Une réflexion d’après un écrit transmis par Louis

chemin_eclaire

l’Église

Fondée sur un caillou, ou bien sur le Rocher des âges?

Petros ou petra – PIERRE ou pierre  ?

je te dis que tu es Pierre (petros), et que sur cette pierre (petra) je bâtirai mon Église

Ce verset est le passage peut-être le plus controversé de toute la Bible. Ce n’est pas le fait qu’il soit controversé qui est dramatique. Après tout, entre hommes civilisés, il nous faut bien parler et faire couler encre et salive, afin de pouvoir se comprendre et se respecter mutuellement dans notre foi…

Le problème est que ce verset a fait couler plus de sang que d’encre !

Du sang oui  ! Nous aimerions bien faire comme ce joyeux animal qu’est l’autruche et enterrer ce verset, puis nous flatter d’être civilisé, d’être humbles devant une révélation de Dieu qui nous dépasse… Nous pourrions penser que ce jour-là  le Christ était un peu fatigué et qu’il laissa échapper des mots qu’il aurait dû taire…

Après tout, Jésus n’est-il pas avant tout LE prophète de la paix  ?

Mais nous ne pouvons escamoter une seule parole de Jésus. Chacune a été prononcée pour des millénaires. Chaque Parole de Christ peut devenir pour certains une pierre d’achoppement, pour d’autres la porte du salut.

D’ailleurs, si Jésus a dit – Mais cela ne concerne QUE SES DISCIPLES – qu’Il venait leur donner la paix, il a aussi annoncé que ses paroles, et même sa simple apparition dans le monde, allait semer le désordre, mettre la division, et même soulever la haine meurtrière .

En particuler dans le monde religieux  ! …(Mt 23:34)

Cela a d’ailleurs commencé dès son arrivée en chair dans le monde, jusqu’à  sa crucifixion. Et ce fut le même sort que durent subir beaucoup de ses disciples au cours des âges.

Luc 12:51 Pensez-vous que je sois venu apporter la paix sur la terre  ? Non, vous dis-je, mais la division. Car désormais cinq dans une maison seront divisés, trois contre deux, et deux contre trois  ; le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère.


Matthieu 10:34-36 Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre  ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère  ; et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison.

Nous sommes des hommes et non des autruches  : pourquoi enterrer une parole que Dieu a décidé de révéler  ? Christ ne saurait faire ne serait-ce que le début d’un commencement d’erreur.

Jésus savait que les paroles qu’Il prononçait  :  je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église  seraient utilisées par certains pour forger des armes, pour tuer, pour dominer et pour mentir aux brebis.

 

IL SAVAIT D’AVANCE qu’elles seraient une pierre d’achoppement pour beaucoup.

 

Oui  ! Il savait tout cela  ! Mais il a choisi de les prononcer  !

Rappelons le contexte  :

Évangile de Matthieu, chapitre 16, versets 15 à  18 Et vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis? Simon Pierre répondit: Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Jésus, reprenant la parole, lui dit  : Tu es heureux, Simon, fils de Jonas  ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux. Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle.

 

(Pierre taillée par les hommes, à  la gloire des hommes, et déifiée)

Dieu parle de manière simple et lumineuse, mais les hommes, depuis le commencement, tordent sa Parole pour servir leurs propres ambitions ou leur soif de gloire et de pouvoir !

Ecclésiaste 7:29

Seulement voici, j’ai trouvé que Dieu a fait l’homme droit ;

mais eux, ils ont cherché beaucoup de raisonnements. (Darby)

mais ils ont cherché beaucoup de discours. (Ostervald)

mais eux, ils cherchent bien des calculs. (Jérusalem)

mais ils ont cherché beaucoup de détours. (Segond)

mais ils ont cherché bien des subtilités. (Colombe)

mais eux ils ont cherché une foule de complications. (Tob)

mais ceux-ci ont tout compliqué. (Français courant)

Qu’a dit Jésus  ?

je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église.

La question est  : « Qui est cette pierre ? »

 

Trois idées sont répandues  :

1ère – la pierre, c’est l’apôtre Pierre. Cette position a été adoptée par une grande partie de la chrétienté, tout le monde catholique, ce qui lui permet de justifier le Vatican avec tout son apparat, et surtout son contrôle sur des millions de gens pour leur imposer des doctrines étrangères à  la Bible en les justifiant par une soi-disant « infaillibilité » provenant de l’héritage spirituel de Pierre. 2ème – la pierre, c’est Jésus lui-même. La Parole abonde en passages qui décrivent Jésus comme étant la pierre angulaire, celle sans laquelle tout édifice est voué à  s’écrouler  ! Pourtant des hommes impudents prétendent être aptes à  bâtir le temple sans Christ – Il en est ainsi dans la Franc-maçnnerie-, ou avoir reçu une délégation divine pour bâtir l’Église. L’homme ne pourra jamais construire que ce qui est visible, donc périssable. Ce qui est invisible et impérissable ne peut être bâti que par Dieu  ! 3ème – la pierre, c’est la confession que Pierre vient de faire, qui commence en fait à  en faire une vraie pierre vivante, qui ira rejoindre d’autres pierres vivantes. Ensemble, ces pierres formeront l’Église édifiée par Dieu. Paul souligne l’importance de la confession de la bouche. C’est une prise de position déterminante  :

Romains 10:9 Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton coeur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé.

 

Si, pour bonne réponse, on choisit la première  :

Christ est le fondement de l’Église, c’est évident dans les Écritures. Cela, nul ne le conteste. Mais, selon cette interprétation, Pierre l’est aussi en parallèle  ! Bonjour la gymnastique intellectuelle et un besoin de pommade pour les neurones, car cela devient très compliqué à  comprendre  ! Souvenez-vous  :

« mais eux, ils ont cherché beaucoup de raisonnements.« 

Cette interprétation fait tomber dans une sorte… d’ésotérisme à  la sauce biblique  ! Elle implique en outre un Jésus qui ferait de l’élitisme, un Jésus qui soudainement se mettrait à  croire aux hommes, à  prêcher l’homme, à  se confier dans l’homme, alors qu’il est écrit:

Maudit soit celui qui se confie en l’homme et qui prend la chair pour appui (Jér 17:5).

Jésus a confimé cette affirmation par ses propres propos: « Il n’y a de bon que Dieu seul« , et  :

Jean 2:24, 25 Jésus ne se fiait point à  eux, parce qu’il les connaissait tous, et parce qu’il n’avait pas besoin qu’on lui rendît témoignage d’aucun homme  ; car il savait lui-même ce qui était dans l’homme.

Cela englobait Pierre  ! Et la suite l’a largement prouvé  ! S’il existait sur terre un seul homme qui fut parfaitement juste, Dieu n’aurait pas dû se faire chair à  travers Christ pour expier à  la place de l’homme son péché  ! La corruptibilité n’hérite pas l’incorruptibilité !(1Co 15:50). Pierre n’était qu’un homme de la même nature que nous, une nature pécheresse qui avait besoin d’être rachetée  ! Dieu Érigerait-Il ce qui est incorruptible – la Jérusalem céleste – sur ce qui est corruptible  ? Dieu ne peut se contredire  ! Pourquoi d’ailleurs Jésus dit-il à  Pierre (en grec)  :  »  Tu es petros et super hanc petram edificado ecclesiam meam   » « Tu es Pétros » c’est-à -dire, en Grec, « caillou » Puis il dit  : « sur cette Pétra, je bâtirai », c’est-à -dire en Grec, « rocher, roc ». Pourquoi ce jeu de mot de la part de Jésus.

Pourquoi  ?

Ce jeu de mot, précisément, rappelle à  Pierre qu’il n’est qu’un caillou insignifiant face à  l’immensité de Dieu. Car le Rocher divin qu’est Christ, les cieux des cieux ne peuvent le contenir. Même l’Himalaya, face à  Lui, n’est qu’un caillou microscopique  !

 

EN FAIT, JÉSUS N’A PAS LAISSÉ PLANER LE DOUTE LONGTEMPS,

NI POUR PIERRE, NI POUR LES AUTRES DISCIPLES, NI POUR AUCUN D’ENTRE NOUS, SI NOUS AVONS REçU L’AMOUR DE LA VÉRITÉ POUR ÊTRE SAUVÉS  !

Au verset 22, soit à  peine quatre versets plus loin dans le même texte, Pierre « prend Jésus à  part et se met à  le reprendre ».

!

Oui, vous lisez bien  ! Ce que Jésus a dit à  Pierre juste auparavant aurait-il donné à  son apôtre « la grosse tête »  ? Le petit caillou Pierre s’est-il gonflé lui-même comme un Rocher au siècle des siècles, simplement parce qu’il avait eu une révélation divine  ! Certainement  ! Car le voici qui se met à  donner des leçons à  Jésus en le prenant à  part. Il va même donner à  Celui, dont il sait avec certitude maintenant qu’il a affaire au Messie Lui-même,

 

…une fausse prophétie  !

–  »  À Dieu ne plaise, cela ne t’arrivera pas ! « 

Jésus venait de parler de son sacrifice à  venir, mais, comme cela ne convenait pas à  Pierre qui s’imaginait déjà  sans doute entrant triomphalement à  Jérusalem, au côté de Jésus couronné officiellement ROI D’ISRAËL, celui-ci a déraillé.

Sans doute Pierre espérait-il un siège d’honneur dans le temple, un titre de premier ministre, l’admira-tion de tous les hommes et leur dévotion, le tapis rouge, peut-être une papa-mobile d’époque pour ses déplacements (à  la place de l’ânon que Jésus a choisi), etc.

Et voici que Jésus vient d’annoncer qu’en lieu et place de tout cela, Pierre devra connaître l’opprobre d’avoir été vu en compagnie d’un homme qui va être condamné par l’élite religieuse d’Israël, en compagnie d’un homme dont la seule couronne sera une couronne de dérision  : une couronne d’épines, un hom-me qui devra être couvert de crachats, avoir le dos lacéré de coups de fouet, et dont le trône sera une croix sur laquelle Il sera cloué comme un morceau de viande, jusqu’à  ce que mort s’ensuive  !

INSUPPORTABLE, POUR PIERRE, CETTE IDÉE  ! INACCEPTABLE  ! CE N’EST PAS CE QUE LUI AVAIT RÊVÉ.

C’est même tout le contraire de ce qu’il avait imaginé  !

Après tout, parce qu’à  ce moment-là  il n’a pas été encore brisé – il le sera plus tard – Pierre a peut-être un instant eu l’illusion qu’il serait vraiment le « Rocher » sur lequel Jésus bâtirait son Eglise, et non un simple « caillou » que Jésus allait transformer en pierre vivante, comme tous les disciples qui Le suivraient dans les siècles à  venir, pour former  :

 » En lui tout l’édifice, bien coordonné, qui s’élève pour être un temple saint dans le Seigneur« . (Ephésiens 2:21)

1Corinthiens 3:9 Car nous sommes ouvriers avec Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu

Notons que c’est Dieu qui édifie ce temple, pas les hommes  !

Oui, Pierre, dans son rêve d’élitisme et de pouvoir, s’est mis à  délirer. Vous trouvez le mot trop fort  ? Alors, vous êtes en désaccord avec Jésus-Christ. Car Lui a trouvé que Pierre faisait bien plus que délirer, puisqu’Il lui a lancé  :

– « Arrière de moi, Satan  ! tu m’es en scandale  ; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes.« 

Il faudrait que Jésus soit vraiment incohérent pour annoncer à  Pierre qu’il va être le chef de Son église pour le traiter, juste après, de … Sataniste !

Impossible de trouver dans ce passage la moindre perche qui permette d’appuyer la version, acceptée pourtant par des millions et des millions de gens, que Pierre aurait été nommé par Jésus chef de l’Église… ou pape  !

Cela demande trop de « déformations, de calculs et de détours« 

(Ecclésiaste 7.29).


Les deux autres versions, la deuxième et la troisième, quant à  elles, sont logiques, cohérentes avec tous les textes bibliques, et simples, sans pour autant être simplistes.

La confession de Pierre est le socle utilisé par le Christ pour faire de nous, les hommes, des pierres vivantes. Ces pierres vivantes constituent son église invisible dont Lui-seul en connaît chaque recoin  ! Lui seul en est le fondement !

Le fait que Christ dise  :

« JE bâtirai MON église »

nous décharge de le faire puisque c’est Son Église et que c’est Lui qui la bâtit. Certes, nous devons être « ouvriers » avec Lui, mais un ouvrier n’a pas la responsabilité de l’ouvrage: il exécute les ordres du maître d’œuvre, qui lui même suit les plans de l’architecte. Jésus est à  la fois le Maître d’œuvre et l’Architecte de son Église  ! Il est le SEUL MAàŽTRE, IL EST LA TÊTE. Seule la tête a la vision, seule la tête pense et dirige  !

Si c’est la main qui se met à  penser, cela ne construit pas l’Église: cela ne construit que des religions  !

Rappelons  :

Actes 17:24, 25 : Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s’y trouve, étant le Seigneur du ciel et de la terre, n’habite point dans des temples faits de main d’homme  ; il n’est point servi par des mains humaines, comme s’il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à  tous la vie, la respiration, et toutes choses.

Un homme a dit ce mot juste  :  » Une secte est une religion qui a réussi « .

En effet, une religion est une association visible, bâtie par des hommes, qui prétendent que, hors d’elle, les autres sont dans le faux  !

 

Prétendre que c’est l’homme qui bâtit l’Église ou qu’un simple homme faillible peut être le fondement de l’Église avec un grand « É », c’est la porte ouverte à  tous les dangers, dont l’histoire, d’ailleurs, nous a gavés  !

L’Église de Christ est une édification invisible que Lui seul voit  ! Car elle est faite de pierres spirituelles, non matérielles. Lui seul la bâtit car Il en a conçu Seul les plans.

Cette notion biblique de l’Église est d’une protection suprême  : pas de place pour les gourous, pour les directeurs de conscience et pour les politiciens à  la sauce mystique.

Hélas cette notion biblique est trop souvent oubliée au profit de l’exaltation d’œuvres humaines prétendant s’appeler « églises »  : l’homme orgueilleux demande des chefs visibles à  qui il aime rendre des comptes: prêtres, pasteurs, missionnaires, théologiens, évangélistes, prédicateurs ou que sais-je encore… ET À QUI IL PEUT AUSSI DEMANDER DES COMPTES !!!!

Nous n’entrerons pas ici dans ce qu’est le rôle véritable du ministère. Mais aucun ne peut prendre la place de Jésus comme chef suprême de l’Église.

Ni même d’une toute petite église (avec un petit « é »)  !

– « Ah  ! Jésus! Je vais t’aider à  bâtir ton Église »…

Quelle arrogance  !

À quelque niveau que ce soit, cette pensée est dévastatrice. On se croit tout entier spirituel parce qu’on a reçu un peu de lumière de la part du Très-Haut et l’on s’imagine qu’enfin Dieu a trouvé un serviteur digne et capable  !

Mais si l’on a reçu un peu de la lumière divine, cela ne tient qu’à  Dieu lui-même, qui peut « couper le courant » demain si vous vous enorgueillissez, car l’orgueil précède la chute  !

Dieu est avec l’homme humble, dont tout orgueil a été brisé  :

Voici ce que déclare le Seigneur :

« Le ciel est mon trône et la terre mon marchepied.

Quel genre de maison pouvez-vous donc me bâtir ?

Et en quel genre de lieu voulez-vous que je me fixe ?

Tout ce que vous voyez, je l’ai fait de mes mains,

et tout cela existe, vous dis-je.

Mais ce qui m’intéresse,

c’est le pauvre, le malheureux,

celui qui écoute ma parole avec crainte et tremblement. »

(Esaïe 66)

L’homme « spirituel » n’est pas un diplomate aimable, au sourire béat, plein de politesse et toujours maître de lui. Ce genre d’homme, Pierre a voulu le devenir, mais le chant du coq l’a brutalement réveillé  ! Il a réalisé qu’il avait renié son Maître, qu’il n’était qu’un homme faible, un homme comme les autres, et il a compris que la lumière d’en haut vient d’En-Haut, justement, pas d’en-bas, pas de nous  !

L’homme spirituel est un homme dont l’orgueil a été brisé par Dieu  !

Quelque trente-cinq ans plus tard environ, Pierre écrivit à  l’adresse de « ceux qui prennent soin du troupeau »  :

Ne cherchez pas à  dominer ceux qui ont été confiés à  votre garde.

(1 Pierre 5.3)

Il avait, entre-temps, été radicalement changé  !