Qu’est-ce que « la foi qui sauve » ? Par Lewis Sperry Chafer

Dans la Bible, 115 passages nous déclarent que le salut sous la grâce ne dépend que du fait de croire, et environ 35 passages nous disent qu’il dépend de la foi, ce qui est la même chose.

Partout, les Écritures s’harmonisent sur cet ensemble surabondant de vérités. De zélés serviteurs de Dieu, n’ayant pas suffisamment considéré la portée précise de cette doctrine de la grâce, ont proposé d’ajouter certaines conditions au plan du salut, autres que celles de la foi.

La foi qui sauve…

1. ce n’est pas : « Crois et prie. » Étant donné la grâce, il n’est nullement nécessaire ni même convenable de supplier Dieu de sauver.

2. ce n’est pas : « Crois et confesse ton péché. » La confession du péché, qui est la condition formelle à laquelle un saint peut être restauré dans la communion de Dieu, n’est jamais imposée aux inconvertis. La confession est étrangère au terrain sur lequel ils se tiennent.

3. ce n’est pas : « Crois et confesse Christ devant les hommes. » Cette condition, quoique imposée par Christ dans les enseignements du royaume (Mat 10.32) n’est pas et ne peut pas être une condition de salut sous la grâce. Le passage de Rom 10.91 reçoit son complément final et trouve toute sa force dans les versets 10 et 112. Là, nous voyons la confession comme expression du salut qui a été reçu par la foi. C’est, avant tout, la voix du nouveau-né en Christ parlant à son Père : « Abba, Père ». Des multitudes ont été sauvées, qui étaient privées de toute occasion de se déclarer publiquement.

4. ce n’est pas : « Crois et sois baptisé. » Marc 16.16 est le seul exemple dans les Écritures où ces deux conditions sont liées. Non seulement le contexte — Marc 16.9-20 — est omis dans les plus anciens manuscrits, mais l’omission du mot « baptisé » dans l’assertion négative, « celui qui ne croira pas sera condamné », prouve que le baptême n’est pas la condition essentielle dans l’assertion positive.

5. ce n’est pas : « Crois et repens-toi. » Environ six fois, ces deux conditions sont conjointes dans les Écritures3 . Ces paroles sont alors adressées à des inconvertis, dans la dispensation actuelle4 , et pour des raisons évidentes. Il faut [en effet] considérer que croire ou avoir la foi sont employés, en dehors du mot repentance, non moins de 150 fois ; l’Évangile de Jean, écrit pour amener les hommes au salut, n’emploie le mot repentance sous aucune forme ; et l’Épître aux Romains, écrite pour exposer toute la doctrine du salut, comme l’Évangile de Jean, ne donnent pas une seule fois la repentance comme condition au salut. Ils ne parlent que de croire. La repentance, qui veut dire « changement d’idée », n’est jamais exclue des conditions du salut ; elle forme, au contraire, une partie essentielle de la foi. Il n’y a pas de raison biblique de dissocier la foi et la repentance et d’y voir, comme certains s’acharnent à le faire, deux obligations distinctes à imposer aux inconvertis. Il est impossible de croire sans se repentir. En croyant, on expérimente ce changement d’attitude qui détourne de tout objet de confiance autre que Christ. Un mal infini a été fait aux âmes auxquelles on a enseigné qu’une repentance qu’on s’impose à soi-même doit précéder la foi en Christ. Une telle insistance met de côté chaque aspect vital de la grâce rédemptrice.

La foi qui sauve est plus qu’une croyance en des faits historiques concernant Christ. C’est s’appuyer sur Christ, c’est dépendre de sa grâce, c’est le recevoir, c’est croire ce que Dieu nous a dit concernant son Fils. En prêchant l’Évangile, l’accent ne devrait pas être mis sur le simple acte humain de croire, mais sur le message précis qui doit être cru.

 

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  1. « Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé. »
  2. « Car en croyant du cœur, on parvient à la justice, et en confessant de la bouche, on parvient au salut, selon ce que dit l’Écriture : Quiconque croit en lui ne sera point confus.
  3. Cf. Mat 21.31,32 et Marc 1.15 : prédication de Jean-Baptiste ; Luc 24.47 ; Act 2.36-38 ; 20.21 ; 2 Tim 2.25-25.
  4. C’est-à-dire pendant le temps de la grâce

 Promesses n° 175, Janvier-mars 2011
Cet article est à l’origine une note de bas de page extraite de la traduction française du livre de L.S. Chafer : Grace . Lewis Sperry Chafer (1871–1952) était un théologien américain, fondateur du Dallas Theological Seminary.

Les signes d’une vraie conversion – Par Jean Lacombe

Le Seigneur l’a lui même déclaré : il est possible de faire beaucoup de miracles, de prononcer des « prophéties », de chasser des démons, d’invoquer le nom de Jésus, alors que le Seigneur Jésus ne nous connaît pas comme ses brebis. Donc les miracles, les prophéties, les expulsions de démons ne sont pas nécessairement les signes d’une vraie conversion. Tout cela peut être imité par les puissances des ténèbres ! La Bible indique des signes plus sûrs.

1. Une vraie repentance

C’est le premier signe clair d’une conversion :

– « Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés. » (Act 3.19 ; cf. Act 17.30-31)

La repentance, c’est le sentiment d’avoir offensé Dieu. Une repentance sincère s’accompagne de tristesse, car justement on comprend qu’on a gravement offensé Dieu (2 Cor 7.9-10).

La repentance sincère se traduit par un changement dans nos pensées mais aussi dans nos actes :

– « Produisez donc du fruit digne de la repentance. » (Matt 3.8)

– « Chaque arbre se reconnaît à son fruit. » (Luc 6.44)

Si on est vraiment triste en comprenant que chaque péché commis est une offense envers Dieu, si on accepte le pardon avec joie, si on montre dans sa façon de vivre qu’on se détourne du mal et qu’on cherche à plaire à Dieu en lui obéissant, alors on peut parler de vraie repentance.

2. Le rejet total et définitif de ce qui est lié à Satan

L’idolâtrie, les fétiches, l’occultisme sont des abominations pour Dieu :

– « Tu ne te feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point. » (Ex 20.4-5)

– « Celui qui offre des sacrifices à d’autres dieux qu’à l’Éternel seul sera voué à l’extermination. » (Ex 22.20)

– « Tu n’introduiras donc pas dans ta maison une abomination, car tu te mettrais avec elle sous le coup de la malédiction. Tu la tiendras pour une chose réprouvée, tu l’auras en abomination, car elle est sous la malédiction. » (Deut 7.26)

Cela est confirmé dans le Nouveau Testament :

« C’est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez l’idolâtrie. » (1 Cor 10.14)

Une vraie repentance entraîne nécessairement une rupture, car il est impossible de se soumettre à Dieu et en même temps de continuer à pratiquer ce qu’il déteste. Il faut abandonner l’idolâtrie, totalement et définitivement :

– « Vous vous êtes convertis à Dieu, en abandonnant les idoles pour servir le Dieu vivant et vrai. » (1 Thes 1.9)

– « Ne prenez point part aux œuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt condamnez-les. » (Eph 5.11)

Dieu nous a délivrés du pouvoir de Satan et de ses agents. Il ne faut pas revenir en arrière !

– « Il nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume de son Fils bien-aimé. » (Col 1.13)

– « Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. » (1 Pi 2.9)

3. Un intérêt permanent et durable pour « les choses d’en haut »

Le vrai converti se détourne des ténèbres et son intérêt se porte vers tout ce qui concerne Dieu, il cherche à mieux le connaître à travers sa Parole, il cherche à mieux le servir : « Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses d’en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Attachez-vous aux choses d’en haut, et non à celles qui sont sur la terre. » (Col 3.1-2)

4. Une transformation dans notre caractère

Le signe d’une vraie conversion, c’est aussi une transformation du caractère et de l’attitude envers les autres personnes : « Le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi. » (Gal 5.22)

5. La sanctification dans la vie quotidienne

Un autre signe d’une conversion authentique, c’est la volonté de rester pur, séparé du mal ; pas seulement un vague désir de vivre dans la sainteté, mais laisser vivre, par la foi, cette nouvelle nature donnée par Dieu à notre nouvelle naissance, une nouvelle nature qui ressemble à la sienne :

– « Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui-même est pur. » (1 Jean 3.3)

– « Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché ; mais celui qui est né de Dieu se garde lui-même, et le malin ne le touche pas. » (1 Jean 5.18)

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 Promesses n° 175, Janvier-mars 2011