Dans mes derniers articles et commentaires mis en ligne, j’ai eu l’occasion d’évoquer Daniel 7, chapitre bien connu destiné dès sa rédaction à éclairer notre époque de sa lumière prophétique.

Nous sommes tous conscients des interrogations que suscite, dans le Corps de Christ, une révélation aussi puissante. C’est la raison pour laquelle je souhaitais soumettre une nouvelle compréhension à votre examen, en vous confiant aujourd’hui mon approche du cinquième verset de ce texte.

 

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Daniel 7.5: Et voici, un second animal était semblable à un ours, et se tenait sur un côté; il avait trois côtes dans la gueule entre les dents, et on lui disait: Lève-toi, mange beaucoup de chair.

Le contexte tout d’abord. Les bêtes de Daniel 7 ont respectivement l’apparence d’un lion, d’un ours et d’un léopard, alors que la petite corne du verset 8 nous est décrite comme parlant avec arrogance. Le rapport avec Apocalypse 13 est donc évident (les termes araméen et grec rendus par arrogance et paroles arrogantes signifient l’un et l’autre grands, tout simplement) et nous pouvons en déduire que Daniel et Jean visent un seul et même système antéchrist, que nous retrouvons, vaincu, en Apocalypse 19.11ss (verset 20: Et la bête fut prise, et avec elle le faux prophète, qui avait fait devant elle les prodiges par lesquels il avait séduit ceux qui avaient pris la marque de la bête et adoré son image. Ils furent tous les deux jetés vivants dans l’étang ardent de feu et de soufre), qui mènent, avec Apocalypse 20.1-6, au Règne messianique.

Or nous avons vu que ce dernier passage est d’une brûlante actualité dans la conclusion de l’article « Les témoins de notre temps » (https://michelledastier.com/info-prophetique-les-temoins-de-notre-temps-par-nicolas-meyer/#comment-104053). Il en résulte que Daniel 7 doit effectivement être rattaché à la période mouvementée que nous traversons.

 

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Dans le vif du sujet !

La principale difficulté, ici, est de saisir ce à quoi les côté et côtes mentionnés se réfèrent. Peut-être faut-il suivre, sur ce point, les poètes chrétiens de langue grecque d’autrefois pour qui, dans le prolongement de Genèse 2.21-22, la côte était allégorique de la femme.

Naturellement, de la femme à l’épouse et donc à l’Eglise, il n’y a qu’un pas que nous allons nous empresser de franchir en tournant nos regards vers l’Asie Mineure. Il s’agit en effet de la région que notre cher Paul a parcourue inlassablement pour y implanter l’Évangile et qui est devenue, grâce au travail de nos prédécesseurs, le berceau de l’Église d’orient, c’est-à-dire un des côtés du Corps de Christ. Pouvons-nous de ce fait y voir le côté que vise Daniel 7.5 ?

Pour le savoir, penchons-nous sur les trois côtes de ce verset. Nos manuels d’histoire sont habituellement discrets sur l’entité esclavagiste antéchrist qui a longtemps prévalu dans l’est et le sud méditerranéens, l’empire turc. Celui-ci porte l’infâme responsabilité des persécutions génocidaires qu’il a dirigées, en Asie Mineure et au-delà, contre la foi chrétienne, les tentatives d’extermination des Arméniens, Assyriens et Grecs orthodoxes –symbolisés par les trois côtes– constituant la concrétisation de l’ordre « Lève-toi, mange beaucoup de chair » lancé à l’ours, qui semble dès lors identifié.

A ce point de notre raisonnement, et pour étayer celui-ci, souvenons-nous que, conformément à Genèse 2.23 ([…] os de mes os et chair de ma chair […]), une côte est composée de chair et d’os. En d’autres termes, une fois que la viande a été engloutie, on court le risque de se casser les dents sur ce qui reste. En fait, comme nous allons le voir, c’est exactement ce qui est arrivé au carnassier turc il y a un peu plus de trois siècles.

Prenons la valeur numérique de Daniel 7.5, 5238, et ajoutons-y celle de l’hébreu ha’etsem/ »l’os » –puisque c’est ce qui reste à l’ours une fois la chair finie–, qui est de 205. Nous parvenons ainsi à un total de 5443, nombre qui correspond dans les chroniques hébraïques à 1683 AD, date à laquelle les troupes turques assiégeant Vienne pour la deuxième fois ont été mises en déroute par les hussards ailés polonais, dans ce que certains estiment avoir été la plus grande charge de cavalerie de l’histoire (et vraisemblablement prophétique du combat céleste d’Apocalypse 19.11ss).

L’empire ottoman était « tombé sur un os », défaite existentielle dont il ne devait jamais se remettre.

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Examinons maintenant la prolongation de vie de Daniel 7.12, accordée jusqu’à une date et un moment déterminés selon la traduction œcuménique de la Bible. Nous sommes ici en présence d’un type d’expression qui donne ordinairement du fil à retordre aux traducteurs. Efforçons-nous en conséquence de rester simples et limitons-nous à préciser que les termes rendus par date et moment sont z’man/ »temps », avec une valeur numérique de 97, et ‘idan/ »année ». Se pourrait-il, de ce fait, que nous parlions d’un temps déterminé en années, de 97 ans ? Cette hypothèse ne doit pas être négligée.

En effet, nous avons laissé entendre qu’avec l’échec subi aux portes de Vienne, l’empire ottoman était entré dans une phase de déclin. Celle-ci, ayant duré un peu plus de deux cents ans, s’est conclue avec l’effondrement de 1918, lui-même suivi de la proclamation de la république turque –en fait un replâtrage occidentalisé de ce qui subsistait d’une structure hégémonique considérablement amoindrie–, le 29 octobre 1923.

Chose extraordinaire, le 30 octobre 2020, soit le lendemain du 97ème anniversaire de cette proclamation, la ville de Smyrne était violemment ébranlée par un séisme de magnitude 7,0, causant l’affaissement d’une vingtaine d’immeubles et plus de cent victimes.

Le signe était clair, car cette ville avait été le théâtre, en septembre 1922, des atrocités commises contre sa population chrétienne, dont le quartier, incendié par les brutes de service, avait brûlé pendant 10 jours. La tribulation annoncée par Apocalypse 2.10 avait eu lieu…

Cent ans plus tard, le marasme dans lequel l’économie turque s’enfonce mois après mois est un indice fort de la fin de la prolongation de vie de Daniel 7.12.

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Si des doutes subsistent encore au sujet de cette deuxième bête, considérez ces quelques points:

  • Le tremblement de terre que nous venons d’évoquer a eu lieu 97 jours après une secousse tellurique (magnitude 4,7) qui a touché, le 25 juillet 2020, la zone historique de Lépante, connue pour un autre revers, naval celui-ci, des forces turques en 1571. Le croirez-vous? Le culte mahométan avait été réintroduit la veille de ce séisme –le vendredi 24 juillet 2020– à la cathédrale Hagia Sophia!
  • La valeur numérique de Daniel 7.5, 5238, est le produit de 97 multiplié par 54, valeur de dan/ »juge, Il juge, Je jugerai ».
  • L’hébreu dov/ »ours » partage sa valeur numérique, 12, avec… Gog!
  • En Ezéchiel 38.2, les mots Gog, au pays de Magog, Prince de Rosch, de Méschec et de Tubal ont une valeur numérique de 2020, celle de Rosch/ »chef », Méschec et Tubal étant de 1299, ce qui, dans notre calendrier, correspond à l’année où les historiens situent la naissance de l’empire ottoman.
  • Pour ce qui est, en Ezéchiel 38.6, 15 et 39.2, des extrémités/parties éloignées du septentrion (hébreu tsaphon’), noter que Jérémie 46.10, qui compte 97 lettres, place le pays du septentrion (toujours tsaphon’) sur les rives de l’Euphrate, fleuve qui prend sa source en Turquie.

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Le mot de la fin, à mettre à l’examen. Ce mot de la fin, laissons-le à notre frère Paisios, moine retiré au Mont Athos, que notre Père a rappelé à Lui en 1994. D’après ce que j’ai pu lire de ce saint homme dans la presse, il avait, avant son départ, annoncé que la transformation d’Hagia Sophia en mosquée (c’était un musée depuis 1934) serait le coup d’envoi de la désintégration de la Turquie, Constantinople étant destinée à passer sous contrôle russe avant d’être retournée à la Grèce.

Petit détail, Paisios était né le 25 juillet 1924. Le tremblement de terre que nous venons d’évoquer, celui du 25 juillet 2020, marquait donc le 96ème anniversaire de son arrivée dans le monde. Cela est à méditer, parce que 96 est la valeur numérique de l’hébreu l’galgal/ »dans un tourbillon »…

Quoi qu’il en soit, devons-nous nous attendre à voir les Russes sur le Bosphore? C’est envisageable. Après tout, les Britanniques n’ont-ils pas libéré Jérusalem en 1917 ? Ne soyons toutefois pas impatients. Des choses très intéressantes vont se produire dans l’intervalle.

 

 

SDG/NM – 13.06.2022