Suite de – Partie 1

L’obéissance prophétique

Et la parole de l’Eternel fut adressée à Elie, en ces mots : Pars d’ici, dirige-toi vers l’orient, et cache-toi près du torrent de Kerith, qui est en face du Jourdain. Tu boiras de l’eau du torrent, et j’ai ordonné aux corbeaux de te nourrir là.

Il partit et fit selon la parole de l’Eternel, et il alla s’établir près du torrent de Kerith, qui est en face du Jourdain. Les corbeaux lui apportaient du pain et de la viande le matin, et du pain et de la viande le soir, et il buvait de l’eau du torrent. Mais au bout d’un certain temps le torrent fut à sec, car il n’était point tombé de pluie dans le pays. Alors la parole de l’Eternel lui fut adressée en ces mots : Lève-toi, va à Sarepta, qui appartient à Sidon, et demeure là. Voici, j’y ai ordonné à une femme veuve de te nourrir. Il se leva, et il alla à Sarepta (1 Rois 17:2-10).

Voilà ici l’expression d’une remarquable obéissance aux étranges exigences de Dieu. Le prophète lui-même n’est pas exempt des conditions établies par le jugement qui est sorti par ses propres paroles: le torrent se tarit. Il ne s’est pas relevé en sursaut et ne s’en est pas allé quand il s’est visuellement aperçu que le torrent se tarissait. La logique, les intérêts propres et l’instinct de survie auraient dit que, si le torrent se tarit, alors l’on doit aller trouver un autre moyen de subsistance.

Là se trouve l’élément fondamental qui fait d’Elie ce qu’il est, à savoir qu’il n’a jamais été une seule fois entraîné à l’action ou à une conduite sur la base de ses propres critique, examen, logique, raisonnement ou quoi que ce soit d’autre que les hommes utiliseraient de façon humaine pour déterminer leurs mouvements. Une seule chose faisait bouger cet homme et c’était la parole de l’Eternel.

Qu’adviendrait-il si le torrent se tarissait complètement et que la parole de l’Eternel ne venait pas ? Nous restons là où nous sommes. La Parole de Dieu n’est pas la Parole de Dieu si elle ne conduit pas à la mort. La marche dans la foi conduit toujours à la mort. Si l’obéissance signifie ma mort, alors c’est la signification qu’elle doit avoir. Je ne dois jamais chercher à atteindre un point où je pourrais, sur la base de l’auto-préservation, absoudre le principe qui est la pierre angulaire de toute ma vie prophétique. Après tout, à qui appartient ma vie? Je ne bouge qu’à partir d’une seule considération, à savoir la parole de l’Eternel qui vient. Nous devons être tellement habitués à cela, sinon nous ne devons pas croire que Dieu honorera notre parole.

“Alors il se leva, et se rendit à Sarepta…”

C’est comme si, à chaque instant, Dieu ne l’appelait pas seulement à l’obéissance, mais à une obéissance ultime dans tout ce qui défie la logique humaine et le raisonnement religieux. Elie fut appelé à se rendre dans une ville qui était le lieu de naissance de Jézabel et le centre de la civilisation très religieuse et occulte de laquelle elle était issue, et il devait y demeurer sans se livrer à l’analyse. Dieu parla et Elie agit. Toute obéissance qui hésite n’est plus obéissance. Toute obéissance qui est partiale est de la désobéissance. Nous ne devons pas soumettre les exigences de Dieu à notre raison.

La chose remarquable est que rien ne précède cette description d’Elie. Voilà l’homme complètement livré à Dieu, totalement préparé, qui est projeté sur la scène de l’histoire dans cette condition d’obéissance, alors que le texte ne donne aucune indication sur la façon dont il est venu. Nous avons besoin de soupeser cette affirmation. Elie indique le type de la compagnie d’Elie également formée à des obéissances ultimes dans l’obscurité et le secret. Dieu peut prendre les éléments ordinaires de notre vie et les utiliser pour nous discipliner et nous former dans une longue préparation qui n’est pas reconnue ou vue par les autres.

La connaissance d’un Dieu vivant

“L’Eternel, le Dieu d’Israël est vivant…”

C’est ici une déclaration adressée à une génération apostate qui a perdu toute conscience du Dieu vivant. C’est pourquoi ils purent prendre leur liberté et suivre Baal, et s’ériger leurs autels dédiés à de faux dieux et oublier le Dieu d’Israël : “Il n’est plus vivant. Où est-il?” C’est ce qu’affirment notre génération et, en particulier, les Juifs séculiers d’aujourd’hui. Il n’y a ni conscience de Dieu, ni mention de Lui.

Elie, néanmoins, commence sa première déclaration par : “L’ETERNEL, le Dieu d’Israël est vivant…”

Que veut dire Elie par là, et pourquoi commence-t-il de cette façon ? Après qu’Elie a dit la chose, à quel point Achab est-il impressionné ? Elie dit-il cela simplement comme un élément d’introduction ou est-ce que cela constitue le fondement de sa vie et de son être et de son autorité prophétique ? Comment sait-il qu’il existe un Dieu vivant dans une époque d’apostasie, et comment se fait-il qu’il le sache et pas les autres ? Jusqu’à quel degré sait-il qu’il y a un Dieu vivant et comment a-t-il fait pour le savoir ?

Nous devons savoir que notre Dieu vit avant de nous tenir debout devant les Achab et les Jézabel de notre génération.

Cette connaissance n’est pas à bas prix. Combien d’entre nous nous satisfaisons de notre connaissance présente qui est satisfaisante dans la plupart des circonstances de fonctionnement nominal, mais qui n’est pas suffisante pour que nous puissions nous tenir devant Achab ? Les hommes préfèrent rester avec la portion de connaissance qu’ils ont à l’heure présente, parce que la moindre chose supplémentaire amènerait sa somme de contraintes. Connaître Dieu comme Elie Le connaissait équivaut à accueillir la souffrance, à nous ouvrir et à nous rendre vulnérables à une déchirure, des épreuves, des situations et des choses qui ne peuvent pas être anticipées, telles, qu’à moins que Dieu ne soit Dieu, nous risquons de périr dans l’une quelconque de ces choses.

Avons-nous une connaissance de Dieu qui suffit juste à nos besoins, mais non la connaissance de Dieu qui dépasse nos besoins, en d’autres termes, la connaissance de Dieu tel qu’Il est en fait et désire être connu ? Est-ce que la connaissance de Dieu est si chère pour nous que nous la voulons quel que soit le prix à payer pour l’obtenir ? L’unique critère qui décrit l’ère messianique est “que la connaissance de Dieu couvrira la terre comme l’eau le fond des mers”, et il s’agit de la connaissance de Dieu qu’avait Elie.

Union intime

“…devant qui je me tiens…”

C’est là une relation exclusive. Si nous allons nous tenir devant ce Dieu, alors nous ne pouvons nous tenir devant aucun autre dieu. Cela signifie que nous ne recherchons pas l’approbation des hommes, ni ne cherchons à nous élever au sein du système religieux et à devenir des figures que les gens acclament. Nous devons nous tenir uniquement et exclusivement devant Lui, dans une dépendance complète, pouvant rendre compte de tous nos actes, sans tant regarder du coin de l’œil pour savoir comment un autre homme ou une autre autorité ou un groupe religieux ou un segment prestigieux de la chrétienté nous remarquera. C’est une indifférence totale et absolue vis-à-vis de ce que les hommes peuvent penser ou dire. Je ne dis pas cela dans le but d’encourager une quelconque forme d’attitude méprisante et frivole du type: “Eh bien, je me moque de ce que les autres disent.” Je veux plutôt parler d’un refus de recherche de reconnaissance de la part des hommes. Nous ne pouvons pas avoir les deux.

Se tenir devant Dieu est une chose absolue. Jusqu’à quel point sommes-nous disposés à aller avec Dieu ?

Nous ne pourrons pas nous tenir devant le trône du jugement de Dieu avec la moindre confiance – nous y serons avec une terreur incroyable – à moins d’être capables de dire dans cette vie-ci: “L’ETERNEL, le Dieu d’Israël, devant qui je me tiens, est vivant…” et de le dire en toute vérité.

Quels que soient les sacrifices à faire pour être en mesure de faire cette déclaration dans cette vie ici-bas, cela en vaut la peine, ne serait-ce que pour éviter la terreur de nous tenir devant le trône du Seigneur lorsqu’Il déterminera notre destinée éternelle. Nous avons besoin de savoir que nous nous tiendrons debout et de le savoir dans cette vie-ci.

Cette seule déclaration sortant de la bouche d’un homme donne une telle conscience d’un historique avec Dieu, de ce que cela exige que de faire cette déclaration et de l’élever comme une vérité, que même un Achab tremblera en l’entendant. Ce n’est pas une affirmation stéréotypée sortant de la bouche d’Elie. Elle résonne avec puissance et autorité parce que c’est la parole de la vérité. C’est la déclaration de la logique de sa vie entière en Dieu. C’est avec un profond respect que nous devons accueillir la déclaration d’Elie, et Dieu est si discret qu’Il place une ombre de sorte qu’il ne nous est pas permis d’accourir précipitamment pour examiner attentivement, avec notre vulgaire curiosité, dans le but de découvrir comment la déclaration a été produite. Croyez-moi, elle fut produite dans les souffrances, les angoisses, les cris stridents et les pleurs dans la nuit et les “où est Dieu?”, et avec la sombre nuit dans l’âme, auxquels un homme peut être historiquement acculé à un moment déterminé du temps, afin de se tenir devant les plus horribles ennemis de Dieu et produire ces déclarations, et non seulement de les produire, mais aussi d’invoquer un jugement sur la nation par sa propre parole.

Elie était uniquement et exclusivement et totalement à Dieu. Il était au-dessus de la culture, de la tradition, des valeurs, de l’histoire et du temps. Il était dans cette sphère avec Dieu et dans la sphère dans laquelle nous-mêmes sommes appelés et dans laquelle Abraham avait été appelé:

L’Eternel dit à Abram : Va-t-en de ton pays, de ta patrie, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai (Genèse 12:1).

Ce n’était pas seulement un aspect accidentel de l’appel, mais en constituait le cœur. Ces choses sont les endroits où nous nous compromettons, non parce qu’elles sont nécessairement mauvaises, mais parce qu’il y a quelque chose de la chair et de la maison du père et de ceux avec qui nous nous entendons bien, notre famille et notre patrie, qui nous empêche d’entrer dans l’obéissance d’Elie. Combien d’entre nous serions impitoyables à l’égard de ces choses, au point de vouloir effectivement accepter, bien que nous ayons des pères et des mères, des nations et une famille, en ce qui concerne l’appel, une totale et radicale rupture ? Nous ne bougeons que quand Il parle. C’est là l’appel que nous avons, et l’ironie est que, aussi précieux que soient nos ancêtres et leur influence, une sorte de lien de type psychique nous relie à eux. Ce lien a besoin d’être coupé pour que nous soyons libérés pour le ministère d’Elie. C’est une chose d’ignorer un père et un arrière-plan terribles et un passé mauvais, mais qu’en est-il s’ils sont bons? Il y a à cet endroit précis un plus grand danger de compromission spirituelle que dans le rejet de ce qui n’a pas d’influence.

La parole du jugement

Elie vivait dans cette qualité de relation et, par conséquent, savait quand c’était Dieu qui parlait, même si la parole qui venait semblait contredire ses schémas habituels de pensée. Ceci implique qu’Elie avait subi une purge et un dépouillement radical et impitoyable. Seul un homme qui a vécu une séparation selon et en Dieu pouvait apporter une parole de jugement à Israël.

“… Il n’y aura ni rosée ni pluie pendant ces années, sinon à ma parole.”

Comment pourriez-vous porter une parole qui proclame ce type de jugement ? Pour Israël, cela signifiait qu’il n’y aurait pas de nourriture et donc cela signait un arrêt de mort, y compris pour les enfants et les petits à la mamelle. Elie est-il une espèce de robot insensible que Dieu a programmé pour annoncer cette parole ? C’était un homme de chair et de sang, de la même nature que nous, et qui pouvait très bien avoir de la famille en Israël. C’était la “mort” qu’il proclamait à la nation, la nation d’Elie. Un homme ne peut pas dire cela à moins d’être à la place du Dieu dont nous sommes en train de parler. Il faut une infinie intimité avec Dieu et ce type de proclamation doit venir à travers ceux-là qui ont une nature comme la nôtre, des hommes de chair et sang, et ceci est ce qui glorifie Dieu. Dieu aurait pu Lui-même prononcer ces paroles à Achab, mais il n’y a pas autant de gloire dans le fait qu’Il parle Lui-même que si la parole venait d’un homme de la même nature que nous.

C’est ce qui Le glorifie car un tel homme est l’œuvre de Ses mains et, ainsi, ceci est une image des derniers temps.

 

Suite: Partie 3 L’appel prophétique