La grâce

 

Le passage de la loi à la grâce

 

Dans l’Antiquité biblique, Dieu a d’abord mis à part Abraham et sa descendance.  Puis Il a choisi un peuple, Israël.   Au début un peuple très petit, sans puissance, mais dont l’ancêtre, Abraham, avait fidèlement suivi Dieu.  L’Eternel a donné Ses lois à son peuple au temps de Moïse.

 

Après 12 siècles où Israël a régné sous le régime de la loi de Dieu, le peuple n’a eu de cesse d’obéir et de désobéir aux commandements de Dieu.

Il y a donc une situation d’échec, pas de la part de Dieu, mais évidente du peuple de Dieu.

Dieu a été d’une grande patience.

Dieu aurait pu abandonner et laisser son peuple agir à sa guise, il n’en fut pas ainsi.

Dieu aurait pu tout recommencer avec un autre peuple, il n’en fut pas ainsi.

Dieu tient Ses promesses qu’Il avait données  à Ses prophètes, celles d’envoyer sur terre un sauveur (son Fils unique, Jésus Christ) pour l’humanité, il en fut ainsi.

Le règne de la loi est en fait une préparation au règne de la grâce par Jésus Christ, appelé aussi le Messie dans l’Ancien Testament.

 

Il existe de nombreuses prophéties de l’Ancien Testament concernant Jésus Christ.  Voici celles qui sont considérées comme les plus claires et les plus importantes.

Sur la naissance de Jésus :

 

Ésaïe 7/14 : « Voilà pourquoi c’est le Seigneur lui-même qui vous donnera un signe : la vierge sera enceinte, elle mettra au monde un fils et l’appellera Emmanuel ».
Ésaïe 9/5 : « En effet, un enfant nous est né, un fils nous a été donné, et la souveraineté reposera sur son épaule ; on l’appellera merveilleux conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix ».
Michée 5/1 : « Et toi, Bethléhem Éphrata, qui est petite parmi les villes de Juda, de toi sortira pour moi celui qui dominera sur Israël et dont l’origine remonte loin dans le passé, à l’éternité ».

Sur le ministère et la mort de Jésus :

Zacharie 9/9 : « Réjouis-toi, fille de Sion !  Lance des acclamations, fille de Jérusalem !  Voici ton roi qui vient à toi ; il est juste et victorieux, il est humble et monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse ».
Psaumes 22/17 à 19 : « Oui, des chiens m’environnent, une bande de scélérats rôdent autour de moi ; ils ont percé mes mains et mes pieds.  Je pourrais compter tous mes os ; eux, ils observent, ils me regardent, ils se partagent mes vêtements, ils tirent au sort mon habit ».

La prophétie la plus claire concernant Jésus est contenue dans l’ensemble du chapitre 53 du livre d’Ésaïe. Les versets 3 à 7 sont particulièrement clairs :

« Méprisé et délaissé par les hommes, homme de douleur, habitué à la souffrance, il était pareil à celui face auquel on détourne la tête ; nous l’avons méprisé, nous n’avons fait aucun cas de lui.  Pourtant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé.  Et nous, nous l’avons considéré comme puni, frappé de Dieu et humilié.  Mais lui, il était blessé à cause de nos transgressions, brisé à cause de nos fautes : la punition qui nous donne la paix est tombée sur lui, et c’est par ses blessures que nous sommes guéris.  Nous étions tous comme des brebis égarées : Chacun suivait sa propre voie, et l’Éternel a fait retomber sur lui nos fautes à tous.  Il a été maltraité, il s’est humilié et n’a pas ouvert la bouche.  Pareil à un agneau qu’on mène à l’abattoir, à une brebis muette devant ceux qui la tondent, il n’a pas ouvert la bouche ».

L’époque choisie par la sagesse de Dieu pour envoyer son Fils ne pouvait être fixée qu’après une longue préparation du peuple juif et des nations païennes.

 

Galates 4/4 & 5 :   « Mais quand le moment fixé est arrivé, Dieu a envoyé son Fils : Il est né d’une femme et il a été soumis à la loi juive, afin de délivrer ceux qui étaient soumis à la loi, et de nous permettre ainsi de devenir enfants de Dieu ».

 

Ce verset affirme que Dieu le Père a envoyé son Fils « lorsque le moment est vraiment venu ».  Il se passait beaucoup de choses au 1er Siècle qui font que, du moins d’un point de vue humain, c’était le moment idéal pour la venue de Christ.   Au 1er siècle, Israël était sous la domination romaine.

Les points ci-dessous sont des spéculations humaines mais plausibles cherchant à élucider en quoi ce moment particulier de l’histoire était propice à la venue de Christ :

 

– Les Juifs de cette époque attendaient fermement la venue du Messie.  La domination romaine sur Israël les rendait encore plus impatients.

– Rome, qui avait rassemblé une grande partie du monde sous sa domination, donnait à des régions très différentes un sentiment d’unité.  Aussi, puisque l’Empire jouissait d’une paix relative, cela facilitait les voyages, ce qui a permis aux premiers chrétiens de répandre l’Évangile. Une telle liberté de voyager aurait été impossible à d’autres époques.

– Si Rome était la puissance dominante sur le plan militaire, la Grèce l’était sur le plan culturel. Une forme « courante » de la langue grecque (différente du grec classique) était la langue commerciale, parlée dans tout l’Empire, ce qui a permis de communiquer l’Évangile à de nombreux groupes différents par cette langue commune.

– Le fait que leurs nombreuses idoles ne leur avaient pas permis d’emporter la victoire sur le conquérant Romain a poussé bon nombre de peuples à cesser de les adorer.  En même temps, dans les villes les plus cultivées, la philosophie grecque et la science d’alors laissaient un vide spirituel.

 

Quand un roi arrive dans son royaume, il est d’usage qu’il soit précédé par des officiels dont la présence annonce l’arrivée imminente de sa Majesté.  Dieu a veillé à ce que le Seigneur reçoive lui aussi un tel honneur au moment où Il entrait dans ce monde.  Des siècles avant sa naissance, le prophète Esaïe avait annoncé la venue d’un « précurseur » : Esaïe 40/ 3 à 5 :

« La voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin de l’Eternel, aplanissez dans le lieu stérile une route pour notre Dieu. Toute vallée sera relevée, et toute montagne et toute colline seront abaissées ; Et ce qui est tordu sera rendu droit, et les lieux raboteux deviendront une plaine unie.  Et la gloire de l’Eternel sera révélée, et toute chair ensemble la verra : Car la bouche de l’Eternel a parlé ».

Ce précurseur est le prophète Jean-Baptiste.   Il proclamait la venue du Messie, il baptisait dans le désert, il prêchait le baptême de repentance pour le pardon des péchés.  Toute la région de Judée et tous les habitants de Jérusalem se rendaient vers lui.  Reconnaissant publiquement leurs péchés, ils se faisaient baptiser par lui dans l’eau du Jourdain, même Jésus s’est fait baptisé par lui.

La grâce : définitions

 

La grâce est la manifestation imméritée de l’amour de Dieu envers des hommes pécheurs.  C’est dans le Nouveau Testament qu’elle est pleinement révélée en Christ.

La grâce : C’est la faveur de Dieu envers ceux qui méritent le jugement.  Par la grâce, l’amour de Dieu se penche favorablement vers nous.  Il s’agit d’un don de Dieu qui nous a été fait au travers de Jésus Christ.  Ainsi, nous ne pouvons pas recevoir la grâce sans recevoir Jésus, et nous ne pouvons pas non plus recevoir Jésus sans recevoir la grâce de Dieu.

Alors que nous étions perdus et éloignés de Dieu, le Seigneur Jésus est venu à nous parce qu’il connaissait l’étendue et la gravité de notre péché.  Il a pris sur lui la condamnation que nous méritions et Il nous donne la vie éternelle.

 

La grâce est en contraste avec la justice ; pour nous humains, en tout cas, elles sont inconciliables.  Ou la justice est exercée et la grâce n’a pas de place, ou la grâce rend la justice sans effet.

Quand un chef d’État gracie un criminel justement condamné, il fait passer la grâce avant le droit.   La grâce humaine met donc la justice de côté.

Si Dieu agissait ainsi, il serait infidèle à sa propre nature, qui est amour, sainteté et lumière ; et c’est impossible.  Jamais sa grâce ne se manifeste au détriment de sa justice ; elles sont toujours en parfait accord.  Sa justice exige la condamnation d’hommes tels que nous à cause de nos péchés, mais dans son amour et sa grâce, Dieu a envoyé son propre Fils « pour être la propitiation pour nos péchés » (1 Jean 4/10).   À la croix de Golgotha, ses exigences saintes et justes ont été pleinement satisfaites par le Seigneur Jésus.

 

Ce n’est jamais à cause de ses mérites ou de ses bonnes œuvres que quelqu’un peut s’approcher de Dieu ou se sauver lui-même mais Dieu le reçoit en vertu de Sa grâce ; Celle qu’il a manifestée en nous donnant Jésus comme Sauveur.

 

La grâce nous sauve, et ensuite elle nous enseigne.

Tite 2/ 11 & 12 : « Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée.  Elle nous enseigne à renoncer à l’impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété ».

 

Voici encore quelques versets parmi beaucoup concernant la grâce de Dieu :

 

Galates 5/4 : « Vous êtes séparés de Christ, vous tous qui cherchez la justification dans la loi ; vous êtes déchus de la grâce ».

Colossiens 2/13 : « Vous qui étiez morts par vos offenses et par l’incirconcision de votre chair, il vous a rendus à la vie avec lui, en nous faisant grâce pour toutes nos offenses ».

Ephésiens 2/4 & 5 : « Mais Dieu est riche en compassion.  A cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts en raison de nos fautes, il nous a rendus à la vie avec Christ, c’est par grâce que vous êtes sauvés ».

Jean 1/17 :  « car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ ».

Romains 3/24 : « et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ ».

Tite 3/7 : « afin que, justifiés par sa grâce, nous devenions, en espérance, héritiers de la vie éternelle ».

2 Timothée 1/9 : « Il nous a sauvés et nous a adressé un saint appel.  Et il ne l’a pas fait à cause de nos œuvres, mais à cause de son propre plan et de sa grâce, qui nous a été accordée en Jésus-Christ de toute éternité ».

Ephésiens 2/8 & 9 : « En effet, c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi.  Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu.  Ce n’est pas par les œuvres, afin que personne ne puisse se vanter ».

Dans ce dernier verset, nous lisons une relation entre la grâce et la foi.   La manière dont nous recevons la grâce avec le don de la vie éternelle est par le moyen de la foi.  La foi signifie que l’homme se reconnaît comme pécheur coupable et perdu, et qu’il reçoit le Seigneur Jésus comme sa seule espérance de salut.  Les pécheurs ne méritent rien d’autre que le châtiment.

C’est le don de Dieu.  Un don, bien sûr, est un cadeau gratuit et inconditionnel.  C’est la seule base sur laquelle Dieu offre le salut.

 

C’est donc la grâce et rien d’autre qui est la base du salut qu’on ne peut saisir que par la foi. Celle-ci n’est pas une œuvre, mais un moyen par lequel quelqu’un accepte le salut gratuit de Dieu.  Le salut n’est pas dû aux œuvres ou à notre mérite, et à cause de cela nous ne pouvons pas nous glorifier.

 

En quelques mots, la grâce c’est : La réconciliation avec Dieu ; C’est le pardon de nos péchés afin de recevoir la vie éternelle ; C’est être rendu juste aux yeux de Dieu.

 

L’œuvre de Jésus Christ dans la grâce

 

Comme les Israélites avaient enfreint la loi, ils étaient sous la malédiction de la mort.

La justice et la sainteté de Dieu exigeaient que la faute soit payée.

D’après la loi juive, chaque fois qu’un homme avait péché, il devait offrir un animal en sacrifice pour être lui-même purifié de son péché.  C’est pourquoi les Juifs devaient constamment offrir des sacrifices.  Après chaque offrande (holocauste), ils étaient temporairement purifiés.  Mais dès le péché suivant, ils redevenaient impurs.  Purs un moment, impurs le moment suivant, ils ne pouvaient jamais être complètement lavés de leurs péchés.  Ceux-ci ne disparaissaient pas totalement.  Les Juifs restaient coupables.

Mais le sacrifice de Christ est différent de celui des animaux.  Il efface totalement les péchés de ceux qui croient.  Son sacrifice a des effets permanents.  Par son sacrifice unique, Il a condamné le péché et détruit son pouvoir une fois pour toutes (He 7:26-27 ; 9:11-14, 24-26 ; 10:1, 4, 11-14).

 

C’est pour cette raison que Christ est venu dans le monde.  Il a payé de sa vie la faute des hommes.  Il est mort à la place des transgresseurs coupables, bien qu’Il fût lui-même exempt de tout péché.  Il n’a pas mis la loi de côté ; Au contraire, Il a satisfait à toutes les exigences de la loi en accomplissant parfaitement toutes ses ordonnances par sa vie et par sa mort.

 

Christ est venu dans une chair semblable à celle du péché.  Lui-même n’était pas pécheur ; Il est seulement venu dans une chair semblable à celle de l’homme pécheur.  Christ était en tout point réellement et pleinement homme, comme nous.  Il a été exposé aux mêmes tentations que nous, sans jamais succomber à aucune d’elles (Hé 2/14 & 15,17 & 18; 4/14 & 15).

Par son propre sacrifice, Christ a pris sur Lui notre châtiment et a ainsi condamné ou annulé notre péché.

 

La mort violente de Christ a satisfait la sainteté offensée de Dieu.

« Christ est mort pour nos péchés » (1 Corinthiens 15/3).   Comme la vie de la chair est dans le sang, ainsi dans le langage de l’Écriture, verser son sang est synonyme de donner sa vie.   C’est pourquoi il est dit que « c’est le sang qui fait propitiation pour l’âme » Lévitique 17/11.   La propitiation est l’acte sacrificiel offert à Dieu qui le rend favorable en vue d’obtenir l’expiation, le pardon des péchés, Hébreux 9/22 : « Et presque tout, d’après la loi, est purifié avec du sang, et sans effusion de sang il n’y a pas de pardon ».   Il existait quelques exceptions : L’eau, les parfums et le feu servaient aussi à la purification.  Il était permis à ceux qui étaient trop pauvres pour apporter ne serait-ce qu’un petit animal en holocauste d’offrir de la fleur de farine à la place (Lé 5/11).

Pour le pardon des péchés, il n’existe aucune exception : Le sang doit être versé.

 

Par conséquent, celui qui croit en Jésus n’est plus sous la loi ; Il est sous la grâce (Ro 6/14).   En Christ, il est mort vis-à-vis de la loi.

Dans le Nouveau Testament, l’action de croire a une signification plus profonde que le simple acquiescement intellectuel à un fait.  Il signifie : adhérer à, se confier, mettre sa confiance.  Cela implique non seulement le consentement de l’esprit, mais aussi un acte du cœur et de la volonté.   Le simple fait de croire en Jésus-Christ comme par exemple on croit que la terre est ronde n’est pas suffisant, c’est comme dire : Je crois en Lui, mais je ne suis pas pratiquant.   Nous devons démontrer dans notre vie que l’on croit en Lui par nos pensées, par nos paroles et par nos actes.

 

Marc 10/45 : « Car le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs ».

 

Romains 8/3 & 4 : « Car chose impossible à la loi, parce que la chair la rendait sans force, Dieu a condamné le péché dans la chair, en envoyant, à cause du péché, son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché, et cela afin que la justice de la loi fût accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon l’esprit ».

 

2 Corinthiens 5/21 : « Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu ».

 

 

À suivre (chaque samedi)