Quelques déclarations de Charles Spurgeon

« …Mais si la boue du désespoir vous a vidé de votre force et de votre orgueil; si Jésus-Christ vous remplit de la joie et la paix de Dieu, je vous fais entière confiance, quand bien même trente-six mille ennemis vous cernent… »

Préambule

(auteur inconnu)

Les paroles suivantes prononcées par Charles Spurgeon le jour de la pose de la première pierre du Tabernacle, vont dans le même sens :

« Je ne réponds jamais, dit-il, ni à  aucune calomnie lancée contre moi, et je ne réponds que rarement à  ceux qui me demandent ce que je pense faire. Il me suffit d’avoir ma propre approbation; l’assentiment de ma conscience est tout ce qu’il me faut et je me passe entièrement de celui des autres.

Quand j’ai mal fait, il me suffit aussi d’avoir encouru ma propre condamnation. Je sens que je dois être un homme entièrement autonome, allant droit mon chemin et laissant chacun libre d’en faire autant. Si je me trompe, j’en suis responsable envers mon Maître et n’en rendrai compte à  nulle âme vivante ; si je fais bien, le jour le manifestera. Dieu sait à  quel point mes intentions sont pures, même quand je m’égare le plus.

Si telle est, comme nous le croyons, la véritable cause de la puissance extraordinaire exercée sur les masses par M. Spurgeon, il n’y a plus rien de surprenant à  ce que si peu de prédicateurs puissent en exercer une semblable: Les convictions fortes et le naturel manquent chez un si grand nombre !

Ajoutons, en terminant, que M. Spurgeon a trompé l’attente de tout le monde. Plus il est devenu populaire, plus il a aussi grandi en humilité. Sa réputation n’a pas subi d’atteintes ni de fluctuations ; sa marche progressive et ascendante ne s’est point ralentie un seul instant ; il a grandi jusqu’à  ce jour, et le voilà  reconnu en Europe comme le plus célèbre prédicateur de son époque.


Écrits de C. Spurgeon

Le diable de nos jours est un homme parfaitement comme il faut,

qui ne persécute pas, mais qui cherche plutôt à  persuader et à  séduire. Il n’est plus ce fanatique furieux des autres fois, mais plutôt cet incrédule captivant, qui cherche à  ruiner la religion sous prétexte de la rendre un peu plus raisonnable, et soi-disant plus triomphante.

Tout son désir serait de pouvoir réconcilier la mondanité avec la foi ;

car en y parvenant, il aurait ruiné cette dernière tout en prétendant développer la puissance expansive du christianisme et trancher des questions profondes que nos pères comprenaient bien mal.

L’élection

Je crois à  la doctrine de l’élection car j’ai la certitude que, si Dieu ne m’avais choisi, je ne l’aurais jamais fait moi-même.

Je ne doute pas qu’il m’ait choisi avant ma naissance car il ne l’aurait pas fait après, et il l’a fait pour des motifs inconnus de moi car je ne peux voir en moi la moindre justification pour son amour particulier.

Je dois aussi accepter la corruption totale du coeur humain, car le mien me prouve chaque jour qu’il ne réside en moi rien de bon.

De même, je ne peux écarter la nécessité d’une expiation avant le pardon, car ma conscience l’exige et ma paix en dépend. Le petit tribunal de mon coeur ne peut trouver le calme sans voir la réparation du déshonneur causé à  Dieu.

« Je ne cède à  personne »

Je ne suis pas très scrupuleux quant à  la forme que j’emploie pour faire du bien.

Quand les Ecossais se plaignaient de ce que je prêchais d’une manière si extraordinaire qu’ils ne pouvaient absolument pas me comprendre, je leur répondais : « Eh quoi ? vraiment, si je savais pouvoir tous vous convertir en prêchant la tête en bas et les pieds en haut, je le ferais volontiers ! »

Que m’importe comment je prêche !

Ma devise est  » Cedo nulli « , « je ne cède à  personne« . Je n’ai brigué l’affection de personne ; je ne demande à  personne de se plier à mon ministère. Je prêche ce que je veux, quand je veux et comme je veux.

La grâce

…le don de l’utilité dans le service de Dieu relève aussi de la seule souveraineté de Dieu. Même si nous déployons au vent toute la surface de voile dont nous disposons, et que travaillons de toutes nos forces, nous ne pouvons faire souffler le vent.

Les doctrines de la grâce possèdent une puissance de motivation insoupçonnée par beaucoup. L’on considère aujourd’hui la vérité doctrinale comme une simple théorie sans portée pratique.

Le jour viendra, pourtant, où l’on réalisera qu’elle constitue la racine et la vitalité mêmes de la piété.

Enseigner la vérité révélée par Dieu apparaîtra alors comme le plus sûr moyen de conduire les croyants à  obéir et persévérer dans la sainteté.

La vérité révélée est trop souvent reléguée au grenier aujourd’hui. On la reconnaît pour la forme. Elle figure dans la plupart de nos confessions de foi, mais au rang des reliques du passé, comme une sorte d’officier à  la retraite dont on n’attend plus de service actif.

Quant à  moi, je pense qu’elle renferme toujours autant de force et de vigueur…

Le secret de tout succès dans le ministère s’appuie sur l’importunité devant le Trône de la Grâce

Il vous faudra travailler souvent la nuit en secret si vous désirez rassembler un grand nombre des brebis perdues du Seigneur.

Seuls le jeûne et la prière vous apporteront la puissance sur les forces des ténèbres.

Le grand Dieu souverain donne un succès particulier aux cœurs spécialement exercés.

Frères, pesez vos sermons; ne les vendez pas au mètre mais au kilo.

L’insensé se montre généreux en paroles et avare de la vérité.

Je préfère arracher un seul tison du feu de l’enfer que de me faire couronner dans l’arène de la controverse théologique.

Dévoiler fidèlement la gloire de Dieu sur la face de Jésus-Christ constituera au jour du jugement le service le plus précieux. Béni soit le ministère dont Christ est le centre et la somme !

Les traces de la foreuse bordent sans arrêt les routes de montagne et la vie du pasteur devrait manifester les traces d’un travail acharné.

Frères, je vous en prie, agissez, agissez, agissez !

Quand les comités perdent leur temps en résolutions, tandis que les associations et les unions élaborent leurs statuts, passez aux actes et gagnez des âmes. Satan se réjouit trop de nos discussions.

Voici ma conception de la guerre :

« Finie la théorie, en avant, frappez! A l’attaque! Formez les colonnes! Chargez, dans la mêlée! »

Les âmes ne se gagnent pas en discutaillant mais en agissant dans la puissance de Dieu.

Ces petits messieurs qui viennent à  la vie chrétienne comme ils entrent sous la douche, sans réfléchir ni connaître la moindre conviction de péché, en ressortent tout aussi facilement.

Ils ne ressentent ni les joies, ni les dépressions inséparables de la vie spirituelle. Leur main atrophiée ne tient pas ferme la vérité.

Ils se contentent d’effleurer la Parole à  leur gré, comme l’hirondelle frôle l’eau et s’envole d’un continent à  l’autre.

Ils croient tantôt ceci, tantôt cela mais, en réalité, rien de véritable.

Mais si la boue du désespoir vous a vidé de votre force et de votre orgueil; si Jésus-Christ vous remplit de la joie et la paix de Dieu, je vous fais entière confiance, quand bien même trente-six mille ennemis vous cernent.

Les attaques rassises du sceptique contre la Parole de Dieu me font sourire :

« Nigaud ! Comment oses-tu avancer des objections aussi futiles ? Ma propre incrédulité m’a suggéré des difficultés dix fois plus grandes. »

Le chasseur de tigre ne détale pas devant un chat de gouttière. Celui qui a affronté Satan ne fuit pas devant un de ses impudents suppôts.

Un pasteur éminent sur son lit de mort se tourna vers l’un de ses amis et lui dit:

– « J’ai jeté un regard dans l’éternité. Ah, si je pouvais prêcher à  nouveau, comme je le ferai différemment ! »

Plongez vos regards dans l’éternité, frères, si vous voulez acquérir des convictions.

Alliez l’esprit d’Elie à  celui de l’apôtre Jean: l’amour détient le secret de la puissance.

« Aimez » les âmes à  Christ. Le grand prédicateur possède un grand cœur et il développe ses affections à  cette fin. Toutefois, évitons les manières mielleuses pour inciter le pécheur à  la piété par des flatteries. Les propos doucereux font penser à  l’hypocrisie et écœurent toute personne normalement constituée. Montrons au contraire hardiesse et franchise. Nous ne demandons pas une faveur au pécheur, et il ne peut en accorder une au Rédempteur en lui permettant de le sauver.

Oui à  l’humilité, non à  la servilité.