A ce jour, la femme d’Apocalypse 12 est en travail et nous, ses enfants, nés de la plénitude de l’Evangile de Christ, avons pour vocation de nous édifier en son Corps, sur le modèle d’Esaïe 62.5.

 

Esaïe 62.5: Comme un jeune homme s’unit à une vierge, ainsi tes fils s’uniront à toi; et comme la fiancée fait la joie de son fiancé, ainsi tu feras la joie de ton Dieu.

 

Au fond de nos cœurs, nous avons accepté le triple témoignage du Fils, exposé en 1 Jean 5.6-8.

 

1 Jean 5.6-8: C’est lui, Jésus Christ, qui est venu avec de l’eau et du sang; non avec l’eau seulement, mais avec l’eau et avec le sang; et c’est l’Esprit qui rend témoignage, parce que l’Esprit est la vérité.

[7] Car il y en a trois qui rendent témoignage: [8] l’Esprit, l’eau et le sang, et les trois sont d’accord.

 

Nous retrouvons les trois composantes de ce témoignage en Ezéchiel 16.9, à propos de la Jérusalem d’autrefois, l’eau, le sang et l’huile de l’Esprit. Or ce qui était vrai pour la cité de David ne l’est pas moins pour celle, céleste, dont nous sommes aujourd’hui les citoyens rachetés (cf. Galates 4.26 et Philippiens 3.20).

 

Ezéchiel 16.9: Je te baignai/lavai dans l’eau, je rinçai ton sang/tes meurtres de dessus toi, et je t’oignis avec de l’huile.

 

Ce verset, dans le texte original, compte 7 mots, comme Genèse 1.1, et semble de ce fait renvoyer à la semaine de millénaires allant de la chute à la fin de ce monde. Nous entrons donc, avec cette observation, dans la sphère de la prophétie.

 

Précision supplémentaire, les 7 mots d’Ezéchiel 16.9 totalisent 33 lettres. Ce nombre, dans la Torah, est mis en évidence par Lévitique 12.4, avec le délai à respecter entre la circoncision de tout enfant mâle et le sacrifice d’un agneau et d’une tourterelle ou jeune colombe (la traduction, aux versets 6 et 8, de l’hébreu ionah/ « colombe » par « pigeon » laisse selon moi à désirer et masque le sens profond, absolument fondamental, de ce chapitre de la loi mosaïque), sacrifice couronnant la purification de la femme devenue mère et permettant à celle-ci de retourner au sanctuaire, tabernacle ou temple.

 

L’agneau et la colombe de Lévitique 12 devraient provoquer un déclic immédiat en tout exégète des Écritures ayant lu le premier chapitre de l’Evangile de Jean. Ses versets 29 à 36, où résonnent les paroles inspirées du Baptiste, confèrent en effet une place primordiale à ces deux symboles.

 

Jean 1.29-36: Le lendemain, il vit Jésus venant à lui, et il dit: Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. [30] C’est celui dont j’ai dit: Après moi vient un homme qui m’a précédé, car il était avant moi. [31] Je ne le connaissais pas, mais c’est afin qu’il fût manifesté à Israël que je suis venu baptiser d’eau.

 

[32] Jean rendit ce témoignage: J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et s’arrêter sur lui. [33] Je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser d’eau, celui-là m’a dit: Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et s’arrêter, c’est celui qui baptise du Saint Esprit. [34] Et j’ai vu, et j’ai rendu témoignage qu’il est le Fils de Dieu.

 

[35] Le lendemain, Jean était encore là, avec deux de ses disciples; [36] et, ayant regardé Jésus qui passait, il dit: Voilà l’Agneau de Dieu.

 

A la lecture de ces lignes, nous voyons tout à coup, révélation presque écrasante, un nouvel horizon de compréhension, jusqu’ici insoupçonné, s’ouvrir devant nous. D’ordonnance reléguée au rang d’antiquité, vouée à l’oubli, Lévitique 12 se fait oracle majeur: depuis l’Exode, chaque descendante d’Israël, après la naissance d’un enfant, a proclamé sans le savoir la venue de l’Oint et de l’Esprit Saint en se rendant à la maison de son Dieu avec l’agneau et la colombe prescrits.

 

Au-delà des millénaires, cette proclamation subsiste et emplit nos âmes du souffle du Verbe Eternel. Elle renouvelle et élève nos méditations dans leurs attentes eschatologiques.

 

Pour nous en convaincre, remontons de quelque 2700 ans dans l’Histoire sainte et arrêtons-nous au règne de Joas sur Juda (2 Rois 11.1ss et 2 Chroniques 22.10ss).

 

Joas est l’enfant-roi sauvé de la mégère usurpatrice Athalie par sa tante Joschéba, puis littéralement porté par le mari de celle-ci, le souverain sacrificateur Jehojada. Sa déchéance finale, dans l’idolâtrie et le meurtre, nous est d’autant plus douloureuse qu’à l’origine, ce prince nous apparaît nimbé d’une aura messianique:

 

  1. Il échappe à l’élimination de la lignée royale de David, tout comme Jésus échappera au massacre des innocents ordonné par le potentat psychopathe du moment.

 

  1. Il demeure caché 6 ans dans le temple avant son sacre (2 Rois 11.3, 2 Chroniques 22.12), ce qui évoque naturellement les 6 millénaires devant s’écouler jusqu’au Règne de Christ.

 

  1. 2 Rois 11.14 nous rapporte que lors de cette intronisation, dans le sanctuaire, sous le regard des dignitaires, le roi se tenait sur l’estrade/près de la colonne, mots ayant en hébreu une valeur numérique de 434.

 

Cette scène est prémonitoire de celle à laquelle nous assistons en Luc 2.46: le Roi des rois, âgé de 12 ans, assis dans le temple, entouré de l’élite intellectuelle d’Israël, 434 ans très exactement après la chute de Jérusalem devant les troupes de Nebucadnetsar en 3338 Anno Mundi / 423 av. J.-C. –ce sont les 62 semaines d’années de Daniel 9.25; voir le premier volet du triptyque que j’ai consacré à ce prophète.

 

Luc 2.46: Au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant.

 

  1. Joas relève la sukah/ »tente » de David, soit la dynastie de celui-ci, pratiquement anéantie par Athalie, tâche dévolue au Messie par Amos 9.11.

 

Amos 9.11: En ce temps-là, je relèverai de sa chute la sukah/tente de David, j’en réparerai les brèches, j’en redresserai les ruines, et je la rebâtirai comme elle était autrefois.

 

  1. Il restaure le temple (2 Rois 12.4ss, 2 Chroniques 24.4ss), entreprise elle aussi propre au Christ dans la foi israélite.

 

Jean 2.19: Jésus leur répondit: Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai.

 

  1. Une traduction possible du nom Joas/Jeho’ash est « Feu de l’Eternel » ou « L’Eternel est un feu ». Cela nous rappelle que la lumière d’Israël deviendra un feu, et son Saint une flamme (Esaïe 10.17), déclaration annonciatrice de Luc 12.49.

 

Luc 12.49: Je suis venu jeter un feu sur la terre, et qu’ai-je à désirer, s’il est déjà allumé?

 

  1. Sa mère, enfin, c’est Tsiviah, la Belle, la Glorieuse (de tsvi/ »beauté, gloire, ornement »; 2 Rois 12.1, 2 Chroniques 24.1), mystiquement engendrée des eaux du serment, de Beer Schéba, puits séculaire ayant étanché, génération après génération, la soif des Hébreux dans leur marche. Epouse du roi de Juda, elle est l’image fugitive de celle qui monte du désert, appuyée sur son bien-aimé (Cantique des Cantiques 8.5). Elle est, 7 siècles à l’avance, l’allégorie discrète de l’humanité pieuse d’Apocalypse 12, l’humanité procédant de la foi en Dieu et non de la chair, mettant au monde le Sauveur.

 

Tsiviah, Belle, Glorieuse, préfiguration de l’Ekklesia d’Ephésiens 5.25-27, purifiée, débarrassée des taches, des plis de la peau causés par l’enfantement plutôt que par la vieillesse, lavée, si l’on colle au grec, par le bain de l’eau (dont il est question) dans une parole.

 

Ephésiens 5.25-27: Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l’Ekklesia, et s’est livré lui-même pour elle, [26] afin de la sanctifier, l’ayant purifiée par le bain de l’eau (dont il est question) dans une parole, [27] afin de faire paraître devant lui l’Ekklesia glorieuse, n’ayant ni tache, ni pli de la peau dû à un étirement, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible.

 

Ce bain, cette eau, cette parole sont ceux d’Ezéchiel 16.9, verset dont nous avons parlé au début de cet article, et sur lequel nous reviendrons dans notre conclusion.

 

Ezéchiel 16.9: Je te baignai/lavai dans l’eau, je rinçai ton sang/tes meurtres de dessus toi, et je t’oignis avec de l’huile.

 

 

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2 rois 12.2: Joas fit ce qui est droit aux yeux de l’Eternel tout le temps qu’il suivit les directives du sacrificateur Jehojada.

 

Du vivant de Jehojada, le pouvoir, à Jérusalem s’exerçait de façon symbiotique. Le couple formé par le souverain sacrificateur et Joschéba réunissait les onctions d’Aaron et de David. L’un et l’autre assuraient, au quotidien, un développement harmonieux au monarque en puissance qu’était Joas. Ils étaient, en fait, comparables à des parents veillant au bien-être et au futur de leur enfant à naître.

 

Toutefois, avec le décès de Jehojada en 3090 AM / 671 av. J.-C. (une date plus tardive est également articulée, mais elle est moins vraisemblable, compte tenu des éléments d’information fournis par la tradition judaïque, dont nous disposons par ailleurs), cette osmose des onctions prend abruptement fin. Pour Joas, c’est sa véritable naissance à la royauté qu’il aura désormais à assumer de façon indépendante, à l’instar des nouveaux-nés qui, d’un instant à l’autre, doivent faire face à leur existence propre.

 

Ce virage, nous le savons, ne sera pas négocié avec succès, les chefs du peuple poussant le roi à servir avec eux les astartés et les idoles (2 Chroniques 24.17-18; on déduit même du verbe « se prosterner » que Joas acceptera d’être divinisé, abomination des abominations!). Cette naissance à la royauté devient donc une cause essentielle d’impureté pour la femme d’Apocalypse 12 (puisqu’à l’époque, le royaume de Juda était l’expression de cette femme). Cet état d’impureté implique en conséquence que nous revenions à la procédure de Lévitique 12, que nous avons mise en exergue, et que notre réflexion se concentre sur la démarche, la logique de purification en résultant.

 

Sur cette base, écoutons l’Esprit et considérons que les jours/temps de ce chapitre sont autant de siècles, exercice rappelant Daniel 9.25-27, où les semaines, inhabituelles, sont constituées d’années. Comme nous allons maintenant le voir, il va en découler une perspective tout à fait étonnante.

 

Commençons avec les 7 temps/siècles de Lévitique 12.2-3 (dans ce dernier verset, les mots « le huitième jour » prennent celui de l’accouchement en compte):

 

  • 3090 AM + 700 ans = 3790 AM, année au début de laquelle –on est encore en 29 Anno Domini, cf. Luc 3.1ss– Jésus est baptisé par Jean.

 

Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste lance le Fils du Très Haut au Baptiste à cette occasion (Matthieu 3.15). Par ces mots, Il montre Son obéissance. Il donne l’exemple, emblématique, de la circoncision du cœur, dorénavant requise de toute personne se réclamant de la femme/Corps spirituel d’Apocalypse 12; en contrepartie de quoi, cette femme, ce Corps, reçoit, en Christ, l’Agneau et la Colombe qui scelleront ultérieurement la purification en cours.

 

Lévitique 12.6-7: Lorsque les jours de sa purification seront accomplis, pour un fils ou pour une fille, elle apportera au sacrificateur, à l’entrée de la tente d’assignation, un agneau d’un an pour l’holocauste, et une jeune colombe ou une tourterelle pour le sacrifice d’expiation.

 

[7] Le sacrificateur les sacrifiera devant l’Eternel, et fera pour elle l’expiation; et elle sera purifiée du flux de son sang. Telle est la loi pour la femme qui enfante un fils ou une fille.

 

Jean 1.29-36: Le lendemain, il vit Jésus venant à lui, et il dit: Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. [30] C’est celui dont j’ai dit: Après moi vient un homme qui m’a précédé, car il était avant moi. [31] Je ne le connaissais pas, mais c’est afin qu’il fût manifesté à Israël que je suis venu baptiser d’eau.

 

[32] Jean rendit ce témoignage: J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et s’arrêter sur lui. [33] Je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser d’eau, celui-là m’a dit: Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et s’arrêter, c’est celui qui baptise du Saint Esprit. [34] Et j’ai vu, et j’ai rendu témoignage qu’il est le Fils de Dieu.

 

[35] Le lendemain, Jean était encore là, avec deux de ses disciples; [36] et, ayant regardé Jésus qui passait, il dit: Voilà l’Agneau de Dieu.

 

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Maintenant, pour situer chronologiquement la complétion de cette purification –cet aboutissement est un mo’ed, une réunion– il suffit d’ajouter les 33 temps/siècles de Lévitique 12.4 à la date du baptême du Sauveur, 3790 AM:

 

  • 3790 AM + 3300 ans = 7090 AM

ou

  • 29 AD + 3300 ans = 3329 AD,

 

résultat auquel nous sommes déjà parvenus avec le texte « Deux visions pour l’intelligence des temps« .

 

Ce dévoilement, ce discernement nouveau qui nous est donné quant à l’économie des âges décrétée par notre Père nous ramène à Ezéchiel 16.9, qui fonde et étaye notre raisonnement. Ce verset partage sa valeur numérique, 1556, avec les lettres d’Apocalypse 11.19 –si nous considérons l’ordre d’apparition de celles-ci dans l’alphabet grec; cf. Scrivener, Textus Receptus, 1894–, où nous voyons, à la 7ème et dernière trompette, le temple de Dieu dans le ciel s’ouvrir. Ce verbe, réminiscence de l’hébreu peta’h, désignant « l’ouverture, l’entrée » de la tente d’assignation/du mo’ed en Lévitique 12.6, est la clef qui nous permet de saisir pleinement la portée vertigineuse de la « proclamation des mères d’Israël » que nous avons identifiée, icône, si longtemps dérobée à nos regards, de la Femme de Lumière au terme de son travail terrestre et de sa purification. Nous la voyons, certes de loin, s’élevant dans l’alyah de toutes nos espérances, appuyée sur son Bien-Aimé, Jésus, l’Agneau de Dieu, dépositaire et dispensateur de l’Esprit, notre Colombe, l’Epoux et l’Epouse se fondant dans l’éclat incomparable de la gloire du tabernacle céleste… enfin accessible!

 

Apocalypse 11.19: Et le temple de Dieu dans le ciel fut ouvert, et l’arche de son alliance apparut dans son temple. Et il y eut des éclairs, des voix, des tonnerres, un tremblement de terre, et une forte grêle.

 

Lévitique 12.6: Lorsque les jours de sa purification seront accomplis, pour un fils ou pour une fille, elle apportera au sacrificateur, à l’ouverture/entrée de la tente d’assignation/du mo’ed, un agneau d’un an pour l’holocauste, et une jeune colombe ou une tourterelle pour le sacrifice d’expiation.

 

 

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Encore une chose: Ezéchiel 16.9 s’achève sur un nun final, celui de shemen/ »huile ». La tradition hébraïque enseigne qu’il s’agit de la lettre la plus longue de l’Aleph-Beth, qui permet d’aller chercher la foi au tréfonds de nos êtres, au-delà de tout ce que nos pauvres entendements peuvent appréhender. Il n’est dès lors pas surprenant que ce nun final mette le sceau à l’amen que les justes associent depuis toujours à leurs prières, à l’image de l’apôtre Jean dans la supplication ultime de nos Bibles.

 

Apocalypse 22.20: […] Amen! Viens, Seigneur Jésus!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SDG/NM – 31.08.2023