Dieu n’aime pas la mer. C’est un symbole négatif dans bien des passages, elle ne comporte que des dangers, elle est souvent une entrave à la marche du peuple de Dieu que le Seigneur se fait toujours un plaisir d’ouvrir en deux. D’ailleurs, le Seigneur finira par se débarrasser de la mer une fois pour toute, puisqu’il est dit dans Apocalypse :

 

Ap 21.1 « Et je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre s’en étaient allés, et la mer n’est plus. »

De fait, ce n’est pas vraiment étonnant de constater que Dieu a choisi un déluge pour la première destruction du monde et qu’il choisira pour la seconde destruction, une bête montant de la mer, agissant pour le compte de satan qui est lui-même assis sur le siège d’un dieu, au cœur des mers. (Ezéchiel 28.1-2)

Nous comprenons ici, clairement, que les temps de Noé vont bel et bien revenir, ce que nous annonçait déjà Yéshoua en disant : 

comme il arriva aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il aux jours du fils de l’homme aussi.

Ce qui est un peu plus étonnant, en revanche, c’est de commencer à comparer nos attentes concernant les jours à venir avec la description des jours de Noé.

 

D’abord, ces attentes universelles évangéliques, définissons-les, (et je risque de vous bousculer un peu ici, je vous supplie au nom du Christ de prendre le temps de comprendre et d’examiner).

Si vous demandez à la plupart des chrétiens quel est le but de l’église universelle, de l’église en tant que corps de Christ dans le monde, il vous répondra : l’évangélisation ! 

Et cette réponse se déclinera en fonction du niveau prophétique de la personne à qui vous vous adressez, à savoir : 

les plus jeunes spirituellement vous diront : il faut sauver le monde tant qu’il est encore temps ! 

Les un peu moins jeunes vous diront : il faut annoncer Christ tant qu’il est encore temps. 

Et les vieillards dans l’esprit vous diront : il faut faire des nations des disciples.

Et pourtant, en y regardant de plus près, qu’est-ce que ces objectifs ont en commun : le monde, le monde, le monde ! 

Le monde à sauver, le monde qui doit entendre, le monde qui doit suivre etc… une rengaine jamais contredite, toujours martelée, mais inexacte. Faites d’ailleurs le test et voyez, répondez-leur (j’ai essayé) « je crois pas que l’évangélisation soit le but de l’église » et vous aurez droit à une réaction quasi militaire.

Frères et sœurs, si vous êtes dans cette manière de concevoir le plan de Dieu, il est urgent de vous en libérer. Si cela peut vous y aider, considérer que, Paul n’a pas été converti par un homme mais par Dieu lui-même qui n’a pas besoin de nous, que Dieu n’est pas un dieu stressé de savoir si sa popularité mondiale est montante ou descendante, si le quota d’objectif d’âmes a été atteint ce mois-ci, ce n’est pas un dieu, c’est le seul et unique Dieu qui a fondé la terre et déployé le ciel. Il sauve qui il veut, faisant miséricorde à qui il veut comme il veut ! Il fait plier le genou aux rois ou endurcit leur cœur selon son désir, il fait plier la volonté d’une nation toute entière en une parole et il crée en nous des cœurs purs et des esprits droits, si sa faveur est pour nous. 

La volonté de Dieu prime, c’est le flux essentiel de toute chose qui respire, la raison d’exister du bien comme du mal, de ses élus et de satan, et tout le reste, tout le reste : la volonté de l’homme, la volonté du monde, la volonté des anges, la volonté de la Mort, la volonté de satan, etc… tout cela est secondaire !

Quand nous comprenons cela, nous prenons la liberté d’écarter l’objectif humain évangélique qui nous a été présenté comme le but ultime de notre existence (l’évangélisation selon l’homme) et nous reprenons le droit (et le devoir) de nous poser la vraie seule question qui rend utile le peuple de Dieu sur terre : qu’est-ce que tu attends de nous en tant que corps de Christ mondial ? 

Quelle question merveilleuse ! Nos âmes n’attendent que de la poser chaque heure de chaque jour, cherchant à chaque instant de trouver une place utile dans le plan de Dieu.

Et je ne parle pas ici d’essayer de deviner l’avenir ou de devenir un expert en eschatologie, (ou pire, de faire partie de ceux qui harcèlent l’Esprit pour lui faire dire des dates !!). Je parle d’obtenir une réponse qui va transformer notre vie personnellement, et qui ne sera pas la même que la réponse d’un autre frère. Car Dieu a un plan universel et immuable, certes, mais nous sommes tous des points de vue unique d’un Plan commun qu’il ne révèle toujours qu’en partie afin de laisser la liberté à chacun d’y ajouter une pierre.

Quel amour, quelle sagesse, quelle intelligence ! Le Dieu d’Israël montre encore sa bonté incomparable et la puissance de sa pensée ! 

L’évangélisation donc, n’est pas le Plan universel de Dieu, c’est un chemin parmi une infinité d’autres chemins pour parvenir à ce plan, mais tout le corps n’est pas évangéliste ou apôtre, sinon où sont les autres ministères ? Et quand bien même, l’évangélisation n’est pas quelque chose qui consiste à se tourner vers le monde, même si c’est difficile à comprendre. 

 

Noé en est la preuve, et ses temps seront bientôt nos temps…

 

Noé est donc appelé « prédicateur de justice » par Pierre. Cela signifie que c’est un homme qui proclame, parle, crie, annonce la justice, un ambassadeur délivrant un message, quelqu’un connait-il le message de Noé ? Ses paroles ?… Rien, pas un mot.

On pourrait s’imaginer (pour se rassurer) que Noé a parlé malgré tout, même si cela ne nous est pas rapporté, mais cela m’étonnerait beaucoup, car Dieu lui ordonne avec précision ceci (Genèse 6.13-22):

13 Et Dieu dit à Noé : La fin de toute chair est venue devant moi, car la terre est pleine de violence à cause d’eux ; et voici, je vais les détruire avec la terre.

14 Fais-toi une arche de bois de gopher. Tu feras l’arche avec des loges, et tu l’enduiras de poix en dedans et en dehors.

15 Et c’est ainsi que tu la feras : la longueur de l’arche sera de trois cents coudées, sa largeur de cinquante coudées, et sa hauteur de trente coudées.

16 Tu feras un jour à l’arche, et tu l’achèveras en lui donnant une coudée d’en haut ; et tu placeras la porte de l’arche sur son côté ; tu y feras un étage inférieur, un second, et un troisième.

17 Et moi, voici, je fais venir le déluge d’eaux sur la terre, pour détruire de dessous les cieux toute chair en laquelle il y a esprit de vie ; tout ce qui est sur la terre expirera.

18 Et j’établis mon alliance avec toi, et tu entreras dans l’arche, toi, et tes fils et ta femme et les femmes de tes fils avec toi.

19 Et de tout ce qui vit, de toute chair, tu feras entrer dans l’arche deux de chaque espèce, pour les conserver en vie avec toi ; ce seront le mâle et la femelle.

20 Des oiseaux selon leur espèce, et du bétail selon son espèce, de tout reptile du sol selon son espèce, deux de chaque espèce entreront vers toi, pour les conserver en vie.

21 Et toi, prends de tout aliment qui se mange, et tu en feras provision près de toi ; et cela vous sera pour nourriture, à toi et à eux.

22 Et Noé le fit ; selon tout ce que Dieu lui avait commandé, ainsi il fit.

 

« Ainsi il fit« , étrange précision. « Noé le fit«  en début de verset aurait suffit, pourquoi ajouter en fin de verset : « ainsi il fit » ? Si ce n’est pour nous interpeller sur le fait que Noé fit exactement ce que Dieu lui a demandé, et vous remarquez que Dieu ne lui a pas demandé d’aller parler au monde ! Tout simplement parce que l’arche en elle-même est un témoignage largement suffisant. Noé ne tente pas de convertir le monde ou de le convaincre par une prédication théorique ou une annonce des temps à venir, il témoigne de ce qui vient par une seule œuvre gigantesque, l’arche.

L’arche à elle seule dit quoi ? Elle dit : par ma taille je vous montre qu’il y a la place pour ceux qui croient, par ma forme je vous annonce un déluge, par ma structure je vous annonce que le nombre de passagers est déjà compté, par ma grandeur je vous annonce que le déluge va venir pour un long moment et que personne en dehors de cette arche ne pourra en réchapper, par mon unicité je vous annonce qu’il n’y a qu’UNE SEULE arche dans toute l’humanité et qui a été confiée à un faible reste.

Qu’est-ce que Noé aurait pu ajouter ? Toute parole supplémentaire aurait été vaine et malvenue, elle lui aurait pris du temps sur la véritable chose que le Seigneur lui a demandé de faire.

 

Ce prédicateur de justice, prêche donc d’abord pour nous aujourd’hui. Que nous dit-il ? Il nous dit avec force : alors que tu es confiné, apprends à entendre la voix de Dieu, car lorsque tu sortiras il te faudra faire exactement ce que le Seigneur te dira. Même si cela semble aller à l’encontre de ce qui t’a été enseigné jusque-là, même si cela semble aller à l’encontre de ce qui avait marché pour toi jusque-là

Frères et sœurs, les instructions pour une dernière arche sont répandues dans les lieux célestes depuis quelques jours, cherchons la face de Dieu afin de les entendre tant qu’il est temps !

 

Oui, je prie que chacun d’entre nous entende ces instructions afin qu’ensemble, dans une nouvelle unité, nous puissions connaitre la hauteur, la largeur, la longueur et la profondeur de cette nouvelle arche ! Levons-nous pour bâtir ! Levons-nous pour aimer ! Nous sommes la dernière solution de ceux qui doivent entrer ! Nous paraissons faibles et fous, mais nous sommes forts par Celui qui nous fortifie et nous proclamons que l’ARCHE SERA BÂTIE ! 

AMEN, AMEN, L’ARCHE SERA BÂTIE !

 

Autre chose, Noé est un des plus grands prédicateurs de la Parole, ayant prêché la justice dans un temps unique qui ne reviendra qu’une seule fois, à la fin de tout. Selon nos faux critères évangéliques, la grandeur d’un prédicateur se compte en « nombre de convertis », combien de convertis Noé affiche-t-il à son compteur évangélique : 0…

Pas une seule âme n’a été « convaincue », pas un homme n’a « cru », pas un seul n’a été « touché », pas un seul « disciple »… rien !

Soit donc, Noé est un mauvais prédicateur, soit c’est le système de prédication, ce que nous appelons « évangélisation » qui a pris une nouvelle forme…

 

Comprenons-nous bien, je ne cherche pas du tout à lancer un débat de savoir si oui ou non il y aura encore des « convertis » dans la fin des temps, ce serait encore une fois chercher à comprendre le destin du monde, et donc, de se tourner à nouveau vers le monde… ce qui est inutile !

Ce que je veux faire comprendre c’est que notre objectif universel en tant qu’église est complètement décalé par rapport aux temps qui nous sont annoncés par le Seigneur. Et c’est exactement ce qui a perdu les religieux juifs du temps de Yéshoua, car n’étant pas capables de faire correspondre leurs attentes bibliques avec ce que Yéshoua leur proposait.

 

De toute évidence, Noé n’a donc pas pour mission de « sauver le monde », puisque l’auteur de l’épître aux Hébreux dit même (Héb. 11.7) : 

Par la foi, Noé, étant averti divinement des choses qui ne se voyaient pas encore, craignit et bâtit une arche pour la conservation de sa maison ; et par cette arche il condamna le monde et devint héritier de la justice qui est selon la foi.

Nous retrouvons ici ce que j’expliquais plus haut, on ne se tourne pas vers le monde pour évangéliser, aussi étrange que cela puisse paraître pour nous aujourd’hui, mais on se tourne vers la conservation de la maison de Dieu et c’est le témoignage de cet amour qui rayonne dans les nations.

Que se passe-t-il alors ? Dieu fait venir des quatre coins du monde ceux qui sont prédestinés à entrer.

Frères et sœurs, ce que je dis nous en voyons tous les symptômes, combien de fois nous sommes-nous acharnés dans la prière pour les païens, laissant nos propres frères et sœurs dans le besoin matériel ou spirituel ? Combien de fois avons-nous pardonné aux païens, parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font et avons-nous condamné illico presto nos frères et sœurs, parce qu’ils auraient dû savoir ! Quelle indulgence nous avons pour ceux qui blasphèment le beau nom de Christ et nous faisons de leur salut notre responsabilité et notre priorité, mais nous nous méfions volontiers des autres dénominations, des autres chrétiens qui ne pensent pas comme nous, des autres qui mangent, des autres qui ne mangent pas, des autres qui fêtent, des autres qui ne fêtent pas… des autres, des autres, des autres !… qui sont en fait un même corps avec nous…

Dans le témoignage de Noé, Dieu ne sauve pas le monde, il sauve UN reste et condamne TOUT le reste, en revanche, il sauve toute la création. Toute ? Non, pas les animaux marins…

 

La première fois, Dieu a fait déborder les eaux et il a promis qu’il ne détruirait plus de cette manière. Pourtant les temps de Noé reviennent, qu’est-ce que le Seigneur va donc faire cette fois-ci ?

Et si ce n’était pas des eaux physiques cette fois-ci, ou pas seulement, si c’était des eaux spirituelles qui se mettaient à déborder ? Si le monde spirituel marin, le monde satanique se mettait à inonder la terre entière ? À tel point qu’il n’y aurait plus de place pour nous ? Que notre seule solution serait de bâtir un corps, une assemblée qui nous permettrait de flotter au-dessus de ce déluge satanique sans jamais entrer en contact avec les eaux ? Quelle image glorieuse qu’une arche en plein déluge ! Peu importe jusqu’où les eaux montent, elles ne feront toujours qu’élever plus haut le corps de Christ !

Cette arche, c’est une position spirituelle, une position que nous pensions jusque-là impossible, trop haute, trop éloignée, une position ancienne qui nous est à nouveau révélée. J’en ai déjà parlé dans l’étude du Léviathan et du sceau, je le répète volontiers, c’est une position spirituelle mais aussi corporelle tellement en harmonie avec Dieu et sa création, que cette création elle-même sera attirée à nous pour entrer dans l’arche à nos côtés. C’est un rayonnement du jardin d’Eden spirituel qui vit en nous par l’Esprit qui appelle tout ce qui respire à marcher vers le Royaume de Dieu.

 

C’est ce temps-là qui vient, frères et sœurs, le temps où le monde entier va être marqué par la bête qui monte de la mer et le Seigneur décidera de détruire ce monde complètement. Aussi, ceux qui s’attendent à un « réveil avant la fin », comme on les identifie habituellement dans notre pensée enchaînée, se trompent. Il y aura un réveil, oui, mais celui d’un peuple jusque-là insignifiant, qui aura décidé de s’unir pour bâtir une seule œuvre mondiale, seule œuvre agréée de Dieu pour flotter au-dessus du déluge satanique qui vient bientôt. 

Je prie que chacun de nous en fasse partie, que chacun de nous trouve la portion de cette arche qu’il lui faut bâtir, la portion de révélation qui lui faudra déployer, la foi qui lui a été donnée par notre Seigneur et seul Maître Yéshoua.

 

Dernière chose, maintenant que j’ai exposé le fait que, notre avenir est désormais tourné vers l’arche et non plus vers le monde, (lequel sera bientôt englouti), j’aimerais aussi appuyer sur le fait qu’il nous faudra tenir ferme, même après ! L’arche, sera notre salut, car Dieu aura séparé le monde en deux catégories, l’arche et le déluge, le sec et l’englouti, le sceau ou la marque, toutefois, il reste un combat dans l’arche, un combat caché et mystérieux, combat dont on ne sait quasiment rien, car il y aura dans l’arche un adversaire, le dernier, celui qui sortira du milieu de nous pour n’être révélé qu’à la dernière seconde : le corbeau.

 

Je vous laisse avec ce passage (Genèse 8.7-8) :

7 et il lâcha le corbeau, qui sortit, allant et revenant jusqu’à ce que les eaux eussent séché de dessus la terre.

8 Et il lâcha d’auprès de lui la colombe, pour voir si les eaux avaient baissé sur la face du sol


À SUIVRE : Le corbeau