(Note MAV: des amis profs me confirmant les conditions affligeantes dans lesquelles ils doivent exercer leur métier, j’ai pensé juste de relayer cette pétition.)

Il y a quelques jours, Christine Renon, directrice d’école, s’est suicidée dans son école maternelle. Epuisée, elle n’en pouvait plus d’alerter sur les réalités du terrain.

Thérèse, ancienne directrice à la retraite, se retrouve dans ce cri de détresse. Aujourd’hui, elle lance un appel pour réformer le statut de directeur d’école. Combien de suicides faudra-t-il pour mettre fin à cette terrible situation ? Il est urgent d’agir.


Combien serons nous à mourir dans nos écoles ? Urgence : Revoyez le statut de directeur !

Combien serons nous à mourir dans nos écoles ?

Le 22 septembre, Christine Renon, directrice d’école, s’est suicidée au sein de son école. Quel symbole !

A bout, épuisée de crier sans qu’on l’entende.

Épuisée de se démener pour réussir à faire correctement son métier.

Épuisée de devoir être à la fois auprès des familles  pour les soutenir, répondre à leurs demandes et à multiplier des tâches pour rendre des comptes à son administration.

« Je ne pensais pas que ce travail que j’ai tant aimé pourrait m’amener à cela »

Je m’appelle Thérèse Descamps, je suis directrice d’école retraitée en Seine-Saint-Denis.

La mort de Christine Renon m’a bouleversée. Le quotidien de Christine a été le mien. Si je m’en suis sortie, c’est parce que la maladie grave qui m’a éloignée de l’école, m’a évitée le burn-out. Un mal pour un bien.

Moi aussi, j’aurais pu en arriver là.  Les mots de Christine dans sa lettre (partagée avec l’accord de la famille) ne doivent pas rester sous silence, ils doivent nous interpeller, permettre que soient entendues les difficultés remontées du terrain et qu’enfin change le statut de directeur !

« La perspective de tous ces petits rien qui occupent à 200% nos journées…je me suis réveillée épouvantablement fatiguée, épuisée après trois semaines seulement de rentrée… Les directeurs sont seuls pour apprécier les situations. Tout se passe dans la violence de l’immédiateté ».

Oui,  lorsque j’étais directrice, à peine déchargée de classe, pour accomplir toutes les tâches chronophages, (la plupart très éloignées des activités pédagogiques ) qui m’incombaient, j’ai à de nombreuses reprises pu et cru craquer.

Ce n’est pas lié à moi, mais à ce qu’on nous demande, sous une pression constante. Nous croulons sous la surcharge de travail, à flux tendu, et sous les responsabilités : nous sommes à la fois enseignante, directrice, secrétaire, assistante sociale, gestionnaire, manutentionnaire et cela, sans avoir toutes les clés en main et avec le sentiment que l’administration n’est jamais satisfaite.

Sans parler du grand flou concernant le statut de directeur. Nos fonctions se résument de plus en plus à des tâches d’exécutants et nous éloignent de notre mission d’animation d’équipe et de mise en place de projets pédagogiques. Nous sommes en première ligne quand les parents sont mécontents, donc très exposés et isolés. Si le statut ne change pas, combien d’entre nous vont craquer ?

Christine est la première qui passe le cap,  qui se suicide dans son école, un symbole pour nous alerter.  Le statut de directeur doit changer, car si d’autres craquent, vous ne pourrez pas dire que vous n’avez pas été alerté.

Christine Renon avait pourtant alerté sa hiérarchie à plusieurs reprises, elle avait expliqué sa solitude, le besoin de soutien mais s’était retrouvée face à du silence

« Je n’ai pas confiance au soutien et à la protection que devrait nous apporter notre institution ». 

C’est inacceptable ! Tout comme le silence confirmé par un manque total de communication de l’institution face à ce drame dans les écoles. Ce qui est arrivé à Christine Renon peut se reproduire, une fois, dix fois, cent fois. A quel prix estimez vous le prix de nos vies Monsieur Blanquer? Une seule question se pose : peut-on mourir d’éduquer ? Monsieur Blanquer, Ministre de l’Education vous devez réagir. Nous demandons que le statut de directeur soit revu, adapté aux réalités de terrain. L’Etat doit tout mettre en œuvre pour que plus jamais, cela ne puisse arriver.

Nous ne voulons plus mourir dans nos écoles.

Therese DESCAMPS a lancé cette pétition adressée à Jean-Michel Blanquer et il y a maintenant 33000 signataires Signez cette pétition en un seul clic

 

Pétition