit-il en être de nos jours pour chacun de ceux qui veulent prêcher l’Evangile : « RIEN N’IMPORTE, SI CE N’EST UNE NOUVELLE CREATION ».

A quelle profondeur ?

Si profond que nous mourrons entièrement à tout désir d’avoir « une bonne réputation » dans « les choses qui se rapportent à la chair », dans notre service pour Dieu ; et nous serons satisfaits d’être dans la vraie ligne apostolique, sur le chemin foulé par notre Sauveur et Son apôtre. Ce merveilleux message de la croix nous conduit de profondeur en profondeur. Lui permettrons-nous de pénétrer si avant dans nos vies que toutes les barrières religieuses élevées entre nous et nos frères croyants seront renversées ? Quand il parlait du mur consistant en ordonnances religieuses, qui séparait les Juifs des Gentils, l’apôtre écrivait aux Ephésiens : « Il est notre paix, Lui qui des deux n’en a fait qu’un, et qui a renversé le mur de séparation ; ayant anéanti par Sa mort le terrain de notre inimitié… afin de les réconcilier l’un et l’autre en un seul corps par la croix » (Ephésiens 2:14,16., version anglaise).

Jusqu’à quelle profondeur la croix de Christ pénètre-t-elle ?

Assez profond pour démolir routes les barrières consistant en ordonnances, qui s’élèvent entre ceux que Sa mort expiatoire a sauvés. Qu’a donc accompli la croix en faveur du Juif et du païen ? Elle les a mis à mort l’un et l’autre, afin que des deux puisse naître un « nouvel homme », ni juif ni païen, mais chrétien. « En Christ, écrit l’apôtre, il n’y a ni Juif ni Grec… mais Christ est tout et en tous ». (Colossiens 3:11)

A quelle profondeur ?

Les profondeurs insondables du Calvaire, capables de sonder les abîmes sans fond de l’âme humaine, ne pourront jamais être épuisées. 2 Corinthiens 4:10-12 et 13:4 ouvrent des possibilités infinies aux profondeurs de la croix. De là, la vie de Jésus elle-même entre à flots et s’écoule avec une puissance sans limites par la vie de ceux qui permettent à l’Esprit de Dieu de creuser de profonds canaux dans leur être intérieur. Là aussi, la faiblesse humaine est puissamment énergisée par l’action de la force divine. Puissions-nous consentir à accepter et à réaliser tout ce que la croix représente, afin que nous soyons rendus capables de connaître la puissance de la résurrection de Christ, étant rendus « conformes à Lui dans Sa mort » (Philippiens 3:10).


CHAPITRE III

Livré à la mort

Ou : Comment manifester la vie de Jésus.

« Livrés à la mort pour l’amour de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus puisse être manifestée dans notre chair mortelle. Ainsi donc la mort opère en nous, mais la vie en vous » (2 Corinthiens 4:11,12, version Darby.)

Il appartient au plan de Dieu qu’Il Lui soit permis d’opérer, dans le cœur de Ses messagers, la réalisation des vérités qu’Il leur confie pour les dispenser aux autres.

Ecrit en grands caractères, dans la Parole même de Dieu, ressort le principe de la mort agissant en ceux qu’Il envoie pour apporter Son message, afin que la vie soit manifestée dans les autres. « Livrés à la mort pour l’amour de Jésus »… Nous trouvons cette expérience vécue déjà au temps de l’Ancien Testament dans la vie de David et dans celle des autres prophètes. Et comme il en a été pour eux dans la réalisation des types, ou préfigurations du Calvaire, et dans les déclarations prophétiques annonçant la croix, il en a été de même dans la dispensation qui l’a suivie immédiatement, et dès lors continuellement à travers les siècles, jusqu’à nos jours.

Nous découvrons ce principe incrusté dans la vie de l’apôtre Paul, dans la vie des martyrs et dans celle de tous les serviteurs de Dieu qui aient jamais été employés par Lui avec puissance. C’est un aspect de la croix que beaucoup d’entre nous n’ont pas su découvrir : ce principe de la mort produisant la vie, qui doit être forgé en nous avant que le message du Calvaire, communiqué par nous, puisse devenir vie dans les autres.

Là est l’explication du fait qu’on entend tellement prêcher sur la croix sans que la puissance de la croix soit à l’œuvre. Nous pouvons avoir compris clairement l’aspect substitutif et expiatoire de la mort de Christ pour nous, mais n’avoir pas saisi le fait de notre identification à Lui dans cette mort, de telle sorte que nous connaissions la victoire sur le péché, que donne la certitude d’être mort avec Lui.

Ou bien, si nous avons pris cette position d’identification, nous n’avons peut-être pas saisi ce que signifie la conformité à Sa mort, conformité qui permet à la puissance de la croix et de la résurrection de Christ d’agir en nous quotidiennement dans la vie pratique. Cette expérience introduit dans notre vie non seulement la victoire sur le péché, mais l’esprit du Calvaire. Par contre, l’absence de compréhension à cet égard est la cause de cette anomalie : la croix est prêchée, mais cette prédication ne porte pas l’empreinte de l’esprit du Calvaire. Là réside le danger de l’enseignement de l’identification, sans que celle-ci soit suivie d’une réelle conformité à la mort de Christ qui, seule, produit la vraie puissance. En effet, nous pouvons nous appuyer sur le fait que nous sommes morts avec Christ et prétendre qu’il n’a fallu qu’un instant pour que cette mort ait entièrement accompli son œuvre en nous, mais ne pas réaliser que la conformité à Sa mort doit suivre de près l’expérience de l’identification et qu’elle doit être appliquée à notre vie de plus en plus profondément, jusqu’à ce que la communion de Ses souffrances, sur le chemin de la croix, soit devenue une réalité pénétrant toute notre existence.

Voyez le cas de Jérémie : comme il en a été pour lui, de même tous les véritables messagers de la croix devront suivre le même chemin et passer par les mêmes expériences, s’ils sont décidés à suivre le Seigneur jusqu’au Calvaire. Car Jérémie a connu ce que cela représente de fouler le sentier que Jésus a parcouru en allant à la croix, bien que ce fût de longues années avant que Christ vint sur la terre pour y mourir. De même que Jérémie a connu la croix par anticipation, de même, lorsque nous proclamons la tragédie et la victoire du Calvaire, il faut que nous la connaissions dans une communion intime avec l’Agneau de Golgotha. La mort de Christ peut et doit être agissante en nous d’une manière si réelle que nous l’expérimentions comme une communauté, une association avec le Seigneur dans Ses souffrances. Cela seul donne naissance à une vie qui triomphe de tout.

Ce passage de 2 Corinthiens 4:11-12 est la pierre de touche de tout ce qui concerne cette expérience. « Nous qui vivons, écrit l’apôtre, nous sommes toujours livrés à la mort pour l’amour de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre chair mortelle. Ainsi donc la mort opère en nous, mais la vie en vous ».

Ne voyons-nous pas d’une manière évidente que David a été « livré à la mort » quand, dans une heure de souffrance intense, il s’est écrié : « Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m’as-Tu abandonné ? » Le Saint-Esprit a pu alors faire entendre par lui les paroles prophétiques qui devaient annoncer la mort de Christ au Calvaire.

Tandis que nous méditons sur ces choses, une compréhension nouvelle nous est accordée de ce que comporte la vie de Dieu dans l’âme humaine. Nous voyons qu’Il burine dans le tréfonds de Sa créature les messages divins qu’Il cherche à communiquer par elle. Même d’un prophète, Il n’a jamais fait une « machine », mais Il S’exprime par un cœur et par une vie qu’Il a préparés dans la fournaise de la souffrance.

En ces jours solennels qui précèdent la fin de notre dispensation, la question qui se pose à beaucoup de Chrétiens est celle-ci : « Comment l’Eglise de Christ va-t-elle être préparée à rencontrer le Seigneur ? » Nous répondons : « Seulement en consentant que soit créé en elle le vrai esprit de Jésus, en devenant conforme à Lui, l’Agneau de Dieu ». Quelques enfants de Dieu ont eu comme une vision de ces choses. Ils en ont goûté la réalisation dans une certaine mesure, et ce message brûle dans leur cœur. Mais comment sera-t-il communiqué aux autres de telle manière qu’il devienne une réalité puissante dans leur vie ? Comment cette vie de Jésus, qui nous a été donnée par la communion avec Lui dans Sa mort, atteindra-t-elle les autres ? La réponse est celle-ci : « Il faut que nous soyons prêts à être livrés à la mort comme les prophètes l’ont été ». Notre désir le plus profond est de faire connaître autour de nous le message du Calvaire dans toute sa puissance mais cela ne peut être réalisé que dans la mesure où il est œuvré en nous en premier lieu, comme il l’a été dans les vies de Jérémie, de David et de Paul.

Sommes-nous prêts à vivre ce message dans les larmes s’il le faut comme David, qui a gémi et pleuré en faisant ies expériences décrites dans le Psaume 22, avant que le Saint-Esprit puisse lui inspirer les paroles de ce Psaume qui nous donne le portrait prophétique de Christ ? Oui, il nous faut, tout autant que David, connaître les angoisses, les sanglots du Calvaire, dans la communion de Ses souffrances, si nous voulons que le Saint-Esprit communique la vie aux autres par le message de la croix que nous leur apportons ! Si nous ne leur faisons part que de nos lumières intellectuelles sur la mort de Christ, cela peut, il est vrai, leur apporter la lumière, mais pas la vie. Nous sommes peut-être capables d’expliquer parfaitement tout ce qui concerne l’identification à Christ dans la mort au pêché et la victoire personnelle, si bien que nos auditeurs pourront à leur tour devenir victorieux, mais ce n’est pas la vie passant au travers de nous, car pour cela il ne faut rien de moins que la communion de Ses souffrances, accomplie en nous par le Saint-Esprit.

Le Seigneur Jésus a crié sur la croix de Golgotha : « Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi M’as-Tu abandonné ? », répétant ainsi les paroles prononcées par David au milieu de larmes amères, des années auparavant.

Et ce fut à Golgotha que la vie même de Jésus fut libérée en faveur d’un monde mourant. « Toujours livrés à la mort… Ainsi donc la mort agit en nous et la vie en vous… » écrivait Paul. Ces mots expriment-ils une supplication pour recevoir la puissance ? Non ! Pour obtenir le bonheur ? Non encore ! « Toujours livrés à la mort… » Avez-vous jamais, cher enfant de Dieu, demandé à Dieu de vous associer à Christ dans Sa mort ? Vous avez prié pour obtenir la puissance, mais la réponse divine est : « Toujours livrés à la mort ».

Toujours ! Pas seulement de temps en temps ! « Mais, direz-vous, je croyais que lorsque je suis venu à la croix et que j’ai compris mon identification avec Christ dans Sa mort, j’avais été introduit sur le terrain de la résurrection par mon union avec Lui, puis que, par Son ascension, j’avais pénétré avec Lui dans les lieux célestes (Ephésiens 2:6) ; je croyais que la croix était maintenant derrière moi et que je n’avais plus qu’à maintenir ma position… »

Oui, cela est vrai, mais toute la vérité n’est pas contenue dans ce que vous venez de dire. 2 Corinthiens 4:10-12 et Philippiens 3:10 occupent une place vitale dans la vie spirituelle de tous ceux qui veulent s’attacher à connaître le Seigneur. « Regardez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu » (Romains 6:11), et « Vous étes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu » (Colossiens 3:3), sont des vérités fondamentales, un roc sur lequel nous devons jour après jour maintenir notre position. Mais la puissance de la résurrection ne s’obtient que par la conformité à Sa mort qui produit la vie pour les autres.

« Toujours livrés à la mort pour l’amour de Jésus ». « Oh ! direz-vous encore, vous ne placez pas devant nous le côté le plus attrayant de la vie chrétienne ! » Ah ! frères en Christ, pourquoi, en suivant votre Sauveur, recherchez-vous toujours ce qui est attrayant à vues humaines ? Le Calvaire, dans toute sa terrible réalité, était-il attrayant ? Christ Lui-même était-Il attrayant sur le chemin de la croix ? Si nous avions pu Le contempler alors, nous n’aurions trouvé en Lui « aucune beauté qui nous Le fasse désirer » (EsaÏe 53:2, version anglaise). Mais « à cause de la joie qui Lui était proposée, Il a enduré la croix et méprisé la honte » (Hébreux 12:2, version anglaise). Si nos yeux étaient ouverts par le Saint. Esprit et qu’il nous soit donné d’avoir la vision divine de notre Seigneur dans Sa souffrance, nous trouverions une beauté ineffable dans l’Esprit de l’Agneau qui était en Lui. Nous verrions le côté céleste de la communion avec Christ sur le chemin de la croix, et nous regarderions comme une joie parfaite de suivre Ses traces. Alors notre désir intense serait de souffrir avec Lui, parce qu’ainsi, et ainsi seulement, nous serons « glorifiés avec Lui » (Romains 8:17). « Cette parole est certaine : Si nous sommes morts avec Lui, nous vivrons aussi avec Lui ; si nous souffrons, nous régnerons aussi avec Lui (2 Timothée 2:11-12).

Mais quelle est la signification de ces mots : « Etre livrés à la mort ? » Le Seigneur a été « livré pour nos offenses ». Le Père L’a « livré pour nous tous ». « Il fut livré entre les mains des hommes ». Le mot grec signifie transmettre, tendre, remettre, abandonner, céder, renoncer à, se retirer de (an anglais : hand over ou give over). C’est le mot qui est employé dans Galates 2:20, quand il est dit : « Il m’a aimé et S’est donné Lui-même pour moi ». Il S’est abandonné aux bourreaux, pour moi. Il S’est remis à la mort, pour moi. Le Père L’a abandonné, livré aux mains des bourreaux, à la merci des Gentils et des principaux des Juifs. A plusieurs reprises, nous lisons : « Quand le temps fut venu où Il devait être livré ».

Ceci est l’un des aspects de la vie de Jésus qui doit être manifesté dans notre corps mortel. Il nous appelle à consentir à être « abandonnés à la mort pour l’amour de Jésus » comme Il y a été abandonné pour nous. Il nous faut une vision qui aille plus loin que celle de notre confort, de notre joie, de notre bonheur personnel, de nos extases même. Il nous faut recevoir « la puissance » non seulement pour être témoins, mais pour être martyrs (le même mot grec signifie à la fois témoin et martyr), la puissance pour consentir à être livrés entre les mains des hommes, et la puissance pour pouvoir nous abandonner entièrement à la volonté de Dieu, afin que la vie agisse chez les autres, « livrés à la mort pour l’amour de Jésus ».

« Toujours livrés à la mort », toujours remis, abandonnés à la mort. Quels sont les instruments que Dieu emploie pour réaliser cette communion avec Christ ? « Un frère livrera son frère à la mort » (Matthieu 10:21). Relisez Matthieu 24:9 : « Alors ils vous livreront pour être affligés, et ils vous feront mourir ; et vous serez haïs » (version Darby). Oh ! enfants de Dieu, êtes-vous prêts à être haïs ? Ou bien y a-t-il en vous un sentiment cuisant, douloureux, qui déborde en ressentiment sur les autres ? Dans ce cas, vous n’avez pas encore appris ce qu’est le Calvaire et « la communion de Ses souffrances, étant rendus conformes à Lui dans Sa mort ».

« Et Ils vous feront mourir ». Il y a bien des manières de « faire mourir », même sans employer le couteau ! « Ils vous haïront.,. » Quand le message de Dieu est vraiment devenu une partie de nous-mêmes, il devient « l’épée de l’Esprit, pénétrant jusqu’aux jointures et aux moelles » chez les autres, et il arrive qu’ils s’en irritent et se tournent contre nous, comme ils se sont tournés contre Jérémie lorsqu’ils l’ont rejeté.

Nous avons adouci le message de la croix et essayé d’adapter son langage aux sentiments du vingtième siècle ! Mais maintenant ce temps est révolu. Si nous sommes fidèles, le tranchant de la croix se fera sentir, que nous le voulions ou non. « Un frère livrera son frère à la mort ». Consentez-vous à ce que, dans la vie de famille, votre sœur ou votre frère vous « livre à la mort » en vous faisant subir des injustices, en vous jugeant faussement, et supporterez-vous ces épreuves avec l’esprit du Calvaire ?

Dans 1 Pierre 4:19, nous lisons : « Que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu remettent leurs âmes au fidèle Créateur, en faisant ce qui est bien (le verbe « remettre » exprime ici une action continue, c’est le même mot grec dont nous avons déjà étudié la signification) : « Car nous qui vivons, sommes toujours livrés à la mort pour l’amour de Jésus ».

« Nous qui vivons… » VIVRE. Ici, nous trouvons la vie s’épanouissant au milieu de la mort. La vie divine en nous ne peut pas être anéantie, mais, comme le grain de blé qui donne du pain est broyé, cette vie se brisera en livrant son parfum et sa puissance vivifiante en face de tout ce qui pourra la confronter. La vraie vie de Dieu en nous supportera n’importe quelle épreuve, si poignante soit-elle. Mais quant à ce qui n’est pas de Dieu, le plus tôt cette chose périra et disparaîtra, mieux cela vaudra pour nous.

Il peut arriver que « la vie de Jésus », quoique habitant véritablement en nous, soit peu réalisée et remarquée, par le fait qu’elle ne trouve pas d’orifice pour se répandre ; le vase qui la contient n’a jamais été brisé ! C’est la raison pour laquelle nous sommes « toujours livrés à la mort ». Ce ne sont que ceux qui vivent, ceux qui possèdent la vraie vie de Jésus en eux par leur union avec Lui dans la puissance de Sa résurrection, laquelle est la vie qui Lui a été communiquée au sein de la mort, qui sont « livrés à la mort » afin que la vie qui est en eux puisse être manifestée. Si la mort n’agit pas dans l’homme extérieur, cette vie est comprimée entre les parois d’une circonférence rigide. Elle ne trouve pas d’expansion. « Donnez, et il vous sera donné… une mesure pressée… et qui débordera… » (Luc 6 :38, version Darby.)

Ame qui te trouves dans le sentier de l’épreuve, où tu es comme écrasée par la souffrance, commence à donner aux autres, cesse de penser à toi-même et à tes propres besoins. Reconnais que ta place est dans la mort de Christ, et déclare : « J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ». J’accepte d’être toujours livré à la mort pour l’amour de Jésus, afin que la vie de Jésus puisse être manifestée. Je ne demande pas que le chemin de l’épreuve me soit épargné, à ne pas être livré entre les mains des hommes ; je ne demande pas à être délivré de ceux qui me font du mal et me mettent à l’épreuve ; je réclame seulement que la vie de Jésus en moi puisse se répandre et triompher en eux.

« Nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort ». Et qui donc est celui qui me « livre ». Ah ! C’est la main qui a été percée au Calvaire, la main du Seigneur… Ai-je donc une part à accomplir dans cette expérience ? Ta part, c’est de choisir, car il est en ton pouvoir de te rebeller. Ta part, c’est d’accepter le chemin qu’Il veut pour toi, de choisir d’être « livré », dans une participation intime à la mort de Christ. Alors Celui qui est mort et ressuscité dira de toi : « Je lui montrerai tout ce qu’il doit souffrir pour Mon Nom » (Actes 9:16).

Et quel sera le résultat de ces expériences ? « Toujours livrés à la mort, afin que la vie de Jésus puisse être manifestée dans notre chair mortelle ». Ces expériences ont affaire avec notre corps mortel, (la vie de Jésus manifestée dans notre chair mortelle), ce qui nous montre d’une manière indiscutable qu’il y a un chemin de mort pour l’homme extérieur, afin que la vie qui est en lui puisse trouver une brèche pour se manifester, pour devenir visible. L’objet et le but en vue sont toujours que la bénédiction atteigne les autres. « Ainsi la mort agit en nous, et la vie en vous ». La mort agit ! Il y a donc telle chose que l’action de la mort dans le croyant. La mort agit, et dans la mesure où elle agit, la vie se répand sur les autres.

Vous vivez au milieu de gens qui ne savent que peu de chose du Calvaire. Comment se fait-il que vous ne puissiez pas leur apporter le message de la croix ? Parce qu’Il n’est pas manifesté dans votre propre vie. En premier lieu, nous devons saisir la portée de l’identification ; puis, d’une manière intelligente, délibérée, nous abandonner à Dieu pour être « livrés à la mort » de la façon qu’Il choisira, afin que cette mort agisse en nous et que la vie de Christ jaillisse sur les autres. C’est ce qu’un certain auteur a décrit en ces termes : « Le chemin du sacrifice des élus de Dieu, le chemin qu’ont suivi David, Jérémie et les prophètes, le chemin qu’il faut suivre pour pouvoir proclamer le message de la croix aujourd’hui, comme il fallait le suivre pour la prophétiser aux jours de David. C’est ce chemin-là qui nous conduit à accepter d’être livrés à la mort par nos frères, selon les méthodes du vingtième siècle : une mort qui n’est pas corporelle, mais qui n’en est que plus raffinée et plus cruelle, lorsque nous sommes mis de côté et jugés injustement à cause de notre fidélité à Dieu. « Pour t’amour de Toi, nous sommes mis à mort tout le jour », disait Paul, « nous avons été estimés comme des brebis de tuerie… dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés » (Romains 8:36-37, version Darby).

Que Dieu nous accorde la grâce d’ouvrir notre esprit à ce message, afin que le Saint-Esprit puisse nous pénétrer de Sa vérité et que nous soyons rendus capables de « suivre l’Agneau que1que part qu’Il aille » !

Pouvez-vous dire du fond de votre cœur : « Oui, je vis, je sais que je vis avec Christ, étant participant de la vie divine. Devant moi se déroule maintenant le chemin dans lequel Dieu m’a conduit depuis quelque temps et contre lequel je me suis révolté. Je me suis irrité de devoir y passer, j’ai dit : Non ! j’en ai assez de cette croix : il n’est sûrement pas nécessaire d’en entendre toujours parler. Je ne la désire pas ! Mais maintenant, je suis prêt à y faire face ! »

« Par l’Esprit éternel, Il S’est offert Lui-même à Dieu » (Hébreux 9:14), « Il tourna fermement Son visage pour monter à Jérusalem ». (Traduction littérale) Voulez-vous maintenant envisager ces paroles : « livrés à la mort » et répondre « Oui ! » à votre Seigneur ? Oui, pour que la vie soit communiquée aux autres ? Voulez-vous cesser de rechercher quelque chose pour vous-mêmes ? « Oui, Seigneur, que les autres obtiennent ce que je voudrais avoir pour moi-même ». Voulez-vous choisir le sentier de la mort pour que les autres puissent recevoir la vie, accepter d’accomplir dans votre chair ce qui reste encore à souffrir des afflictions de Christ pour Son corps, qui est l’Eglise ? (Colossiens 1:24).

Et qu’implique donc ce choix ? Il implique : vivre, pleurer, souffrir, aimer, avec une patience infinie, une infinie tendresse, un amour inlassable pour chaque membre du corps de Christ. Il implique : être attaché non pas à ses propres progrès, mais à ceux de tout le corps de Christ ; laisser tomber tout élément personnel dans le service de Dieu, ne pas chercher à être remarqué, ne convoitant ni réputation, ni reconnaissance ; se 1âcher entièrement soi-même pour l’amour de Jésus-Christ, et se remettre à Dieu, prêt à être dépouillé en faveur de Son corps, qui est l’Eglise.

Avec quelle tendresse, enfant de Dieu, ne voudrais-je pas mettre ce message devant toi et te demander d’y faire face avec le Seigneur et, au Nom de Jésus, de laisser le Saint-Esprit accomplir en toi tout ce qu’Il voit que, dans la communion avec Lui, tu es capable de supporter. Diras-tu « oui » ? Dans ces conditions, ne cherche pas à imiter quelque autre Chrétien, car Dieu veut agir envers toi comme s’Il n’y avait que toi dans le monde, et Il saura trouver le meilleur moyen de te faire partager une communion parfaite avec Lui-même.

Dieu n’est-Il pas en train de nous préparer pour les événements qui sont à la porte ? Le jour de la grâce approche rapidement de sa fin. Combien d’entre nous seront-ils trouvés fidèles ? Combien d’entre nous seront-ils intègres envers Dieu ? Combien soutiendront-ils l’épreuve ? Le monde a besoin de martyrs, et Il a ses martyrs obscurs dans de nombreuses vies d’enfants de Dieu.

Sur la terre entière, il y a des âmes vraies, profondes, à qui Dieu est en train d’enseigner quelle puissance peut avoir une vie qui souffre en faveur du corps de Christ. Sur la terre entière, au milieu des ténèbres profondes de cette dernière heure, Dieu mûrit dans la fournaise des âmes qui brilleront comme l’or au jour de Sa venue. Oh ! choisissons ce chemin étroit ! Livrons-nous entre les mains de Dieu, afin qu’Il nous associe à la communion de Son Fils. Sa vie alors sera manifestée, et elle coulera à flots sur le monde.

Source: Parole de ViePublication gratuite. Cette brochure ne peut être vendue. Reproduction autorisée.