Le discours tenu par Emmanuel Macron le 12 juillet dernier a surtout frappé les esprits parce qu’il confirmait la dérive autoritaire de sa gestion du pays au cours des dix-huit derniers mois.

Après l’interdiction de l’hydroxychloroquine, le confinement strict, les interdictions de sortir plus d’une heure par jour et à plus d’un kilomètre de chez soi, les autorisations de sortie à remplir chaque jour et à présenter à la police, il y a eu le couvre-feu.

Puis il y a eu, le 12 juillet, l’annonce de la nécessité de présenter un passeport vaccinal pour se livrer à de multiples activités qui font partie intégrante de la vie quotidienne de millions de Français. Et il y a eu ainsi un ostracisme transformant en paria quiconque n’a pas le passeport vaccinal, et la création d’une obligation de se vacciner qui ne disait pas son nom, et qui aurait été illégale si elle avait dit son nom, puisque les vaccins en sont au stade expérimental et n’ont pas encore reçu une autorisation de mise sur le marché.

Il y a eu aussi l’annonce de contrôles stricts aux frontières, qui ont confirmé que la France est passée du confinement strict dans les maisons et les appartements au confinement sur le territoire français, avec peu d’autorisations de sorties du territoire et des complexités telles que toute sortie du territoire reste difficile, de même que tout retour sur le territoire (retour pouvant impliquer une quarantaine en isolement contraint).

Il y a eu l’obligation vaccinale effective pour les personnes exerçant diverses professions.

Mais le discours contenait davantage : des mensonges énoncés sans honte sur l’état économique du pays qui, à écouter Macron, est excellent : des entreprises ont fait faillite et ont fermé, des gens ont perdu leur emploi, mais, a dit Macron, les chiffres du chômage n’ont quasiment pas bougé, ceux de la pauvreté non plus !

Il y a une croissance forte, a ajouté Macron, et il a oublié de dire qu’après l’arrêt forcé du fonctionnement de quasiment toute l’économie, le simple redémarrage conduit à un chiffre de croissance forte, et ne signifie strictement rien de plus que le redémarrage de l’économie.

Macron a employé le «nous» inclusif, et parlé comme si la population avait décidé de quoi que ce soit, alors que c’est lui qui a décidé de tout, et il a dit «nous avons eu raison collectivement de rechercher sans cesse l’équilibre entre la protection et la liberté», phrase audacieuse, dès lors que la liberté a été presque totalement supprimée plusieurs semaines durant, et va l’être largement à nouveau, et dès lors que parler de protection pour désigner une période où les Français malades ont subi une longue interdiction d’accès à des médicaments qui soignent, ne ressemble pas à une protection.

Enfin, Macron, qui sait qu’il est à dix mois de l’élection présidentielle, a énoncé son programme, et celui-ci est très inquiétant : une obsession écologiste basée sur le prétexte d’un «dérèglement climatique» inexistant (quand il fait froid l’hiver, et quand il fait chaud l’été, quand il y a un temps sec et quand il y a des pluies et des inondations, c’est le dérèglement climatique, bien-sûr) va conduire à davantage d’atteintes à la liberté individuelle et à des dépenses inutiles.

  • Macron a promis la voiture zéro émission pour la fin de la décennie : sans dire qu’une voiture électrique coûtera beaucoup plus cher qu’une voiture à essence, et que le passage obligatoire à la voiture électrique impliquerait l’obligation pour des millions de gens de se doter d’un véhicule à un prix qu’ils n’auront pas les moyens de payer, ce qui fera qu’ils n’auront plus de voiture du tout si la promesse est tenue par Macron ou par ses successeurs (et je laisse de côté les coûts pour les fabricants de voitures : le cas échéant, ils se chiffreront en milliards d’euros).
  • Macron a défendu le «modèle social français» sans dire que le «modèle» dont il parle est en faillite et contribue à ruiner le pays.
  • Macron a proposé des «plans» et tenu des propos planistes. Et il a promis, sur un mode socialiste, un «revenu d’engagement» qui viendra sans doute compléter le «revenu de solidarité active».

Il a ajouté à une dérive autoritaire scandaleuse, d’autres dérives autoritaires, et des projets anti-économiques qui vont accélérer la ruine du pays.

Je veux espérer que la colère qui a pris forme dans le pays s’amplifiera et fera reculer Macron. Je dois dire, connaissant le personnage, que j’en doute, hélas…

Les sondages indiquent qu’une majorité de Français approuve les décisions de Macron. S’ils sont fiables, ce qui est possible, cela montre que la France a atteint le point de non-retour.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.