Message apporté lors du séminaire d’août 2023 aux Chérottes. (Il sera en audio et vidéo bientôt)

Michée 4 :5-7

Tandis que tous les peuples marchent, chacun au nom de son dieu, Nous marcherons, nous, au nom de l’Éternel, notre Dieu, A toujours et à perpétuité.

En ce jour-là, dit l’Éternel, je recueillerai les boiteux, Je rassemblerai ceux qui étaient chassés, Ceux que j’avais maltraités.

Des boiteux je ferai un reste, De ceux qui étaient chassés une nation puissante; Et l’Éternel régnera sur eux, à la montagne de Sion, Dès lors et pour toujours.

Les « boiteux » cela n’existe plus beaucoup grâce aux progrès de la médecine. Mais nous sommes nombreux à avoir quelque chose dans notre âme qui ne marche pas bien

Et les « Maltraités par le Seigneur » c’est qui ?

Un Seigneur qui maltraite ses enfants, c’est choquant, non ? Et pourtant pensons aux 10 tribus du Nord, pas encore complètement de retour à la maison après plus de 2700 ans d’exil ? (Un excellent article de JM Thobois en parle très bien : https://michelledastier.com/archeologie-en-terre-disrael-les-10-tribus-retrouvees-jean-marc-thobois/)

Les maltraités sont ceux qui subissent des épreuves voulues par Dieu pour qu’ils décident de revenir à la maison. Par exemple, l’enfant prodigue.

La parole qui a résonné dans mon cœur en préparant mes messages pour ce séminaire, c’est celle de Jésus qui a dit « Je suis doux et humble de cœur ». Nous avons besoin de vivre réellement ainsi.

La douceur divine n’est ni faiblesse ni gentillesse. C’est l’essence même du cœur de Dieu.

Je désire commencer par un coup de gueule (très doux): J’ai trop entendu de témoignages de personnes mal accueillies dans les églises et les réunions chrétiennes. Des témoignages de personnes qui se sont senties jugées dans les milieux évangéliques. Je ne parle pas des personnes qui se sont mal comportées, ou qui ont fait des scandales. Je parle de personnes qui sont souvent en grande souffrance, des personnes abusées, des personnes hyper-sensibles, des personnes avec des blessures pas encore guéries.

 

Ça suffit de maltraiter les « petits ». Notre Dieu des veuves et des orphelins est en colère ! Il ne supporte plus que ceux pour qui il a tout donné se fassent maltraiter par ses enfants !

La douceur n’empêche pas la colère. C’est l’injustice qui produit la colère. La vraie colère c’est une soif de justice, c’est une force. Nous allons encore apprendre la vraie et sainte colère qui permet de vaincre tous les obstacles.

 

Je veux dénoncer la méchanceté chrétienne, elle existe, elle est l’opposé de la douceur divine. Malheureusement.

Elle se nourrit d’une doctrine mal comprise : « Si tu n’es pas encore guéri, c’est qu’il y a un péché dans ta vie » (Sous-entendu un péché caché). « Si tu ne vas pas bien, c’est que tu es incrédule ! »

Je dis « Amen » pour la guérison immédiate. Mais c’est rarement le cas pour les blessures de l’âme. Et les péchés peuvent se trouver dans les générations précédentes. Cela met de temps pour recevoir le discernement nécessaire.

L’église ne voit plus sa poutre, sa méchanceté, elle est devenue aveugle. Cet aveuglement est appelé hypocrisie par Jésus

 

Matt 7.1-5

Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés.

Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l’on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez.

Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil?

Ou comment peux-tu dire à ton frère: Laisse-moi ôter une paille de ton œil, toi qui as une poutre dans le tien?

Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère.

 

L’insinuation de péché caché envers les personnes survivantes d’abus non guéries immédiatement est particulièrement odieuse. L’image de la poutre n’est pas exagérée, tellement c’est gros et grave. Les victimes sont « assommées » par cette poutre. La poutre c’est le refus d’aimer les personnes blessées.

Je ne parle pas de l’accueil répété offert avec amour à des personnes qui veulent rester dans leur situation de victime. Cela existe aussi, prend beaucoup d’énergie aux personnes bienveillantes, sans résultat. Ceci serait un autre sujet.

Je fais une grosse parenthèse pour préciser ce qu’est un abus : L’abus n’est pas uniquement sexuel, il y a aussi les abus émotionnels et les abus spirituels

Un abus sexuel désigne toute violence physique à caractère sexuel commise par la force, sous la contrainte (Y compris biblique) ou à la faveur d’un rapport inégal, ainsi que la menace d’une telle atteinte. L’abus existe aussi au sein d’un couple marié. La parole, les menaces sont des armes redoutables dans la bouche des abuseurs.

  • L’abuseur peut être une femme. En majorité des hommes, mais pas seulement.
  • Il y a l’abus homosexuel, les victimes sont souvent des garçons.
  • Forcer une femme à avorter est également un abus
  • La répétition des abus augmente encore les conséquences désastreuses. Les victimes sont cassées à l’intérieur, la capacité de dire « Non » est détruite.

Un abus émotionnel est un comportement psychologiquement destructeur de la part d’une personne en position de pouvoir, d’autorité ou de confiance, qui comprend une attaque continue sur l’estime de soi d’une personne.

Aussi possible par omission de soin, par exemple le parent qui ne nourrit pas, qui n’éduque pas, qui ne soigne pas, qui est indifférent ou totalement égoïste.

Il est parfois difficile de reconnaître cet abus. Sa conséquence est que la victime ne prend pas soin d’elle.

Chez les chrétiens nous voyons des personnes qui courent à toutes les formations et les séminaires, qui veulent tout résoudre par le « spirituel » alors que c’est leur âme qui est en souffrance. Le but de cette course est de ne plus sentir ses douleurs.

L’abus spirituel, c’est quand on prétend pouvoir dire à un autre ce que Dieu veut pour lui. C’est prendre la place de Dieu, se faire le porte-parole de la volonté de Dieu pour quelqu’un d’autre.

Soyons donc très prudents et toujours respectueux lors des délivrances. L’abus n’est pas loin, pas question de se laisser dominer par les émotions dans la pratique de la délivrance.

Il n’est pas question de toucher une personne sans son accord.

La clé pour résister est : « La conviction doit venir de moi-même, pas du pasteur, du parent, des « hommes de Dieu ». Les paroles reçues doivent être des confirmations de nos propres convictions travaillées avec l’Esprit Saint.

 

J’aimerais demander pardon pour toutes les personnes blessées ou abusées qui ont été mal accueillies dans différentes réunions chrétiennes. Si des responsables m’écoutent, c’est aussi pour vous inviter à réfléchir comment l’accueil des personnes abusées se passe dans vos réunions. S’il n’y en a pas, c’est qu’elles sont probablement déjà parties.

 

Nous allons prendre un texte dans la bible qui parle d’invitation et d’accueil.

Matt 22.1-7

Jésus, prenant la parole, leur parla de nouveau en parabole, et il dit:

Le royaume des cieux est semblable à un roi qui fit des noces pour son fils.

Il envoya ses serviteurs appeler ceux qui étaient invités aux noces; mais ils ne voulurent pas venir.

Il envoya encore d’autres serviteurs, en disant: Dites aux conviés: Voici, j’ai préparé mon festin; mes bœufs et mes bêtes grasses sont tués, tout est prêt, venez aux noces.

Mais, sans s’inquiéter de l’invitation, ils s’en allèrent, celui-ci à son champ, celui-là à son trafic; et les autres se saisirent des serviteurs, les outragèrent et les tuèrent.

Le roi fut irrité; il envoya ses troupes, fit périr ces meurtriers, et brûla leur ville.

Il y a beaucoup de choses à dire sur ce texte. Il s’est déjà accompli une fois : Le serviteur Jésus a été mis à mort ; et Jérusalem a été rasée en l’an 70.

Il est en train de s’accomplir une deuxième fois, avec tous les chrétiens qui ne sont pas prêts pour le retour de Jésus.

 

Réfléchissons aux invités à un mariage. Je parle pour les temps actuels, nous avons déjà certainement tous participé une fois à un mariage. Qui sont les invités ?

  • La famille et les témoins
  • Les amis proches, éventuellement amis d’enfance
  • Les collègues de travail, les voisins, les gens de l’église, etc. Ceux-ci c’est plutôt pour l’apéro

Si on vient d’une autre culture on invite tout le village en plus de la famille.

Notre Roi a fait pareil : ses invités c’est la famille, les amis proches, tous ceux qui participent au repas. Ici en plus c’est une grande fête, il y a à manger pour beaucoup. Pour tout le village. Notre Roi est généreux, il aime la fête J

Que se passe-t-il ? C’est l’impensable, les invités ne viennent pas. Osons-nous imaginer cela ? Personne à mon mariage ? Alors que tout est prêt ? (Et c’est du boulot !) C’est une chose impensable qui est arrivée.

Ils ont tous quelque chose de plus important à faire : leurs programmes de multiplication d’église, leurs séminaires de motivation par l’Essentiel, leurs formations pour prêcher avec plus d’efficacité $$, leurs cours de marketing pour faire grandir leurs églises. Oh que tout cela est devenu important, plus important que… !

Ils ont bien raison, En plus ils ne risquent pas d’y rencontrer ces casse-pieds d’abusés qui n’avancent pas et qui vivent dans la misère…

J’ai juste actualisé le texte biblique.

Ils vont même plus loin, ils tuent les serviteurs. Aujourd’hui on est mieux éduqué, en tous cas on est meilleur pour les apparences, on ne tue plus, on fait taire, on pousse dehors, on dénigre la foi et la valeur des serviteurs. Ce n’étaient pas des bons chrétiens… !

Pas de place pour Jésus. Le message à retenir, c’est que lorsque nos priorités d’église passent en premier dans nos vies, alors nous passons d’invités dans un royaume de vie à meurtrier dans un royaume de mort.

Ne nous y trompons pas, ce sont les premiers invités qui vont vouloir nous mettre à mort. Car nous faisons ce qu’ils ne font plus : Mettre Dieu en priorité N° 1 dans nos vies. Remettre la Croix de Jésus en premier. C’est là que tout ce qui est important se passe. Cela est insupportable pour les bons chrétiens, qui ont suivi les bons cours et qui ont les bons papiers et les bons pasteurs dans les bonnes églises.

Lisons la suite du texte :

Matt 22.8-10

 

Alors il dit à ses serviteurs: Les noces sont prêtes; mais les conviés n’en étaient pas dignes.

Allez donc dans les carrefours, et appelez aux noces tous ceux que vous trouverez.

Ces serviteurs allèrent dans les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, méchants et bons, et la salle des noces fut pleine de convives.

 

Lisons le même texte dans Luc 14 :21-24

Le serviteur, de retour, rapporta ces choses à son maître. Alors le maître de la maison irrité dit à son serviteur: Va promptement dans les places et dans les rues de la ville, et amène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux.

Le serviteur dit: Maître, ce que tu as ordonné a été fait, et il y a encore de la place.

Et le maître dit au serviteur: Va dans les chemins et le long des haies, et ceux que tu trouveras, contrains-les d’entrer, afin que ma maison soit remplie.

Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui avaient été invités ne goûtera de mon souper.

 

Le Maître de la maison, notre Seigneur est irrité. Notre refus définitif de répondre à son invitation met notre Dieu en colère. Mais ce n’est pas encore le jugement dernier, Il envoie encore ses serviteurs. Sa patience est vraiment très grande.

Les serviteurs vont chercher tous ceux qui sont au bord de la route : les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux. En langage moderne : les blessés de la vie, les survivants d’abus, les exclus, les fragiles, les paumés. Les bons et les méchants, les guéris et les pas encore guéris. Ce n’est pas à nous de faire le tri. Ceux qui avaient été méprisés ont la place d’honneur.

 

Et il y a encore même encore de la place, il faut aller chercher ceux qui se cachent. Nous allons vivre deux temps glorieux dans la grande moisson : une première vague avec les méprisés, les blessés, les abusés et une deuxième vague avec ceux qui se cachent.

Il y a des personnes qui sont tellement dans la honte, qu’elles ne peuvent pas ne pas se cacher. Elles sont hors-système, hors vie. Elles ont connu la prison, la violence, elles sont parfois elles-mêmes des meurtriers, des abuseurs, des personnes parmi les pires du monde. Dans certaines villes des personnes vivent dans les égouts. Il faudra aller les chercher aussi.

 

Un passage est mystérieux : « contrains-les d’entrer » Dieu agirait pas contrainte ? Non il faut se rappeler Luc 14 :26

Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut être mon disciple.

Jésus utilise un verbe très fort pour nous montrer combien l’amour pour Lui est beaucoup plus grand que l’amour humain.

« Contrains-les d’entrer » signifie une action tellement forte du Saint-Esprit qu’ils ne pourront pas résister. La force de l’amour sera plus grande que la force de la honte.

Aucun des premiers invités ne sera présent, mais il faut que la salle soit pleine. C’est à mettre en relation avec le texte qui nous dit que La Parole doit être prêchée sur toute la terre avant le retour de Jésus :

 

Matt 24.14

Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin.

 

La salle sera pleine. Nous avons encore du travail devant nous. Mais que de belles promesses !

Finissons le texte de cette invitation au repas de noces, toujours dans Matthieu :

Matt 22.11-14

Le roi entra pour voir ceux qui étaient à table, et il aperçut là un homme qui n’avait pas revêtu un habit de noces.

Il lui dit: Mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir un habit de noces ? Cet homme eut la bouche fermée.

Alors le roi dit aux serviteurs: Liez-lui les pieds et les mains, et jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents.

Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus.

 

Ce n’est pas un peu sévère pour quelqu’un qui a juste oublié de passer au vestiaire ? Peut-être qu’il n’y avait plus d’habit à sa taille ? Qu’il en manquait un ? Pas de sa faute !

Dieu serait-Il injuste ? Ce n’est pas la bonne piste.

L’habit dans la bible est le symbole de ce que nous sommes. Cet homme est entré, mais il n’a pas été transformé à l’intérieur. Il avait un habit d’apparence sainte, que les hommes n’ont pas discerné. Un loup en habit d’agneau. Il y en aura jusqu’au bout.

Le nouvel habit, c’est-à-dire la transformation, c’est la suite de notre histoire chrétienne : après avoir répondu positivement à l’invitation de notre Roi nous avons changé de monde, sommes passés de la mort à la vie. La transformation de tout notre être est aussi importante que notre conversion :

Lisons dans Romains 12 :1-2

Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable.

Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait.

Le premier pas que Dieu nous demande c’est d’offrir notre corps, tout notre corps, pas uniquement la tête.

Pas de place pour ceux qui font semblant, qui adoptent un langage et des apparences chrétiennes. En fait ils vont vivre la pire des situations : après avoir vu la salle de noce, ils seront jetés dehors, là où il y a des pleurs et des grincements de dents.

Mais la bonne nouvelle pour tous les invités c’est que notre Roi a tout prévu :

  • Envoyer des serviteurs pour l’invitation à la fête
  • Équiper ses serviteurs d’une grande force par l’Esprit-Saint
  • Accueillir les nouveaux invités
  • Pour tous : Des nouveaux habits :

Honte toxique à Restauration

  • La saleté à Pureté
  • Insécurité à Paix
  • Tristesse à Joie
  • Solitude à Famille (Les invités c’est la famille J)
  • Et n’oublions pas, tout est déjà prêt :

Dites aux conviés: Voici, j’ai préparé mon festin; mes bœufs et mes bêtes grasses sont tués, tout est prêt, venez aux noces.