« Quand tu entendras un bruit de pas dans les cimes des mûriers, alors hâte-toi, car c’est l’Éternel qui marche devant toi pour battre l’armée des Philistins. » (2 Samuel 5:24)

Peu après que David fut établi roi sur Israël, les Philistins montèrent et occupèrent la vallée des Rephaïm. Il est dit que David chercha la face du Seigneur qui lui répondit d’aller les combattre. Un hardi assaut frontal fut mené ce jour-là, et l’Éternel les livra entre les mains de David. Quelques temps plus tard, les Philistins répétèrent leur manœuvre, mais David, sans présumer des conseils donnés plus tôt, ni compter sur le succès précédent, rechercha encore l’Éternel. Cette fois, Dieu lui dit de faire un détour, pour les contourner à travers les mûriers, et d’attendre jusqu’à ce qu’il eût entendu le bruit de pas. Ceci devait être le signe qui indiquerait que « l’armée de Dieu » (Genèse 32:1,2) serait en marche et que les puissances du ciel seraient envoyées dans le conflit pour assurer à Israël une victoire écrasante.

Ces deux batailles contribuent à illustrer la différence entre la méthode de Dieu dans l’évangélisation normale d’une part, et Sa méthode employée dans un réveil, d’autre part. Dans la première, c’est l’activité de l’homme soutenue par l’aide divine qui prévaut, dans la seconde, c’est Dieu qui entre dans la bataille, et l’homme doit simplement se déplacer le long du tracé de Sa victoire et recueillir le butin. Pour le moment, ce qui nous intéresse, c’est de noter que, précédant cette remarquable opération dans laquelle Dieu intervint pour sauver Son peuple, il y avait « le bruit de pas ». Ce signe d’avertissement, ce signe avant-coureur de réveil fut entendu uniquement par ceux qui étaient au sein de la bataille, les hommes droits se trouvant au bon endroit et au bon moment.

Exactement de la même façon que les Écritures donnent des signes qui doivent avertir ceux qui veillent de l’imminence du retour du Christ, il y a également des signes qui nous sont donnés, par lesquels nous pouvons discerner que Dieu est sur le point d’accomplir Sa promesse de répandre l’Esprit.  » Voici, les premières choses se sont accomplies, et Je vous en annonce de nouvelles; avant qu’elles n’arrivent, Je vous les prédis.  » (Esaïe 42:9). Ce « bruit de pas » doit être analysé et décrit de sorte que, s’il est présent maintenant, nos oreilles puissent être affinées afin d’être en mesure de l’entendre, ou, s’il vient dans l’avenir, nous puissions rapidement l’identifier.

Prêtons attention au fait que nous ne devons pas regarder aux mauvais signes comme des preuves d’un réveil imminent. Le Général Booth de l’Armée du Salut, écrivant à sa fille la plus âgée, « la Maréchale », au moment où elle était très découragée pendant les premiers temps de son travail à Paris, lui conseilla de détourner son regard des vagues, et de le fixer sur la marée. S’occuper des vagues, avec le reflux et l’écoulement de la bataille spirituelle, c’est être alternativement relevé puis abattu, être enivré de succès puis déprimé. C’est la puissance irrépressible de la marée qui importe. Les facteurs qui indiquent la tendance silencieuse mais irrésistible des desseins de Dieu sont les véritable indices. « Regarde ! la marée monte », s’exclamait Finney, et il avait rarement tort. Monte-t-elle aujourd’hui ? Voici quelques indications qui peuvent nous aider à répondre à la question. Si nous pouvons les discerner aujourd’hui nous pouvons être tout à fait sûrs qu’il y a « le bruit de pas dans les cimes des mûriers ».

 

Un esprit d’impiété et de mort

Il est étrange mais vrai que la prédominance de l’impiété dans le monde et de la mort dans l’Eglise est souvent une indication de réveil imminent. Le psalmiste disait :  » Il est temps que l’Éternel agisse : Ils transgressent Ta loi.  » (Psaumes 119:126).  » La vague du progrès spirituel recule, mais même en reculant elle accumule de la puissance et du volume pour revenir et pour se précipiter plus loin à l’intérieur des terres… Quand la nuit est à son point le plus sombre, l’aube se prépare  » (James Burns). Ils se trompent lourdement ceux qui s’attendent toujours à voir un réveil qui s’annonce par une diminution de l’iniquité ou par une amélioration marquée et généralisée de l’état spirituel de l’Eglise. C’est l’inverse qui est souvent vrai. Ceux qui recherchent une telle amélioration peuvent secouer leur tête à un moment où Dieu est sur le point de répandre Son Esprit, et déclarer qu’il n’y a aucun espoir de voir un réveil. Finney a dit : « La prédominance de l’iniquité n’est pas du tout le signe qu’il ne va pas y avoir de réveil. C’est souvent là que vient le moment pour Dieu d’agir. »

Dans un sermon à propos du réveil du XVIIIème siècle, le Dr. P. V. Jenness fit le commentaire suivant :

 » Tout étudiant d’histoire sait que l’aube du XVIIIème siècle était un moment de prospérité matérielle en Angleterre. Les colonies apportaient leur nouvelle richesse à la nation mère. C’était une époque d’extrême opulence, de malhonnêteté, de spéculation et d’extravagance, qui fut suivie d’une grave panique quand l’illusion du miracle économique de la Mer du Sud s’effondra. Ce fut une époque d’activité et d’expression intellectuelles accrues. La liberté de culte acquise par la Réforme s’était dégénérée en licence défiant toute autorité, aussi bien humaine que divine.

Hobbs et Locke avaient rendu l’infidélité populaire. Gibbon et Hume avaient consacré leurs talents à discréditer l’Eglise. Bolingbroke et Shaftesbury (à ne pas confondre avec le célèbre philanthrope chrétien du XIXème siècle), parmi les hommes d’État, avaient contribué à créer une atmosphère de froid spirituel. L’Eglise semblait impuissante. La Réforme était une force révolue. Le ministère était en grande partie corrompu. Blackstone, auteur des Commentaires sur la Loi écrit, dans sa jeunesse, qu’il chercha en vain un prédicateur intègre de l’Évangile à Londres.

Le Sabbat était un jour de beuverie générale. Le blasphème dans la vie publique était commun. La littérature courante et les conversations quotidiennes étaient lascives et corrompues. Dieu était ouvertement défié. Les perspectives étaient sombres en effet. Ici et là, quelques hommes et femmes pieux criaient à Dieu pour qu’Il envoie une réforme et un réveil. Alors le Seigneur étendit Sa sainte main devant toutes les nations, afin que les extrémités de la terre vissent Son salut.

Trois hommes naquirent dans la même année 1703 : John Wesley en Angleterre, Gilbert Tennent en Irlande, et Jonathan Edwards dans le Massachusetts. Onze ans après, George Whitefield naquit. Ces quatre hommes étaient les agents humains du grand réveil spirituel qui éclata comme un orage, sur l’Angleterre et l’Amérique, il y a tout juste deux cents ans.  »

Ce fait extraordinaire, que le fleuve de la bénédiction coule souvent au niveau le plus bas avant une saison de réveil, pourrait être confirmé maintes fois à partir de l’histoire. Jonathan Edwards, dans son livre Thoughts on the Revival of Religion in New England (1742), écrivait :  » Quelqu’un, ayant vu l’état des choses en Nouvelle Angleterre, il y a quelques années en arrière, l’état dans laquelle elle s’était installée, et la manière dont nous avions pendant si longtemps continué, année après année, à œuvrer, aurait-il pensé que, sur un intervalle de temps aussi court, il y aurait eu un tel changement?  » Et encore :  » Vraiment, c’était partout une époque de mort avant que cette œuvre ne commençât.  »

Peu de temps après que le Réveil de 1904 eut éclaté, le correspondant du quotidien Liverpool Daily Post écrivit dans un article :  » Si l’on m’avait demandé, il y a un mois en arrière, si un réveil était probable au Pays de Galles, j’aurais certainement répondu : ‘Non’. Il me semblait que ‘la haute critique’ avait détruit les ressources ordinaires d’un réveil, et qu’à moins que la théologie eût été remodelée suivant ses conclusions, il n’allait rien se produire qui puisse perturber l’apathie dominante «  (tiré de Rent From Heavens de R. B. Jones).

La mort prédominante parmi les croyants et l’abondance de l’impiété dans le monde n’indiquent pas qu’un réveil est impossible, mais qu’il est impératif. Le caractère désespéré de la situation était pour le psalmiste un des arguments les plus forts en faveur de l’intervention divine, parce qu’il y voyait un défi qu’un Dieu omnipotent ne pouvait pas ne pas relever. Pour lui, le besoin même de l’heure présente lance le cri :  » Il est le temps que le Seigneur agisse. « 

 

Un sentiment d’insatisfaction

Ce deuxième facteur peut être répandu parmi des gens de toutes classes, ou bien il peut être confiné à quelques uns parmi le peuple de Dieu qui sont calmement préparés à ce que Dieu est sur le point d’accomplir. James Bruns écrivait que la période précédant un réveil généralisé  » est caractérisée par un sentiment profond d’insatisfaction ranimé dans beaucoup de cœurs. Une période de tristesse empreinte de pessimisme s’installe, une lassitude et un épuisement envahissent le cœur, les plaisirs du monde ne satisfont plus, ils procurent un dégoût et une satiété profonds. Malades dans l’âme, les hommes se tournent vers Dieu avec un soupir; petit à petit, ils s’éveillent à la prise de conscience qu’en échangeant la joie divine contre des joies terrestres, ils ont connu une perte irrémédiable; que, dans le déclin d’une vision spirituelle, le monde a perdu la beauté de son âme. Lentement, ce mal douloureux se développe, le cœur de l’homme commence à crier à Dieu, en vue d’obtenir des certitudes spirituelles, des visions fraîches. A partir d’un faible désir, ce sentiment se démultiplie à mesure qu’il s’élargit, jusqu’à ce que ce qu’il devienne un vaste besoin humain; jusqu’à ce que, dans son urgence, il semble frapper avec violence aux portes mêmes du ciel  » (Revivals, their Laws and Leaders).

Bien que cette insatisfaction générale soit presque toujours là en abondance, elle ne peut pas toujours être discernée, jusqu’à ce que le mouvement de Dieu soit en cours. Mais une indication sûre d’un réveil imminent est lorsque ce sentiment d’insatisfaction devient évident parmi les croyants. Il se peut qu’il ne soit pas généralisé, mais ici et là, parmi différents groupes, il se trouve une soif croissante d’une plus pleine, plus riche, et plus profonde expérience de Dieu que ce qu’ils ont connu.


Cette agitation spirituelle, cette sainte insatisfaction qui est imprimée dans leurs cœurs par Dieu les amène à se saisir, avec d’ardents désirs, de cette vie plus abondante dont ils savent qu’elle est leur en Christ. Voilà les douleurs d’enfantement de cette chose nouvelle que Dieu est sur le point d‘accomplir, le dur labeur à partir duquel le réveil naît.

«  Car Je répandrai des eaux sur le sol altéré, et des ruisseaux sur la terre desséchée; Je répandrai Mon Esprit sur ta race, et ma bénédiction sur tes rejetons.  » (Esaïe 44:3).

 » Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés!  » (Matthieu 5:6).

Loué soit Dieu pour chaque cœur altéré et insatisfait à une époque où la froideur, l’apathie et la complaisance abondent !

Cette profonde insatisfaction avec laquelle ces croyants se regardent et regardent l’œuvre de Dieu qui les entoure n’est rien moins qu’une soif de Dieu.

 » Comme une biche soupire après des courants d’eau, ainsi mon âme soupire après Toi, ô Dieu!  » (Psaumes 42:1).

Il y a une soif de la sainteté de Dieu, de la puissance de Dieu, de la manifestation de Dieu, de la vérité de Dieu.

Il y a une soif de la sainteté de Dieu. Un désir ardent de victoire sur le péché et d’affranchissement des corruptions de l’homme charnel remplit l’âme; une aspiration à recevoir des cœurs de chair au lieu des cœurs de pierre; à être complètement sanctifié et rendu conforme à l’image du fils de Dieu; à marcher, comme Hénoch, dans la communion ininterrompue avec Dieu, et à Lui être agréable. Il y a une soif également de connaître la puissance de Dieu dans l’expérience personnelle. Les croyants commencent à considérer avec une inquiétude croissante l’inefficacité de leurs propres efforts pour servir le Seigneur. Ils sont conscients du reproche que leur adressent les impies de ce que Dieu n’est pas parmi eux, exactement comme l’était David, quand il confessa dans le même psaume :  » Mes larmes sont ma nourriture jour et nuit, pendant qu’on me dit sans cesse : Où est ton Dieu? «  (Psaumes 42:3). Plus ils examinent les pages du Nouveau Testament et la vie de ceux que Dieu a utilisés, plus ils deviennent convaincus qu’ils doivent aussi être revêtus de la puissance d’en-haut, remplis de l’Esprit, et proclamer la Parole avec audace.

Il y a une soif de voir la manifestation de Dieu, de voir Dieu montrer Sa puissance et Sa gloire devant les yeux des hommes. C’est cela que David exprime dans un autre psaume :  » Ô Dieu! Tu es mon Dieu, je Te cherche; mon âme a soif de Toi, mon corps soupire après Toi, dans une terre aride, desséchée, sans eau.  » (Psaumes 63:1). Que leur bien-aimé Seigneur, rejeté par les autres, soit défendu aux yeux des hommes, cela devient ce qui anime avec passion leurs âmes. Comme dans cette réunion de prière de l’Eglise primitive rapportée la toute première fois dans le Nouveau Testament, ils désirent ardemment que Dieu étende Sa main pour que des guérisons, des signes et des prodiges se fassent au nom de Jésus, de sorte qu’Il puisse être glorifié et que le cœur de Son peuple Lui soit ouvert.

Seigneur, nous sommes peu nombreux, mais Tu es tout près;Ton bras n’est pas trop court, ni Ton oreille sourde :

Ah, déchire les cieux, descends vite,

Et capture des milliers de cœurs pour Toi-même.

COWPER.

 

Il y a une soif également de la vérité de Dieu. Les croyants commencent à désirer ardemment une compréhension plus profonde de la Parole de Dieu; ils la recherchent comme des trésors cachés, et se réjouissent en elle comme quelqu’un qui a trouvé un grand butin. Il y a souvent une saine réticence à accepter aveuglément tout ce qui est enseigné et accepté comme orthodoxe. Un esprit d’investigation et de discernement rend nécessaire un examen vigoureux de ce que les Écritures disent. Il y a souvent un nettoyage du plancher de la vérité, qui disperse les paillettes de la tradition et de l’interprétation humaines. James Burns fait remarquer un des faits curieux liés à l’esprit humain :  » Son pouvoir de voir seulement ce qui correspond à l’opinion courante, et de ne pas voir, non par rejet conscient, mais par une étrange incapacité, tout ce qui s’y oppose. Chaque époque est emprisonnée dans ses propres conceptions et doit être libérée par les esprits les plus brillants qui refusent d’être asservis.  » De tels esprits sont souvent suscités dans une époque précédant un réveil ou pendant les périodes de réveil, quand des cœurs ont été inconsciemment préparés à recevoir de Dieu une lumière toute nouvelle.

 

La conscience du péché

Tout comme le sentiment d’insatisfaction, cette sensibilité par rapport au péché sera manifeste ici et là parmi le peuple de Dieu, là où les cœurs sont préparés. Il deviendra visible que la plupart de ces signes de bénédiction imminente anticipe, dans les cœurs du nombre peu nombreux de ceux qui cherchent un réveil, ce qui doit caractériser tous ceux qui seront touchés par le réveil quand il viendra. Tout comme un nuage « aussi petit que la main d’un homme » indiqua à Elie sur le Mont Carmel le bruit de la pluie abondante, et fut pour lui le signe avant-coureur le plus sérieux « du ciel qui s’obscurcit par les nuages » (1 Rois 18:44,45), cette sensibilité croissante par rapport au péché dans les cœurs du faible nombre indique à l’œil attentif que le jour où Dieu sera révélé dans Sa sainteté et où les hommes se repentiront dans la poussière et la cendre, est proche. Dieu qui demeure dans « les lieux élevés et la sainteté » a promis « de ranimer les cœurs contrits » (Esaïe 57:15).

Un esprit de contrition parmi les saints est donc une indication forte que le réveil va venir. Cette conviction de la conscience du péché personnel se manifeste habituellement par la confession. Les chrétiens ne sont pas facilement amenés au point où ils sont disposés à obéir à l’exhortation :  » Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La prière fervente du juste a une grande efficace «  (Jacques 5:16) pour pardonner et demander pardon et pour faire des restitutions. Là où cela se produit et qu’il y a un désir profond de la part des saints de marcher dans la lumière avec Dieu et dans l’amour mutuel, il est évident que l’Esprit de Dieu est à l’œuvre, et que les cœurs sont préparés à l’effusion de l’Esprit. « On peut s’attendre à un réveil de la religion quand les chrétiens commencent à confesser leurs péchés les uns aux autres… Quand les cœurs se désolent de façon innocente et se répandent dans la confession des péchés, les barrages éclateront bientôt, et le salut jaillira comme un flot à cet endroit » (Finney).

 

Un esprit de tendresse qui se soucie des âmes

 

Là où cet esprit-là peut être trouvé dans les cœurs des croyants, c’est une indication forte que le réveil est proche.  » Tu te lèveras, Tu auras pitié de Sion; car le temps d’avoir pitié d’elle, le temps fixé est à son terme; car Tes serviteurs en aiment les pierres, ils en chérissent la poussière. «  (Psaumes 102:13-14). Quand l’esprit de critique acerbe et insensible avec lequel les croyants parlent souvent de l’état de l’Eglise ou du péché du monde laisse place à une profonde sollicitude et à une tendre préoccupation qui manifestent la profonde compassion du Fils de Dieu, alors nous pouvons être sûrs que l’heure du réveil est proche. Quand les croyants sentent qu’ils pourraient pleurer avec le prophète qui gémissait :  » Oh! si ma tête était remplie d’eau, si mes yeux étaient une source de larmes, je pleurerais jour et nuit les morts de la fille de mon peuple! » (Jérémie 9:1), alors il est évident que les fontaines du grand abîme sont sur le point de se rompre et que les fenêtres du ciel peuvent être ouvertes (Genèse 7:11). Quand les saints pleurent devant le Seigneur, comme le firent Anne, Néhémie et Daniel, la réponse du ciel sera aussi proche d’eux qu’elle ne l’était de ceux des époques passées, qui pleurèrent dans le lieu secret.

 

Un esprit d’attente

C’est là une autre marque d’un prochain réveil, lorsque cet esprit d’attente se trouve dans le cœur du peuple de Dieu. Trouver des groupes de chrétiens en différents endroits, qui se réunissent indépendamment les uns des autres, sans attachement dénominationnel ou autre connexion, mais qui possèdent le même esprit de désir et d’attente palpitant dans leurs cœurs, c’est la preuve par présomption qu’il a été produit par l’Esprit souverain, et que Dieu, par la plénitude de Son cœur plein d’amour, peut abondamment satisfaire. Le degré d’attente peut considérablement varier; pour certains, cet esprit d’attente est un peu plus qu’un vague pressentiment que quelque chose, ils savent à peine quoi, va se produire; pour d’autres, c’est une espérance claire et définie d’une effusion de l’Esprit. Mais tout faible ou défini qu’il puisse être, c’est le commencement de cet esprit de foi qui fait monter les eaux à l’intérieur de l’écluse, jusqu’à ce qu’elles atteignent le niveau exigé et que le navire du réveil s’avance sur le chemin divinement tracé.

Les nouvelles des visitations de l’Esprit ou même des effusions de l’Esprit dans d’autres parties du globe sont les moyens que Dieu emploie généralement pour stimuler cet esprit d’attente. Chaque preuve de la disposition de Dieu de bénir dans d’autres endroits devrait être, pour chaque âme désirant ardemment un réveil, le signe le plus porteur d’espoir d’un réveil imminent.  » Si Dieu l’a fait là-bas, ne peut-il ne pas le faire ici aussi? «  – c’est le terrain simple mais raisonnable de l’optimisme. Il n’y a rien de mieux conçu pour raviver le désir et l’attente, dans les cœurs préparés, que les nouvelles de ce que Dieu a fait ou fait ailleurs. Quand il arrive des nouvelles relatant des conversions saisissantes, des mouvements locaux de l’Esprit, des  » touchers  » du réveil – si nous pouvons les appeler ainsi – ici et là, les cœurs pleins d’aspiration battront avec une attente ranimée, et les oreilles ouvertes entendront Dieu dire à travers ces événements peu communs :  » J’agirai, qui s’y opposera? «  (Esaïe 43:13).

 

Un esprit d’unité

Quand cet esprit d’unité est manifeste parmi des croyants divers, c’est une indication forte que le réveil est proche.  » D’un même accord » était la marque de la préparation de ces premiers croyants lors de la première effusion de l’Esprit, et il en a été ainsi dans toutes les effusions qui ont suivi. Malgré la prière du Fils de Dieu : « Qu’ils soient tous un, » le sectarisme, l’exclusivisme et une attitude de supériorité spirituelle ont partout divisé le peuple de Dieu. Les églises et les groupes agissent comme si eux et eux seuls étaient les destinataires légitimes de la bénédiction divine.

Les serviteurs du Seigneur en dehors de leurs cercles, bien qu’ils puissent être utilisés par Dieu de façon remarquable, n’ont évidemment rien à donner à ces églises. Elles ne désirent que le ministère de l’homme qui, dans le domaine de la théologie, mettra les points sur tous leurs « i », et tirera un trait à tous leurs « t », et souscrira à tous leurs schibboleth. Ils ont, semble-t-il, le monopole de la vérité et l’illumination spirituelle. Ils estiment que Dieu doit les favoriser d’une manière spéciale; et quand, comme c’est souvent le cas, Il bénit ailleurs, ils s’empressent furieusement de savoir pourquoi et trop souvent essaient de déprécier ou de minimiser ce que Dieu a fait. Quand, cependant, de telles barrières sont abattues et que les croyants viennent ensemble dans une vraie humilité et sur le terrain commun de leur amour pour Christ et de leur amour des âmes; quand l’orgueil et la jalousie dénominationnels sont extirpés et qu’il y a la volonté, sans compromettre les convictions personnelles, d’apprendre, dans l’humilité, les uns des autres, pour recevoir la lumière et pour donner la lumière, alors c’est la preuve, en effet, que le réveil vient.  » Comme il est doux pour des frères de demeurer ensemble…  » (Psaumes 133).

 

Un esprit de prière

Finalement, le signe infaillible d’un réveil imminent est l’esprit de prière en faveur du réveil. Quand nous constatons la présence évidente de cet esprit de prière parmi le peuple de Dieu, nous pouvons être certains qu’ » il est temps de chercher l’Éternel, jusqu’à ce qu’Il vienne, et répande pour vous la justice «  (Osée 10:12).

Il a bien été dit que  » Satan se rit de notre dur labeur, raille notre sagesse, mais tremble quand nous prions.  » Par conséquent nous pouvons être confiants que là où un vrai esprit de prière en faveur du réveil existe, il ne procède pas du diable. Un tel esprit de prière conduit à s’humilier devant Dieu; à la confession des péchés de froideur et d’incrédulité; et à la consécration au Seigneur : nous pouvons donc être certains qu’il n’a pas été produit par la chair. Par conséquent, il est venu de Dieu; et si Dieu a produit et entretenu dans le cœur de Ses enfants cet esprit de prière en faveur du réveil, tout aussi faible et confiné qu’il puisse être, il ne peut y avoir qu’une seule explication logique : Il a l’intention d’envoyer un réveil.

Cet esprit de prière n’a pas besoin d’être répandu avant de constituer un signe de la bénédiction imminente. Il est possible qu’il n’y ait qu’un petit groupe d’âmes ferventes; il se peut qu’il n’y ait qu’un seul intercesseur qui ait saisi la vision de ce que Dieu est sur le point de faire, et refuse de Le laisser partir jusqu’à ce qu’il L’accomplisse. C‘est ce qui s’est produit dans une situation que rapporte Finney :  » Il y avait une femme dans le New-Jersey qui était convaincue qu’il allait y avoir là un autre réveil. Elle voulut mettre en place des réunions de réveil. Mais le pasteur et les anciens ne voyaient aucun signe qui puisse encourager une telle attente, et ne voulurent rien faire. Elle voyait qu’ils étaient aveugles, et elle alla ainsi de l’avant et demanda à un charpentier de lui fabriquer des sièges, parce qu’elle se disait qu’elle tiendrait des réunions dans sa propre maison. Il allait certainement y avoir un réveil. Elle avait à peine ouvert sa maison pour y tenir des réunions que l’esprit de Dieu descendit dans une grande puissance. Et ces membres d’église somnolents se trouvèrent entourés tout à coup de pécheurs convaincus de péché. Et la seule chose qu’ils pussent dire fut :  » Certainement que le Seigneur était dans ce lieu, et nous ne le savions pas.  » La raison pour laquelle de telles personnes saisissent les indices de la volonté de Dieu n’est pas la sagesse supérieure qui est en elles, mais parce que l’Esprit de Dieu les amène à voir les signes des temps,… cette convergence des événements providentiels vers un seul point, qui produit en elles une espérance confiante d’un résultat certain. « 

 

Signes des temps

 » Il dit encore aux foules : Quand vous voyez un nuage se lever à l’occident, vous dites aussitôt : La pluie vient. Et il arrive ainsi. «  (Luc 12:54)

C’est ainsi que Christ a parlé aux multitudes, probablement moins d’un an avant la première grande effusion de l’Esprit. Elles étaient capables d’apercevoir le premier nuage dans le ciel, mais ne voyaient pas celui qui annonçait l’averse spirituelle. Comme il est facile de manquer les signes des temps, en ne parvenant pas à identifier ce que Dieu est sur le point de faire !

Faisons une pause un moment et examinons nos propres cœurs. Regardons autour de nous. Tendons notre oreille pour capturer tous les bruits portés par le vent de l’Esprit venant des lieux éloignés. Est-ce qu’il y a, dans le monde, un esprit d’impiété et de mort qui défie le Très-Haut, et qui s’écrie :  » Il est temps que le Seigneur agisse  » ? Y a-t-il un sentiment d’insatisfaction, une soif de voir des âmes sauvées parmi le peuple de Dieu ?

Pouvons-nous trouver celui-ci avec une conscience profonde de la sainteté de Dieu et de l’aspect de dépravation totale du péché, avec une promptitude à confesser les péchés et à mettre les choses en règle ? Y a-t-il ces indications avec une profonde et tendre préoccupation au sujet de l’état de l’Eglise et du besoin du monde ? Pouvons-nous discerner un esprit d’attente, une conviction ou une prémonition que Dieu est sur le point de faire une chose nouvelle?

Trouvons-nous quelque part un nouvel esprit d’unité parmi le peuple de Dieu, un renversement des barrières du sectarisme et une volonté de rassemblement sur un terrain commun pour chercher Dieu ? Y a-t-il un nouvel esprit de prière apparaissant parmi les croyants, est-ce que cet esprit ne peut pas être limité à la réunion hebdomadaire de prière, mais se voit dans des groupes de chrétiens qui plient le genou dans les maisons ou les fermes, à l’école ou dans les lieux de travail ? Est-ce que certains se saisissent, pour prier, des moments précipités de l’heure du déjeuner, prient jusque tard dans la nuit, ou réveillent l’aurore avec leurs cris ?

Si nous pouvons répondre « oui » à ces questions, peu importe si le soleil brille toujours dans un ciel bleu d’azur – nous avons vu le nuage se lever à l’Ouest.  » Y avait-il encore de la semence dans les greniers? Même la vigne, le figuier, le grenadier et l’olivier, n’ont rien rapporté. Mais dès ce jour Je répandrai ma bénédiction. «  (Aggée 2:19). Au-dessus du bruit incessant de l’activité humaine, nous avons entendu  » le bruit de pas  » qui nous indique que Dieu est en marche.

Référence: In The Day of Thy Power (Au Jour de Ta Puissance), Arthur Wallis – chapitre 14.

Source: The European Prophetic College