A plusieurs reprises, la bible nous révèle l’existence de livres dans les lieux célestes. Bien sûr, il est inutile de s’imaginer leurs formes ou de les comparer à nos ouvrages d’aujourd’hui, car leurs descriptions données dans les visions aux personnes de l’époque devaient se rapprocher des livres de l’ère en question afin d’être compréhensibles. Aussi, ces derniers pouvaient-ils ressembler à des rouleaux, selon ce que nous pouvons lire dans certaines traductions bibliques.

Pour être transmises avec clarté, les visions de ces « livres » devaient être accessibles pour ceux qui les recevaient. Si les écrits de l’époque se faisaient sur des rouleaux, les visions devaient présenter des rouleaux. Aujourd’hui, l’Eternel donnerait très certainement des visions de livres ressemblant à la forme de ceux de notre temps (avec spirales, reliés…) afin de s’adapter à nous. Ainsi, les livres célestes ont sans doute une (des) forme(s) réelle(s) totalement inconnue(s) de notre part. En effet, pourquoi devraient-ils ressembler aux ouvrages terrestres qui évoluent avec le temps, et non à des formes célestes qui nous seraient totalement étrangères ? Le ciel est le ciel, et la terre est la terre ! Autre est la dimension (spirituelle, physique, céleste, terrestre), autre est la forme. Les images données ne doivent donc pas figer notre imagination. De même, nous ne pouvons avoir la prétention, voir l’arrogance, d’insinuer que les seuls livres présents au ciel sont ceux dont nous parle la bible. Dieu nous révèle juste, de manière globale et simplifiée, ce qui est important pour nous. Nous n’avons pas à tout connaître des lieux élevés… Ainsi, le nombre de livres célestes n’est certainement pas limité à celui qui nous est révélé dans les Saintes Écritures. Qui sait, il existe peut-être aussi des livres sur les anges, l’organisation de l’univers….

Cette petite étude est donc consacrée uniquement aux « livres » du ciel qui nous sont décrits dans la Parole de Dieu. Nous en distinguons principalement quatre types (ou trois selon notre compréhension) dont nous n’aurons pas la prétention d’en estimer des quantités quelconques : les livres prophétiques, le livre des souvenirs, le livre de vie, les livres « d’histoire des vies ».

 

1 : Le(s) livre(s) prophétique(s)

 

Ces livres – ou ce, s’il s’agit d’un seul livre dans lequel tout est répertorié – ont la particularité d’avoir des sceaux ne permettant pas d’être ouverts ou d’en comprendre le contenu en dehors des temps fixés. Ils semblent se distinguer en deux catégories : les prophéties, et les décrets divins.

Les livres prophétiques annoncent des événements prévus sur terre et dans le ciel. Durant ses temps de visions, Daniel reçu de la part de Dieu des révélations sur l’avenir de son peuple, de l’humanité, et sur des événements à venir dans le monde spirituel (Daniel 7 à 12). Lorsqu’il vit l’Eternel s’avancer au milieu de centaines de millions d’êtres le servant, « la cour de justice (céleste) prit place et l’on ouvrit des livres » (Daniel 7 v.10). Juste après, les visions de Daniel sur l’avenir terrestre et spirituel continuèrent, et cela même durant les années qui suivirent. L’ange qui lui apparut au bout de ses vingt et un jours de jeûne (Daniel 10 et 11) lui fit la déclaration suivante :

« … je vais te révéler ce qui est écrit dans le livre de vérité. » (Daniel 10 v.21)

L’ange annonça alors à Daniel l’avenir des peuples et des grandes puissances spirituelles et humaines qui adviendront. Puis, il conclut par la déclaration suivante :

 

« Quant à toi, Daniel, tiens ces paroles secrètes et conserve le livre scellé jusqu’au temps de la fin. Alors, beaucoup l’étudieront et verront leur connaissance s’accroître. » (Daniel 12 v.4)

 

Ce livre prophétique en question semble devoir rester scellé jusqu’aux temps fixés ; alors ceux qui l’étudieront grandiront en connaissance.

Dans Apocalypse 5 v.1, nous retrouvons également l’existence d’un autre livre scellé, de sept sceaux quant à lui, et apprenons que seul l’Agneau de Dieu, Jésus, est digne de l’ouvrir (versets 5 à 14). Chaque sceau décrit une étape reliant monde spirituel et terrestre (Apocalypse 6). Après l’ouverture du septième sceau, et suite au retentissement de la sixième trompette céleste, l’apôtre Jean décrit l’arrivée d’un ange puissant tenant dans sa main un petit livre ouvert (Apocalypse 10 v.1-2) dont le prophète dû s’en nourrir par la suite (v.8-11). Nous ne savons pas si l’ange en question en lu une partie, mais seulement que le cri qu’il poussa engendra le retentissement des voix de sept tonnerres. Apocalypse 10 v.4 précise que l’apôtre n’eut pas le droit d’écrire leurs paroles :

« … Garde sous le sceau du secret les déclarations des sept tonnerres, ne les note pas. »

 

Encore une fois, nous découvrons que les livres prophétiques célestes ne sont pas forcément tenus d’être compris au moment de leur révélation, comme pour les cas de Daniel et de Jean, mais plus tard, aux temps prévus par Dieu. Cependant, les Paroles reçues doivent être conservées et non oubliées. Aussi, l’ange assurant les explications à Jean lui ordonna de ne pas garder au secret les paroles prophétiques de ce livre (sans doute toutes celles décrites dans l’Apocalypse, car comme nous l’avons lu, Jean n’a pas eu droit de révéler les paroles des sept tonnerres et dû manger le petit livre tenu par un ange : Apocalypse 10 v.4), car le temps de leur accomplissement était proche (Apocalypse 22 v.10). De plus, Jésus déclara juste avant :

« Heureux celui qui garde les paroles prophétiques de ce livre » (Apocalypse 22 v.7)

 

Ainsi, même si les prophéties révélées dans les livres célestes demeurent incompréhensibles sur le moment, il convient de ne pas les oublier, et de les garder de génération en génération jusqu’au jour où elles devront être comprises.

 

2 : Le livre des souvenirs

 

Dans le livre de Malachie, Dieu évoque par l’intermédiaire du prophète l’existence d’un livre de souvenirs de ceux qui l’honorent. Dans le contexte, l’Eternel remet en question les propos tenus par son peuple déclarant qu’il est bien inutile de le servir, car la condition des arrogants est plus avantageuse que celle de ceux qui lui obéissent (Malachie 3 v.15). Pour cette raison, Dieu informe qu’il fait une différence entre ceux qui le servent et ceux qui estiment cela inutile. En effet, les noms de ses fidèles sont inscrits dans un livre.

« … alors on a écrit un livre devant lui (Dieu) pour que soit conservé le souvenir de ceux qui sont fidèle à l’Eternel et qui le révèrent. » (Malachie 3 v.16)

 

Ainsi, les personnes répertoriées dans ce livre ne seront pas oubliées, car elles sont importantes pour le Seigneur et elles seront protégées lors du jugement divin. Peut-être s’agit-il du même livre dans Daniel 12 v.1 !

« Au jour où j’agirai, déclare l’Eternel, le Seigneur des armées célestes, ces gens seront pour moi un trésor précieux. J’aurai compassion d’eux tout comme un père a de la compassion pour un fils qui le sert. Alors à nouveau vous verrez qu’il y a une différence entre les justes et les méchants, et entre celui qui sert Dieu et celui qui ne le sert pas. » (Malachie 3 v.17-18)

 

Au travers des versets ci-dessus, nous pouvons comprendre que ce ne sont pas seulement les noms des justes qui y sont inscrits, mais aussi leurs actions et leurs paroles. De plus, Psaumes 56 v.9 nous dit :

« Tu tiens le compte de chacun des pas de ma vie errante, et mes larmes même tu les gardes dans ton outre. Leur compte est inscrit dans ton livre. »

 

Le roi David déclare même dans sa prière que tous les jours de sa vie étaient déjà inscrits dans le registre de l’Eternel avant même sa naissance (Psaumes 139 v.16). Peut-être s’agit-il de ce livre dont Moïse demanda a être radié si l’Eternel refusait de pardonner le péché de son peuple (Exode 32 v.32) ? Nous ne le savons pas, mais la réponse de Dieu démontre que celles et ceux qui se détournent de lui sont effacés du livre (Exode 32 v.33).

L’Apocalypse nous parle également d’un livre dans lequel les noms des justes sont inscrits. Existe-t-il donc deux livres, l’un où sont inscrits le noms des justes et l’autre leurs actions en faveur de l’Eternel, ou un seul registre dans lequel les noms et actions sont consignés ensemble ? Quoi qu’il en soit, aucuns enfants de Dieu n’y sont oubliés, ni aucune de leurs actions. Nous pouvons nous dire parfois que personne ne se souviendra de ce que l’on a fait pour le Seigneur à certains moments de notre vie, ou que nul ne saura jamais l’aide que nous avons apporté en secret à des personnes dans le besoin… mais il n’en est rien, car Dieu tient compte de tout cela et nos noms et actions sont répertoriés dans un livre céleste de souvenirs des enfants de Dieu.

 

3 : Le livre de vie

 

La Parole de Dieu nous parle à plusieurs reprises d’un livre de vie dans lequel sont répertoriés les noms des justes, de celles et ceux qui sont justifiés et sanctifiés par le sang de l’Agneau. Il s’agit des personnes qui ont dores et déjà la vie éternelle dans le royaume des cieux. Jésus a d’ailleurs incité ses disciples à se réjouir de ce que leurs noms étaient inscrits dans le ciel (Luc 10 v.20). Apocalypse 3 v.5 demande ainsi aux justes de rester fidèles jusqu’à la fin afin de garder leurs noms inscrits dans le livre de vie :

« Le vainqueur portera ainsi des vêtements blancs, je n’effacerai jamais son nom du livre de vie, je le reconnaîtrai comme mien en présence de mon Père et de ses anges. »

 

Les vainqueurs sont donc ceux qui restent attachés à l’Eternel jusqu’à la fin de leur vie. A contrario, nous comprenons que celles et ceux qui se détournent de lui seront effacés du livre. Le texte d’Ezéchiel 3 v.20 précise :

« si un homme juste se détourne de sa conduite juste pour faire le mal… c’est à cause de sa faute qu’il mourra, et l’on ne tiendra pas compte de sa conduite juste du passé… »

 

Ainsi, les inscriptions faites dans le livre de vie ne sont pas définitives tant que les personnes en question sont en vie, car leur conduite juste et leur attachement à Dieu doivent être entretenus jusqu’à la fin de leur vie. C’est pour cette raison que dans ses messages aux sept églises de l’Apocalypse (chapitres 2 et 3), Jésus appelle les siens à écouter ses paroles et à les mettre en pratique pour rester vainqueur sur le mal et les épreuves (Apocalypse 13 v.10), et donc garder leurs noms inscrits dans le livre de vie.

Un mystère reste cependant, car dans les textes faisant référence à l’avènement de la bête de l’Apocalypse, nous comprenons que des noms sont inscrits dans le livre de vie depuis l’origine du monde (Apocalypse 13 v.8 ; 17 v.8). Cela fait partie des plans et de l’organisation parfaite de Dieu qu’il ne nous est pas forcément permis de comprendre.

 

Le livre de vie répertorie donc tous les noms de celles et ceux qui appartiennent à Dieu. Lors du jugement dernier, nous apprenons que des livres seront ouverts, ainsi que le livre de vie (Apocalypse 20 v.12). Dans son enseignement, Jésus explique comment cela se passera :

« Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, avec tous ses anges, il prendra place sur son trône glorieux. Tous les peuples de la terre seront rassemblés devant lui. Alors il les divisera en deux groupes – tout comme le berger fait le tri entre les brebis et les boucs. Il placera les brebis à sa droite et les boucs à sa gauche. Après quoi, le roi dira à ceux qui seront à sa droite : « Venez, vous qui êtes bénis par mon Père : prenez possession du royaume qu’il a préparé pour vous depuis la création du monde… Puis il se tournera vers ceux qui seront à sa gauche : « Retirez–vous loin de moi, vous que Dieu a maudits, et allez dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges. » » (Matthieu 25 v.31-34, 41)

 

Nous découvrons qu’il n’y a donc aucun jugement pour celles et ceux qui sont à Dieu, et donc inscrits dans le livre de vie. Leur vie est certes décrite dans le livre des souvenirs, mais étant sanctifié par l’Agneau, ils ne recevront aucune condamnation, et seront en plus récompensés pour leurs œuvres (1 Corinthiens 3 v.13-14) ou juste pour leur appartenance à Christ (1 Corinthiens 3v.15) si leurs œuvres n’atteignent pas l’attente que le Seigneur désire.

Ainsi, les seules personnes qui auront accès à la cité céleste seront « celles qui sont inscrites dans le livre de vie de l’Agneau » ( Apocalypse 21 v.27). A contrario, toutes celles qui n’y seront pas inscrites seront jetées dans l’étang de feu (Apocalypse 20 v.14-15).

 

4 : Les livres « d’histoire des vies »

 

Ces derniers sont assimilés à des livres de souvenirs retraçant « le film de vie » de chaque être humain n’appartenant pas à Dieu. Il est important de souligner que ces livres seront ouverts au grand jour du tribunal céleste – moment où tous les morts passeront en jugement devant Dieu – et qu’il s’agit uniquement de livres répertoriant les vies de ceux dont les noms ne sont pas inscrits dans le livre de vie. Le ciel et la terre auront alors disparus et tout se déroulera dans une dimension spirituelle. L’apôtre Jean décrit alors sa vision :

« Je vis aussi les morts, grands et petits, qui se tenaient devant Dieu ; et les livres furent ouverts. On ouvrit aussi un autre livre, celui qui est le livre de vie. Et les morts furent jugés selon leurs œuvres, d’après ce qui était écrit dans les livres. Et la mer rendit les morts qu’elle contenait ; la mort et l’enfer rendirent aussi les morts qui y étaient, et chacun fut jugé selon ses œuvres. » (Apocalypse 20 v.12-13)

 

Contrairement au livre de vie qui exempte du jugement celles et ceux qui y sont inscrits, car étant justifiés par le sang de l’Agneau, les livres « d’histoire des vies » décrivent tous les actes des personnes y figurant. L’histoire de leur vie y est donc conservée pour servir de témoin à charge contre elles et les condamner selon ce que méritent leurs actes (certains péchés étant plus graves que d’autres, contrairement à ce que l’on peut parfois entendre dans certaines prédications, le degré de condamnation et la dureté du jugement seront donc différents selon les personnes : un meurtre n’est pas condamné avec la même virulence qu’un vol !). Après leur passage au tribunal céleste, l’ensemble de ces morts seront alors jeté dans l’étang de feu, là ou auront été auparavant envoyé à perpétuité le diable, la bête et le faux prophète (la deuxième bête, l’homme de la révolte : Apocalypse 13 v.11-17 ; 2 Thessaloniciens 2 v.3 et 8), selon ce qu’il est écrit dans Apocalypse 20 v.10.

Les livres « d’histoire des vies » sont donc complétés durant la vie de chaque être humain non inscrit dans le livre de vie, et conservés jusqu’au « jugement dernier ». Cependant, comme pour le livre de vie, certains noms inscrits peuvent être effacés au cours de la vie des personnes en question. En effet, celles qui font le choix de se repentir en se tournant vers Christ y verront leurs noms ôtés, car lavées par le sang de Christ, elles deviennent de nouvelles créatures (2 Corinthiens 5 v.17) sanctifiées de toutes souillures. Leurs noms seront alors retranscrits dans le livre de vie, le livre des justes.

Ainsi, à la fin du monde, « les anges viendront et sépareront les méchants d’avec les justes, et ils les précipiteront dans la fournaise ardente ou il y aura des pleurs et d’amers regrets » (Matthieu 13 v.49-50).

 

5 : Autres livres, autres visions

 

Il existe d’autres visions dans lesquelles les prophètes ont vu des rouleaux dans le ciel, comme par exemple celle de Zacharie qui vit un manuscrit en forme de rouleau qui volait. L’ange lui expliqua la signification de cette dernière :

« C’est la malédiction qui se répand sur toute la face du pays ; car selon elle tout voleur sera exterminé d’ici, et selon elle tout faiseur de faux serment sera exterminé d’ici.

Je la répandrai, dit l’Éternel des armées ; et elle entrera dans la maison du voleur, et dans la maison de celui qui jure faussement par mon nom ; et elle logera au milieu de leur maison, et la consumera avec son bois et ses pierres. » (Zacharie 5 v.3-4)

 

Bien que le prophète voit ce « rouleau céleste » à travers une vision, il ne nous convient pas d’affirmer qu’il y ait des « rouleaux de malédictions » au ciel. En effet, afin de faciliter la compréhension du prophète sur son projet divin, l’Eternel montre ici une image à Zacharie.

Le prophète Ezéchiel reçu lui-aussi la vision d’un livre dont il du se nourrir :

« Je regardai, et je vis une main tendue vers moi qui tenait un livre en forme de rouleau. Elle le déroula devant moi : il était couvert d’inscriptions au recto et au verso : c’étaient des plaintes, des lamentations et des cris de malheur. » (Ezéchiel 2 v.9-10)

 

Le texte ne précise pas s’il s’agit ici d’un livre remplit de plaintes et de lamentations de l’Eternel vis-à-vis de son peuple vivant dans le péché ou d’inscriptions issues des cris de malheur de la communauté d’Israël. Cependant, il semble donc exister un recueil céleste (ou plusieurs) dans lequel sont retranscrits des cris de malheur, des plaintes et des lamentations, sans que nous sachions malgré tout si cela vient de Dieu ou des êtres humains. Peut-être existe-t-il les deux type de livres ! Mais n’ayant que trop peu d’informations sur le sujet, nous ne pouvons nous permettre de développer de quelconques affirmations.

 

Ainsi, les principaux livres célestes dont nous pouvons certifier l’existence au travers des Saintes Ecritures sont les quatre (ou trois) présentés dans cette étude : le(s) livre(s) prophétique(s), le livre des souvenirs, le livre de vie, les livres d’histoire des vies.

 

 

 

Samuel MARTIN