Rédigée le samedi 5 décembre 2020

Cette semaine nous sommes dans la Paracha Vayishla’h, « il envoya », Genèse 32.3-36.43, plus précisément Yaacov envoya, Jacob envoya, envoya des messagers, en vérité des anges. Vers qui envoya-t-il des messagers, des anges ?

Une telle densité de choses profondes ou cachées se trouvent dans cette Paracha qu’un nombre infini de choses seraient à dire. Oui vraiment, la signification des noms de personnes ou de lieux, tel le mot Israël, le mot Béthel, ce cheminement étonnant, la vie et la mort de protagonistes, l’insistance sur Edom, mais ici n’est pas le but de cette « minute » qui se doit d’être courte au regard de son nom.

 

À un moment donné de notre cheminement, il faut passer un cap, d’une part, certaines choses ne sont plus admises, mais surtout, d’autre part, c’est le temps d’entrer dans une nouvelle dimension, en l’occurrence d’entrer dans une nouvelle identité.

 

Le Seigneur parle à Jacob :

 

35:1 Dieu, Elohim, dit à Jacob: Lève-toi (encore un Lekh Lekha), monte à Béthel, et demeures-y; là, tu dresseras un autel au Dieu qui t’apparut, lorsque tu fuyais Ésaü, ton frère.

 

Jacob parle à sa maison :

 

35:2 Jacob dit à sa maison et à tous ceux qui étaient avec lui: Otez les dieux étrangers qui sont au milieu de vous, purifiez-vous, et changez de vêtements  (relevons vraiment cela).

 

Jacob écoute et obéit de même que sa maison :

 

35:3 Nous nous lèverons, et nous monterons à Béthel; là, je dresserai un autel au Dieu qui m’a exaucé dans le jour de ma détresse, et qui a été avec moi pendant le voyage que j’ai fait.

35:4 Ils donnèrent à Jacob tous les dieux étrangers qui étaient entre leurs mains, et les anneaux qui étaient à leurs oreilles. Jacob les enfouit sous le térébinthe qui est près de Sichem.

 

Quel effet cela produit-il ?

 

35:5 Ensuite ils partirent. La terreur de Dieu se répandit sur les villes qui les entouraient, et l’on ne poursuivit point les fils de Jacob.

 

AMEN, AMEN, AMEN, voilà ce qu’il se produit, oui, voilà ce qui se produit, qui a peur désormais, oui, qui a peur désormais ?

 

Le Seigneur s’adresse à Jacob et lui enjoint de venir plus loin.

 

Et pourtant notre ami Yaakov n’était pas un débutant, il n’était pas un « petit jeune » dans la foi, son cheminement de vie était déjà très solide et très avancé. MAIS, mais un mal sournois et dissimulé n’était pas réglé. Notre ami Yaakov avait peur, notre ami Yaakov a fui, il a fui avec la bénédiction de HACHEM, mais il a fui, mais à cet instant, je n’aime pas ce mot mais je n’en ai pas d’autre, son « destin » était devant lui, c’était le temps, oui c’était le temps, c’est-à-dire juste avant d’entrer dans la finalisation de sa mission de vie, juste avant d’entrer dans son identité promise. Même s’il en avait reçu la promesse et les prémices dans sa vie – rappelons-nous l’épisode significatif de l’échelle de Jacob. Notons bien que le Seigneur ne l’a jamais repris (réprimandé) durant ce cheminement pas toujours parfait –, c’était le chemin de Jacob, il devait passer par là. Relevons que Jacob venait de passer 20 années difficiles chez Lavan, la tradition orale nous dit qu’avant cela il avait passé 14 ans à la Yeshiva (école de Torah), raison pour laquelle il a tenu bon chez Lavan, donc oui, tout sauf un jeune premier.

 

Revenons au texte.

 

Juste après sa sortie pour aller à la rencontre de son frère Essav, avant de le rencontrer, un autre épisode marquant se produit. Cette étonnante et très mystérieuse lutte avec l’homme, avec l’ange, avec Dieu.

 

Je ne vais mettre en évidence qu’un seul aspect de dévoilement de ce texte encore caché à ma compréhension, cet aspect est : la lutte avec l’homme.

 

Vaincre l’homme, nous devons vaincre l’homme, celui qui est en nous, notre « premier homme » dirais-je et Yaacov en sortant était en cheminement pour cette victoire, et pourtant comme précédemment dit, Jacob ne sortait pas de nulle part, sa mission était déjà bien avancée, mais une victoire sur l’homme devait encore être remportée, ce ne sera de loin pas sa dernière épreuve, mais celle-ci était incontournable.

 

Que fit Jacob en allant au-devant de son frère Essav ?

 

Les amis, je crois, oui je crois, que Jacob pensait à son frère Esaü tous les jours de sa vie, oui tous les jours. En allant à la rencontre d’Essav, Yaakov sortit à la rencontre de ses peurs, sortit à la rencontre de sa peur, sortit à la rencontre de lui-même, oui, cette fois, il va affronter sa peur et son passé face à face. S’il se réjouit de cette libération qu’il pressent, assurément la crainte et l’appréhension sont encore bien présentes.

 

Notre texte le confirme-t-il ? Oui, assurément.

35:1 Dieu, Elohim, dit à Jacob: Lève-toi, monte à Béthel, et demeures-y; là, tu dresseras un autel au Dieu qui t’apparut, lorsque tu fuyais Ésaü, ton frère.

 

35:3 Nous nous lèverons, et nous monterons à Béthel; là, je dresserai un autel au Dieu qui m’a exaucé dans le jour de ma détresse, et qui a été avec moi pendant le voyage que j’ai fait.

 

Relevons que Yaacov et Essav n’ont finalement pas cheminé ensemble et qu’ils ne se sont à ce jour jamais retrouvés, mais cela est un autre sujet.

 

En revanche, ce n’est qu’après cela que le Seigneur vient à Jacob pour le conduire dans la suite de son cheminement, comme nous l’avons vu un peu plus tôt.

 

35:1 Dieu, Elohim, dit à Jacob: Lève-toi, monte à Béthel, et demeures-y; là, tu dresseras un autel au Dieu qui t’apparut, lorsque tu fuyais Ésaü, ton frère.

 

 

 

Et nous de quoi avons-nous peur ? Mon frère, de quoi as-tu peur ?

 

Je ne parle pas ici de la peur de certaines choses, telles que situations dangereuses, risques de ceci ou cela, non, je parle d’une peur intérieure, d’une peur cachée mais bien présente, enfouie bien profondément dans nôtre être pour que personne ne puisse la voir, non, cette peur, personne ne peut la voir, les amis.

 

Mon frère, ma sœur, de quoi as-tu peur ? Le Seigneur est-il en train de te dire :

 

Lève-toi et monte à Béthel !

 

Mon frère, ma sœur, que lui réponds-tu ?

 

Moi, je lui réponds, comme il a été écrit en son temps :  » Seigneur vient au secours de mon incrédulité, celle qui me paralyse dans un domaine bien précis de ma vie, celle qui maintient cette peur cachée que personne ne voit mais que je connais si bien, même si je l’enfouis dans les tréfonds de mon être « .

 

Pour que le Seigneur me dise, nous dise, nous révèle, comme à Jacob, notre nouveau nom, oui, le nouveau nom de notre nouvelle identité.

 

Dieu, Elohim, lui dit : « Tu te nommes Jacob; mais ton nom, désormais, ne sera plus Jacob, ton nom sera Israël« ; il lui donna ainsi le nom d’Israël ».

 

Ap. 2.17 : Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises : A celui qui vaincra je donnerai de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc ; et sur ce caillou est écrit un nom nouveau, que personne ne connaît, si ce n’est celui qui le reçoit.

 

Finalement, n’ai-je écrit cela que pour moi-même ? je ne sais, je ne sais, mais je dis : AMEN VE AMEN.