https://www.rtbf.be/article/pourquoi-l-allemagne-soutient-elle-israel-sans-condition-11286755
Le 27 octobre dernier, lorsque l’assemblée générale de l’ONU a voté sur une résolution demandant un cessez-le-feu à Gaza, l’Allemagne, contrairement à des pays comme la Belgique ou à la France qui ont voté « pour », s’est abstenue. Pourquoi notre puissant voisin, un pays pacifiste, est-il dans le camp des pays qui soutiennent inconditionnellement Israël ? Il y a évidemment des raisons historiques.
Le chancelier allemand Olaf Scholz le répète régulièrement, au Bundestag, et encore dimanche lors d’un forum organisé par un journal régional, il ne faut pas de cessez-le-feu immédiat car, selon lui cela permettrait « au Hamas la possibilité de récupérer et de se procurer de nouveaux missiles« . Hier, Olaf Scholtz s’est exprimé lors d’un congrès d’un syndicat et a très simplement expliqué pourquoi l’Allemagne était aux côtés d’Israël : « Moi, en tant que chancelier de notre pays, chancelier d’un pays dont l’histoire est responsable de la Shoah et de la mort de millions de juifs en Europe, je veux être aux côtés d’Israël. Qui a le droit de se défendre. »
Ce positionnement de l’Allemagne n’est pas neuf, loin de là, il date de très longtemps. Mais il a été affirmé avec fermeté, au début du mandat d’Angela Merkel, c’était en 2008, lors d’une visite historique de la chancelière à la Knesset, le parlement israélien : c’était la première fois qu’un chef de gouvernement allemand y était accueilli, à l’occasion des 60 ans d’Israël.
A cette même tribune, Angela Merkel disait que la sécurité d’Israël était la raison d’État de son pays, l’Allemagne. Une déclaration marquante et qu’elle répétera lors de sa toute dernière visite officielle à un pays, c’était Israël en 2021 : « L’Allemagne n’est pas neutre quant il est question de la sécurité d’Israel. La sécurité d’Israël fait partie de notre raison d’Etat. »
« Raison d’État », le terme est puissant, il n’est pas commun qu’un pays x élève en raison d’Etat la sécurité d’un pays y. Cette honte décrite par Angela Merkel, elle qui est née moins de dix ans après la fin de la deuxième guerre mondiale, elle est encore très présente dans cette génération, et les suivantes.
Ce point de vue transcende-t-il tout le spectre politique allemand ? Et quid de l’augmentation des actes antisémites ? La suite, ci-dessus, dans cet extrait de Déclic, émission diffusée sur La Première à 17h10 et sur La Trois en deuxième partie de soirée.
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