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Vivre le réveil, c’est vivre l’Evangile de la Croix.

 

 

b). Plus que cela, c’est vivre l’Evangile de la GRÂCE.

 

Quand on redécouvre l’Evangile, on n’est pas seulement convaincu de péché, mais on est aussi convaincu de grâce.

 

La croix n’est pas seulement un lieu d’humiliation, mais un lieu de grâce, de pardon.

 

Là où le péché a abondé, la grâce surabonde.

 

  • De même que quand nous sommes venus la première fois à Jésus-Christ, nous nous sommes non seulement humiliés, mais nous avons découvert la REALITE du PARDON et de la GRACE de Dieu, nous accueillant tels que nous sommes, nous purifiant complètement, nous revêtant de la victoire et de la justice parfaite de Jésus-Christ, nous ressuscitant spirituellement, nous comblant de faveurs et de dons immérités,
  • de même, comme chrétiens, nous avons à redécouvrir la grâce, à être convaincus de grâce et de pardon, et à en être dans un sens encore plus convaincus que de péché.

 

Car le péché est englouti dans la victoire de la croix.

 

Le Saint-Esprit a pour tâche de convaincre non seulement de péché, mais encore de justice, c’est-à-dire de la justice parfaite que Christ a accomplie et obtenue pour nous en allant au Père, à travers la croix, suivie de la résurrection et de l’ascension (Jean 16: 8-11).

 

Quelqu’un a écrit : “ L’église s’humilie sans cesse, mais ne se repent pas ”.

 

  • Es-tu un de ces chrétiens qui s’humilie sans cesse de ses péchés et de ses insuffisances, et qui ne connaît pas cette repentance qui débouche sur la joie du salut et du plein pardon, du plein pardon des péchés et des misères de chrétiens ?
  • Vis-tu l’Evangile comme une bonne nouvelle pour toi aujourd’hui, dans ta misère ?

Tous les dons de Dieu te sont librement et abondamment garantis à travers le sacrifice du Calvaire !

  • Vis-tu cela ?
  • Oses-tu croire ou plein pardon et à ses conséquences ?

Si oui, dans la même mesure, tu connaîtras le réveil personnel.

 

  • Ou es-tu de ceux qui viennent au pied de la croix avec leurs fardeaux, qui se lamentent et se frappent la poitrine devant la croix, puis repartent sans s’être déchargés, pour vivre des vies plus découragées, frustrées et vaincues que jamais?

 

Qu’est-ce qui brise le cercle vicieux de ma défaite ? La bonne nouvelle de la grâce de Dieu ! Envers moi, chrétien misérable et vaincu, Dieu est un Dieu qui pardonne, qui continue à pardonner.

Le sang de Jésus-Christ continue à me purifier de tout péché. Dieu me donne et me renouvelle tout avec son pardon. Des fleuves d’eau vive !

 

Voici comme un homme de Dieu a exprimé cette vérité (citation de Stanley Jones) :

 

“ Beaucoup de prédicateurs insistent sur une conscience du péché qui paralyse, au lieu de nous rendre conscients du Fils qui affranchit. ”

“ Dans la vie chrétienne, nous n’avançons pas vers une victoire possible, mais à partir d’une victoire déjà remportée au Calvaire.

Vous ne commencez pas au bas de l’échelle pour grimper jusqu’à ce sommet où la communion avec Dieu est possible. Ça, ce n’est pas l’Evangile. Jésus vous rencontre au bas de l’échelle et vous transporte ou sommet. Car il est venu pour sauver des pécheurs.

Ça, c’est l’Evangile. Il y a de l’espoir pour vous, quel encouragement ! L’insistance est au bon endroit : sur la puissance de Dieu et non sur la faiblesse de l’homme ”.

 

Encore une fois, c’est l’Evangile redécouvert pour moi, aujourd’hui, chaque jour tel que je suis : non pas remporter la victoire, mais entrer en jouissance de la victoire déjà remportée à la croix.

 

Plus que cela, il ne s’agit pas d’entrer en jouissance d’une victoire dont je n’ai encore jamais joui, mais dont la jouissance m’a déjà été donnée.

 

La victoire de la croix est non seulement pour moi, mais à moi. Car “ j’ai été crucifié avec Christ ”.

Cela ne veut pas dire que je n’ai plus de péché, mais que chaque fois que je reviens au Calvaire, je découvre pour ainsi dire que mon nom est gravé sur le bois de la croix, que ma place et ma victoire et mon pardon m’attendaient déjà.

 

Il n’y a plus qu’à les saisir activement avec les mains vides et reconnaissantes de la foi.

 

L’histoire de Mephiboscheth, dans II Sa. 9, est une illustration de la grâce. Ce fils de Jonathan, homme misérable et infirme des deux pieds, survivant d’une maison ennemie de David, la maison de Saul, est accueilli à la table du roi, tous les jours, comme un des fils de David, par une faveur imméritée.

Cette table abondamment garnie, dressée tous les jours, cette présence et cet amour du roi David sont une image de la grâce. Ce qui est merveilleux, c’est que même si Mephiboschefh s’absentait et se privait un jour de la table du roi, sa place n’en était pas moins mise, et l’attendait.

De même, quand vous vous privez de la grâce de la croix, votre place de pardon, de victoire, et d’abondance à l’ombre de cette croix reste mise. Elle y est mise pour vous maintenant ! Votre nom est comme gravé sur la croix, indiquant où il faut retourner pour retrouver et rentrer à nouveau en jouissance de la victoire que Christ a déjà remportée pour vous.

 

Cette victoire, cette joie, cette appropriation toute fraîche et émerveillée de l’évangile, du pardon déjà

accompli, c’est une caractéristique du réveil.

 

 

c). Un dernier point. Il s’agit d’un aspect important de l’Evangile qui est redécouvert et vécu plus profondément dans le réveil : le renouvellement et l’action puissante du Saint-Esprit en nous.

 

Voyez-vous, il n’y a pas de concurrence entre la prédication du Calvaire et le message de la Pentecôte. Il ne devrait pas y en avoir. L’Evangile, c’est la croix, la résurrection et la Pentecôte. La Bonne Nouvelle ne se limite pas à un de ces aspects seulement, mais les englobe tous.

 

La plénitude de l’expérience de la croix débouche sur la plénitude de l’expérience de la Pentecôte.

 

Mais attention, et c’est là ce que je désire fortement souligner, il faut respecter l’ordre de la grâce, selon l’Ecriture.

 

L’ordre mort(1) — résurrection(2) n’est pas seulement l’ordre chronologique de Vendredi Saint et de Pâques ; c’est aussi l’ordre spirituel de notre propre expérience, qu’on ne saurait renverser.

 

Nous ne pouvons pas ressusciter avec Christ si nous ne sommes au préalable morts avec Christ.

 

De même, l’ordre Calvaire — Pentecôte n’est pas seulement l’ordre chronologique que nous rapportent les Evangiles et les Actes.

C’est l’ordre non réversible de toute expérience chrétienne authentique.

 

  • C’est l’ordre à la conversion

 

Pierre, à la Pentecôte, proclame : “ Repentez-vous … pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit ” (Ac. 2 : 38).

D’abord la repentance et le pardon, qui font place à l’Esprit.

Dans la mesure où le Saint-Esprit est répandu et déploie sa puissance avant la repentance, c’est en vue d’amener les hommes à la repentance et à cette croix. Tous ne se repentent pas. Mais s’ils ne le font pas, même les manifestations les plus surnaturelles de la puissance du Saint-Esprit parmi eux ne leur serviront de rien et ne les empêcheront pas d’être éternellement perdus.

L’Esprit est descendu sur les disciples avant que Pierre ne dise “ repentez-vous, ” et la foule a été saisie par cette manifestation de puissance. Mais les trois mille n’ont reçu eux-mêmes le Saint-Esprit qu’après s’être repentis.

 

Leur repentance a produit deux résultats, le “ pardon des péchés ” et le “ don du Saint-Esprit ”.

 

  • L’ordre est encore le même pour le réveil et pour la marche chrétienne

 

Pourquoi ? Parce que le Saint-Esprit ne cohabite pas avec le péché, si ce dernier n’est pas constamment mis à mort par la repentance.

Tout péché non reconnu et confessé attriste l’Esprit et entrave son oeuvre en nous (Eph. 4 : 30).

 

Les dons de l’Esprit, sans un cœur constamment retrempé dans la victoire du Calvaire, sont comme un torrent d’eau vive jailli du rocher brisé dans le désert : ce torrent finit par se disperser dans les sables et par perdre sa puissance de vie s’il n’est pas renouvelé continuellement par un contact constant avec sa source.

 

La source, c’est la croix, c’est Christ qui s’est livré lui-même pour moi.

 

Le torrent, les fleuves d’eau vive promis sont le produit de la source : “ Celui qui croit en moi (celui qui continue à croire en moi, c’est un présent), des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Ecriture. Jésus dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui… ” (Jn 7 : 38-39).

 

La source de l’Esprit, de l’eau vive, c’est Jésus crucifié et glorifié.

 

Boire, continuer à boire, dans un présent continuel, à Christ crucifié et glorifié.

 

Christ est le rocher brisé qui nous suit dans le désert de notre vie et le transforme en un lieu plein de sources (cf. I Co. 10 : 4).

 

Souvent nous suivons les méandres du torrent d’eau vive, au lieu de rester à sa source.

Les méandres, suivant la pente et la situation de l’endroit où nous nous trouvons dans le “ désert ”, ce sont les circonstances et les manifestations extérieures de la vie et du réveil, qui peuvent varier dans leur distribution et dans leur détail d’une fois à l’autre.

Les “ méandres ” ne font pas partie de l’essence du réveil.

Ne nous étonnons pas si elles ne reproduisent pas exactement le même itinéraire d’une fois à l’autre.

 

L’important, c’est de rester à la source. C’est de ne pas se disputer à la source, ou encore pire, en aval du torrent, loin de la source, en disant : voici la courbe typique du torrent charismatique, voilà la pente idéale du réveil d’Afrique Orientale, etc.

 

Non, la seule question qui compte est celle-ci : sommes-nous à la source ? Et buvons-nous ?

Tout le reste prendra soin de lui-même.

 

Le torrent sort de la source, et non la source du torrent.

 

Ainsi, n’allons pas à la Pentecôte pour recevoir l’Esprit tout à nouveau sans aller d’abord au Calvaire pour être purifiés tout à nouveau par le sang de Jésus.

Journellement, nous recevons la Pentecôte à travers le Calvaire. La Pentecôte non sans le Calvaire. Le Calvaire et la Pentecôte.

Mais si nous cherchons l’Esprit en croyant avoir dépassé le stade du Calvaire, il nous renverra à la croix en disant : Fais mourir les actions du corps ; c’est pour cela que moi, l’Esprit, je suis là, pour te faire faire mourir ces péchés à la croix, par la repentance (Rom. 8 : 13).

 

Dans la mesure où nous recherchons et accueillons la puissance et les dons du Saint-Esprit sans accueillir en même temps son ministère de conviction et de mortification, notre vie chrétienne sera déséquilibrée. Ses dons, même surnaturels, n’empêcheront pas notre misère spirituelle, comme dans le cas de bien des chrétiens corinthiens.

 

Mais dans la mesure où nous laissons le Saint-Esprit nous ramener au Calvaire et à Christ aussi souvent que c’est nécessaire, il pourra nous remplir plus entièrement.

Alors nous connaîtrons que nous avons véritablement tout pleinement en Christ. Aucun charisme ne sera déplacé ou méprisé.

Nous puiserons avec foi et avec joie dans les dons que le Seigneur nous a destinés comme il l’a voulu. Chaque merveilleuse expérience, chaque nouvelle mesure de puissance, chaque direction du Seigneur,

chaque exaucement et chaque don sera perçu comme ce qu’il est en réalité : un don de grâce rendu possible uniquement, mais parfaitement, sur la base du don de grâce ou charisme suprême, celui de Christ crucifié et ressuscité pour nous (cf. Rom. 5 : 15-16 et 6 : 23, où le terme grec charisma est utilisé).

 

Et s’il nous manque un don quelconque ou si nous avons besoin de quoi que ce soit, nous n’essayerons plus de le produire par nos pieux efforts.

 

Nous confesserons simplement à Dieu ce qui nous manque, et nous lui demanderons dans la foi l’équipement spirituel dont nous avons besoin. Il nous le donnera “ simplement et sans reproches ”. Quel salut glorieux !

 

 

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Voilà donc l’essence du réveil, son noyau irréductible : l’intervention de Dieu, qui reprend la première place, en Jésus-Christ et par le Saint-Esprit.

 

Dieu réglant une fois de plus, dans sa faveur imméritée, notre péché de chrétiens, en nous attirant de nouveau à la source, Jésus-Christ crucifié et glorifié.

 

Tout le reste en dépend.

 

Quand Dieu intervient et que la Bonne Nouvelle de sa grâce est vécue et profondément redécouverte, par le Saint-Esprit, alors en quelques semaines, voire en quelques jours ou en quelques heures, il se fait plus de travail dans les coeurs qu’en des années de ministère auparavant.

 

 

Les chrétiens, réveillés, font de nouveau envie aux non-chrétiens, qui cherchent à connaître leur secret et se convertissent nombreux.

 

L’Eglise redevient vraiment l’Eglise, comme celle des premiers jours.

 

  • Le zèle pour l’étude des Ecritures,
  • la joie et
  • la réalité de la communion fraternelle,
  • les prières,
  • la fraction du pain de la Cène qui retrouve tout son sens,
  • le témoignage et
  • l’évangélisation conquérante,
  • le désintéressement et
  • le partage matériel,
  • les restitutions et les réconciliations,
  • le règlement visible de problèmes sociaux dans la région où a éclaté le réveil, tout cela coule de source !

 

Voici une dernière illustration, en plus de celle du rocher dans le désert : la croix de Jésus-Christ, et la flamme du Saint-Esprit, avec toute sa puissance et ses fruits.

Le St-Esprit nous amène à la fois au pied de cette croix et part de la base de la croix.

 

Il ne dépend pas de nous de provoquer un réveil sur une grande échelle où, comme et quand nous le voulons. Cela dépend de la souveraineté de Dieu.

Nous ne pouvons que le lui demander avec foi dans la prière, dans l’assurance qu’il répondra où, quand et comme lui le veut.

 

Mais il y a une chose qui est à notre portée maintenant. C’est de nous courber, et de boire. Alors, le réveil aura déjà commencé en nous !

 

Luc de BENOIT.