Dieu me mit à cœur, voici plusieurs mois, d’étudier ce passage si connu de l’évangile.

Dans la période d’actualité tumultueuse que nous traversons, nous devons faire confiance à Christ. Il est dans la barque de notre vie. Et il a autorité sur les éléments. Cela invite à l’abandon entre ses mains, lui qui nous mène dans la patrie de notre souverain Père céleste, et qui nous y fait asseoir d’ores et déjà !

Premièrement, nous étudierons donc ce passage de la tempête calmée, en restant proche du texte et en tirant le maximum d’enseignements pour ensuite faire le lien avec ce que nous vivons actuellement.

Partie I. Jésus calme la tempête

« Un jour, il monta dans une barque avec ses disciples et leur dit : — Passons sur l’autre rive du lac !

Ils gagnèrent le large.

Pendant la traversée, Jésus s’assoupit. Subitement, une violente tornade s’abattit sur le lac. L’eau envahit la barque. La situation devint périlleuse.

Alors, les disciples s’approchèrent de Jésus et le réveillèrent en disant : — Maître ! Maître ! Nous sommes perdus ! Il se réveilla, se leva et commanda au vent et aux flots tumultueux. Immédiatement, ils s’apaisèrent. Un grand calme s’établit. » Luc 8.22-24

 

Jésus dit à ses disciples de passer sur l’autre rive du lac. Cette traversée représente le passage d’un monde à un autre. Jésus s’assoupit pendant la traversée. Il est dans la barque avec ses disciples. Jésus est donc avec ceux qui font sa volonté (l’Église, son épouse).

Et il fait confiance à ses disciples quant à la navigation puisqu’il dort.

Survint une tempête, l’eau est tumultueuse et envahit la barque, ce qui entraîne la peur de couler chez les disciples. Ils tournent alors les regards vers Jésus ; qui commande au vent et aux flots tumultueux. Le calme revint.

Il est le bon berger, qui ne veut qu’aucune de ses brebis ne se perdent mais que toutes aient la vie éternelle.

Les disciples sont émerveillés et se demandent comment est-ce possible ; presque incrédules.

 

 

v.22 « Un jour, il monta dans une barque avec ses disciples et leur dit : ‘Passons sur l’autre rive du lac’ »

 

Jésus veut être dans la barque avec ses disciples et faire la traversée avec eux, vers un autre monde.

C’est une grande aventure. Avec une embarcation sommaire : une barque.

Les disciples n’ont peut-être pas émis de commentaires sur l’utilité d’un tel voyage ; ils ont fait confiance à Jésus : Jésus veut m’emmener, m’envoyer dans l’aventure, à moi d’accepter, car il est avec moi, dans ma barque, embarcation fébrile, représentant mon corps charnel.

A moi de ne pas oublier qu’il est dans ma barque.

 

Il me fait confiance sur la navigation, sur l’avancée, sur la vitesse et le cap : à moi d’avancer en tout cas, par la foi, même si je vais en terre inconnue. « Accepter de sortir de ma zone de confort pour approfondir ma connaissance de Christ, ma relation et ma dépendance à lui. » pourrait résumer cet épisode.

Car forcément, je vais devoir m’appuyer et compter sur lui.

 

Avancer en eau profonde. Vraiment, ce lieu, Jésus l’affectionne, et c’est là qu’il se révèle particulièrement. Ce lieu de dépendance à lui. Cela me rappelle la pêche miraculeuse.

Cette traversée est à l’initiative de Jésus. Que j’accepte les initiatives que me donne Jésus dans ma vie, que je les relève ! Celles-ci me feront prendre le large, alléluia ! M’exposeront à de potentielles tempêtes, pendant lesquelles j’apprendrai à faire confiance à mon Seigneur. Après la tempête, je serai tellement heureux de l’avoir traversée, car spirituellement, c’est comme un tremplin glorieux. La vie de Job en est un bel exemple.

 

v.23 « Pendant la traversée, Jésus s’assoupit. Subitement une violente tornade s’abattit sur le lac. L’eau envahit la barque, la situation devint périlleuse. »

 

Il faut bien que quelqu’un navigue, car Jésus s’assoupit. Pendant cette traversée-ci. Et il y a forcément un moment où je vais devoir naviguer par la foi. Car même si Jésus dort et que je ne l’entends plus, il est toujours dans ma barque. Et alors il prend soin de moi, il est le bon berger, qui me forme aussi à travers l’épreuve. Même si la tempête se déchaîne autour de moi, je n’ai rien à craindre. Même si Jésus fait silence pour un temps.

La tempête se lève à l’extérieur de la barque : sur le lac. Cela est imprévisible. Dieu veut me former à travers ses silences, qui ne signifient pas absences. Car il dit qu’il ne m’abandonnera pas.

 

Pendant ce silence, la tempête se lève.

 

Quand cette situation se produit, je dois regarder à mon Sauveur, car je peux toujours regarder à lui,  étant dans ma barque. Car l’heure n’est plus à la navigation, mais à l’abandon entre les mains de Dieu, au renoncement à avancer, mais à l’acceptation de faire pause dans la marche, voire même de reculer. Dieu est au contrôle de l’avancement de la barque de ma vie, même s’il veut que j’avance par la foi et il me laisse des degrés de liberté dans cette navigation. Mon juste vivra par la foi.

 

Avancer au milieu de la tempête ? Non, mais accepter la pause et l’abandon, car on considère dans ces moments que ce n’est pas par mes propres forces, mais par son Esprit, par sa grâce, que je peux avancer. Et cela, je dois le considérer tous les jours. Mais c’est à travers les tempêtes qu’on l’apprend, et que les apôtres devaient l’apprendre.

 

 

« L’eau envahit la barque. La situation devint périlleuse. »

 

L’eau représente la vie terrestre, le monde d’en bas, la matière, la chair.

La barque représente ma vie, mon corps, qui est comme un véhicule, qui me permet de faire cette traversée, d’un monde à un autre.

Jésus représente l’union parfaite

• entre la chair et l’Esprit, il est la Parole faite chair ;

• entre le monde d’en bas et le monde d’en haut ;

• entre la matérialité et la spiritualité.

Il est dans ma vie et il m’aide à devenir comme lui. Il m’apprend à regarder à lui, à suivre son exemple.

La matérialité (représentée par l’eau) doit porter ma vie (la barque) mais elle n’a pas sa place dans ma vie intérieure. En tout cas, je dois considérer et vivre par l’Esprit. Considérer que l’Esprit a le dessus, la victoire sur la chair, quand celle-ci fait des siennes.

 

Jésus permet cette tempête pour rééquilibrer les apôtres qui sont beaucoup plus charnels que spirituels. On retrouve cela dans la parabole des deux fils ; équilibre entre la foi et les œuvres.

La traversée du lac est le passage obligé, de même que la vie ici-bas avant la vie à venir.

 

Mais le vent est capricieux. Le malin est appelé prince de la puissance de l’air en Éphésiens 2. Dieu permet qu’il lève des tempêtes ici-bas, même si le malin a pour but de détruire. Dieu utilise la tempête, comme tremplin. Ayons foi en sa victoire ! Totale. Car il a vaincu l’ennemi, qui ne peut rien contre nous. Car il commande aux vents et aux vagues.

 

L’ennemi a donc pour but de nous envahir, de nous inonder, de nous submerger par toutes sortes de choses, maladies, soucis, tentation, … afin de nous couler ; de nous faire périr, c’est-à-dire engloutir par le monde ! Monde d’en bas, voué à la destruction, car empreint de péché, de débauche.

 

Un peu avant ce passage de la tempête calmée, Jésus donne la parabole du semeur. Cette traversée est une mise à l’épreuve de la foi des disciples, et par la même, un enracinement de leur foi. Gloire à Dieu ! Enracinés en celui qui peut tout, enracinés en Christ, ils porteront beaucoup de fruits à sa gloire.

 

Pendant que la tempête nous fait faire des hauts et des bas, nous devons nous rappeler ces paroles de Jésus qui nous encourage :

 

« Il fallait que je vous dise aussi pour que vous trouviez la paix dans la communion avec moi. Dans le monde, vous aurez à souffrir bien des tribulations, afflictions, mais prenez courage, moi, j’ai déjà remporté la victoire sur le monde. » Jean 16.33

 

Cette tempête, elle peut aussi être intérieure à nous-mêmes, au niveau des pensées entre autres. Alors dans ce passage, je pense que l’eau peut être représentative de notre esprit, et la barque représentative de notre âme.

 

Ainsi, avoir un esprit agité, dans ses pensées, c’est comme cette tempête sur le lac.

 

Alors quand cette agitation de l’esprit impacte dans notre âme, nous pourrions nous exprimer tel Jésus au jardin de Gethsémané : « Mon âme est triste jusqu’à la mort. »

 

Mais nous ne sommes pas seul dans notre barque, dans notre âme.

Il y a ceux qui sont unis en Christ ensemble (les disciples), qui sont un seul corps, mais qui représentent ici les émotions, l’âme animale et émotionnelle [et intellectuelle ?] (Nephesh, Ruah [et Neshama ?])

Et il y a Jésus, représentant l’âme spirituelle, vivante et l’essence divine (Haya, Yehida)

 

Et quand la tempête fait rage en notre être intérieur, seul tourner les regards vers Jésus est salutaire ; qui a autorité sur l’univers, sur la création, sur les éléments.

 

 

« Les disciples s’approchèrent de Jésus et le réveillèrent en disant : Maître ! Maître ! Nous sommes perdus ! »

 

Les disciples sans Jésus ne peuvent rien ; comme dit en Jean 15.5.

Nous devons tous être dépendants de Jésus, l’Église, chacun individuellement.

Notre bien et notre sécurité, c’est d’être tout proche de lui, sur sa poitrine, être en communion avec lui.

Alors que les disciples sont désemparés et ont peur pour leur vie, Jésus, lui, sommeille.

 

Jésus invite par là à la confiance, au calme, à la sérénité, au lâcher-prise, à se rappeler les paroles de David, psaume 23 : « Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : Ta houlette et ton bâton me rassurent. »

 

Jésus a déjà fait beaucoup de miracles, les disciples ont vu tout cela, mais leur foi défaille / n’est pas assez profonde, ils se sentent perdus et cela fait écho aux versets qui précédent qui parlent de la parole de Dieu qui tombe sur un terrain rocailleux.

 

Cette tempête, c’est comme si Dieu passait le tamis sur le cœur de ses disciples, pour enlever tous les cailloux, c’est aussi un labourage qui enlève les mauvaises racines et pousses ; afin que leur cœur soit une bonne terre dans laquelle la Parole germe et porte du fruit.

 

C’est pourquoi notre Seigneur peut permettre que des tempêtes se lèvent à l’extérieur de nos vies ou en notre for intérieur. Il est souverain ! Il tient nos vies dans sa main, étant assuré que « tout concourt au bien de ceux qui l’aiment, de ceux qui sont appelés selon son dessein. » Romains 8.28

 

Et aussi : « Le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés en Jésus Christ à sa gloire éternelle, après que vous aurez souffert un peu de temps, vous perfectionnera lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables. » 1 Pierre 5.10

 

Dieu veut faire de nous des colonnes dans son temple, faisons lui confiance, et disons-lui merci pour les hauts comme pour les bas que notre vie traverse.

 

Il est étonnant de voir le contraste entre le moment d’entrée dans la barque et ce moment d’apparente perdition. Les disciples ont dû se réjouir de l’invitation de Jésus « passons sur l’autre bord. », invitation à aller dans un ailleurs.

 

Jésus veut en effet emmener ses disciples dans (le Olam Haba) un monde où le miracle se vit continuellement, à l’instar de la grande délivrance opérée au pays des Gadaréniens.

 

Mais Jésus n’a pas dit que la traversée serait facile, sans encombre.

 

Accepter de suivre Jésus, c’est accepter d’être en communion avec lui, et de vivre la vie que lui-même a vécue, en homme habitué à la souffrance. Car oui, le vieil homme a besoin d’être crucifié, le disciple a besoin de transformation et cela passe par le renoncement, l’abnégation, le dépouillement et souvent cette transformation a lieu dans le désert ou au sein de tempête.

 

Être disciple, c’est donc accepter de faire la traversée avec Jésus, (s’engager à) lui faire confiance durant.

Il est aux commandes, même si nous avons notre ‘marge de manœuvre’ dans la navigation, et aussi notre responsabilité.

En tout cas, les disciples ont vite perdu leur entrain, leur courage et leur confiance en Jésus.

Ne faisons-nous pas de même quand notre vie traverse des tempêtes ?

Ou alors sommes-nous prompts à nous confier en lui, à lui faire confiance, calmes ? Sachant que la délivrance vient de l’Éternel.

 

Les disciples devaient pourtant connaître ce texte d’Esaïe « Ainsi dit Adonaï, le sacré d’Israël ‘Dans la détente et le répit vous serez sauvés, votre héroïsme sera dans le calme et l’assurance’ » 30.15

Et d’ajouter au verset suivant, comme pour les disciples dans la tempête, ou les habitants de Jérusalem encerclés par l’armée de Nebucadnetsar : « Mais vous n’avez pas consenti. »

Ils devaient aussi connaître cette prophétie relatée dans le psaume 107 :

« Ceux qui étaient partis en mer sur leur bateau et travaillaient sur les grandes eaux, ceux-là ont vu la façon d’agir de l’Éternel et ses merveilles en haute mer. D’un mot, il a fait souffler un vent de tempête qui a soulevé les vagues de la mer. Ils montaient vers le ciel, ils descendaient dans l’abîme, ils étaient angoissés face au danger ; saisis de vertige, ils titubaient comme un homme ivre, et toute leur habileté était réduite à néant. Dans leur détresse, ils ont crié à l’Éternel, et il les a délivrés de leurs angoisses : il a arrêté la tempête, ramené le calme, et les vagues se sont calmées. Ils se sont réjouis de ce qu’elles s’étaient apaisées, et l’Éternel les a conduits au port désiré. » versets 23 à 30

« Il se réveilla, se leva et commanda aux vents et aux flots tumultueux. Immédiatement ils s’apaisèrent. Un grand calme s’établit. »

Jésus est prompt à se réveiller et à se lever. Il est attentif à ses disciples. Et il répond à la détresse de ses enfants, en calmant la tempête. En effet, ce qui causait cette angoisse, cesse immédiatement, au commandement de Jésus, qui a autorité sur les éléments.

Cette grande tempête est suivie d’un grand calme. Les disciples ont été bouche bée, comme lors de la pêche miraculeuse, saisis d’effroi, car leurs yeux se sont ouverts quant au fait que Jésus est la Parole de Dieu faite chair, il est le Fils, de toute éternité.

Parfois, il y a une telle tempête intérieure dans ma vie, qui fait rage dans mes pensées. Celles-ci me poussent aux péchés, à laisser la chair et ses désirs m’envahir. Je me confie en Christ, il calme la tempête et me relève.

Mais je m’accuse, je continue à m’accuser et ainsi à chercher la tempête, alors qu’elle n’est plus.

Pardon Seigneur, aide-moi à aller de l’avant, à accepter que la tempête ne soit plus, à accepter, à m’abandonner entre tes mains, à cesser mes faux-raisonnements. La tempête n’est plus, le calme est revenu, peut-être plus grand qu’avant la tempête et tu me mènes sur l’autre bord, dans une vie de miracles, où ce qui fait la guerre à l’âme, est chassé, brisé (comme la possession du gadarénien)

« Puis il dit à ses disciples : ‘Qu’est-il arrivé à votre foi ? Où est votre confiance en moi ?’.

Remplis de crainte, mais plein d’admiration, ils se dirent l’un à l’autre : ‘Qui est cet homme ? Il commande aux vents et aux vagues, et il s’en fait obéir !’ »

La foi du disciple a besoin d’être enracinée en Christ.

A combien de miracles doit-il être confronté pour avoir une foi ferme et inébranlable ?

Comme lors de la pêche miraculeuse, les disciples ont besoin que leurs yeux se tournent du miracle, vers l’auteur du miracle.

C’est pourquoi Jésus dit : « Heureux celui qui croit sans avoir vu. » car alors c’est l’Esprit, qui atteste à notre esprit que Jésus est Dieu. Et non pas un instant t, aussi miraculeux soit-il, mais dont le souvenir peut s’estomper. Autrement dit, notre foi ne doit pas reposée sur un miracle, mais elle doit être ancrée en l’auteur du miracle. Jésus permet ainsi à ses disciples de traverser cette période, tempête, désert, pour qu’ils apprennent à être calmes et confiants en Christ ; lequel est tout puissant.

Cette tempête représente aussi la mort du vieil homme, qui est crucifié, avec ses passions, ses désirs, ses faux raisonnements et son orgueil. Le souffle de Dieu (Ruah’ Ha Kodesh) passe le balai pour que la chair fasse place à l’Esprit.

Les disciples ne seront plus jamais les mêmes après avoir traversé cette tempête, tellement salutaire et bénéfique, ce qui donna assurément à Jacques de dire : « Regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience. » ; et aussi, comme aux autres, d’avoir une foi affermie en celui qui peut tout, d’être une bonne terre, afin que les paroles de Dieu semées en leur cœur, portent du fruits, à la gloire de son Nom.

On peut le dire, par cette tempête, les disciples ont pris plein d’eau sur la tête, comme immergés lors de leur baptême de repentance. Crainte s’en est suivie. Le baptême du Saint-Esprit sera aussi, afin que les disciples vivent la vie de résurrection de Christ et qu’ils soient ses envoyés parmi le monde, afin de manifester la gloire de celui qui a le pouvoir de faire passer de la mort à la vie, de ce monde ici-bas, au monde à venir.

Ainsi, d’ores et déjà assis (spirituellement) dans ce monde à venir, les disciples sont à même de vivre le miracle ici-bas.

 

  1. Interlude musicale

Avant de mettre en lien ce que nous avons étudié et tous les enseignements de la tempête calmée par Jésus, avec l’actualité, voici deux chants très à propos :

Si la mer se déchaîne https://youtu.be/hcTy2NShG-8

 

Ne crains pas la tempête https://youtu.be/V64LJ9HguC4

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