Luc 22 :35-37

Jésus leur dit encore: Quand je vous ai envoyés sans bourse, sans sac, et sans souliers, avez-vous manqué de quelque chose? Ils répondirent: De rien.

Et il leur dit: Maintenant, au contraire, que celui qui a une bourse la prenne et que celui qui a un sac le prenne également, que celui qui n’a point d’épée vende son vêtement et achète une épée.

Car, je vous le dis, il faut que cette parole qui est écrite s’accomplisse en moi: Il a été mis au nombre des malfaiteurs. Et ce qui me concerne est sur le point d’arriver.

 

Nous sommes quelques heures avant l’arrestation de Jésus. Et il donne un ordre curieux à ses disciples « Achète une épée ! » Voici un des versets, une des paroles les plus difficiles à comprendre.

– Quoi ? Notre maître appelle à la violence, au meurtre ?

On connait la suite : Le baiser de Juda, Jésus est trahi, Pierre qui donne un coup d’épée et qui arrache l’oreille de Malchus, le serviteur du souverain sacrificateur, Jésus qui accomplit un dernier miracle en guérissant l’oreille arrachée. Et tous s’enfuient, sans se battre.

Il faut lire les quatre évangiles pour avoir toutes les informations (Jn 18 ; Luc 22, Ma. 14, Mt. 26).

Jésus avait une telle autorité que ceux qui viennent l’arrêter tombent à terre en reculant. Il donne l’ordre à Pierre de remettre son épée dans son fourreau. Alors pourquoi avait-il demandé à ses disciples de venir avec deux épées ? Dans quel but ? Tout le texte montre que Jésus a donné sa vie à ce moment.

Oui, pourquoi l’épée ? La violence serait admissible dans des moments particuliers ? Que signifie ce texte ?

Je priais en marchant dans la forêt, comme j’aime bien le faire. Je ne pensais même pas à ce texte, et, d’un coup, il s’est imposé à mon esprit. Je ne suis pas enseignant, je ne connais pas l’hébreu, je n’ai aucune prétention  autre que mon vécu à ce moment : l’épée était la fin d’un temps. Les dernières heures avant le salut offert à la croix. Le temps où la foi était réservée à un seul peuple, le temps où l’Esprit saint n’était pas encore descendu sur une foule.

La fin d’un temps est un moment agité, où les forces des ténèbres agissent avec puissance. Un temps où il semble même que tout est perdu, où ce qui faisait notre espérance s’envole, un temps de ruines et de désespoir. Un temps de trahisons.

Le temps qui a précédé la croix est un concentré de tout cela. C’est donc aussi un temps de vigilance, de prudence, où il vaut mieux être équipé. On peut penser à ce jeune homme venu en curieux et qui repart tout nu !

Les parallèles sont nombreux avec les temps d’aujourd’hui. Nous vivons aussi les dernières « heures » avant un changement complet de situation spirituelle : un temps de difficultés et de ténèbres avant la délivrance.

Alors est-ce le moment de passer à la lutte violente ? Faut-il se défendre avec des armes ? Devons-nous prendre des cours de tir ? Ou des cours de lutte non-violente ?

Ou alors faut-il spiritualiser ce verset et dire que l’épée, c’est la parole de Dieu ? Ce ne sont pas les versets qui manquent pour dire cela.

Jésus a dit à Pierre :  (Mt. 26 :52-54)

Remets ton épée à sa place; car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée.

Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à l’instant plus de douze légions d’anges?

Comment donc s’accompliraient les Écritures, d’après lesquelles il doit en être ainsi?

Tuer est lourd de conséquence, le réformateur Zwingli a vécu ce verset à la lettre.

Et la question principale : Quelles Ecritures doivent s’accomplir ? Ce n’est pas la capacité « militaire » de Dieu qui compte. Elle est infiniment supérieure à la capacité de l’ennemi. Non le centre est d’avoir la vision claire de ce que Dieu veut faire. Jésus connaissait exactement les plans du Père à ce moment. Il savait aussi qu’il allait obéir jusqu’au bout, avec ses capacités humaines, dans son corps, dans la souffrance ultime.

Je reviens à la question de spiritualiser ce verset. De n’utiliser que la Parole de Dieu pour toutes formes de défenses. Je ne dis pas que c’est faux mais je ne suis pas en paix en limitant l’épée à sa signification spirituelle. Car il peut être juste de se défendre, et surtout, nous risquons une vie de foi bien théorique et spiritualisée.

Face au monde spirituel, nos armes sont 100% spirituelles, l’épée de la parole est bien la seule à être efficace, c’est-à-dire puissante et victorieuse.

Et face au monde physique ? Nous vivons dans des ténèbres de plus en plus épaisses, dans une insécurité grandissante, ne sachant plus comment continuer la vie quotidienne. Jamais je n’avais imaginé qu’aller marcher en forêt puisse devenir illégal !

Nous avons clairement besoin de nous approcher de notre Dieu pour  aller « acheter » les équipements nécessaires pour les temps qui viennent. « Acheter » veut simplement dire qu’il y a un prix à payer.

Nous avons quitté une longue période qui avait l’air paisible pour entrer dans un « dernier temps », avant des changements radicaux. Notre équipement doit changer aussi, et surtout notre capacité à nous défendre, à faire face aux trahisons, y compris de nos proches. N’oublions pas que c’est un des 12 qui a trahi. Cela devait être difficile pour les 11 apôtres restants.

Où trouver ces équipements ? Selon quels modèles ? Quels critères ? Quel texte biblique pourrait nous parler des équipements en temps de crise ? A quoi ressemblent les « bourses, sac et épées »  du monde actuel ?

J’ai été intrigué par les qualités des principaux chefs du roi David. Ils sont nommés « Les vaillants hommes de David »

2 Samuel 23 : 8-11

Voici les noms des vaillants hommes qui étaient au service de David. Joscheb Basschébeth, le Tachkemonite, l’un des principaux officiers. Il brandit sa lance sur huit cents hommes, qu’il fit périr en une seule fois.

Après lui, Éléazar, fils de Dodo, fils d’Achochi. Il était l’un des trois guerriers qui affrontèrent avec David les Philistins rassemblés pour combattre, tandis que les hommes d’Israël se retiraient sur les hauteurs.

Il se leva, et frappa les Philistins jusqu’à ce que sa main fût lasse et qu’elle restât attachée à son épée. L’Éternel opéra une grande délivrance ce jour-là. Le peuple revint après Éléazar, seulement pour prendre les dépouilles.

Après lui, Schamma, fils d’Agué, d’Harar. Les Philistins s’étaient rassemblés à Léchi. Il y avait là une pièce de terre remplie de lentilles; et le peuple fuyait devant les Philistins. Schamma se plaça au milieu du champ, le protégea, et battit les Philistins. Et l’Éternel opéra une grande délivrance.

 

Quelles sont leurs qualités ?

⇒ La force d’impact: (800 personnes touchées d’un coup). C’est bien une capacité surnaturelle. Cela semble impossible, mais pourtant une seule personne qui obéit à Dieu peut avoir un impact durable. Pensons à Marie Durant, emprisonnée pendant 38 ans dans la tour de Constance, sans renier sa foi en Jésus, et qui aurait gravé dans la pierre : « Résister » Combien de milliers de chrétiens ont été encouragés par cette simple paysanne ?

 

⇒ La persévérance : (la peau qui reste attachée à l’épée). La persévérance ouvre la porte aux délivrances. L’ennemi ne lâche pas volontiers et parfois il faut se battre jusqu’à l’extrémité de nos forces. Par contre quand il est forcé de lâcher, alors l’ennemi perd un bon bout de terrain.

 

⇒ La protection (Protéger un champ de lentilles) Il est juste de ne pas se laisser piller. Trop d’hommes laissent le domaine de la protection aux femmes. Quelle erreur, quelle fausse compréhension spirituelle, quels drames dans tant de familles! La protection délivre aussi, car les personnes en sécurité sont libres.

 

Après ces trois premiers vaillants guerriers, il y avait encore trente chefs, dont les trois premiers de ce second groupe sont aussi considérés :

2 Samuel 23 : 20-25

 

Abischaï, frère de Joab, fils de Tseruja, était le chef des trois. Il brandit sa lance sur trois cents hommes, et les tua; et il eut du renom parmi les trois.

Il était le plus considéré des trois, et il fut leur chef; mais il n’égala pas les trois premiers.

Benaja, fils de Jehojada, fils d’un homme de Kabtseel, rempli de valeur et célèbre par ses exploits. Il frappa les deux lions de Moab. Il descendit au milieu d’une citerne, où il frappa un lion, un jour de neige.

Il frappa un Égyptien d’un aspect formidable et ayant une lance à la main; il descendit contre lui avec un bâton, arracha la lance de la main de l’Égyptien, et s’en servit pour le tuer.

Voilà ce que fit Benaja, fils de Jehojada; et il eut du renom parmi les trois vaillants hommes.

Il était le plus considéré des trente; mais il n’égala pas les trois premiers. David l’admit dans son conseil secret.

 

Voici leurs qualités, tellement importantes : force, courage et audace.

Nous voyons dans toutes ces qualités les types de chefs que Dieu désire établir. (Attention : un chef c’est quelqu’un qui est préparé par Dieu et qui entraine les autres à sa suite, (rien à voir avec les notions de « leader » à la mode marketing d’aujourd’hui).

Examinons-nous devant le Seigneur, quelles sont nos qualités, que veut-Il développer en nous ? La réponse est simple : Où ai-je de l’impact ? Quand ai-je de la persévérance ? Qu’est-ce que j’aime protéger ? A quels moments j’ai du courage ou de l’audace ? Comment se manifeste ma force ?

Remarquons aussi que toutes ces qualités sont guerrières. Je crois sincèrement que dans les temps troublés qui arrivent à toute vitesse, ce sont ces qualités que Dieu désire développer parmi son peuple.

Remarquons aussi que les femmes, autant que les hommes, peuvent avoir ces qualités. En temps de crise, Dieu lève des femmes remarquables, remplies de ces qualités.

Peut-être es-tu en plein découragement, avec le sentiment d’échec devant toutes ces qualités, pris par la morosité et la mort ambiante. J’aimerais te laisser ce verset que j’ai reçu il y a 36 ans, par le pasteur de notre mariage, verset que je commence à comprendre seulement aujourd’hui :

C’est pour cela qu’il est dit: Réveille-toi, toi qui dors, Relève-toi d’entre les morts, Et Christ t’éclairera. (Eph 5 :14)

Je crois que la question de l’épée est surtout la question : Comment vas-tu te battre ? Pour ta foi ? Pour les tiens ? Pour tes valeurs ? Pour ce qui est précieux ?

Et l’étape qui précède : « Réveille-toi ! »