»Editorial du Pasteur Gérald Fruhinsholz, avec permission »

« Encore une fois, les nations sont prêtes à  dépecer Israël encore un peu plus sur  »  l’autel de la paix   » en réduisant ses frontières à  l’extrême, notamment en laissant à  la Syrie le droit de prendre le Golan. Plusieurs avaient déjà  tenté de faire pression sur l’Etat hébreu…

Golan – article du 16 mars 2007

Il s’agit cette fois-ci de Janvier Solana, le commissaire européen aux Affaires Etrangères, qui lance du haut de la chaire de l’Europe qu’Israël accepte de  »  restituer le Golan   » à  la Syrie.

La Syrie existe en tant que nation depuis 1946, ayant obtenu son indépendance quand la France et la Grande-Bretagne redessinaient le Moyen-Orient selon leurs intérêts propres. Le Golan est une infime partie du territoire syrien et l’intérêt que les Syriens éprouvent pour cette partie volcanique n’est que d’obtenir une position-clé sur le territoire d’Israël. Une partie des affluents du Jourdain y trouve sa source et 35% de l’alimentation aquifère du pays provient de cette région

Ce serait si facile à  un belligérant de polluer les sources et de menacer le pays. L’Etat syrien n’a jamais caché sa volonté de détruire l’Etat hébreu, participant à  toutes les guerres contre Israël et tentant notamment en 1967 et en 1973 de prendre possession du Mont Hermon considéré comme  »  l’oeil d’Israël   » et d’occuper cette région surplombant la Galilée et le Kinnereth (le Lac de Tibériade). C’étaient bien les Syriens en 1967 qui tiraient à  la mitrailleuse sur les Kibboutzim  ! Aujourd’hui, ce serait des lance-missiles qui y seraient installés.

Abandonner le Golan reviendrait à  Israël d’accepter de vivre avec un revolver sur la nuque. Quel pays dans le monde accepterait de laisser à  son pire ennemi – la Syrie est une base de terrorisme connue de tous, qui ne cesse actuellement d’alimenter le Hezbollah – occuper de telles hauteurs stratégiques  ?… Quelle nation en Europe a déjà  rendu une terre à  son ennemi, qu’elle a conquise de haute lutte  ?… Israël a été attaquée en 1967 par une dizaine de nations à  la fois, et Tsahal a repoussé les chars syriens sur le Golan au prix de nombreuses vies. La même chose s’est produite en 1973, lors de la guerre de Kippour. A nouveau, Israël a vaincu ses ennemis, repoussant l’armée syrienne du Golan et du Hermon. Comment Israël pourrait-il donner le moindre crédit à  un ennemi pareil, en lui  »  restituant   » le Golan  ?… Faire ce geste équivaudrait à  un suicide et ce serait mépriser tous ceux qui ont versé leur sang sur ce plateau de mémoire biblique.  

Qui a dit que le Golan est syrien ?

 »  Avant de proclamer que ‘le Golan est syrien’, dit le Professeur Yoav Gelber, il est intéressant de faire un rapide rappel de son histoire. Depuis l’établissement de l’État syrien, ce pays a perdu des fractions plus significatives de son territoire que le Golan. En 1920 Mossoul a été rattaché à  l’Irak et Tripoli au Liban ; en 1937 les Turcs ont pris Alexandrette. Pourtant la Syrie a maintenu des relations correctes avec chacun de ces trois voisins qui ont annexé des territoires qui lui appartenaient initialement. Il semble que son insistance à  obtenir le Golan dans sa configuration antérieure, s’explique seulement par son désir d’affaiblir Israël La Syrie a des problèmes bien plus sérieux que nous dans le domaine militaire, dans le domaine économique, et dans le domaine politique. Elle a besoin de paix pour résoudre certains d’entre eux, et c’est elle – pas Israël – qui doit payer la part principale du prix pour l’obtenir : elle doit en premier lieu cesser de soutenir le terrorisme palestinien et libanais, et ensuite renoncer à  réclamer la majeure partie du Golan.  « 1    »  L’Europe est prête à  sacrifier Israël sur l’autel de ses intérêts  « 

La formule est du député Avigdor Lieberman. Même si l’on n’est pas forcément d’accord avec les idées du leader du parti de droite Israel beitenou (‘Notre maison Israël’), c’est une vérité commune que Lieberman énonce. En tous cas, l’appel lancé par Javier Solana à  Israël pour se retirer du Golan provoque la colère du monde politique en Israël. Le député Ofir Pinès du Parti travailliste souhaite une réunion urgente de la Knesset à  ce sujet. Il demande notamment aux Européens d’exiger des Syriens qu’ils cessent leur soutien au terrorisme (Guysen). Le député Likoud Israël Katz a vivement réagi ce soir aux propos tenus par Javier Solana, qui a prétendu à  Damas que le Golan devait être restitué à  la Syrie. Katz a déclaré qu’il n’était pas question qu’Israël cède le plateau du Golan qui faisait partie intégrante de l’Etat d’Israël et était indispensable pour sa sécurité. Il a ajouté :  »Au lieu de faire pression sur Israël pour obtenir des concessions, Solana ferait mieux d’exercer des pressions sur la Syrie afin qu’elle cesse de soutenir le terrorisme palestinien et de transférer des armes iraniennes au Hezbollah qui fait partie de l’axe du mal de la région (Arouts sheva).  

Qu’en dit la Bible  ?

Il y a d’autres noms dans le Tanakh qui désignent cet endroit du Golan, ceux de Bashan et Galaad. Il faisait partie de l’héritage de D.ieu légué à  Israël  ; c’est là  que se situait la demi tribu de Manassé – Deut.3  :13. Au temps d’Abraham, le pays de Bashan était occupé par un peuple de haute stature, très fort, les Rephaïm. Le dernier roi de cette race fut Og, que les Israélites vainquirent et tuèrent à  l’époque de Moïse – Nombres 21.33-35  ; Deut.3.1-7. Le Golan ou Bashan est un plateau large et fertile, de formation volcanique, et riche en pâturages. On y élevait le gros et le petit bétail, en particulier les moutons, et ce bétail était renommé – Deut.32.14  ; Ezé.39.18. Les chênes ajoutaient aussi à  la célébrité du Bashan – Esaïe 2.13  ; Ezé.27.6  ; Zach.11.2. Des forêts de chênes verts y subsistent encore. Les promesses divines sont là , écrites depuis des millénaires, elles donnent en héritage cette terre à  Israël. Que l’Europe et la Syrie se le disent…  

 »  Je ramènerai Israël dans sa demeure  ; Il aura ses pâturages du Carmel et du Basan, et son âme se rassasiera sur la montagne d’Ephraïm et dans Galaad   » – Jérémie 50:19

  Pasteur Gérald Fruhinsholz, Le 16 mars 2007

1 Article du Professeur Yoav Gelber – le 16 janvier 2004. Yoav Gelber (1943 – ) est un professeur d’histoire israélien, qui enseigne à  l’Université d’Haïfa, spécialisé sur la période de l’histoire sioniste et israélienne.  

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