Source: Le pays promis

Faut tout revoir ! Tout ! Il est évident que le Seigneur est en train de bâtir un nouveau temple, une nouvelle forme de Corps, et comme chaque fois que le temple est construit (depuis le tabernacle même) les dimensions semblent chaque fois différentes, même le temple prophétique d’Ézéchiel n’a pas les mêmes mesures…

Cela signifie que, non seulement nos manières de vivre notre foi vont changer COMPLÈTEMENT, (je me répète mais il faut s’y attendre si on ne veut pas être surpris), mais surtout, il nous faut à nouveau tout redéfinir, ce que l’on croyait savoir est passé alors que la gloire de ce qui est à venir s’approche selon le rapport que Paul énonce en toute logique spirituelle :

« Sous ce rapport, ce qui a été glorieux ne l’a point été, à cause de cette gloire qui lui est supérieure.« 

Alors, je sais que la question qui revient chaque fois que nous abordons le thème de la gloire à venir est la suivante :

Peut-il y avoir plus glorieux que le temps messianique que nous vivons présentement ? N’est-ce pas porter atteinte à la gloire de Christ que d’imaginer une gloire supérieure à venir ? N’a-t-il pas tout donné parfaitement ?

Ces questions (quoique légitimes) sont en fait des faux-débats, car elles proviennent d’inquiétudes, et rien de bon n’est produit par l’inquiétude et la crainte. Donc, premièrement, la peur d’entacher la gloire de Christ est justement ce qui porte atteinte à la gloire de Christ, car imaginer une seule seconde que Christ a fini de nous montrer sa gloire et/ou que nous avons fini de la comprendre est pure folie !

Même dans le ciel (c’est mon point de vue) je suis convaincu que nous découvrirons sa gloire, toujours plus excellente, perpétuellement… J’imagine mal le Dieu Merveilleux cesser d’être merveilleux… Pour témoignage, il m’est arrivé dans un moment de louange d’être conduit dans une vision céleste dans laquelle je voyais des paysages défiler sous mes yeux, tous plus merveilleux les uns que les autres et j’ai entendu le Seigneur me dire « Chaque instant je vous ferai découvrir un monde nouveau« … et il me parlait clairement du ciel, alors sur la terre à plus forte raison !

De plus, j’aimerais rappeler la promesse qui nous a été faite au travers du juif :

« Car, si [la] mise à l’écart [d’Israël] a été la réconciliation de l’univers, que sera [sa] réintégration, sinon une vie à partir de la mort ?« 

Cela veut bien dire que nous jouissons d’un système basé sur une réconciliation universelle mais que viendra le temps d’une résurrection davantage glorieuse, et heureusement !

Car le Dieu d’Israël ne stagne pas !

Et j’en viens à la première notion qu’il faut revoir :

LA PERFECTION, c’est quoi ?

Dieu est parfait, nous le croyons, nous le proclamons, nous le chantons, mais savons-nous seulement ce qu’est la perfection ? Et si nous ne le savons pas, que proclamons-nous au juste ?

La perfection (selon l’homme) c’est quoi :

« Le mot « perfection » vient du verbe latin perficio, dans lequel -ficio est la forme du verbe facio, facere : faire ; le préfixe per- traduit l’idée d’une action menée « jusqu’au bout ». Parfait signifie donc « ce qui est fait jusqu’au bout, totalement ». (Source Wikipedia)

Dans le mot perfection donc, il y a l’idée de « Tout est accompli« , quand Yéshoua est à la croix et qu’il dit ceci, nous pourrions donc largement traduire par « J’ai tout mené jusqu’au bout, jusqu’à la perfection ».

C’est beau, c’est vrai, mais ce n’est pas tout  ! Car il me semble que nous sommes encore là, non ? Si donc nous continuons d’exister, si le Seigneur lui-même a trouvé avantageux de s’en aller en nous laissant l’Esprit, si nous-mêmes nous disons « continuer l’œuvre de Christ », c’est que la perfection selon Christ n’est pas une « fin ». D’ailleurs, il fait lui-même le distinguo quand il dit « Je suis venu ACCOMPLIR (donc rendre parfaite) la loi et non pas l’ABOLIR (c’est-à-dire l’achever en y mettant un terme) ».

Si la loi existe encore, si elle est toujours bonne (et elle l’est jusqu’au moindre Youd !), c’est que nous interprétons mal le concept de « perfection » et « d’accomplissement ».

Je résume :

Quand Dieu rend parfait quelque chose,

il reste toujours quelque chose à faire avec !

Et oui, c’est très loin de notre vision humaine, mais c’est pourtant vrai. Humainement nous disons des inepties (calquées sur le monde et sur la pensée des « pères » et des « grecs antiques ») telles que :

  • la perfection n’est pas de ce monde… Ah bon ? Alors quelle perfection prêchons-nous sur la terre ?

  • Personne n’est parfait !... Ah oui ? Prêchons- nous l’inaccessible pour épuiser le monde ? Ou prêchons-nous la perfection ici et maintenant par le sang de Celui qui Rend Toutes Choses Parfaites Tout de Suite ? Et pourquoi Paul dit-il alors :

      « Nous tous donc qui sommes parfaits, ayons ce sentiment ; et si en quelque chose vous avez un autre sentiment, cela aussi Dieu vous le révélera.« 

  • La perfection est un chemin… Non, la perfection n’est pas un chemin, sinon nous pensons à nouveau qu’il est impossible de l’atteindre. Yéshoua a dit :

      « Vous, soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait.« 

       Or Dieu est-il en chemin vers la perfection ? Et si la perfection est un chemin ce commandement         devient alors une condamnation, car inaccessible !

Donc,

maintenant que nous savons ce que n’est PAS la perfection,

tentons de comprendre ce qu’elle est !

Je vais donner l’argument de cette nouvelle conception et des exemples espérant que cela devienne parlant pour plusieurs :

  • Théologiquement (philosophiquement même) : Si la perfection est un « but », un état « d’achèvement » après lequel il n’y a plus rien à faire, la perfection d’une chose n’est-elle pas, de fait, sa propre mort ? Quand une chose est parfaite ne devient-elle pas de fait inutile ? Dieu est-il prisonnier de sa propre perfection ? Est-il figé par sa propre perfection ? S’il fait quelque chose de nouveau, trahit-il sa perfection ? Non ! Alors de toute évidence la perfection ne doit jamais être prise comme une « fin », comme quelque chose de « figeant », de « sclérosant ». Dieu est parfait ne peut pas vouloir dire que Dieu est éternellement coincé par sa propre nature… il faut donc envisager une « plus-que-perfection » qui serait la bonification d’une perfection déjà effective, c’est-à-dire, une perfection se perfectionnant encore. Et là, nous approchons du concept de Dieu qui rend justice à la perfection divine !

  • Exemple scientifique : Einstein découvre (ou perçoit) que l’univers est en constante expansion, ce qui veut dire qu’à l’instant où vous lisez cette phrase, l’univers vient encore de grandir… Pourtant, le trouviez-vous petit avant cette phrase ? Non, il était déjà immense, et il l’est encore plus, il n’a jamais été petit pour nous…

  • Exemple artistique : J’écris une chanson et quand j’estime qu’elle est « terminée » (donc parfaite) je la publie et tout le monde la trouve magnifique. Puis quelqu’un propose d’en faire un Remix, ou de l’interpréter en changeant les arrangements, c’est encore plus magnifique ! Cela veut-il dire que ma première œuvre n’était finalement pas parfaite ? Bien sûr que non, elle l’était, jusqu’à ce que quelque chose la bonifie encore…

  • Exemple biblique : Le témoignage de Job avant et après dans la Bible parle justement de cette forme divine de perfection appliquée à un homme, voilà ce qui est dit de lui AVANT l’épreuve :

  • Job 1.1

« Il y avait dans le pays d’Uts un homme dont le nom était Job ; et cet homme était parfait et droit, craignant Dieu et se retirant du mal. »

Ici, nous avons le témoignage des hommes concernant Job

  • Job 1.8

« Et l’Éternel dit à Satan : As-tu considéré mon serviteur Job, qu’il n’y a sur la terre aucun homme comme lui, parfait et droit, craignant Dieu, et se retirant du mal ? »

Et ici nous avons le témoignage DE DIEU concernant Job, or, si les hommes sont parfois menteurs, Dieu ne dit que ce qui est vrai et il ne ment pas. Or si Dieu dit que Job est PARFAIT, c’est qu’il l’est !

Le plus fort ici, c’est que Dieu témoigne de cette perfection AVANT l’épreuve !

Job était donc parfait avant même que Dieu ne l’éprouve.

Pourtant Job avouera lui-même ceci « Mon oreille avait entendu parler de toi, mais maintenant mon œil t’a vu« , il y a donc eu un perfectionnement ! Et plus encore car il dit aussi de lui-même juste après : « C’est pourquoi j’ai horreur de moi, et je me repens dans la poussière et dans la cendre.«  Or, pour qu’il y ait repentance, il faut qu’il y ait péché, et s’il y avait péché, comment pouvait-il y avoir perfection ?

C’est bien que « être sans péché » et « être parfait », bien que dépendant l’un de l’autre, sont DEUX CHOSES DIFFERENTES !

Job était donc « parfait » puis il fût « plus que parfait » à la fin de sa vie, à la fin de l’épreuve.

Quelle gloire ! Quelle sagesse !

Le Dieu d’Israël est le seul à déployer tant de merveilles devant les yeux de l’homme, lui qui, SEUL, sait comment parfaire même la perfection sans jamais la rendre figée et stérile !

Et non seulement il en connait le moyen mais il a partagé ce moyen avec l’homme, le faisant cohéritier du savoir et de l’application de ces choses célestes !!

LA PERFECTION, ça sert à quoi ?

Bon, maintenant nous avons compris ce qu’est la perfection pour Dieu, nous savons qu’elle n’est pas « trop loin » de nous, puisque nous sommes nous-mêmes parfaits, mais qu’elle continue de se réaliser chaque seconde de chaque jour, nous appelant à approcher le Dieu de notre perfection avec audace, la conscience lavée par un cœur rendu parfait.

Toutefois, un argument gêne encore notre compréhension de la perfection, car si nous comparons ce qui est « plus que parfait » à ce qui était « parfait », alors nous sommes tentés de faire le constat que « ce qui était avant n’était pas vraiment parfait. » Tout comme Paul n’a pas peur de dire : « Sous ce rapport, ce qui a été glorieux ne l’a point été« .

À présent que nous avons défini que ce qui était avant était quand même parfait, si nous prenons le rapport de comparaison exposé ici, nous sommes forcés de constater que quelque part ça ne l’était pas. Comment donc concilier ces deux vérités ?

Reprenons l’exemple artistique pour mieux comprendre

Je peins un tableau que j’estime parfait, je l’expose, et un jour, je le retouche pour lui donner en quelques coups de pinceau une ambiance complètement différente de ce qu’y était. À ce moment-là, je l’estime bien mieux qu’avant ! Mais si le tableau est à présent parfait, pourquoi n’ai-je pas fait ces retouches dès le début ? Tout simplement parce que ce n’était pas ma première intention.

Premier constat donc : la perfection est liée à une intention.

Allons plus loin dans cette piste :

Sachant que le temple est bien plus glorieux que le tabernacle, pourquoi Dieu a-t-il demandé un tabernacle à Moïse ? Pourquoi n’a-t-il demandé directement un temple ?

Et pourquoi, au moment de lui construire ce temple, n’a-t-il pas donné les mêmes dimensions à Salomon et à Ezéchiel ?

Et, puisqu’on y est, pourquoi avoir donné la loi ? Pourquoi ne pas avoir envoyé Yéshoua à la place de Moïse ?

Ou encore mieux ! Pourquoi ne pas avoir envoyé Yéshoua à la place d’Abraham ? Nous aurions bénéficié d’une seule et même alliance dès le début de ce que nous appelons « le parcours de la foi dans l’Histoire », non ?

Et pourtant, non seulement il donne une première alliance à Abraham, mais il donne même 3 alliances à Abraham ! (sachant que toutes les alliances de la Bible sont une seule et même alliance car il n’y a qu’un seul Dieu et un seul médiateur)

La réponse (résumée, car il y aurait beaucoup à dire) et que :

les intentions de Dieu pour l’homme dans chaque renouvellement d’alliance sont différentes, de fait la perfection de l’alliance est liée à la nature de cette intention.

Je reformule : la perfection n’a de sens et n’existe que pour servir les intentions de Dieu ! Sa perfection divine est au service de sa volonté divine ! Si la perfection n’a pas une utilité, elle n’est pas la perfection de Dieu mais simplement une pâle copie figée et auto-détruite.

Ce qui nous rend donc parfaits, ce qui fait que nous pouvons affirmer cette perfection sans rougir et ce qui donne sens à tous les avertissements bibliques de demeurer parfait, c’est notre capacité à obéir à la volonté de Dieu.

Et, puisque la volonté de Dieu est changeante CONSTAMMENT, puisque Dieu est tantôt en joie, tantôt en colère, tantôt attristé, tantôt miséricordieux, tantôt sévère, tantôt bon, notre perfection est du coup elle aussi constamment en évolution vers une plus-que-perfection que nous atteignons constamment par la foi en suivant les variations de sa volonté.

Quand Yéshoua déclare que tout est accompli, il n’est donc pas en train de « figer » quelque chose, au contraire, il a surpassé par sa vie et par sa mort toutes les perfections précédentes qui commençaient à stagner et à pourrir pour offrir une nouvelle perspective de perfection : une plus-que-perfection. Et nous serions fous de penser qu’il n’est pas capable de le faire encore, fous de penser qu’il ne s’apprête pas à le faire encore !

Nous sommes dans une grande illusion concernant la perfection divine, nous rêvons de « réveils » comme si un « réveil » était le maximum de ce qu’il était possible d’obtenir sur la terre, une sorte de perfection… mais nous sommes dans le même état d’aveuglement que les religieux de l’époque de Yéshoua qui pensaient que la loi était la finalité de ce que Dieu avait en réserve pour eux.

LA PERFECTION DE DIEU NE CONNAIT PAS DE FIN,

ELLE NE CONNAIT PAS DE LIMITE,

NI SUR LA TERRE,

NI DANS LE CIEL,

ELLE SE RENOUVELLE CHAQUE MATIN

SELON SA VOLONTÉ !

Et cette perfection est pour nous, cette perfection est en nous… que dire de plus ? Gloire ! Gloire à Dieu jusque dans les lieux infinis !

CONCLUSION

Mes frères, mes sœurs, vous êtes donc parfaits comme votre Père est parfait.

Veillez donc sur cette perfection changeante et variante !

Amen !

Et, parfaits, vous le demeurerez tant que cette perfection est crue, premièrement, mais aussi maintenue, deuxièmement, par l’obéissance à sa volonté.

La perfection c’est ce qui nous meut, ce qui nous fait bouger d’un état spirituel parfait à un autre, il n’y a jamais de raison de craindre l’état spirituel à venir puisque nous allons vers un état d’autant plus parfait, et il n’y a jamais de regret à laisser derrière nous notre ancienne perfection, car elle a servi pour son temps.

D’ailleurs, d’une manière naturelle, personne ne se pose jamais la question de ce qu’il est advenu des matériaux du tabernacle quand le temple a été construit, tout simplement parce que nos yeux sont constamment fixés sur les perfectionnement à venir.

Considérez, si vous le voulez bien, à partir d’aujourd’hui, et jusque dans l’éternité, que vous allez toujours perfectionner votre perfection, oui, même dans le ciel, car Dieu ne va pas arrêter d’être plus que parfait dans le ciel… et nous non plus !

Soyez richement bénis !

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