Parce que les valeurs morales et les normes que prône la société moderne sont aux antipodes des exigences bibliques, penchons-nous sur la question de la sexualité, qui n’est pas sans embarrasser ceux qui devraient le plus en parler : nous les chrétiens !

Si le sujet reste encore tabou et ne parvient pas à  délier les langues c’est bien parce que subsiste encore un épais voile d’ignorance que nous osons appeler  » sainteté »,  » pudeur  »,  »discrétion » et j’en passe, dont nous ne voulons absolument pas nous défaire !

Dieu a donné à  l’homme la capacité de nommer les choses, de se les approprier et de les assujettir. La sexualité en fait partie ; c’est un don de Dieu. Or tout ce que nous ne parvenons pas à  comprendre, à  gérer et à  soumettre, Satan s’en empare, l’utilise à  son propre compte et le pervertit.

Une société en mal de repères

Notre siècle est semblable au temps des Juges où chacun faisait ce qui lui semblait bon.

Une société, où les lois de Dieu ne sont pas appliquées et respectées, connaît bien vite le déclin moral : les hommes guidés par leurs bas instincts, n’ont plus de frein et finissent par se conduire de la manière la plus dépravée qui soit. Cela nous montre à  quel point la loi de Dieu est bonne, sainte et bénéfique en tous points pour l’homme. Loin de nous rendre esclaves, elle met des barrières à  notre nature charnelle, et nous préserve de bien de travers.

L’instinct sexuel est une pulsion extrêmement puissante qui n’a de supérieure que la pulsion de vie elle-même. C’est donc un instinct à  placer sous très haute surveillance.

La société de consommation, dans laquelle nous évoluons, nous a concocté une palette de plaisirs à  consommer sans modération. Tout est fait pour que le  »moi » soit roi, et ne soit privé d’aucune frustration. Les publicitaires ont bien compris le potentiel stimulant énorme qui se cache derrière l’acte sexuel et l’utilisent sans vergogne. Pas un yaourt crémeux, pas un parfum capiteux, pas une voiture de luxe qui ne fasse appel à  la sensualité et au plaisir, en vue d’attiser toujours plus la convoitise. L’homme charnel, qui ne vit que pour satisfaire les convoitises de son cœur, ne se rend pas compte qu’en réalité, il tisse lui-même les chaînes qui serviront à  le lier.

La bible nous recommande de nous  »abstenir des convoitises charnelles qui font la guerre à  l’âme. » 1 Pierre 2:11

On aurait tendance à  penser que plus un désir est satisfait plus il s’apaise. C’est en fait tout le contraire, plus on le satisfait plus il est exigent, devient tyrannique et resserre autour de nous son étreinte.

La beauté de l’acte physique

L’intimité physique n’est pas un désir, ni même un acte comme un autre. On ne peut traiter cela à  la légère, car le mariage est un acte institué par Dieu, donc sacré. L’intimité a pour but de réaliser l’unité qui est impossible sans amour. Toutefois que l’on ne se trompe pas. Ce que le monde appelle amour n’est qu’un feu de paille qui s’éteint avec la même rapidité qu’il s’est allumé. Dieu n’est pas contre le désir amoureux, et l’étincelle dans les yeux, mais le monde a inversé les donnes ; pour Dieu les caractéristiques spirituelles doivent être placées en premier, le reste est secondaire.

Isaac n’a eu aucun mal à  aimer Rebecca ; ce furent les vertus de son cœur qui l’ont rendue désirable aux yeux de son époux, et non ses charmes physiques. Si vous choisissez votre partenaire avec pour critères des raisons purement matérielles ( belle voiture, grande maison, payer moins d’impôts) ou physiques ( sa poitrine ou son sens de l’humour..) vous risquez la déconfiture lorsque ces choses disparaîtront .

Lorsqu’un homme et une femme se marient, ils créent un lien spirituel fort. Ils se donnent mutuellement et pour la vie. L’intimité physique concrétise ce lien en leur apprenant à  voir au-delà  de leur propre personne. Le désir de l’autre n’est en fait que l’aspiration à  la partie manquante de nous-mêmes et la relation physique est la réalisation de cet état d’unité.

Dans la Bible, le terme qui exprime l’intimité physique est ladaat en hébreux (connaître).  » Et Adam connût sa femme Eve, et elle conçut et eut un enfant.  » – Genèse 4-1.

Connaître ne suppose pas uniquement l’acte physique, mais également une union émotionnelle complète entre deux êtres. L’intimité physique est véritablement l’expression de l’aspiration à  l’ultime union, la fusion complète et entière avec Dieu.

 »Que le mariage soit honoré de tous… » Héb 13 : 4

Lorsque la Bible nous parle de connaître Dieu, elle utilise ce même mot ladaat. Associer la connaissance de Dieu à  l’intimité physique c’est nous donner un aperçu de la valeur et de la grandeur que Dieu confère à  la sexualité !

Il n’est pas étonnant de voir que lorsqu’une société devient exhibitionniste, permissive, la qualité des relations humaines et la spécificité du mariage soient atteintes. Comment, au milieu de l’agression d’images chocs que nous subissons, se préserver d’une conception basse et avilissante de l’amour ?

Dieu a honoré le mariage et nous exige d’en faire autant ! Notre mariage est honoré lorsque Dieu est au milieu et tient la troisième corde ! Voilà  le secret d’un mariage heureux, fort et béni. Par contre, en dehors du mariage, l’intimité n’est que frustration car elle ne conduit pas totalement à  cette unité. Les hommes et les femmes friands d’aventures sans lendemain, d’adrénaline et de sensations fortes sont victimes d’illusions trompeuses et sont au fond très malheureux, car en réalité, ils aspirent désespérément à  cette unité profonde avec Dieu que leurs aventures fugaces ne leur procureront jamais. Même dans les relations plus durables, et les concubinages qui pullulent aujourd’hui au sein de nos églises, cet état n’est pas atteint, car préexiste l’option de la séparation facile. L’intensité de l’union est par conséquent limitée, et la relation s’épuise à  force de frustrations.

 » Et le lit conjugal exempt de souillure.  »

Il nous vient à  la lecture de ce verset, surtout une mise en garde contre l’adultère, mais ce n’est pas tout. Bien des lits conjugaux ne sont pas exempts de souillure !

Tout ce que nous introduisons dans notre chambre sous l’étiquette  »Intimité: ne pas frapper » ou  »Vie privée: allez-vous en ! » n’est pas forcément gage de sainteté aux yeux de Dieu.

Dans l’intimité physique du couple, il n’y a pas deux mais trois personnes ! Hé oui, Dieu est le premier à  être concerné dans l’affaire, et il est heureux qu’il en soit ainsi. Nous avons dit que l’acte sexuel est la plus haute forme d’union qui soit et toute union dont Dieu est exclu est sans valeur.

Comprendre cela devrait nous préserver de penser et d’agir comme le monde.

Tout ce qui est précieux doit être caché. C’est parce que l’acte physique est saint et précieux qu’il doit être préservé de toute pollution extérieure. Cela ne veut pas dire qu’en tant que chrétiens, il nous faille avoir une image arriérée et stéréotypée de l’amour physique ( réservé uniquement pour concevoir etc..) ; d’ailleurs le Cantique des cantiques qui a causé bien de soucis à  quelques religieux est là  pour nous prouver le contraire ! Dieu est l’être le plus romantique qui soit !

Dieu nous a toujours laissés libres, mais c’est une liberté surveillée ! L’intimité physique, comme tous les domaines de notre vie, doit elle aussi obéir à  des règles divines et non à  des innovations démoniaques ou à  des fantasmes malsains. Fantasmer c’est passer à  côté de ce que Dieu veut nous communiquer de lui au travers de cet acte.

Votre approche de l’intimité du couple est significative de la maîtrise que vous avez de vos désirs. L’intimité pour l’intimité n’est pas élévatrice, au contraire. L’excès dans ce domaine dénature la relation et la rend égocentrique. C’est pourquoi, même dans le mariage, l’équilibre est essentiel.

Voilà  pourquoi nous devrions faire de ce moment un acte de pure adoration qui réjouit le cœur de Dieu. Le mariage est un acte d’union sacrée qui nous élève vers l’unité avec le Divin. L’amour physique lie deux êtres et crée un lien éternel. Paul nous dit que celui qui va avec la prostituée ne fait qu’un avec elle. 1 Cor 6 :15

Quand vous papillonnez de partenaire en partenaire, vous ne vous édifiez pas, au contraire, vous fragmentez votre âme en morceaux. Alors oui, sexualité et spiritualité ne sont pas juste compatibles mais elles sont absolument indissociables pour celui qui veut éviter les sphères platoniques et superficielles du « just married » et donner à  son couple force, puissance et l’élan spirituel nécessaires au bonheur d’être deux, selon la perspective originelle de Dieu.

Fathy

Note MAV.

Rappelons que Faty Eriollah est l’auteur du livre « Lettre à  celle que j’aime, édité par Michelle d’Astier-Germain

http://www.michelledastier.org/index.php/2010/10/10/1944-lettre-a-celle-que-j-aime-le-livre-de-faty-eriollah