Raoult revient dans les médias. Consacre trois heures 20 à une interview publiée cette semaine dans « Marianne » du 25 septembre au 1er octobre 2020.

1°)-D’abord, on l’avait connu batailleur, parlant comme on se bat, à la pointe de l’épée, au péril de sa vie médiatique, de sa « réussite sociale ». Au mépris de ce nouveau « Versailles », un Roi entouré de courtisans et d’un Conseil scientifique incompétent et corrompu. Sans intelligence critique, incapable de produire du neuf. Juste bon à mettre à mort ceux qui, comme Raoult, ne partagent pas leurs mensonges intellectuels, qui leur tiennent lieu de « science »…!

On l’avait connu ironisant façon Cyrano de Bergerac contre Buzyn et la Macronie, qui ne nous ont pas soignés pendant toute l’épidémie : absence de masques, de tests, d’anti biotiques, anti viraux…La Chloroquine interdite en vente libre en pharmacie : un ratage, qui justifierait à tout le moins des élections anticipées, si la « gôche » avait fait sereinement son métier d’opposition à Macron.

2°)-Et puis, on a connu Raoult silencieux, ne prenant plus la parole sur sa chaine locale. La jouant savant « qui travaille et qui ferme sa gueule »(sic), pour reprendre la délicate expression de Cohn-Bendit. Finies les sorties intempestives, les interviews phares dans la presse que je collectionnai : c’était au contraire : « moi j’essuie les verres au fond du café, j’ai bien trop à faire pour pouvoir rêver ». La vérité est que Macron menaçait Raoult de lui supprimer les crédits publics de l’IHU, s’il parlait trop fort. Le savant de Marseille était condamné au silence.

3°)- Enfin, avec la supposée « seconde vague » de coronavirus, plein à craquer de faux positifs avec « CT supérieurs à 35 », le voilà de nouveau sur nos écrans ; Cnews, LCI, BFMTV. Dans Marianne et Sud Radio, sur le thème : « non je n’ai pas changé », où il fait la promotion de son nouveau livre : « La science est un sport de combat », édition Humensciences, 2020.

Le ton est à peine plus calme qu’au début, la chloroquine toujours plébiscitée. L’IHU de Marseille toujours présenté comme le meilleur endroit pour soigner le covid-19. C’est un plaisir de le lire aujourd’hui dans Marianne, tant il a repris à quelques variantes près ses accents de colère du début.

Que nous dit-il ?

Il rappelle son statut de leader mondial de la recherche en microbiologie, tout en sortant quelque saillies sur « ces journalistes qui se sont toujours trompés » (sic). Dénonce le conformisme du monde scientifique. Défend une recherche fondée sur l’expérimentation et une science post moderne travaillant sur les vieilles molécules polyvalentes.

Comme il le développe chez André Bercoff : « On peut répondre à de nouvelles questions avec de vieilles molécules, qui ne sont pas attachées à une seule fonction : par exemple, la chloroquine peut soigner le paludisme et el covid-19 ».

Dans son livre, Raoult critique rudement un monde scientifique, subissant les influences de l’argent et de la routine : la peur de rompre avec ce qui est dit dans le monde scientifique à un moment donné.

Il dénonce vigoureusement le refus de la revue The Lancet de publier une étude sur l’azythromicine, au seul motif qu’il s’agissait d’un vieux médicament.

Didier Raoult s’en prend aussi vigoureusement, aux méthodologistes, décidant à priori de ce qu’on avait le droit d’analyser et de ne pas analyser. Alors que le résultat scientifique le plus intéressant est celui qui vous contredit vous-même, qui vous prend par surprise.

Il ajoute : « je suis pour l’empirisme contre la déduction. Ce qui m’amuse le plus, c’est la découverte par hasard. La plus grande partie de la médecine a avancé par l’empirisme : c’est une sottise de croire que ce n’est pas vrai.

Et de conclure : on arrive à la fin d’un modèle scientifique : celui de la recherche incessante de nouvelles molécules (très onéreuses)

Sur les méta analyses estimant que la chloroquine ne soigne pas, le savant de Marseille préconise d’enlever tous les tricheurs, à l’origine de ces articles. De toute façon, les vraies données chiffrées de la mortalité seront connus à la fin de l’année. Et on pourra faire les comptes sur l’efficacité ou non de la chloroquine.

Sur la revue The Lancet, à l’origine de la fameuse étude truquée, Raoult raconte comment, en tant que conseiller du conseil éditorial de la revue, il a été amené à lire et apprécier une étude montrant que la chloroquine générait une baisse significative du taux de moralité. Mais la revue The Lancet a refusé de publier ce travail.

A sa comparaison de la mortalité du covid-19 avec celle des trottinettes, Raoult précise qu’il a en effet mis du temps à être convaincu de la dangerosité du covid-19. Mais qu’en revanche, l’IHU était prêt à tester massivement : 600 tests en 5 heures, à la différence de Buzyn/Véran.

Raoult conclut in fine qu’il n’est pas un homme politique, n’y comprenant rien. On peut lui répondre qu’à l’insu de son plein gré, il fait tout de même de la Politique, au sens noble : c’est à dire poser une question de société devant le Peuple : soigner tout les malades, quel que soit leur âge : question hélas devenue aujourd’hui source de clivages importants avec les responsables de BIG PHARMA…!