Chapitre 4 – UN MINISTÈRE QUI EXPRIME CHRIST

 

« Son père et sa mère étaient dans l’admiration des choses qu’on disait de lui. Siméon les bénit, et dit à Marie, sa mère: Voici, cet enfant est destiné à amener la chute et le relèvement de plusieurs en Israël, et à devenir un signe qui provoquera la contradiction, et à toi-même une épée te transpercera l’âme, afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient dévoilées ». Luc 2 ; 33-35.

CE QUE CHRIST SIGNIFIE DOIT ETRE FORMÉ EN NOUS

Dans le passage cité ci-dessus nous est présentée quelque chose de la signification de Christ, quelque chose de ce qui est impliqué quand Christ vient dans nos vies, avec pour perspective le ministère. C’est ce que nous trouvons dans la vision et le ministère de Siméon. Tôt ou tard, pour ceux qui « sont appelés selon son dessein » la signification de Christ se formera en eux d’une manière puissante et beaucoup plus pleine. Il se peut que nous ayons reçu une connaissance profonde et incontestable lors de notre conversion ; mais quoi qu’il en soit nous sommes en général, nés de nouveau d’une manière simple et facile. Le temps viendra ou, par des crises successives et des bouleversements profonds dans nos vies, nous parviendrons au fait que notre union avec Christ constitue quelque chose d’infiniment plus grand que ce que nous avions imaginé. Il est vrai que le salut est gratuit et nous est accordé par grâce, mais il n’est ni au rabais ni superficiel. Si nous le considérons ainsi nous pouvons le déprécier, le considérer comme étant peu de chose, ou nous trouver parmi ceux qui le négligent. Les conseils éternels de Dieu, englobant tous les âges et les dispensations ont pour objectif d’obtenir un peuple racheté ; ils sont tellement riches en signification et vastes dans leur portée, qu’un important travail d’approfondissement doit être réalisé pour nous y conformer.

Nous devons saisir la signification de notre communion avec le Fils de Dieu en relation avec ce vaste et important dessein. Il y a trois aspects « de la communion à ses souffrances » : Le premier correspond à coopérer avec lui dans son œuvre pour délivrer les âmes d’un ennemi jaloux et hostile. Le second, c’est la discipline et la purification qui contribuent à nous faire ressembler à Christ. Le troisième aspect c’est l’accroissement de la capacité, et du développement de nos facultés spirituelles pour nous permettre de saisir et de comprendre la grandeur des choses divines, en particulier la connaissance de Christ et ce qu’elle implique. Tout cela génère en effet de la souffrance. Nous ne pouvons pas accéder à cette connaissance par une simple information ; cela doit être constitué en nous. Ni l’enseignement, ni le nombre de réunions ne nous apporteront cette connaissance. L’enseignement accumulé de longue date ne devient vivant que lorsque nous passons par l’expérience dévastatrice de la souffrance et de l’épreuve. Notre monde semblera entièrement se détruire et s’écrouler alors qu’un autre bien plus essentiel pour la survie se formera en nous. Ceux qui connaissent Christ plus pleinement sont ceux qui l’ont découvert dans une profonde agonie et dans la perplexité spirituelle. Christ est la porte qui nous introduit dans l’immense royaume de la connaissance divine dans lequel il n’y a rien de fortuit ou d’approximatif. Tout notre être est impliqué dans cette nouvelle voie et si nous devons vraiment manifester une mesure spirituelle pour les autres nous dirons : « une épée te transpercera l’âme ».

John Bunyan, dans son grand rêve allégorique : Le Voyage du Pèlerin, a cherché à personnifier les caractéristiques des penchants humains, et les a représentés grandeur nature. Quand nous les voyons défiler devant nous, nous sourions, puis nous avons honte, et déçus nous comprenons que c’est nous que Bunyan a dépeint ! Un des personnages, dans lesquels Bunyan a concentré son génie, évoque le sarcasme et l’ironie, c’est M. Intérêt-Personnel. Il nous dit que ses ancêtres ont donné leur nom à la ville de Beau-Discours, que son arrière grand-grand-père était un passeur, qui en ramant regardait une rive tandis qu’il se dirigeait vers l’autre. Mme Dissimulation, son épouse qui était de famille honorable avait deux principes religieux rigoureusement respectés, et inculqués à leur famille. Ces principes religieux établis étaient (1) de ne jamais aller contre vent et marée, et (2) d’être d’accord avec la Religion quand elle ne dérange pas trop et que le peuple l’applaudit. Bunyan indique que c’est une tendance notoire dans la nature humaine que de feindre, de simuler, de regarder d’un côté et d’aller en réalité de l’autre. Cela ayant pour but de faire croire, de choisir la ligne de moindre résistance et de marcher de la manière la plus populaire tout en s’éclipsant quand les choses sont difficiles. Nous n’avons aucun mépris pour M. Intérêt-Personnel, mais ces choses peuvent être dangereuses pour nous. Ce sera désastreux à moins que le Seigneur ne nous traite rigoureusement, car cela est incompatible avec Christ et le dessein éternel de Dieu centré en Lui.

Voyons encore les paroles de Luc et ce que cela implique quand Christ est formé en nous. Tout d’abord, Siméon dit que cet enfant, Christ, va déterminer le destin : «…à amener la chute et le relèvement de plusieurs en Israël ».

CHRIST DÉTERMINE LA DESTINÉE

Il y a différentes traductions de ces mots. Premièrement, cela peut signifier que certains tomberont, pour ne jamais se relever, car ils entrent en conflit avec le Seigneur Jésus. Ils trébucheront sur une pierre qui les fera tomber. Il est dit dans l’Ecriture en Esaïe 8 :14 qu’il serait « une pierre d’achoppement ». Beaucoup heurteront leur pied contre elle et tomberont la tête la première. Combien cela est vrai et s’est réalisé ! Nous entrons en conflit avec le Seigneur Jésus, en n’étant pas disposés à accepter l’offense de la Croix, à endurer l’affliction avec le peuple de Dieu mais plutôt à apprécier les plaisirs du péché pendant un temps. En n’étant pas disposés à prendre la Croix et à le suivre, beaucoup sont tombés la tête la première, leur destin a été déterminé par leur contact avec le Seigneur Jésus. Il en est toujours ainsi. De ce point de vue, il est établi pour la chute de beaucoup. Il est là pour mettre en évidence si nous voulons vraiment travailler avec Dieu ou pas; beaucoup venant à lui découvrent que Christ et son chemin sont un scandale et se sont détournés pour aller ailleurs, Dieu seul sait où : « Pour la chute… de plusieurs ».

L’autre aspect concerne : « … le relèvement de plusieurs ». Quelle glorieuse histoire est liée à cela! Beaucoup sont venus à lui, sensibles à cet aspect coûteux, reconnaissant qu’ils seront appelés à l’expérimenter s’ils veulent marcher avec Lui. Mais néanmoins, ils l’ont choisi; et quelle élévation cela a signifié pour eux ! Oui « Du fumier il relève l’indigent » (1 Sam : 2:8). Vous et moi savons un peu ce que cela signifie d’avoir été relevés par notre union avec le Seigneur Jésus. Mais combien de choses sont encore à venir, parce qu’Il nous dit dans Sa Parole : « Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j’ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône » Apo : 3 ; 21. Quelle élévation! Les hommes qui ont été élevés par le Seigneur Jésus pourraient nous raconter leur longue et merveilleuse histoire. Quant à la position de notre destinée : certains tomberont et d’autres seront élevés. Leur attitude envers Christ déterminera à jamais ce qui sera.

Ces mots peuvent également signifier que beaucoup tomberont et se relèveront également, à cet égard ils sont une armée nombreuse. Je vois Pierre dans cette compagnie. Ah, ce Pierre plein d’assurance, se vantant : « Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas » (Mat 26 :35). Il était un homme élevé, mais sur une fausse position et lorsqu’il a vraiment été au contact du Christ crucifié, il est tombé, mais, par la grâce de Dieu, il put se relever de nouveau. Christ l’a fait tomber et l’a relevé. Voyez le grand Saul de Tarse monté sur son cheval à Damas; quel grand cheval c’était ! Ah, combien le jeune Saul de Tarse était autosuffisant et plein d’assurance ! Il est tombé de ce grand cheval dans la poussière aux pieds de Jésus de Nazareth ; c’était la chose la plus humiliante et qu’il n’aurait jamais pu imaginer. Jésus de Nazareth, ce faux prophète, cet imposteur, ce blasphémateur de Dieu qui a été cloué sur une croix, portant sur lui ce que la loi déclare être la marque de la malédiction de Dieu ! Pensez à cet homme humilié aux pieds de Jésus de Nazareth et disant : « Que veux-tu que je fasse Seigneur? ». N’est-il pas tombé ? Oui, mais n’a-t-il pas été relevé ?

« Cet enfant est destiné à amener la chute et le relèvement de plusieurs ». Il en sera toujours ainsi, d’une manière ou d’une autre. Nous tomberons devant Jésus-Christ, ou, selon notre attitude et la réponse que nous Lui donnerons, nous serons relevés. Il l’a déterminé selon que nous refusons ou acceptons, que nous obéissions ou que nous désobéissons. Descendons, de notre propre force naturelle, dans le brisement, l’humiliation à Ses pieds, confessant le Seigneur. Une main nous prendra et nous élèvera vers de merveilleux sommets de grâce.

CHRIST EST UN SIGNE DE CONTESTATION

(a)    LE DÉFI DE SA PRÉSENCE :

Siméon dit alors : « et à devenir un signe qui provoquera la contradiction ». Qu’est-ce que cela veut dire? Cela signifie qu’il est implicitement une provocation par sa propre nature. Le signe atteste le lien visible d’une réalité spirituelle. Il fait état de quelque chose, et l’effet de cette implication provoque. Si vous commencez à voir ce que Jésus implique, cela introduira une certaine réaction ; si vous n’êtes pas disposés à l’accepter vous serez fortement provoqués. Vous ne resterez pas neutre, vous commencerez à combattre. Saul de Tarse en était là. Plus qu’aucun autre il combattait le Seigneur, regimbant contre l’aiguillon. C’était la profonde signification de tout cela. Il a été contredit par ce que Jésus signifiait, par la signification de Christ lui-même. Dans la personne de Christ se trouve un genre d’homme différent, non pas un simple homme terrestre, mais un homme merveilleux. Voici un homme incarnant dans sa propre personne un saint, la norme divine, la mesure céleste, et les hommes sont estimés et pesés par cette norme céleste lorsqu’ils sont en présence du Seigneur Jésus : non seulement par ce qu’Il dit, et les jugements qu’Il énonce verbalement, mais par sa présence. Ils découvrent une norme qui met en évidence leur petite dimension, leur insuffisance, et leur différence. Vous n’ignorez pas que cela est vrai. Nous avons souvent dit ce qui se produit lorsqu’un véritable enfant de Dieu, habité par l’Esprit de Jésus-Christ, entre dans un milieu d’affaires pour travailler ou dans une maison peu honorable. Bien souvent, sans qu’il dise qu’il est chrétien, une contrainte se manifeste, et les gens commencent à faire des remarques désobligeantes. Provoqué par la présence de Christ dans le croyant, quelque chose dans l’atmosphère a été perturbée. Sans être maladroit ou incompétent, (quelques personnes le sont naturellement, et provoquent cela par leur maladresse) quelque chose est provoquée par un véritable enfant de Dieu, même s’il est humble et affectueux. Il devient une personne marquée et différente dont la différence embarrasse les autres. Les gens commencent à se sentir mal à l’aise. Si cela est vrai d’un simple enfant de Dieu, combien plus cela a été vrai du Fils de Dieu Lui-même. Sa présence était la mesure et le standard du ciel. Les hommes ne pouvaient pas parvenir à cette mesure, et ils se sont tous sentis décalés et embarrassés en sa présence. Il était un signe. Sa présence même avait une signification, qui parlait contre eux : il a provoqué.

C’est une grande chose d’être bien en présence de Jésus-Christ, de savoir que la grâce de Dieu rend possible de s’asseoir avec Celui qui est saint, juste et parfait. Mais il nous découvre et souvent c’est ce qui se produit. Nous sommes provoqués, renversés, gênés, sans savoir pourquoi ; nous devrions nous rendre compte que l’Esprit de Jésus-Christ est à l’œuvre en nous parce que nous ne sommes pas en harmonie avec notre Seigneur. Dans ce cas, nous devons adopter une de ces deux attitudes : marcher droit, ou aller de pire en pire et devenir de plus en plus amers, même envers le Seigneur. Il est un signe qui provoque.

(b)   LE DEFI DE SA MANIERE DE VIVRE :

Sa vie et son attitude ont constitué la base de la provocation. Vous voyez bien qu’Il ne s’est pas conformé à leur système terrestre, ni même à leur système religieux. Il ne s’est pas plié à la règle commune pour faire les choses usuelles. Il appartenait à un système céleste. Les principes spirituels et célestes étaient tout pour lui et non pas les rites extérieurs et le formalisme ; il n’agissait pas de manière extérieure et conventionnelle. Il se tenait sur la base des principes intérieurs ; et ce que signifiait son comportement a provoqué ceux qui étaient attachés à la forme plutôt qu’à l’Esprit, au cadre plutôt qu’au cœur. Ces personnes offraient le service des lèvres : Dieu cherchait le service du cœur. La présence du Seigneur Jésus désavouait ce formalisme, ces coutumes et ces traditions. Il apportait la norme céleste, les lois célestes, le système céleste, et ce n’est pas une voie facile pour nous à moins d’être du côté du ciel. Suivez cela et vous remarquerez des signes d’opposition. Ils ne pouvaient pas l’obliger à se conformer aux choses usuelles, parce qu’Il ne faisait pas corps avec leur hypocrisie, leur formalisme, avec leur condition spirituelle défaillante qui les conduisait vers des rituels extérieurs ; Il n’était pas impliqué dans cela, donc il était une provocation, et il en est toujours ainsi. Il mettra en évidence, si nous sommes régis davantage par la règle commune plutôt que par le principe céleste, si les intérêts temporels nous importent plus que les considérations éternelles. Il introduisait toujours cela dans le monde, et de ce fait ils ne pouvaient pas être pour lui et pour sa manière d’agir.

Nous avons souvent cité ce passage quand il a dit à ses frères, après avoir été sollicité par eux pour aller à la fête : « Montez, vous, à cette fête ; pour moi, je n’y monte point, parce que mon temps n’est pas encore accompli. Après leur avoir dit cela, il resta en Galilée. Lorsque ses frères furent montés à la fête, il y monta aussi lui-même, non publiquement, mais comme en secret ». (Jean 7:8-10). Cela nous paraît difficile, n’est-ce pas? C’est comme s’il y avait une certaine duplicité. Mais qu’est-ce que cela signifie? C’était la fête des tabernacles qui avait lieu, commémorant l’émancipation de l’Egypte et l’entrée dans le royaume de Dieu, la délivrance de ce monde mauvais et l’entrée dans le royaume du Fils de Son amour. Christ personnifiait ce royaume Lui-même et non les célébrations terrestres des fêtes historiques. Il est le royaume de Dieu ce n’est donc pas une question liée à la célébration occasionnelle, d’une manière extérieure comme c’était le cas. La célébration était vide de sens et ne correspondait pas à la réalité. Que dire de leur délivrance de ce monde mauvais ! Pourquoi, étaient-ils impliqués avec le prince de ce monde comme la plupart des autres peuples ! Les considérations du monde les gouvernaient entièrement, et le Seigneur Jésus leur disait en effet : « Je n’ai publiquement rien à faire avec cela. Je représente la véritable essence de ce merveilleux royaume, et la séparation absolue de ce monde ». Ainsi il ne voulait pas que l’on puisse penser qu’il était impliqué dans ce système, mais qu’Il était séparé de lui. S’il y est monté « non pas publiquement mais en secret » c’était parce qu’il voulait retirer des personnes de cette fausse représentation des choses célestes et les attirer à lui : l’incarnation de la pensée céleste de Dieu concernant la fête des tabernacles.

J’ai cité cela à titre d’illustration pour essayer d’expliquer ce qui est dit. Il était une provocation parce que, dans son comportement personnel il a signifié quelque chose d’autre, un ordre céleste. Il en est toujours ainsi. Là où les enfants de Dieu deviennent véritablement des personnes célestes et spirituelles, émancipées au milieu du système religieux établi, et vivant par des principes célestes : quelle provocation ils suscitent, quels propos hostiles ! Vous ne pouvez pas être un véritable enfant de Dieu sans que l’on parle contre vous. Vous ne pouvez pas être un enfant de Dieu vivant sur une base céleste sans échapper aux paroles antagonistes. Vous signifiez quelque chose, et ce monde est contre ce que vous représentez. Nous verrons cela avec le prochain point en relation avec Siméon.

(c)    LE DEFI DE SA CROIX :

La signification de Sa mort et de Sa résurrection étaient des signes de l’antagonisme. Oui, sa croix fut en effet un signe qui suscita des propos hostiles. Il en a toujours été ainsi et n’est-ce pas vrai aussi aujourd’hui? Lorsque la véritable signification est proclamée, combien cette Croix est détestée ! Elle est acceptée pour des actes héroïques et les hommes voudront la croix sur cette base. Mais apportez la véritable signification de la Croix de Christ, ce qu’elle est pour Dieu et non pour l’homme et tous ses héros, et vous lancerez un défi. Sa dernière expression se trouve dans ce cri poussé non par un homme, bon ou mauvais, mais par Jésus lui-même : « mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? » (Marc 15 : 34). Il portait notre malédiction et c’est une offense. Dites cela à n’importe quelle personne qui a un certain sentiment de sa propre importance et de sa dignité et elle en sera très offensée. Nous ne pouvons pas accepter la Croix du Seigneur Jésus à moins de réaliser combien nous sommes sans valeur, alors seulement la Croix deviendra notre gloire ; nous nous placerons du côté de Dieu et dirons : « Tu as raison Seigneur, de dire non à ce que je suis ». En êtes-vous arrivés à ce stade et êtes-vous parvenus à ce constat ?

Vous ne verrez ce que Dieu veut que lorsque vous reconnaîtrez que vous n’avez aucune réclamation à présenter à Dieu, aucune prétention ni droit devant lui, et quand vous réaliserez votre indignité et votre totale incapacité de paraître en Sa présence. Vous êtes en accord avec la Croix et avec le ciel quand vous parvenez à cela. Pierre, Jean et tous les autres ont tous dû y parvenir. Quand nous y parvenons nous sommes très près du grand dessein de Dieu en relation avec la résurrection. La résurrection proclame qu’un autre homme accède au ciel. La porte est grande ouverte à cet autre homme qui a placé le premier homme, celui de la terre, dans le jugement et la mort en le laissant là. Le ciel est désormais ouvert à ce nouvel homme, cet homme qui a été relevé, car : « si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection » (Rom 6:5). C’est le grand Oui de Dieu au Christ élevé, et nous qui avons été unis à lui nous héritons de ce Oui ; la porte du ciel nous est ouverte. La Croix est une offense pour la chair suffisante et autosuffisante dans ce monde. Le Christ crucifié est un défi : « nous prêchons Christ crucifié; scandale pour les Juifs et folie pour les païens, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs » (1 cor 1:23-24).

LE FRUIT DE LA COMMUNION À SES SOUFFRANCES

Et Siméon dit à Marie Sa mère : « et à toi-même une épée te transpercera l’âme, afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient dévoilées ». Luc 2 ; 33-35. La signification de Christ est aussi : « une épée te transpercera l’âme ». L’épée n’est pas une petite chose. Le mot employé pour la décrire est identique à celui employé par les traducteurs de l’ancien testament en Grec, c’est le même mot qui a été employé pour l’épée de Goliath. Ici le mot Grec signifie un grand sabre Thrace, une chose redoutable. Une grande épée te percera ton âme, parlant naturellement de sa douleur, de son angoisse, quand elle verrait cet enfant, alors parvenu à l’âge adulte, exposé sur la Croix. Simon dit aussi : « afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient dévoilées ». Cela montre que ce n’est vraiment que par la communion aux souffrances de Christ que nos cœurs sont dévoilés. C’est quand nous sommes introduits dans la communion de Ses souffrances et que nous souffrons avec lui que les pensées de beaucoup de cœurs apparaissant sous forme de sympathie ou d’antipathie. Quelques-uns, quand ils voient le peuple du Seigneur souffrir pour ses intérêts, manifestent de l’amertume, du ressentiment, et sont contre le Seigneur parce qu’ils ne comprennent pas. Ah, combien de fois des parents se rebellent et ont du ressentiment quand un jeune homme ou une femme, dans la pleine consécration au Seigneur Jésus, accepte la communion de ses souffrances et livre sa vie en sacrifice. Une vie pour laquelle les intérêts éternels et célestes sont prioritaires par rapport aux biens et aux privilèges terrestres, car les œuvres du Seigneur sont très coûteuses comparées aux choses de ce monde. Parfois les amis se détournent d’eux et les prennent pour des fous et tout ce qui s’ensuit ! Les cœurs des autres commencent à être dévoilés à cause de leur communion aux souffrances du Seigneur. Les pensées du cœur sont mises à nu et exposées en plein jour. Il est nécessaire que cela se produise. Vous constaterez souvent que tout cela provoque tôt ou tard une crise dans les cœurs. Ah, quelle histoire est liée à cela?

Combien de fois un homme qui a été appelé, en raison de sa dévotion au Seigneur, a souffert terriblement entre les mains de sa propre famille étant persécuté et condamné à l’ignominie. Cela peut durer longtemps, augmentant en intensité, mais il est resté fidèle, sans perdre du terrain, continuant avec le Seigneur tranquillement, humblement, doucement, affectueusement, ne montrant aucun ressentiment ; pendant ce temps les cœurs ont été dévoilés et Dieu s’en est servi pour briser ces vies, et pour les conduire à Lui. C’est seulement un aspect de cette question : les pensées de beaucoup de cœurs sont dévoilées par la communion de ses souffrances. Grâce à Dieu, ce dévoilement est utilisé également d’une autre manière. Beaucoup de cœurs dévoilent qu’ils ont de l’amour pour le Seigneur quand ses enfants passent par de mauvaises périodes dans leur communion avec Lui. Mais ce principe fonctionne de quelque manière que ce soit. Si, comme Marie, nous sommes introduits dans ce travail, cela produira un effet important sur les autres. Il est un fait, c’est toujours par la communion de Ses souffrances que d’autres cœurs ont été touchés. Si le Seigneur vous conduit d’une manière intense à souffrir avec Lui-même, en partageant quelque chose à propos du coût du royaume à venir, c’est un témoignage qui touche les cœurs ; même si nous prêchons et que rien ne se produit !

Quand quelque chose nous arrive, quand nous entrons dans ces profondeurs, quelque chose commence à se produire chez les autres. Ainsi, quand nous souffrons avec le Seigneur, en le servant, nous réalisons que le Saint-Esprit agit dans d’autres vies et nous introduit dans la souffrance pour parvenir à ce but même. Les cœurs sont dévoilés. Le codeur « mondain » sera dévoilé par la Croix du Seigneur Jésus. Paul a dit : « loin de moi la pensée de me glorifier d’autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde! » (Gal 6 :14). La Croix découvre combien nos cœurs sont encore remplis de ce monde et les met en évidence. Par « mondain », nous voulons naturellement parler des normes de ce monde, de sa manière de faire, de ses opinions et ainsi de suite.

La Croix découvre ce qui est dans nos cœurs et à quel point nous sommes égoïstes quant à nous-mêmes. Vous ne pouvez pas connaître la Croix et demeurer égoïstes. La Croix mettra en évidence l’égoïsme et exigera que soit mis de côté tout ce qui est individuel. L’intérêt personnel, l’estime de soi, l’apitoiement et chaque aspect de l’ego seront mis en évidence par la Croix ! C’est cela le ministère particulier de la fin des jours, il en est ainsi dans cette période de transition.

Nous avons vu que Siméon représentait un reste fidèle à la vision céleste dans une période où ce qui était de Dieu était devenu terrestre et en grande partie traditionnel et formel. Il a concentré en lui-même tous les aspects des révélations partielles et successives de Dieu, il a incarné la pensée de la maturité spirituelle, et en même temps, ce qui était ancien laissait la place à quelque chose de nouveau. Par-dessus tout il a été le lien pour la nouvelle et pleine manifestation de Dieu alors qu’il tenait dans ses bras le Christ encore enfant. Ainsi il a montré par ses paroles, de manière prophétique, les immenses perspectives liées à Christ, le sens et la valeur du ministère « de la plénitude de Christ ». Contemplons cette « bienheureuse espérance » (Tite 2 :13) et tout en la contemplant, demandons que le Seigneur nous montre ce qu’Il voudrait obtenir par ce ministère dans cette phase transitoire qui prendra fin lors de Son apparition.

FIN