Le jeudi 23 janvier 2003, lors d’une rencontre de partage et de prière pour l’unité des églises de T. (*) avec quelques soeurs et frères, une pensée forte, soudaine me traversa l’esprit et se traduisit avec intensité dans ma prière:
« Ne priez pas pour l’unité des églises, cela n’est pas dans la volonté de Dieu.
Dieu ne peut unir l’or à des scories. Comme Dieu appelle les églises dans Apocalypse, voici, c’est le moment où les églises et les pasteurs qui peuvent encore entendre la voix de Dieu et se repentir, doivent se repentir. Que les églises qui peuvent encore se repentir, se repentent.
Car, voici, Dieu unit, rassemble les brebis, mais Il les rassemble en les séparant des boucs.
La colère de Dieu se manifeste car Son nom est foulé au pied et est dénigré dans les églises. On prend Son nom pour sanctifier ce qui est souillé.
Maintenant, c’est le moment où l’Eglise, les églises, doivent choisir qui elles veulent servir. Dieu convoque les Siens sur le Mont Carmel, ils doivent décider qui ils veulent servir: Jésus-Baal ou Jésus-Christ?
Dieu n’unit pas pour sanctifier par la suite, mais d’abord Il sépare et sanctifie pour ensuite unir. «
Le lendemain matin, mon estomac était comme noué, j’étais prise dans les tripes et criai à Dieu à cause des compromission des églises. Et pendant que j’arpentais le couloir en direction de ma chambre avec de la lourdeur et de la tristesse dans le coeur, voici que le passage de Jean 10:4-5 qui ne m’avait jusque là jamais attiré l’attention me fut donné : « Et les brebis Le suivent, parce qu’elles connaissent Sa voix. Elles ne suivront point un étranger; mais elles fuiront loin de lui, parce qu’elles ne connaissent pas la voix des étrangers. »
Et il me sembla alors entendre le Seigneur me dire :
« Mes brebis savent-elles encore FUIR ? Ont-elles encore ce réflexe de survie ? Exercent-elles encore leur discernement ? Ont-elles encore l’amour de Ma voix, l’amour de Ma vérité, de Ma parole, ou sont-elles tout simplement heureuses et satisfaites d’avoir des conducteurs ? Mais connaissent-elles seulement Ma voix, pour la distinguer de celle des étrangers ? Se sont-elles suffisamment pour cela, nourries de Ma Parole ? Veulent-elles être suffisamment proches de Moi pour être connues de Moi et Me connaître, Moi LEUR Berger ? »
Et je reçus dans mon esprit, dans la foulée, une image de l’Unité de l’Eglise selon le Seigneur. Il me fut donné deux schémas, correspondant à deux unités qui se construisent de nos jours. L’une est spectaculaire de par son ampleur et sa popularité : elle brassera des foules car elle est peu contraignante et offre l’agréable. C’est l’unité apostate, la grande porte de la séduction. L’autre est profonde, cachée, restreinte : la petite porte contraignante de la séparation et de la souffrance, le chemin de la croix.
La première unité (dessin de gauche) est l’unité hétéroclite que l’on cherche à créer artificiellement. La grande croix représente Christ. Les autres figures en couleur représentent les chrétiens et les églises quels qu’ils soient, dans toute leur hétérogénéité, ce qui inclut des éléments non rachetés par Christ, non régénérés. Les cercles représentent les groupements, les rassemblements humains qui se forment, que l’on cherche à établir, incluant également des superstructures (les cercles plus grands qui englobent les cercles plus petits). Une fois que ces groupements sont réalisés, toujours par la force et l’initiative de l’homme, on cherche ensuite à les relier artificiellement par des cordons (initiatives, événements, chartes humains) à Jésus, mais en réalité, Jésus-Christ et Sa croix ne sont pas le but premier et unique recherché, le Seigneur n’est qu’un prétexte utilisé dans une construction d’origine humaine (ceci est symbolisé sur le dessin par le fait que la croix principale représentant Christ est de petite taille – Christ n’est pas l’unique Seigneur – et à la périphérie et non au centre – Christ n’est pas le but). On croit construire l’unité, mais en vérité, on a construit une union babylonienne qui est décentrée de Christ, même si on fait librement usage de Son nom, et dans laquelle les divers éléments se sont assemblés dans un mélange arbitraire, sans soudure réelle à Christ (il se mêle par ci, par là des chrétiens sincères et même pieux et droits mais pas complètement attachés à Christ seul ou simplement séduits du fait de l’ignorance ou d’un manque de discernement, ils sont symbolisés par les petites croix) si ce n’est la volonté humaine commune de faire référence à Christ. C’est ici « l’unité » apostate, la « grande porte », qui se construit rapidement sous nos yeux aujourd’hui, au nom de « l’amour ».
La deuxième unité (dessin de droite) découle de l’identification des chrétiens ayant reçu par la foi la nature de Christ (les petites croix) à Christ Lui-même, Chef de l’Eglise. Cette unité se fait sans effort humain car elle résulte de l’attraction exercée par Christ (« l’aimant ») sur chaque chrétien ayant le désir ardent de tisser et développer pour lui-même une relation intime avec son bien-aimé Seigneur pour être transformé à Sa ressemblance. Chacun de ces chrétiens connaît le Berger personnellement et d’une façon profonde et authentique ou cherche à Le connaître sincèrement et en vérité, même s’ils peuvent avoir des niveaux de maturité différents ou des difficultés dans leur marche avec le Seigneur. Ils ont la nature imputée de Christ, l’œuvre de la Croix du Seigneur est inscrite dans leur cœur du fait de leur désir de Lui obéir et de marcher dans Sa volonté. On ne voit donc plus leur nature propre mais c’est la nature de Christ qui transparaît en eux. Ceci est représenté par les traits qui les relient directement à la Croix de Jésus-Christ. Il s’agit là de la véritable unité selon le cœur de Dieu et perfectionnée dans l’amour de Christ, qui n’est le fruit d’aucune organisation ni d’aucun groupement humains, même s’il peut y avoir des rapprochements de coeur entre certains chrétiens dus à des liens de proximité géographique, des affinités particulières ou une volonté d’union visible dans l’oeuvre du Royaume de Dieu et la prière (ces rapprochements sont représentés par les quelques cercles plus petits à l’intérieur du cercle principal). Cette unité est essentiellement invisible et cachée, et non pas visible et extérieure. Ceci est symbolisé par le grand cercle en pointillé. Elle existe par elle-même partout où la nature de Christ est recherchée et vécue authentiquement dans la vérité de Sa Parole. C’est une unité de nature et non pas de forme. Elle prend corps lorsque les enfants de Dieu viennent humblement à Jésus et s’abandonnent à Lui, ayant en eux l’amour de la vérité, de sorte que c’est le Saint-Esprit, l’Esprit de vérité, qui les conduit et tisse entre eux l’amour agapé qui est le lien de la paix. Cette unité traverse les barrières dénominationnelles. Elle crée automatiquement une séparation spirituelle invisible (un défaut de pleine communion dans l’Esprit et par l’Esprit) d’avec ceux qui, bien que se disant chrétiens, n’ont pas reçu la vie et la nature de Christ, Sa sanctification, Sa pensée et Ses exigences de sainteté et de vérité, car dans cette unité, seule les limailles de fer sont attirées vers l’Aimant Jésus étant donné qu’elles ont la même nature.
Cette vision spirituelle me permit de comprendre la signification de la pensée reçue et formulée dans ma prière faite la veille, et de voir devant quelle alternative subtile chaque chrétien se trouve aujourd’hui confronté : allons-nous chercher à construire une union de chrétiens ayant peut-être les mêmes objectifs, le même langage, mais n’ayant pas Christ comme réel et unique but, ou voulons-nous nous attacher à poursuivre Christ afin de devenir un en Lui, et unis à Lui? Les deux alternatives se ressemblent et, pour cette raison, beaucoup se laissent séduire comme nous l’avons aussi été un temps, mais leur issue est totalement différente. Seule la deuxième est agréée de Dieu.
*Note : les auteurs qui ont souhaité rester anonymes, ont également demandé à ce que le nom de la ville ne soit pas mentionné, ceci afin de ne pas mettre mal à l’aise les églises concernées.
Il est bien entendu que l’union de coeur est possible entre tous les chrétiens réellement nés de nouveau, car cette union spirituelle est une affaire de Vie Divine infusée dans les coeurs des rachetés et doit être conforme à la Parole de Dieu, et non une affaire de théologie ou d’opinions. Nous pouvons expérimenter l’unité avec des frères et soeurs, mais non avec des personnes irrégénérées. Cependant, nous pouvons être en communion d’esprit avec tous les chrétiens, même avec ceux qui ont une position anti-scripturaire du fait de leur ignorance. Un défaut de compréhension ne devrait jamais être un obstacle à la communion. Des croyants réveillés cherchent la communion avec d’autres chrétiens unis d’un même coeur, des chrétiens ayant faim de Dieu et mus d’un profond désir d’unité parmi le peuple de Dieu. Là où se trouvent des croyants, ils peuvent et devraient se rassembler dans des réunions ouvertes à tous les chrétiens. Ces réunions devraient être informelles, vécues dans la simplicité et la chaleur et dans le partage ouvert de la joie et de la communion dans l’Agneau. Cette vérité est rappelée avec force ici dans le but de préciser que la vision qui précède n’est en rien un plaidoyer pour une théologie offensive produisant la division, l’animosité et la haine parmi les chrétiens. La vision met seulement et simplement en opposition l’unité spirituelle déjà existante entre les enfants de Dieu nés de Lui, unité de nature, et la fausse unité religieuse qui se construit de nos jours par la volonté seule de l’homme, par l’intermédiaire de tractations théologiques et de compromissions spirituelles, et qui englobe même des corps étrangers à l’Esprit de Christ.
Cet article rejoint parfaitement ce qui me chicane depuis longtemps.
J’ai toujours été un peu (et de plus en plus) mal à l’aise avec la fameuse « semaine de l’unité » annuelle, qui est pratiquée avec enthousiasme par toutes les églises, y compris évangéliques, sans que le moindre soupçon de scepticisme ne se fasse entendre.
L’œcuménisme était encore regardé avec méfiance par certains évangéliques il y a quarante ans, mais actuellement il est célébré comme une merveille allant de soi par tout le monde, et cela de manière totale et absolue.
Il y a plus d’une décennie, j’avais envoyé à mon pasteur (évangélique) un message interrogeant la pertinence de l’œcuménisme, pour recevoir en guise de réponse, non pas des arguments en faveur de celui-ci, mais une insinuation selon laquelle j’avais peut-être un problème (il est vrai que je suis bourré de problèmes, comme tout le monde, mais le problème n’est pas là, c’est le cas de le dire).
A la même époque, j’avais aussi écrit à la commission théologique de ma fédération d’église en disant qu’on ferait mieux de célébrer une semaine de la vérité qu’une semaine de l’unité (puisque la seconde découle naturellement de la première), mais en vain…
Cette unité-là, qui tait les hérésies, c’est « la grande Babylone ». La seule unité acceptable dans la Bible est décrite en Eph 4: UNITÉ DANS LA CONNAISSANCE DE JÉSUS-CHRIST »