Transmis par Annie

Une mission passée sur France soir le 29 Octobre – C’est terrible …


Ce qu'ils savaient : Les Alliés face à la Shoah… par francetvpluzz

Ce n’est que le début, hélas passé à  une heure tardive, et qui sera rediffusé le Mardi 6 Novembre à  2h55 – Encore une heure plus tardive !

Un documentaire à  voir absolument, si vous ne pouvez le voir enregistrez-le, ce documentaire révèle des informations historiques terribles et choquantes. Quel dommage que ce documentaire ne soit pas diffusé à  une heure de grande écoute…

Voici ce qu’en disent les spectateurs qui ont vu le documentaire :

Au printemps 1945, le monde entier découvre avec horreur des images des camps d’extermination qui défient l’imagination. On sait aujourd’hui que les grands chefs alliés Churchill, Roosevelt, Staline et De Gaulle ont eu accès à  certaines informations dès 1941. Ce qu’ils savaient. Les Alliés face à  la Shoah, projeté mercredi au Mémorial en présence de sa réalisatrice le prouve. Durant le film de Virginie Linhart, elle-même petite-fille de juif polonais, on découvre des images d’archives peu connues, voire inédites, jusque récemment classées secret défense. Chacun des documents témoigne avec précision de ce que les quatre dirigeants savaient, et à  quel moment. De minute en minute, on se rend compte avec stupéfaction à  quel point, volontairement ou non, les appareils d’État ont été impuissants face à  ces révélations toujours plus nombreuses, plus précises, plus sordides relatives au génocide juif en cours.

À l’issue de la projection, le spectateur encore sous le choc oscille entre effroi et indignation. Le silence est tendu, pesant, long, seulement brisé par les premiers applaudissements, rejoints par ceux de la centaine de spectateurs. Dans la salle, des rescapés des camps particulièrement émus témoignent :  » J’étais petite-fille lors de ma déportation, toute ma famille a été exterminée par les Nazis. Grâce à  ce film, je découvre encore des éléments de l’histoire, mon histoire, jusqu’ici inconnus. « 

(résumé du Nouvel Obs)

« Ce qu’ils savaient : les Alliés face à  la Shoah »

En août 1941, alors que les chars allemands approchent de Moscou, Staline, jusque-là  farouchement antisémite, suscite la création d’un Comité antifasciste juif qui dénonce les massacres dans les territoires conquis par la Wehrmacht. L’écrivain Ilya Ehrenbourg lance un cri d’alarme, radiodiffusé dans tous les pays alliés, dont l’objectif véritable est d’encourager les juifs du monde entier à  soutenir l’effort de guerre soviétique. Les dons afflueront mais la boucherie continuera.

Winston Churchill a lu  » Mein Kampf « , il connaît les théories raciales développées par Hitler, ses services secrets le tiennent personnellement informé des tueries de masse. Mais rien n’indique que les Britanniques sont prêts à  s’intéresser au sort singulier des juifs de l’Est, et l’union nationale doit être préservée car le Royaume-Uni lutte seul. Quatre mois plus tard, les Japonais frappent à  Pearl Harbor et les Etats-Unis sont impliqués. Connu pour avoir de nombreux amis et collaborateurs juifs, le président Roosevelt ménage la partie de l’électorat hostile à  l’immigration.

Le département d’Etat, particulièrement xénophobe, bloque la circulation des informations concernant les juifs et accorde des visas au compte-gouttes. L’Amérique n’est pas seule à  verrouiller les portes. Pour ne pas mécontenter les dirigeants arabes, Anthony Eden, chef de la diplomatie du gouvernement Churchill, s’oppose lui aussi à  toute immigration juive en Palestine, alors sous mandat britannique. De Gaulle se trouve également à  Londres.

Après avoir condamné les lois discriminatoires de Vichy, lui aussi pèse ses mots car la population française soutient Pétain et ne manifeste pas contre l’antisémitisme d’Etat. Pour ces raisons, le général sans armée se contente de faire allusion au drame vécu par les juifs de France. A partir de 1942, des informations de plus en plus précises sortent d’Europe de l’Est. Un rapport faisant état de 700 000 juifs tués en Pologne et de  » chambres à  gaz ambulantes  » est remis à  Shmuel Zigelbaum, le représentant du Bund (mouvement socialiste juif) à  Londres.

Ces révélations donnent lieu à  un article dans le  » Daily Telegraph « , qui ne suscite aucune réaction gouvernementale. Un peu plus tard, l’information selon laquelle les nazis ont décidé de gazer tous les juifs d’Europe parvient à  Stephen Wise, le président du Congrès juif mondial, qui en informe aussitôt la Maison- Blanche. Laquelle exige un silence absolu le temps de procéder à  une enquête. En réalité, le scepticisme domine. Même lorsqu’un agent polonais, Jan Karski, s’introduit dans le ghetto de Varsovie et affirme que les juifs ne sont pas déportés pour être utilisés comme travailleurs mais pour être gazés, son témoignage est mis sous le boisseau.

Seul Staline est pleinement conscient du sort réservé aux juifs, et il l’instrumentalise au mieux pour procurer à  l’Armée rouge toujours plus de chars et d’avions. En 1942, 2, 6 millions de juifs ont déjà  été assassinés. Mais lorsque Stephen Wise, lors d’une conférence de presse, dénonce leur extermination, les journaux relaient l’information avec une grande prudence. L’année suivante, des voix de plus en plus nombreuses réclament une intervention gouvernementale, sans succès. Fin 1943, 4, 4 millions de juifs ont été éliminés.

C’est seulement sous la menace d’un scandale (la révélation que le département d’Etat a entravé l’immigration des juifs d’Europe depuis 1933) que Roosevelt crée tardivement l’Agence pour les Réfugiés de Guerre, qui sauvera 200 000 vies. Mais devant le massacre des juifs hongrois et le rythme effréné des déportations vers Auschwitz-Birkenau, de 12 000 à  14 000 personnes par jour, elle reste impuissante.

La résistance juive presse les Alliés de bombarder les voies de chemin de fer, les chambres à  gaz, les fours crématoires, mais le haut commandement doute de l’efficacité de ces opérations et aucun chef militaire ne veut en prendre la responsabilité. Fin 1944, 5, 1 millions de juifs ont disparu dans le génocide. L’année suivante, les camps d’extermination, évacués par les SS, sont libérés les uns après les autres et le monde entier découvre l’horreur.

Au printemps 1945, le général Eisenhower, commandant en chef des forces alliées, déclarera avoir subi le plus grand choc de sa vie en découvrant la machine concentrationnaire nazie. Mais les Etats savaient cela depuis longtemps, et ce qui manquait, ce n’étaient pas les projets réalisables ni les moyens de les mettre en oeuvre, mais le désir de sauver les juifs. Ce documentaire de bonne facture, s’appuyant sur des archives récemment déclassifiées, ne formule pas explicitement la thèse de l’antisémitisme d’Etat mais la suggère avec insistance et conviction.

Eric de Saint Angel