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Transmis par Armande – Source :

http://www.lesdokimos.org/2014/04/06/il-est-temps-de-grandir/

La vie chrétienne commence par une nouvelle naissance. Qui dit naissance dit processus de croissance et de maturation. Ainsi, lorsque nous naissons de nouveau dans le Seigneur, nous traversons diverses étapes  qui nous amèneront de l’état de bébé spirituel à  celui d’hommes et de femmes faits, de pères et de mères dans la foi, de personnes matures et donc autonomes.  

La maturation est un processus qui s’inscrit dans le temps.

 »  Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux : un temps pour naître, et un temps pour mourir ; un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté ; un temps pour tuer, et un temps pour guérir ; un temps pour abattre, et un temps pour bâtir ; un temps pour pleurer, et un temps pour rire ; un temps pour se lamenter, et un temps pour danser ; un temps pour lancer des pierres, et un temps pour ramasser des pierres ; un temps pour embrasser, et un temps pour s’éloigner des embrassements ; un temps pour chercher, et un temps pour perdre ; un temps pour garder, et un temps pour jeter ; un temps pour déchirer, et un temps pour coudre ; un temps pour se taire, et un temps pour parler ; un temps pour aimer, et un temps pour haïr ; un temps pour la guerre, et un temps pour la paix  «  Ecclésiaste 3  :1-8.

Il existe un temps pour toute chose. Un temps pour naître et un temps pour mourir… Au milieu de ces deux événements majeurs, il existe une multitude d’étapes que Dieu a instaurées à  des moments précis dans le temps afin que nous les franchissions et cela dans un but précis  : nous préparer au jour de notre mort qui vaut mieux que celui de notre naissance (Ecclésiaste 7  :1).

Ceux qui ont des enfants s’accorderont pour dire que notre comportement envers eux évolue au fur et à  mesure qu’ils prennent de l’âge. Ceux qui n’ont pas encore d’enfants se souviendront du comportement de leurs parents à  leur égard. En effet, de manière très naturelle nous n’avons pas la même attitude envers un nouveau-né ou un nourrisson qu’envers un jeune enfant, un adolescent ou un adulte. Avec les bébés, nous nous empressons de répondre rapidement aux moindres de leurs sollicitations, nous anticipons et répondons très vite à  leurs besoins et nous montrons très protecteurs pour éviter qu’ils se fassent mal. Ils n’ont qu’à  demander et le moindre de leurs désirs ou presque est satisfait. Ils ont faim  ? Le biberon est aussitôt préparé et apporté. Ils sont sales  ? Ils sont aussitôt nettoyés. Ils sont contrariés  ? Ils sont aussitôt consolés. Une embûche sur leur route  ? On se précipite pour l’écarter.  Ah c’est vraiment le bel âge  ! Ils peuvent presque tout se permettre sans avoir à  craindre une punition. On passe facilement l’éponge sur leurs caprices ou leurs bêtises car après tout ils sont petits, incapables de se débrouiller seuls et ils ne mesurent pas vraiment les conséquences de leurs actes.

Une fois qu’ils ont grandi et gagné en autonomie, nous permettons qu’ils fassent des erreurs ou qu’ils se fassent mal dans le but de les instruire sur ce qui est bon ou mauvais pour eux. Lorsqu’ils se méconduisent, nous n’avons plus de scrupules à  les punir même s’ils pleurent à  chaudes larmes. Il nous arrive aussi de les laisser se tirer seuls de certaines difficultés et lorsqu’ils nous posent des questions, nous les poussons parfois à  chercher seuls les réponses.

N’avez-vous pas remarqué que le Seigneur procède de la même manière que nous  ? Je ne sais pas si c’est votre cas, mais moi je me souviens que les premiers mois de conversion, j’étais facilement exaucée dans mes prières. Si j’avais des questions qui me préoccupaient, j’avais souvent un songe pour m’éclairer rapidement ou alors le Seigneur suscitait une personne pour prophétiser sur ma vie. Mais au fur et à  mesure que j’ai grandi dans la foi, les songes et les prophéties se sont espacés pour devenir très rares. Les problèmes se sont corsés et il me semble que le Seigneur me laisse me dépatouiller toute seule. En tout cas, il ne se presse pas pour intervenir.

Toutefois, un jour alors que je me plaignais dans la prière de son silence, le Seigneur m’a enseignée en me prenant pour exemple. Étant moi-même une maman, il m’est arrivé de faire mine de ne pas  étendre mes enfants quand ils pleurent le soir pour que j’aille dormir avec eux. Je les observe attentivement en silence au travers de l’entrebâillement de la porte. Ils pensent que je suis loin d’eux et que je ne prends pas garde à  leurs pleurs, et pourtant je suis très près mais ils ne me voient pas, je les enseigne mais pour l’instant ils ne le comprennent pas.

Je sais qu’à  l’instar de n’importe quel père ou mère, le Seigneur est devenu plus exigeant vis-à -vis de moi. Les erreurs qu’il pouvait me permettre lorsque j’avais un an ou deux de conversion, il ne  les permet plus maintenant.

 »  Or, aussi longtemps que l’héritier est enfant, je dis qu’il ne diffère en rien d’un esclave, quoiqu’il soit le maître de tout ; mais il est sous des tuteurs et des administrateurs jusqu’au temps marqué par le père. Nous aussi, de la même manière, lorsque nous étions enfants, nous étions sous l’esclavage des rudiments du monde  «  Galates 4  :1-3.

à chaque âge ses expériences, ses découvertes, ses épreuves et ses erreurs. Ainsi, de la même façon qu’il est normal qu’il arrive qu’un enfant ayant tout juste appris à  marcher puisse encore tomber facilement, Dieu se montrera plus indulgent envers une personne nouvellement convertie et qui chute dans le péché. En effet, son ignorance et son manque d’expérience peuvent lui jouer des mauvais tours.

Il existe des comportements considérés comme normaux pour des jeunes enfants et totalement déplacés voire choquants si ces mêmes comportements sont adoptés par des personnes adultes. Par exemple, l’incontinence, le bavardage, la maladresse, l’agitation, l’hypersensibilité, la susceptibilité, le manque de tact, les caprices, le désordre sont fréquents chez les jeunes. A l’inverse, il n’est pas normal qu’un adulte ne sache pas se maîtriser. La tempérance est aussi un fruit de l’esprit, ne l’oublions pas (Galates 5  :22).

Je me souviens avoir vu des personnes adultes sucer leur pouce ou une tétine, dormir avec un doudou, passer la majeure partie de leur temps à  regarder des dessins animés et jouer aux jeux vidéo, se mettre à  pleurer à  la moindre remarque… Ces attitudes sont attendrissantes chez les enfants mais franchement ridicules, pathétiques et inquiétantes chez un adulte. En effet, la plupart de ces personnes ne font rien de bien concret de leur vie et sont souvent un poids pour leur entourage et causent de façon directe ou indirecte beaucoup de dégâts dans leur vie et celle des autres. Ce sont des arbres stériles qui ne produisent aucun fruit. Comme le disait le sage Salomon, il y a un temps pour planter et un temps pour arracher ce qui a été planté. Ainsi, si au temps marqué par le Seigneur nous ne portons pas les fruits attendus, nous serons aussi arrachés puis jugés.

 »  Il dit aussi cette parabole : Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint pour y chercher du fruit, et il n’en trouva point. Alors il dit au vigneron : Voilà  trois ans que je viens chercher du fruit à  ce figuier, et je n’en trouve point. Coupe-le : pourquoi occupe-t-il la terre inutilement ? Le vigneron lui répondit : Seigneur, laisse-le encore cette année ; je creuserai tout autour, et j’y mettrai du fumier. Peut-être à  l’avenir donnera-t-il du fruit ; sinon, tu le couperas  «  Luc 13  :6-9.

 

Voilà  pourquoi même si la période de l’enfance est confortable, nous devons aspirer à  grandir spirituellement.

 »  Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; lorsque je suis devenu homme, j’ai fait disparaître ce qui était de l’enfant  «  1 Corinthiens 13  :11.

Grandir spirituellement c’est aussi accepter de délaisser le lait pour passer à  de nourriture solide.

 »  Or, quiconque en est au lait n’a pas l’expérience de la parole de justice ; car il est un enfant. Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l’usage à  discerner ce qui est bien et ce qui est mal.   » Hébreux 5  :13-14.

Le lait symbolise ici les aspects sympathiques de l’évangile que l’on accepte facilement (Dieu est amour, Dieu est miséricordieux, Dieu pardonne…). La nourriture solide correspond aux paroles dures que l’on a du mal à  digérer et qui sont en rapport avec la justice de Dieu. Alors certes, c’est tellement plus facile d’absorber du lait. Le problème c’est que qu’on le veuille ou non, le corps aura besoin tôt ou tard de la nourriture solide pour se développer correctement et donc assurer sa survie. Encore une fois, le lait n’est utile que pour un temps.

Nous le savons tous, le bébé a besoin qu’on lui donne son biberon ou son petit pot. De même, les bébés spirituels ont aussi besoin d’un tiers pour se nourrir. C’est pourquoi ils sont dans un premier temps dépendants des prédications des ministres de Dieu qui mettent à  leur disposition le fruit de leur propre méditation à  l’image d’un plat prêt à  consommer pour les plus jeunes dans la foi. Toutefois, en grandissant nous sommes censés apprendre à  nous nourrir tout seuls…

Vous l’aurez compris, nous devons tous apprendre à  méditer la Parole de Dieu seuls et ne pas attendre que les autres prémâchent systématiquement la nourriture spirituelle et nous donnent la becquée.

Grandir c’est devenir autonome. Nous sommes tous appelés à  quitter nos pères et mères pour voler de nos propres ailes et fonder à  notre tour notre propre foyer. J’ai remarqué que les animaux, une fois qu’ils sont devenus suffisamment matures pour quitter le nid familial, ils ne reviennent jamais auprès de leurs parents quémander de la nourriture ou leur demander leur avis sur tout et n’importe quoi. Non, ces derniers se sont montrés particulièrement attentifs pendant la période où leurs parents leur apprenaient à  chasser, à  faire le tri entre ce qui est comestible ou pas, à  construire un nid, à  échapper aux prédateurs… Et quand le moment de partir arrive, ils s’en vont et mettent en pratique tout ce qu’ils ont appris pendant qu’ils étaient avec leurs parents. Il me semble donc que les animaux sont plus matures et responsables que beaucoup d’hommes et de femmes chrétiens. En effet, on a beau les enseigner, ils ont toujours besoin de consulter le pasteur pour qu’il interprète leurs songes et visions. Ils ont beau avoir une bouche, ils ont toujours besoin du pasteur pour qu’il prie à  leur place pour que Dieu résolve leurs problèmes d’argent, guérisse leur bouton de fièvre et leur donne un sommeil paisible. C’est comme si on se précipitait tout de suite chez le médecin pour une migraine ponctuelle alors qu’il suffirait de faire l’effort de prendre un cachet.

Certes, le Seigneur a établi dans l’Eglise des hommes et des femmes avec des grâces particulières afin que nous puissions les solliciter en cas de besoin. Mais attention, la sollicitation doit être faite à  bon escient  ! N’oublions pas que ces personnes restent des êtres humains et qu’ils ne sont ni omniscients ni tout-puissants. Fuyons l’idolâtrie et soyons sur nos gardes car c’est à  cause de ce type de comportement que beaucoup ont été abusés par des charlatans.

Je disais donc que grandir c’est devenir autonome. Lorsque nous étions adolescents, nous attendions avec une certaine impatience l’âge légal de la maturité (18 ou 21 ans selon les pays) pour être enfin autonomes, c’est-à -dire échapper à  l’autorité de nos parents. Dans le Seigneur les choses ne se passent pas ainsi. Jésus nous a délivrés de l’esclavage du péché,  des démons, des rudiments du monde, de l’emprise des hommes et de notre propre chair pour nous amener à  lui (1 Pierre 3  :18).

Par conséquent, l’autonomie selon Dieu c’est tout simplement apprendre à  devenir dépendants du Seigneur.

Adèle F.