27 avril 2013

antisemitisme jesus1

J’ai récemment reçu un courriel d’un Pasteur qui me disait  »  Je ne peux pas du tout être d’accord avec toi, quand tu as dit que ce sont les Romains qui ont tué le Seigneur! Ils ont peut-être planté les clous, mais ce sont les juifs qui ont poussés et manipulés les autorités.   » Et je lui ai répondu ceci:

Je voudrais te dire que des milliers de Juifs (à  travers les siècles) ont été massacrés car on les accuse (jusqu’aujourd’hui) d’être le « peuple déicide » (ils auraient tué Dieu…) Cette accusation de l’Eglise Catholique, se retrouve (inconsciemment?) aussi chez beaucoup de chrétiens protestants (de souche catholique, peut-être).

Cette affirmation est complètement erronée car:

1. Elle implique que les Juifs sont plus grands que Dieu lui-même, vu qu’ils ont le pouvoir de le tuer…

2.  Selon les Evangiles, qui a arrêté Jésus ? Les soldat romains.

3. Qui l’a condamné ? Un tribunal romain

4. Qui l’a fouetté et flagellé ? Les soldats romains

5. Qui l’a fait crucifier ? Ponce Pilate, un romain

6. Qui l’a mis sur la croix ? Les soldats romains

7. Qui a partagé ses vêtements en tirant au sort ? Les soldats romains

8. Qui a mis sa dépouille dans le tombeau ? Les soldats romains

Rome représente la domination des non-juifs sur les juifs. Ce n’est d’ailleurs par pour rien que Jésus dit (Luc 21:24): « Jérusalem sera piétinée par des  non-Juifs  jusqu’à  ce que la période accordée aux  nations  prenne fin. » Donc, on peut en conclure que ce sont les « nations » qui ont pris la décision de crucifier Jésus. À d’autant plus forte raison que la crucifixion était une mise à  mort spécifiquement romaine et la mise à  mort des criminels selon les juifs (et la Bible) c’était la lapidation. Jésus lui-même déclare: (Mat. 20:18) » »Nous montons à  Jérusalem et le Fils de l’homme sera livré aux chefs des prêtres et aux spécialistes de la loi. Ils le condamneront à  mort19  et le livreront  aux non-Juifs (les romains)  pour  qu’ils se moquent de lui, le fouettent et le crucifient; le troisième jour il ressuscitera. »

Quand Pierre dit que c’est « vous » (sous-entendu les juifs) qui avez tué le Seigneur (Actes 7:51) « Ils ont tué ceux qui annonçaient d’avance la venue du Juste, et c’est lui que  vous (de qui s’agit-il?)  avez fait maintenant  arrêter  (et non que vous avez « crucifié ») et dont  vous  êtes devenus les meurtriers » Est-ce qu’il parlait de TOUS les juifs qui vivaient à  l’époque de Jésus? Certainement pas, mais il parlait spécifiquement, comme le disait Jésus, des  « chefs des prêtres et des spécialistes de la loi… qui le livreront aux non-Juifs »  (voir verset ci-dessus).

Mais, nous devons garder en tête cette déclaration de Jésus concernant sa mort: (Jean10:18):

« Personne ne me l’enlève (ma vie), mais je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner et j’ai le pouvoir de la reprendre. Tel est l’ordre que j’ai reçu de mon Père.« 

Donc on voit bien qu’en fin de compte, Jésus DONNE sa vie et que PERSONNE ne la lui a prise et surtout, que c’était la VOLONTÉ de son père! Le gros problème c’est que la plupart des gens ne font pas ce raisonnement et répètent, comme des perroquets, que ce sont les juifs qui sont responsables pour la mort de Jésus… Tu me diras: « Oui mais les Juifs étaient tout de même en partie responsables, vu qu’ils ont crié: « Crucifie-le » Tout d’abord on ne peut absolument pas dire que TOUS les juifs qui vivaient à  son époque avaient crié cela car, des MILLIERS d’entre eux (que Jésus avait nourri en Gallilée, par exemple) qui ne se trouvaient même pas à  Jérusalem, et qui aimaient Jésus, n’auraient jamais crié cela! Au contraire, voilà  ce que nous dit la Parole: (Luc 23:27) «   Il était suivi par une grande foule composée de membres du peuple (Juif, évidemment) et de femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui.  « 

Mais qui en fait, a crié :

« Crucifie-le »? (Jean 19:6)

« Lorsque  les chefs des prêtres et les gardes  le virent,  ils s’écrièrent: « Crucifie-le! Crucifie-le! » et plus loin, on voit: (Jean 19:15) « Ils s’écrièrent alors: « A mort! A mort! Crucifie-le! » Pilate leur dit: « Dois-je crucifier votre roi? »  Les chefs des prêtres répondirent: « Nous n’avons pas d’autre roi que l’empereur. »

Il faut savoir que cette accusation de  « peuple déicide »  a eu des conséquences dramatiques jusque pendant la 2ème guerre mondiale puisque les soldats nazis disaient aux juifs: « Vous avez tué notre Seigneur et maintenant, nous vous tuons »…

La position officielle de l’Eglise Catholique a – finalement – changé (en 1965) lors du Concile « Vatican II:

Répudiation

Sur la croix, Jésus a pardonné ceux qui l’exécutaient (Voir Luc 23:34).

Lors du Concile Vatican II (1962-1965), l’Eglise Catholique Romaine, sous le Pape Paul VI, a fait une déclaration intitulée « Nostra Aetate » (« Notre Temps ») dans laquelle elle répudiait, en partie, la croyance traditionelle qui accuse les Juifs, collectivement, pour la Crucifixion. Nostra Aetate déclare que même si quelques-unes des autorités juives et ceux qui les suivaient ont demandé la mort de Jésus, on ne peut cependant pas blâmer tous les Juifs qui vivaient en ce temps là . Et les Juifs qui vivent de nos jours ne doivent certainement pas être tenus coupables.

Extrait de LA BELGIQUE DOCILE (publié en 2007)

 »  Les autorités belges et la persécution des Juifs en Belgique pendant la Seconde Guerre mondiale.  « 

2.2. L’antisémitisme

Pendant des siècles, l’attitude à  l’égard des Juifs se base essentiellement sur des considérations religieuses. Aux yeux des chrétiens, ils sont en effet responsables de la mort du Christ et sont dès lors désignés comme « déicides ». L’Église chrétienne est censée, notamment à  l’époque de Tertullien et de saint Augustin, prendre la place de l' »ancien Israël » après l’infidélité à  Dieu du peuple élu. Ce dernier est voué à  la diaspora. À partir du Moyen- ge, l’image de l’usurier juif vient encore s’ajouter à  cette vision négative: l’antisémitisme résulte aussi de motifs économiques. À partir des Lumières, les motifs religieux passent davantage à  l’arrière-plan. Ils sont remplacés par une série de stéréotypes de nature socio-économique et sociopolitique. L’antisémitisme moderne est né.

À partir du dix-neuvième siècle, les Juifs sont souvent vus comme des « parasites »  capitalistes, à  l’image de la famille Rothschild, ou au contraire, à  l’exemple de Karl  Marx, comme des révolutionnaires, socialistes et communistes. L’Église encourage  cette vision dans sa lutte contre la modernité et le libéralisme: les anarchistes, les  francs-maçons et les Juifs passent pour le cerveau et les instigateurs des révolutions.

Le Pape Pie IX s’en prend notamment à  la presse juive et critique le lien entre le  « judaïsme » et le capital. Les Juifs sont donc vus comme une menace pour les valeurs traditionnelles et l’occident chrétien. Dans l’ombre du nationalisme croissant au dix-neuvième siècle, se développe un antisémitisme racial, qui est toutefois condamné par l’Église.

Dans la Belgique du dix-neuvième siècle, les activités antisémites restent limitées,  bien que des enquêtes soient certainement nécessaires en la matière. Il y a bien des  prises de position antijuives dans certains milieux catholiques, surtout à  la suite de  polémiques impliquant des Juifs et liées à  de présumés meurtres rituels et à  des  conversions forcées. Des accusations sont aussi régulièrement portées contre des Juifs associés à  des affaires financières douteuses, de sorte que le traditionnel anti-judaïsme d’inspiration religieuse se perpétue aussi en Belgique.

En conclusion, sache que lorsque je présente mon diaporama sur « L’histoire de l’antisémitisme », je dis ceci:

C’est toute l’humanité qui est responsable pour le sacrifice de Jésus. Il est mort à  cause de vous. Il est mort à  cause de moi. Jésus a souffert pour le genre humain. Si Jésus n’avait pas donné sa vie, nous serions toujours sans pardon. Donc cette notion de déicide est complètement erronée et contraire aux Ecritures. Cependant elle subsiste jusqu’à  nos jours dans beaucoup de nos églises…

Luc Henrist