MAV : Ceci est un chapitre de l’excellent livre de Richard N…, que l’on peut trouver sur son siterenoncerasavie.com 

Il est important de nos jours de bien connaître le Nouveau Testament dans son ensemble, et de se méfier des messages utilisant des versets hors de leur contexte, ceux-ci amenant à croire que suivre Jésus est la garantie d’un épanouissement parfait, d’un bonheur continuel, et cela sur cette terre. On parle aujourd’hui de l’évangile de prospérité (plus on donne à Dieu et plus on devient riche, jamais pauvre), et aussi de l’évangile « agréable » ou à « l’eau de rose ».

 

C’est à dire d’un évangile qui flatte, qui ne parle que de réussites, sans parler de choses qui fâchent. Comme je l’ai déjà dit en introduction et que je répèterai à travers ce livre, on évite de plus en plus de parler de repentance, de mort à soi-même, de renoncer à sa propre vie ici-bas. Bien sûr, Jésus a bien dit qu’Il nous donnerait du repos, qu’Il nous partagerait sa joie, sa paix, etc. Mais il y a toujours un contexte (voir chapitre 14).

Chose étrange, on ne parle presque jamais (voir dans certains endroits plus du tout) de ce que Jésus a dit aux foules qui le suivaient. Je pense que c’était systématique :

Mat 16-24 : « Si quelqu’un veut être mon disciple, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive ».

Il faut toujours revenir à l’origine, c’est à dire aux paroles de Christ lui-même. Les épîtres du Nouveau Testament ont été écrites à partir de la pierre principale d’angle qui est Christ. Les apôtres, inspirés par le Saint-Esprit, les ont rédigées, pour construire (développer) à partir de Christ et de son enseignement.

Eph 2-20 : « Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus Christ lui-même étant la pierre angulaire ».

Il est étonnant que cet évangile « agréable » soit si apprécié aujourd’hui, alors que ce n’est pourtant pas le message de Christ, ni même de ses apôtres. Dans la suite de ce livre, nous verrons que l’identification à Christ dans sa mort (renier sa vie) et dans sa résurrection (vie de puissance) est omniprésente dans les épîtres.

Revenons à Mathieu 16-24 : Il se peut que Jésus ait dit cette phrase à de nombreuses reprises, lorsqu’il était suivi par de grandes foules. Jésus n’avait pas peur de dire une vérité qui pouvait choquer : pour lui, le plus important était d’obéir à son Père, qu’importe les moqueries, les rejets, les persécutions. Ainsi, à plusieurs reprises, la foule immense se retrouvait à n’être plus que quelques dizaines.

Par exemple, Jésus a dit en Jean 6-53 : « En vérité, en vérité, je vous le dis : si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes ».

Il y avait la veille une foule immense qui avait vu la multiplication des pains et des poissons (5000 hommes sans compter les femmes et les enfants).

Le lendemain, on peut penser que quelques centaines étaient venus le retrouver sur l’autre rive. Cependant, presque tous l’ont quitté, car ils ont dit en Jean 6-60 : « Cette parole est dure ; qui peut l’écouter ? ». Parole vivante traduit ainsi : « C’est trop fort ! On n’y comprend rien ! Impossible d’admettre un tel langage ! Qui peut continuer à l’écouter ? ».

Il est clair que vu son ministère de trois ans et demi avec tant de foules, attirées par les miracles, on aurait pu penser qu’il y ait des dizaines de milliers à le suivre sur la fin, mais ce ne fut pas le cas. Je pense que Jésus faisait souvent ce « tri » par son enseignement sur le renoncement. Ce qui avait pour résultat qu’à chaque fois une bonne partie l’abandonnait.

Nous apprenons au chapitre 1 du livre des Actes qu’ils étaient un petit groupe de cent vingt à prier ensemble le jour de la pentecôte. On dirait certainement aujourd’hui que les fruits du ministère du Seigneur étaient bien maigres, en comparaison des foules immenses qui l’ont écouté, et que c’est un véritable échec ! Nous verrons plus loin dans ce livre que nous nous trompons fortement en voulant chercher le nombre plutôt que la qualité. C’est facile d’avoir une grande église en prêchant des choses agréables qui plaisent aux gens (2 Tim 3-1) ; mais cela est trompeur. Ainsi on risque fortement de créer de faux convertis, quoiqu’il en soit des chrétiens tièdes. L’église de Laodicée dans Apocalypse 3 se croyait riche (en nombre ?), du moins elle était certainement considérée comme prospère, mais Jésus la vomit de sa bouche. Il n’est même pas au milieu d’eux ! Les écritures nous enseignent qu’il vaut mieux être peu mais bouillants, que beaucoup mais tièdes voir froids. L’armée immense de Gédéon (lire Juges 7) a été triée par Dieu lui-même, passant de trente-deux-mille à dix-mille, puis trois-cents. Ce petit nombre fera un exploit incroyable en vainquant une immense armée !

Le message de la croix est choquant.

Il est vrai que le message de Jésus était étrange, choquant. Nous savons bien évidemment qu’il s’agissait d’une métaphore. Elle désignait son œuvre à la croix (par anticipation). Il y offrira son corps (sa chair) et son sang. Donc, Il parle de sa mort (et de sa résurrection) à venir.  Ce message était difficilement acceptable pour la plupart des juifs. Selon l’Apôtre Paul, ils criaient au scandale face à cette « folie » du message de la croix. (1 Corinthiens 1-23). Ils attendaient au contraire un Messie puissant qui les libérerait du pouvoir romain. Peut-être que Jésus a aussi exprimé, à ce moment, la nécessité de renoncer à sa vie et de porter sa croix. C’est aussi en soi un message dur et choquant.

Jésus va aller encore plus loin en s’adressant à ses 12 apôtres. Jean 6- 66, 67 : « A partir de ce moment-là, beaucoup de ses disciples l’abandonnèrent et cessèrent de l’accompagner. Alors Jésus, se tournant vers les douze, leur demanda : Et vous, ne voulez-vous pas aussi partir ? »

Comme ces paroles de Jésus nous interpellent ! Pour Lui, le plus important était d’obéir à son Père et de dire seulement ses paroles à Lui, et rien d’autre, que cela plaise ou non. Il ne cherchait pas le succès (ou la réussite) pour son ministère, selon les critères du monde. Même si, obéir au Père devait l’amener à être seul ! Aujourd’hui, si un pasteur est charismatique, c’est-à-dire s’il sait « bien parler », attirer l’attention par un talent oratoire, et provoquer l’enthousiasme, on en déduit alors que c’est un bon pasteur. Pour le dire plus familièrement, Jésus était lui, au contraire, du genre à « refroidir » l’ambiance !

 

Porter sa croix : signification.

Il ne faisait aucune considération pour sa vie terrestre, car Il vivait ce qu’Il prêchait : Il portait sa croix chaque jour ! Cette expression est mal utilisée aujourd’hui, car beaucoup pensent qu’il s’agit de « subir » sans trop se plaindre, une souffrance, une maladie corporelle, ou un malheur.

Voici la véritable signification : lorsqu’on voyait à l’époque quelqu’un porter une croix, on savait qu’il était déjà considéré comme « mort », car il allait être cloué dessus quelques instants après. Porter sa croix, c’est se considérer comme mort à ce monde. Jésus vivait comme si chaque jour était son dernier, c’est-à-dire qu’il ne devait pas vivre comme s’il allait « bâtir » quelque chose sur cette terre. Non, son objectif, était uniquement le plan du Père à son égard, pour chaque instant. Etant « mort », rien dans ce monde ne devait l’influencer. Et nous ? Avons-nous déjà fait des plans pour notre vie, notre carrière, notre réussite ? Ou alors, disons-nous tout simplement : « Non pas ce que je veux, mais ce que Tu veux, car je ne m’appartiens plus, je ne suis plus du monde » ? Pour chaque décision importante de notre vie, demandons-nous vraiment la volonté de Dieu pour nous ? Que le Seigneur nous aide, car l’auteur de ces lignes sait par expérience que c’est plus facile à dire qu’à faire.

Jean 8-23 : « Et il leur dit : Vous êtes d’en bas ; moi, je suis d’en haut. Vous êtes de ce monde ; moi, je ne suis pas de ce monde ».

Proverbes 29-25,26 (sem) : « La crainte que vous avez des hommes tend un piège sous vos pas, mais l’Eternel protège celui qui se confie en lui. Nombreux sont ceux qui recherchent la faveur du chef, mais c’est l’Eternel qui fait droit à chacun ».


Table des matières

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Chapitre 1 : L’exemple de Christ : Il a renoncé à vivre sa propre vie sur terre pour obéir au Père. 8

Chapitre 2 : Christ renonce à la popularité : qu’importe ce qu’on pense de lui, le plus important est de plaire à son Père et d’annoncer son message ! 10

Chapitre 3 : Offrir son « Isaac ». 14

Chapitre 4 : Prêcher toute la Bible sans vouloir plaire aux gens. Exemple de Jean-Baptiste. 19

Chapitre 5 : Jésus a vaincu le monde ! Résister à la pression, à la peur et à la manipulation. 22

Chapitre 6 : Vaincre le monde en étant crucifié avec Christ. 26

Chapitre 7 : Jésus est-il vraiment Seigneur ? Quel est le sens du baptême ?  29

Chapitre 8 : Celui qui s’abaisse sera élevé. 32

Chapitre 9 : Jésus s’est abaissé, c’est pourquoi Il a été élevé. 39

Chapitre 10 : Exemples de vies et métaphores sur la mort à soi-même, condition obligatoire pour être fort et victorieux. 43

Chapitre 11 Parler simplement : si c’est oui, dites (tout simplement) oui. 56

Chapitre 12 : Prêcher Christ, Christ crucifié, amène de l’opposition : un message qui tend à disparaître ! La repentance est obligatoire. 63

Chapitre 13 : Apostasie généralisée à la fin des temps : Prêcher des choses agréables. 72

Chapitre 14 : Jésus donne la joie, la paix, le repos ? Règles d’interprétation biblique. 77

Chapitre 15 : « Considère donc la bonté ET la sévérité de Dieu » : Romains 11v22. 86

Chapitre 16 : Anciens chants ou nouveaux chants ?  90

Chapitre 17 (suite) : Adorer Dieu, c’est chanter. Vraiment ?  98

Chapitre 18 : Saül et Aaron, exemples de Leaders qui cèdent non pas  à la volonté de Dieu, mais à celle du peuple. Apparence de piété. 102

Chapitre 19 : « N’aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde ».  1 Jean 2v15  105

Chapitre 20 : Eve et la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, l’orgueil de la vie. 112

Chapitre 21 : Jésus fera face aux 3 tentations dans le désert et sera vainqueur ! 117

Chapitre 22 (suite) : L’évangile « agréable » maintient l’orgueil de la vie au lieu de le détruire ! 123

Chapitre 23 : Les trois tentations à leurs paroxysmes dans la Babylone de l’Anti-Christ. 127

Chapitre 24 : Ne pas se conformer au monde : exemple de l’habillement. Mauvaise compréhension de : « être libre sous la grâce » et « Dieu regarde au cœur ». 138

Chapitre 25 : L’esprit de l’anti-Christ augmente, avec sa moralité dépravée ; Marque de la bête. Résistance ?  146

Chapitre 26 : Impudicité, sexe, occultisme et sorcellerie de plus en plus présents dans les médias et dans les cœurs, même des chrétiens ! 165

Chapitre 27 : Sortez de Babylone ! 169

Chapitre 28 : Jean-Baptiste, modèle du croyant qui n’a pas la crainte des hommes et qui laisse toute la place à Christ. Modèle concernant la vie de contentement. 180

Chapitre final (29) Porter l’opprobre de Christ. 188

CONCLUSION  192