Cet article est un extrait du livre: Silo ou Siloé. Je l’avais publié en 2011 mais je le publie de nouveau en le rafraîchissant. Car le sujet de l’enseignement de la femme est toujours contreversé dans l’Église. Pourquoi ? Personnellement, j’ai une réponse qui m’a toujours été évidente.

PARCE QUE L’ENJEU EST ÉNORME !

Satan, via des hommes en mal de dominer les femmes, de les démettre sous prétexte de les soumettre, et de se garder les podiums comme si dans le Corps de Christ on était dans une course au prestige personnel, est parvenu à museler les femmes depuis des siècles.

Il a toujours su qu’au moment où les femmes se débarrasseraient de ce joug de silence que l’on a fait peser sur elle, l’évangile se propagerait beaucoup plus vite, et donc que son temps de domination terrestre s’en trouverait d’autant raccourci. Car il connaît par cœur la prophétie donnée dans le Psaume 68:11,12, et qui, je crois, est en train de se réaliser aujourd’hui:

Le Seigneur dit une parole,

Et les messagères de bonnes nouvelles

sont une grande armée :

Les rois des armées fuient, fuient,

Et celle qui reste à la maison partage le butin.

Qui oserait affirmer qu’une femme peut être une évangéliste (= une messagère de bonne nouvelle), ou une missionnaire (= l’évangéliste qui va dans des lieux difficiles !), sans transmettre la Parole de Dieu, sans « enseigner tout ce que Jésus a prescrit », comme Jésus l’a ordonné en Matthieu 28 à tout disciple ?

Il y en a eu des centaines de milliers, depuis des siècles, qui ont osé, et qui ont ainsi contraint les femmes à démissionner de leur appel, pour la plus grande joie de Satan ! Et ils continuent, malgré les exemples incontestables de femmes qui ont amené des dizaines, des milliers, voire des millions de personnes à Christ, et qui ont été CLAIREMENT approuvées par le Seigneur par les signes, prodiges et miracles qui les accompagnaient :   guérisons miraculeuses, délivrances, transformations des vies… Alors qu’eux-mêmes ne portaient souvent aucun fruit !

D’ailleurs, les gens les plus féroces (il n’y a pas que des hommes, de nombreuses femmes aussi) pour interdire aux femmes d’enseigner la Parole de Dieu et de la propager (en dehors de cercles restreints) sont quasiment toujours des gens qui ne portent aucun fruit dans le Corps de Christ, ou qui ont un esprit de contrôle et de domination hautement condamnable !

Personnellement, j’ai la conviction d’avoir été levée surnaturellement sur cette Parole du Seigneur (Psaume 68:11,12), comme des milliers de femmes, un peu partout dans le monde, se lèvent !

Quand je me suis convertie, j’ai reçu en direct une parole, à peine quelques semaines après ma conversion:

Exode 9:15 Si j’avais étendu ma main, et que je t’eusse frappé par la mortalité, …, tu aurais disparu de la terre. 9:16 Mais, je t’ai laissé subsister, afin que tu voies ma puissance, et que l’on publie mon nom par toute la terre.

Cette Parole m’avait alors pliée en deux dans les larmes, car je savais que Dieu me parlait en direct ! Et j’ai vu cette parole se réaliser pleinement dans ma vie depuis vingt-huit ans !

Tentons donc de tordre le cou à cette fausse doctrine qui met encore tant de sœurs en Christ sous le boisseau !

J’espère que les opposants ne vont pas me lancer des tomates ! Surtout, quand c’est une femme qui a l’audace de le faire ! Mais justement, je n’ai pas reçu un esprit de timidité, mais un esprit d’audace, de force et de sagesse… En tout cas, ce n’est pas réservé dans la Bible aux seuls messieurs !


EXTRAIT DU LIVRE SILO ou SILOÉ

Chapitre: « J’interdis à la femme d’enseigner…. »

Parlons de l’interdit qui pèse sur les femmes, à partir de la première partie de 1Tim 2:12, le verset entier étant, dans une traduction relativement juste: « J’interdis à  la femme d’enseigner en prenant une autorité (abusive) sur l’homme; qu’elle garde plutôt une attitude paisible ». Je ne vais pas entrer dans le détail de cette lettre: d’autres ont démontré le contexte historique particulier de cette injonction à l’Église d’Éphèse. Le seul fait que ce verset comporte en grec un mot qui n’est utilisé nulle part ailleurs dans la Bible doit inciter à  la prudence ceux qui veulent faire de ce seul verset une loi divine immuable. Ce qui a été traduit par « prendre autorité » est le mot authenthéo, qui signifie au sens littéral : « tuer de ses mains ». Tout le contexte s’inscrit dans le cadre des rapports d’autorité au sein du couple.

Si Dieu fait une seule exception à une loi qu’il aurait Lui-même établie et démontrée par des exemples flagrants dans les Écritures, c’est que l’exception en question s’inscrit dans un cadre de circonstances particulières, toujours précisées dans la Bible. Quand les hommes en font une loi applicable en toutes circonstances, c’est une torsion des Écritures. Prenons un exemple de la manière dont on pourrait manipuler la Parole de Dieu en isolant certains versets, sans les mettre à la lumière d’autres passages qui démontrent le contraire. C’est ce qu’a fait Satan dans le désert pour tenter Jésus, déclarant: « Il est écrit…. (Mt 4:6). Jésus a répondu: « d’autre part, il est écrit... » (4:7).

« …J’apprends que vous vous assemblez non pour devenir meilleurs, mais pour devenir pires. » (1Cor 11:17)

Conclusion évidente: il ne faut pas s’assembler entre chrétiens. Est-ce ou non la Parole de Dieu?

Voici un autre verset, même pas tronqué celui-là, à qui on peut faire dire, si on l’isole, le contraire de ce qu’annonce le Nouveau Testament: « De plus, ceux qui sont morts unis au Christ sont à  jamais perdus » (1Cor 15:18). Conclusion: il ne faut pas mourir en Christ, mais athée, pour être sauvé!

Ces deux versets, je ne les cite que pour les femmes écrabouillées par des « enseignements qui ne sont que des règles inventées par les hommes » (Marc 7:7), au nom de: « C’est écrit »!

Parlons de Déborah. Elle a occupé les fonctions les plus importantes qui soient dans le peuple de Dieu, et si son chant prophétique consigné en Juges 5 n’est pas un enseignement majeur, nous n’avons plus qu’à faire des confettis de l’ensemble de notre Bible.

La prophétie est le plus haut degré de l’enseignement, puisqu’il s’agit de la transmission directe d’une parole inspirée par l’Esprit Saint. Les prophéties de Marie, d’Anne, de Myriam, et de bien d’autres, nous enseignent-elles ou non*? Nous est-il, oui ou non, rapporté des paroles édifiantes dans la Bible exprimées par des femmes ? Pourquoi Dieu ne les a-t-Il pas fait taire, au lieu de les inspirer, s’Il ne voulait pas que les femmes puissent aussi parler à  son peuple ou aux païens?

Paul a-t-il empêché Priscille d’enseigner (Act 18:26)? Faut-il arracher des pages entières de la Bible pour conforter ceux qui interdisent à la femme d’enseigner, mais pas de prophétiser? On pourrait gloser longtemps là dessus, mais je préfère affirmer que cette doctrine est une doctrine de démons, puisqu’elle empêche les femmes d’être des disciples de Christ à part entière.

L’utilisation abusive d’un morceau de 1Tim 2:12 a permis d’écarter les femmes d’un rôle majeur où, par la grâce de Dieu, elles excellent souvent. C’est peut-être des millions d’âmes que ces ouvrières, mises d’office au chômage prétendument biblique, auraient pu sauver et qui ont été perdues!

Déborah siégeait sous son propre palmier, et « les Israëlites se rendaient auprès d’elle pour régler leurs litiges » (Jg 3:5).

Cela signifiait qu’ils reconnaissaient l’autorité qui lui venait de Dieu, avec les sentences de justice qu’elle prononçait.

En Juges 3: 5 à  9, elle fait venir le chef de l’armée, Baraq, et lui donne ses ordres. C’est Baraq qui va la supplier de l’accompagner pour battre l’ennemi, car il sait qu’elle a reçu de Dieu une puissance spirituelle particulière.

Dieu donne son onction à  qui Il veut, et quand Il veut. S’Il a prévu que les postes d’autorité et de responsabilités soient davantage l’apanage des hommes, Dieu lève des femmes quand les hommes font faillite devant leurs responsabilités. C’était le cas du temps de Déborah, l’idolâtrie ayant rendu les hommes d’Israël pusillanimes (Jg 5:7,8).

« Debout, Eveille-toi ! Débora, interviens! Debout ! Eveille-toi ! Entonne un chant de guerre… » (Jg 5:12).

Si c’est Dieu qui lève les femmes, tout va pour le mieux. Si ce sont les femmes qui se mettent d’office à  la place des hommes pour compenser leurs faiblesses, comme du temps de Jézabel et d’Achab, les résultats sont désastreux. (À noter que côté hommes, le problème de l’auto-proclammation dans des ministères non attribués par Dieu est nettement plus répandu que chez les femmes!)

De nos jours, une grande majorité d’hommes a fait faillite devant ses responsabilités. Les femmes, trop longtemps infériorisées, se sont rebiffées. Les Jézabel pullulent donc, dans les familles, dans les entreprises, dans les postes politiques et dans les églises.

Mais Dieu lève aussi partout des femmes, non seulement à des postes de haute responsabilité dans les entreprises, dans la politique et dans le monde, mais aussi dans son Église, et pour toutes sortes de services et de ministères. Elle reçoivent parfois des dons époustouflants pour diriger, prêcher, guérir les malades, chasser les démons, etc… Elles sont toujours combattues par l’Establishment religieux, même si leurs fruits, et les signes et prodiges qui accompagnent leurs prédications, authentifient magistralement l’appel de Dieu. Ce fut le cas de Kathryn Kuhlman qui fut longtemps dénigrée et persécutée par les églises officielles.

Bien des dirigeants chrétiens ont les yeux et les oreilles qui se bouchent quand des évidences s’opposent à leurs convictions viscérales.

Tous mes ouvrages sont des enseignements. Je les soumets toujours à des théologiens solides avant de les publier, tant j’ai la crainte de transmettre un message qui ne serait pas conforme à la Bible. Je sais que ceux qui enseignent seront jugés plus sévèrement. Je comprends pourquoi car, par expérience, je sais qu’une fois une certaine notoriété acquise, ce que l’on écrit est considéré par ceux qui vous font confiance comme « parole d’évangile ». De livre en livre (dix-sept en 2020), j’ai donc de plus en plus peur d’écrire des choses qui pourraient entraîner des frères et soeurs en Christ dans des fausses voies. J’exhorte ceux qui me lisent à faire comme ceux de Bérée : vérifier dans les Écritures ce que j’écris. Il y a toujours certaines erreurs que l’on ne voit que lorsque le livre est imprimé, même si on l’a relu cent fois à l’état de manuscrit et même s’il a été relu par de multiples théologiens.

Si on était parfait, on ne serait pas des hommes. Encore moins, selon la légende, des femmes !

L’humour veut que beaucoup de ceux qui interdisent à la femme d’enseigner lisent mes livres, parfois en cachette (j’en ai eu plusieurs fois la confirmation!). Ce sont les mêmes qui, par simple bon sens, font enseigner leurs enfants par des femmes à l’école du dimanche. Donc à l’âge où un bon ou un mauvais enseignement peut avoir des répercussions d’une portée bien plus grande que lorsqu’on enseigne des adultes.

Ceux qui se livrent à cette flagrante contradiction sont-ils hypocrites? Ont-ils secrètement la peur ou la haine des femmes? Je crois, heureusement, qu’ils sont convaincus que la femme ne doit pas enseigner parce que c’est ce qu’on leur a toujours enseigné, et qu’ils se refusent à le remettre en cause. Dieu a dit à Satan: « Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance: celle-ci t’écrasera la tête et tu lui écraseras le talon » (Gen 3:13).

Ce n’est pas le talon de Jésus qui a été écrasé. Donc la descendance dangereuse pour Satan, ce n’est pas seulement Jésus. Des précurseurs femmes l’ont démontré, comme Yaël, écrasant la tête de Siséra (Jg 4:21). Siséra opprimait Israël depuis vingt ans. Les femmes sont souvent très efficaces dans la prière, dans l’intercession, dans le combat spirituel et dans la délivrance. Satan déteste…

Mesdames ! Prêtes ? Partez !

Je vais insister sur ce sujet, car j’ai la conviction que l’interprétation tordue de 1Tim 2:12 est une des raisons de la misère de nos églises, et par extrapolation de la misère spirituelle de nos contrées. Car peu de femmes ont le cran de briser les tabous religieux, même lorsqu’elles ont reçu un appel sans équivoque du Seigneur Jésus. Toutes mes sœurs en Christ qui ont osé le faire sont passées par la fournaise de l’intimidation. Le Saint-Esprit serait-Il moins efficace dans une femme que dans un homme ? Dieu a-t-Il une seule fois écrit dans les Écritures que les femmes ne pouvaient avoir de ministère ? Il a dit le contraire, et de manière flagrante, par la plume de Paul: « Il n’y a plus ni homme ni femme en Jésus-Christ« , ou celle de David: « Les messagères de bonne nouvelle sont une grande armée«  (Ps 68:12), ou à  travers bien d’autres passages où Dieu a démontré qu’Il ne faisait pas acception de personne.

Junias, citée comme apôtre par Paul, était une femme. Les apôtres n’enseignaient-ils pas la parole de Dieu ?

Peut-on bâtir l’Église sans enseigner la parole de Dieu ? Une évangéliste ou une missionnaire peut-elle convertir des gens sans prêcher la Parole de Dieu ? Peut-on à  fortiori faire des disciples sans enseigner la Parole de Dieu ? Y a-t-il une différence entre enseigner deux ou trois personnes en privé, ou enseigner en public ? La différence, bien sûr, c’est le ministère que Dieu peut donner à l’un, et qui lui donne l’autorité pour prêcher aux foules, alors que l’autre a pour mission de semer la bonne Parole dans un cercle plus restreint. Mais c’est le même service : répandre la connaissance de Dieu et amener toute pensée captive à  l’obéissance à  Christ.

Dieu nous a demandé de détruire « les hauteurs qui s’élèvent contre la connaissance de Dieu », pas d’en édifier !

Bien sûr que Dieu choisit – c’est évident dans la Bible – en priorité des hommes pour assumer des responsabilités publiques importantes. La femme a déjà à assumer une tâche qui peut être très lourde quand elle a beaucoup d’enfants, et sa priorité absolue sera de s’en occuper au quotidien et de les éduquer au mieux, et le mieux sera d’ailleurs quand elle est épaulée par un père digne de ce nom. Reprenons le Psaume 68 :

12 Le Seigneur dit une parole, Et les messagères de bonnes nouvelles sont une grande armée :- 13 Les rois des armées fuient, fuient, Et celle qui reste à la maison partage le butin. 14 Tandis que vous reposez au milieu des étables, Les ailes de la colombe sont couvertes d’argent, Et son plumage est d’un jaune d’or.-

Voilà l’ordre parfait de Dieu : chacun dans sa mission. Mais les femmes font – hélas ! – de moins en moins d’enfants et où les hommes délaissent trop souvent leur mission de pères, d’époux, et abandonnent de plus en plus aux femmes les responsabilités qu’il leur incombait d’assumer. C’est le sens de ce qui est écrit ici : «Tandis que vous vous reposez au milieu des étables ». Dans les étables il y a toujours quantité de tâches à accomplir, ce n’est pas un endroit où se reposer ! Dans un tel contexte, quand Christ ne trouve plus d’hommes qui veuillent se lever et qui acceptent de Le suivre jusqu’à la mort, Il appelle des femmes qui sont disponibles pour le service. « Lève-toi, Déborah »!

Ezéchiel 22:30 Je cherche parmi eux un homme qui élève un mur, qui se tienne à la brèche devant moi en faveur du pays, afin que je ne le détruise pas; mais je n’en trouve point.
Heureusement, Dieu a trouvé beaucoup d’hommes qui savent répondre: « ME VOICI » quand il appelle, comme Abraham, come Moîse, comme Jérémie, comme Joseph, comme Jacob… La liste est longue, et je pense et j’espère qu’elle l’est toujours aujourd’hui. Même quand cela leur vaudra d’être scié en deu, comme Esaïe:
Esaïe 6:8 J’entendis la voix du Seigneur, disant : Qui enverrai-je, Et qui marchera pour nous? Je répondis : Me voici, envoie-moi.
Je peux en témoigner. Dans les mois et les années qui ont suivi ma conversion, chaque fois que j’entendais citer ce passage, dans une prédication ou dans un chant, je fondais en larmes et je disais « Me voici ». Eh oui, nous les femmes, sous le coup d’une forte émotion spirituelle, souvent, on pleure !
Jé 9:17 Ainsi parle l’Eternel des armées : Cherchez, appelez les pleureuses, et qu’elles viennent ! Envoyez vers les femmes habiles, et qu’elles viennent ! 18 Qu’elles se hâtent de dire sur nous une complainte ! Et que les larmes tombent de nos yeux, Que l’eau coule de nos paupières !19 Car des cris lamentables se font entendre de Sion : Eh quoi! nous sommes détruits ! Nous sommes couverts de honte ! Il nous faut abandonner le pays ! On a renversé nos demeures !- 20 Femmes, écoutez la parole de l’Eternel, Et que votre oreille saisisse ce que dit sa bouche ! Apprenez à vos filles des chants lugubres, Enseignez-vous des complaintes les unes aux autres ! 21 Car la mort est montée par nos fenêtres, Elle a pénétré dans nos palais; Elle extermine les enfants dans la rue, Les jeunes gens sur les places.
N’est-ce pas la situation actuelle de la France ? Je verse beaucoup de larmes en suppliant le Seigneur en faveur du pays; Et je ne suis ceertainement pas la seule. Dieu recueille les larmes de ses filles.
Revenons à l’interdit ecclesial d’enseigner la « bonne nouvelle » – l’évangile – qui pèse sur les femmes. N’était-ce pas à propos de ces questions litigieuses que Pierre déclare, parlant de la sagesse des enseignements de Paul:

« C’est ce qu’il fait dans toutes les lettres, où il parle de ces choses, dans lesquelles il y a des points difficiles à comprendre, dont les personnes ignorantes et mal affermies tordent le sens, comme celui des autres Écritures, pour leur propre ruine » (2P 3:16)?

Le problème des femmes dans le ministère, je l’ai connu et je l’ai toujours entendu dire par mes consœurs, c’est qu’alors que toutes souhaiteraient avoir le soutien, les conseils et la couverture fraternelle (par la prière ! pas par la domination) d’autres ministères, bien peu parviennent à les trouver, sauf, par la grâce de Dieu, souvent après des années de recherche et généralement bien loin de leur église locale. Au lieu de soutien des frères, elles doivent sans arrêt affronter l’opposition, voire l’intimidation, et apprendre à résister fermement pour pouvoir obéir à Dieu. J’en ai fait l’expérience par le passé. Mais le sexisme religieux les fragilise et les mettrait vraiment en danger, si Dieu ne les couvrait pas puissamment :

« Le Seigneur est mon berger, …c’est lui qui me conduit au bord des eaux calmes… ta houlette me conduit et ton bâton me protège… »

Combien de fois, quand j’étais jeune dans le ministère, me suis-je fait traiter de rebelle, simplement parce que j’avais fait le choix d’obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes ? On ne me traite plus de rebelle aujourd’hui, mais les vagues calomnieuses pour me discréditer continuent. Mais le Seigneur, avec le temps, m’a donné un front d’airain. À plus de soixante-dix-huit ans et presque trente ans d’un ministère très rempli, je subis toujours autant d’opposition. Mais j’ai la joie d’avoir aussi beaucoup, beaucoup de gens qui m’encouragent !

Quand Jésus ôte le bâillon des femmes.

Alors, forte de mon expérience, je vais continuer, moi aussi, à encourager mes sœurs, car elles peuvent devenir des auxiliaires précieuses pour le Royaume lorsqu’elles font la volonté de Dieu sans se laisser bâillonner.

Rappelons des faits bibliques. Lorsqu’un « jeune homme vêtu de blanc » a ordonné aux femmes d’aller annoncer aux disciples, « mais aussi à Pierre« , qu’Il était vivant et qu’Il les précédait en Galilée, « elles ne dirent rien à  personne, tant elles étaient effrayées » (Mc 16:11).

Pas effrayées par ce qu’elles avaient vu de leurs yeux, mais effrayées par la perspective de devoir le dire. Elles savaient avec quel mépris les hommes, même les disciples de Christ, même un apôtre comme Pierre, pourraient les traiter si elles se mêlaient de répandre la bonne nouvelle.

Jésus le savait aussi, mais Il voulait manifestement mettre les hommes face à un de leur problème majeur. Marie-Madeleine en a fait l’expérience juste après, elle qui fut la première à  proclamer que le Messie était ressuscité : « Mais eux, en l’entendant dire qu’il était vivant et qu’il lui était apparu, ne la crurent pas » (Mc 16:16).

Jésus lui avait ordonné:

« Va plutôt trouver mes frères et dis-leur de ma part : Je monte vers mon Père qui est votre Père, vers mon Dieu qui est votre Dieu » (Jn 20:17).

« Va plutôt trouver mes frères et dis-leur de ma part…« . Marie-Madeleine a obéi et a déclaré: « J’ai vu le Seigneur et voici ce qu’il m’a dit » (v 18).

Combien de femmes, si elles osent proclamer dans leur église: « J’ai vu le Seigneur et voici ce qu’il m’a dit... » s’entendraient-elles répliquer:

– « Tais-toi, la femme ne doit pas enseigner »!

Elles se tairont « tant elles sont effrayées« . Des millénaires d’infériorisation leur ont appris à  être prudentes ! Soyons juste, cela s’est quand même amélioré !

Jésus a choisi d’utiliser le plus grand évènement de toute l’histoire de l’humanité pour démontrer que les femmes pouvaient, dans certaines circonstances, avoir une foi plus solide que celle de leurs frères, et donc être, dans ces moments-là, de meilleures évangélistes ! La résurrection en a été une démonstration flagrante.

Mais n’a-t-il pas choisi les choses faibles pour confondre les fortes ?

Citons quelques versets qui viennent démentir magistralement le fait que la femme ne doit pas enseigner. Dans les versets que je vais citer, le mot « enseigner » ou « instruire » ou « apprenez-leur » est toujours traduit du même mot grec: « Didaskô ».

Mt 5:1: « … Celui qui les observera (les commandements), et qui enseignera à  les observer, celui-là  sera appelé grand dans le royaume des cieux. »

À qui Jésus déclare-il cela ? À tous les disciples (Mt 5:1). Cela concerne-il ou non les femmes?

Prenons un autre verset:

Mt 28:20: « … Enseignez -leur à  observer tout ce que je vous ai prescrit ».

Ce que Jésus a prescrit, cela commence au premier verset de la Bible et cela se termine au dernier ! Il est l’Alpha et l’Oméga… C’est une des dernières paroles de Jésus sur terre et elle s’adresse à tous les disciples, même s’ils n’étaient que onze ce jour-là  (v 16). Sinon, cela supprime pour la majorité des chrétiens l’ordre de faire des disciples. Dans la chambre haute, il y avait dess femes. Elles ont elles aussi reçu le baptême du feu et ce que Jésus avait dit à ses apôtres (Actes 1) allait les concerner aussi:

8 Mais vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre.

Les apôtres ne sont pas allés jusqu’aux etrémités de la terre. Bien des femmes évangélistes si, et j’en suis !

Conclusion : ceux qui interdisent à la femme d’enseigner la Parole de Dieu contraignent les femmes à désobéir à Jésus-Christ.

Paul, rappelant que « chacun de nous a des dons différents » (Rom 12:6) exhorte tous les frères (cela inclut les soeurs ! Rom 12:1):

« que celui qui est appelé au ministère s’attache à son ministère; que celui qui enseigne s’attache à son enseignement, que celui qui a le don d’encourager encourage…. » (Rom 12:7).

Il y en a eu des milliers qui ont reçu le don de décourager les femmes. Mais ce don apparemment très efficace ne descend pas du ciel ! Quand Paul en Timothée interdit aux femmes d’enseigner, c’est que ces femmes-là enseignaient des contre-vérités… Élémentaire, mon cher Watson. Effectivement, à Ephèse, une fausse doctrine circulait: la femme devait avoir la suprématie sur l’homme, car elle avait été créée avant lui. Paul redresse: « Car Adam a été créé le premier … ».

Jean l’écrit aussi: « Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu laisses la femme Jézabel, qui se dit prophétesse, enseigner et séduire mes serviteurs, pour qu’ils se livrent à la débauche et qu’ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles« . Ce qui offusque le Seigneur, ce n’est pas qu’elle enseigne, mais CE qu’elle enseigne ! Élémentaire…

La Jezabel de l’Ancien Testament tuait les prophètes et les remplaçaient par de faux prophètes, car elle ne supportait pas la vérité. Elle était animée d’une rage meurtrière contre Elie, parce qu’il avait éliminé tous ces faux prophètes (1R 19:2). C’est du même esprit que celui qui la conduisait, un esprit sorcier, dont nous parle l’Apocalypse.

Dans le contexte de l’Apocalypse, « la femme Jézabel » représente, à l’évidence, une organisation ecclésiale, plutôt qu’une personne déterminée. Bien peu de femmes, en effet, dans l’Histoire, ont eu l’opportunité d’enseigner des serviteurs de Dieu. Le Nouveau Testament ne parle pas de faits exceptionnels, mais de la chrétienté de tous les temps. L’Église est souvent comparée à l’épouse, à la fiancée, à la femme, à une vierge sage ou folle, ou à une prostituée. Jézabel campe en Apocalypse une Église qui se veut hégémonique et qui n’a pas envie de partager le pouvoir religieux. Elle pervertit les serviteurs de Dieu par l’idolâtrie, pour leur ôter leur autorité et les soumettre (à  elle).

Mais Dieu parle toujours sur plusieurs plans en même temps, y compris sur un plan prophétique. Il y a eu aussi dans l’Histoire des femmes qui ont fait basculer la chrétienté dans l’idolâtrie (des hommes aussi !). L’impératrice d’Orient Irène (797-802) a fait rétablir dans l’Église le culte aux images. L’impératrice Théodora, quelques cinquante ans plus tard, achevait d’installer cette hérésie. Les deux ont fait entériner ces abominations par des conciles. Il s’agissait d’impératrices qui disposaient d’un pouvoir absolu. Ce sont donc bien, en l’occurrence, des femmes « qui ont poussé des serviteurs de Dieu à manger de la viande sacrifiée aux idoles« . Jean prophétisait ainsi que certaines femmes politiques (Jézabel était Reine et avait le pouvoir :1 R 17 et suite) s’ingèreraient dans les affaires de l’Église, la polluant par l’idolâtrie. Pourtant ce ne sont pas ces impératrices qui ont commencé à  polluer la chrétienté : elles n’ont fait que rétablir ce que des loups déguisés en apôtres avaient déjà  introduit depuis plus de trois siècles.

Le problème du rôle des femmes au sein de l’Église n’est qu’une partie d’un problème global. Car la véritable question est : pourquoi le peuple chrétien-né-de-nouveau, nanti de l’Esprit Saint, s’est-il longtemps laissé voler sa mission et a-t-il accepté les mêmes jougs que le peuple d’Israël du temps des Pharisiens ?

Si Dieu lève beaucoup de femmes aujourd’hui, il lève aussi une armée de jeunes déterminés à  obéir à  Dieu, car les temps s’accélèrent. Mais le diable y sème aussi son ivraie : si les uns marchent selon l’Esprit de Dieu, d’autres, sous prétexte de briser les jougs, tombent dans la rébellion, et deviennent un véritable poil à gratter pour les pasteurs.

Euh ! Si j’ose le dire, pour les pasteures aussi !

Mais l’apostasie annoncée pour la fin des temps, et qui se répand partout via des évangiles édulcorés et mensongers : « relativisme », «  prospérité », «  hypergrâce », «  royaume maintenant », «  œcuménisme papal »… n’est pas parvenue par des femmes qui enseignaient la Bible. Tous ces faux évangiles ont été répandu par des hommes que tout le monde connaît. Tous.

Alors, merci à tous ceux qui se lèvent pour proclammer la vérité, qu’ils soient des hommes ou des femmes.