Source :,Ne cessons pas de prier : Vincent Lambert ne va pas bien – Le point sur la situation

MAV: Je rappelle que l’enjeu est colossal. Au-delà  de Vincent Lambert, il y a la jurisprudence qui sera instaurée. Gageons que dans les temps à  venir (pour longtemps ?), avant d’achever un handicapé, médecins et juges y regarderont à  deux fois.

Oui, prions pour que cet homme survive et puisse parler et dire ses souffrances et angoisses d’avoir été un cobaye dans les filets de médecins et de juges à  la conscience anesthésiée, sans compter l’implication directe du Gouvernement dans la non assistance à  personne en danger. De quelle valeur est le « à  sa place, je… » de gens qui, justement, ne sont pas à  la place de Vincent Lambert. Il semble que le proverbe millénaire: « Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. » n’ait plus cours aujourd’hui, dans les consciences endurcies.  

Pierre-Alain Depauw : Depuis dimanche, informations et émotions se succédant jusque très tard dans la soirée, nous avons préféré attendre   des explications juridiques et les retours du frère de Vincent lui-même et de ses proches pour faire le point.

Dans quel état Vincent est-il après ce douloureux lundi ?

Quel a été le rouage judiciaire qui a semblé débloqué la situation?

Pour combien de temps?  

Peut-on déboucher le champagne?    

 Tout d’abord, Vincent !

 

L’hydratation a été replacée mardi matin. La sédation cessée nous ne savons quand.

Mais un être humain n’étant pas une machine sur laquelle il suffit de presser sur  ON  pour que ça reparte, le problème était de savoir dans quel état Vincent se trouvait après avoir subi tout cela et les stress induits par le contexte.

Les nouvelles ne sont pas bonnes : ce mercredi soir Vincent a les urines rougies (ie ensanglantées) et il a été placé sous morphine.

La morphine pouvant aussi servir à  sédater, on espère que le voyant affaibli, ils ne vont pas passer par derrière pour le faire mourir quitte à  dire après que c’est lui qui n’a pas survécu…

L’ambiance est devenue exécrable avec le personnel du service après cette demi-euthanasie. Il est urgent qu’on obtienne que Vincent soit déplacé dans un centre spécialisé, s’il survit…

Que s’est-il passé pour que l’euthanasie soit interrompue ?

Dimanche, malgré les appels à  l’Elysée, la forte mobilisation devant l’hôpital de Reims, les manifestations à  Paris et Lyon, la réponse d’Emmanuel Macron à  17h sur sa page facebook ne résolvait rien.

La situation à  vue humaine était totalement bouchée.

 Lundi   20 mai au matin, alors que le dr Sanchez avait dit « dans la semaine du 20 mai », l’hôpital commençait la sédation, comme nous l’avions tous prévu.

Le désespoir gagnait les rangs… Dieu n’allait-Il pas nous aider ?

A 23h, le fil d’actualités titrait dans les medias : la Cour d’Appel de Paris oblige l’hôpital de Reims à  interrompre la sédation et reprendre alimentation et hydratation.  Victoire ou demi-finale?

Que s’est-il passé vraiment? Quelles sont les perspectives?

Alors que l’instance des handicapés de l’ONU (CIDPH) avait interdit à  la France de stopper les « soins » de Vincent, celle-ci par l’intermédiaire de sa « ministre de la santé », du médecin de l’unité palliative de Reims le dr Sanchez, et du Président de la République, n’en avait pas tenu compte, jugeant que les médecins et tribunaux avaient tranché et que l’avis de l’ONU ne pouvait les contraindre (malgré la signature de l’accord sur les handicapés de la France avec l’ONU en 2010).

Et même si la décision est applicable (malgré la mauvaise foi de notre président et de sa ministre de la santé) il est vrai que  l’ONU ne dispose pas de moyen concret  pour faire plier la France si celle-ci refuse de l’appliquer.

Une fois la sédation de Vincent commencée lundi matin, les avocats de la vie de Vincent ont tenté tous les recours qui s’ouvraient à  eux,  l’acte de sédation ayant cours donnant paradoxalement un nouveau droit d’attaquer en justice mais par un biais différent  des précédents!

Jusqu’à  présent les procédures étaient du domaine de la justice administrative, et celle-ci avait finalement confirmé le caractère légal de « l’arrêt des soins ».

La mise en œuvre de cette décision, matérialisée par la sédation et la privation de toute alimentation, a permis aux avocats de tenter un recours devant le juge judiciaire, avec cependant peu de chances d’être entendus.

Quatre recours ont en fait été déposés:

1/  Un  ultime recours devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme: à  nouveau refusé d’emblée.

2/  Un    recours en référé, c’est à  dire en urgence, devant le juge judiciaire. D’abord devant le TGI (tribunal de grande Instance) étape obligatoire avant que celui-ci se déclare incompétent et qu’on puisse saisir la Cour d’Appel de Paris.

Il s’agissait de remettre en cause devant le juge  » judiciaire  » (qu’on appelle ainsi par opposition au juge  » administratif  » qui était le seul habilité par le système juridique français pour les procédures précédentes…oui, oui c’est compliqué…c’est pour ça qu’on vous explique),

Donc, on reprend : il s’agissait de remettre en cause devant le juge judiciaire défini par la Constitution comme « gardien de la liberté individuelle »,   non pas la légalité de la décision, mais ses modalités d’exécution en ce qu’elles constituaient une atteinte à  la liberté individuelle de Vincent, une « voie de fait ».

Ce n’était donc pas  » gagné d’avance  » du tout !

Divine surprise! La Cour d’Appel, dans une décision remarquée, a considéré que le non respect par la France du traité international qu’elle a ratifié en 2010, et plus précisément le refus de mettre en oeuvre les mesures conservatoires réclamées le 3 mai par ce comité constituaient une atteinte grave à  la liberté individuelle de Vincent en ce qu’il était ainsi privé du droit à  la vie.

(-  c‘est-à -dire la  » Convention relative aux droits des personnes handicapées  » et en particulier son protocole additionnel qui reconnait compétence au « comité des droits des personnes handicapées » – CIDPH- pour examiner les recours présentés par des particuliers et préconiser « les mesures conservatoires nécessaires pour éviter qu’un dommage irréparable ne soit causé à  la   victime de la violation présumée. »-)

C’est donc ce recours déposé le lundi matin, qui a été accepté et pour lequel un jugement a été rendu le soir avec réponse à  22h50.

Cette réponse a stipulé que l’hôpital devait reprendre l’alimentation et l’hydratation, et stopper la sédation tant que l’avis de la commission de l’ONU n’avait pas été rendu et n’avait pas décidé du sort de Vincent.

C’est un petit miracle car habituellement la Cour d’Appel juge en fonction de la jurisprudence or cette dernière ne va pas dans ce sens-là  en ce moment…

3/Un troisième recours a été déposé au pénal, devant le tribunal de grande instance de Reims cette fois, à  l’encontre du dr Sanchez.

4/Un quatrième recours avait été déposé devant le conseil d’état, finalement abandonné en raison du succès obtenu à  la Cour d’Appel avant qu’il soit examiné.

Une fois la réponse de la cour d’appel de Paris rendue, il fallait encore que l’hôpital soit prévenu, qu’il obtempère et que Vincent ne soit pas déjà  « parti » ou dans un état encore plus dégradé après les stress subis dimanche et lundi (dont la vidéo de youtube de ce dimanche, avec Vincent pleurant, est une trace).

Les avocats n’ont pu se rendre à  Reims qu’au petit jour. Hydratation/alimentation n’ont été rétablis que ce mardi matin. La famille quant à  elle n’avait pas accès avant 16h, « pour l’heure des visites habituelles »!

Vous l’avez compris, Vincent n’est qu’en sursis.  

Du point de vue médical  parce qu’il n’est clairement pas bien à  cette heure et que de toute manière, nous vous en avions parlé, il est l’objet de maltraitances concrètes dues au désintérêt dans cet hôpital.

Du point de vue juridique  car nous ne savons pas quelle décision l’ONU prendra dans six mois.

Vous vous en doutez, cette instance subira de toute manière des pressions pour aller dans le sens de l’euthanasie. Nous remarquons   tous  bien  une concordance des hautes autorités pour achever cette affaire dans le même sens depuis six ans.

C’est pourquoi  le frère de Vincent Lambert nous a écrit non seulement pour vous remercier tous,  des prières, jeûnes et messes consenties,

mais aussi pour nous supplier de ne pas les abandonner et de continuer à  les soutenir spirituellement.

Ne retirons pas les engagements que nous avions pris pour soutenir Vincent.

Ne faiblissons pas.

 Le sursis accordé par Dieu l’a sans doute été pour nous montrer qu’Il nous écoutait, que nous avions peut-être eu « la Foi comme un grain de Sénevé », que nous étions sur la bonne voie, mais nous a prouvé  de combien de sacrifices ce type de victoire s’obtenait!  

C’est un encouragement que notre Seigneur nous a donné.

Il nous faut donc continuer.

Il nous faut une victoire totale.

Il faut obtenir, c’est urgent,

  – que Vincent soit enfin placé dans un centre adapté,

  – qu’Il guérisse si Dieu nous accorde un autre miracle,

  – il faut que ces maltraitances et euthanasies sous le manteau cessent partout en France ou ailleurs…

  – enfin il faut que sa famille déchirée retrouve la paix ! Prions spécialement pour sa femme ; pensons à  sa petite fille !