Nous rencontrons un symbole tout nouveau qui appartient également à l’ensemble de la constellation anti-chrétienne composée de la puissance politique terrestre et de la puissance religieuse spirituelle.

Dieu avait une raison pour choisir de telles images. Il n’aurait pas pu en rendre le sens plus compréhensible.

Dans Apocalypse 17 le dernier royaume nous est présenté dans sa phase finale. La grande prostituée en joue le rôle principal car si elle chevauche la bête, c’est parce qu’elle exerce aussi la domination sur la puissance du monde, c’est-à-dire qu’elle en tire profit pour atteindre son but.

Jean entendit une voix qui lui disait:

« Viens ici; je te montrerai la sentence de la grande prostituée qui est assise sur plusieurs eaux, avec laquelle les rois de la terre ont commis fornication; et ceux qui habitent sur la terre ont été enivrés du vin de sa fornication » (Apoc. 17.1,2).

Prenons en considération ceci que c’est le jugement tel que Dieu le voit. Pour les hommes, la chose peut apparaître tout autre. Les puissants de la terre rivalisent entre eux pour obtenir sa faveur et les habitants de la terre ont perdu la faculté de juger d’une façon sensée. Un peu plus loin, Jean rapporte ceci:

« Et il m’emporta en esprit dans un désert: et je vis une femme assise sur une bête écarlate, pleine de noms de blasphèmes, ayant sept têtes et dix cornes » (Apoc. 17.3).

Pour comprendre le sens de cette parole, nous devons nous occuper un peu de la notion de « femme » et découvrir pourquoi l’Ecriture parle d’une « prostituée »en rapport avec cela. Plusieurs fois dans l’Ancien Testament Dieu désigne Israël comme étant Sa femme, Son Eglise dans laquelle Il met la Semence de Sa Parole. Plus tard Il la réprimande pour son infidélité et la blâme pour sa fornication spirituelle en rapport avec le culte des idoles. Elle s’était détournée de la Parole et avec cela de Lui-même, elle avait pris en elle une semence étrangère et a commencé à commettre de la fornication spirituelle.

« Plaidez contre votre mère, plaidez! Car elle n’est pas ma femme et je ne suis pas son mari; et qu’elle ôte ses prostitutions de devant sa face, et ses adultères d’entre ses seins… et je ne ferai pas miséricorde à ses enfants, car ce sont des enfants de prostitution; car leur mère s’est prostituée, celle qui les a conçus s’est déshonorée » (Osée 2.2,4,5).

Le Seigneur dit au prophète Jérémie:

« As-tu vu ce qu’a fait Israël, l’infidèle? Elle s’en est allée sur toute haute montagne et sous tout arbre vert, et elle s’y est prostituée » (Jér. 3.6).

La révolte contre Dieu et contre Sa Parole conduit du culte à Dieu au culte aux idoles.

C’est ainsi que naît une race de faux enfants de Dieu qui en même temps sont appelés enfants d’une prostituée:

« Leurs méfaits ne leur permettent pas de retourner à leur Dieu; car l’esprit de fornication est au milieu d’eux et ils ne connaissent pas l’Eternel… Ils ont agi perfidement envers l’Eternel, car ils ont engendré des fils étrangers… » Osée. 5.4,7).

Mais le Seigneur a également montré à Osée déjà l’état de l’Eglise du Nouveau Testament dans lequel Il l’a faite entrer par la grâce et la rédemption. Il le proclame ainsi:

« Et je te fiancerai à moi pour toujours; et je te fiancerai à moi en justice, et en jugement, et en bonté, et en miséricorde; et je te fiancerai à moi en vérité; et tu connaîtras l’Eternel » (Osée. 2.19,20).

En devenant un homme, Dieu a rétabli pour Son Eglise une relation d’amour. En tant que Seigneur Il est devenu Son Rédempteur, et pour les Siens au travers de la mort de la Croix Il a accordé une fois pour toutes la réconciliation et le pardon. Par le fait que dans Son amour et Sa miséricorde Il leur a donné à nouveau la justice de Dieu, Il a transplanté collectivement ceux qui avaient été appelés hors de la confusion, c’est-à-dire Ses bien-aimés, dans la position d’Epouse.

Les rachetés constituent « l’Eglise-Epouse ». Il est leur « Epoux ».

Lorsque Jean-Baptiste, envoyé de Dieu, se présenta, il dit:

« Celui qui a l’épouse est l’époux; mais l’ami de l’époux, qui assiste, et l’entend, est tout réjoui à cause de la voix de l’époux » (Jean 3.29).

La loi et les prophètes ont été jusqu’à Jean; depuis là le Royaume de Dieu est annoncé (Luc 16.16). Jean-Baptiste fut le premier qui parla de l’Epoux et de l’Epouse. C’est dans la qualité « d’Epouse » que se trouve l’assemblée du Seigneur, l’Ecclesia, pendant le temps de la Nouvelle Alliance. Dans Matthieu 25 le Seigneur Jésus parle de Lui-même comme étant l’Epoux; et lors de Son retour, les vierges sages, pures, remplies de l’Esprit, entreront avec Lui dans les salles des Noces de l’Agneau. La troupe de ceux qui sont parvenus à l’achèvement nous est montrée dans la gloire dans Apocalypse 19.7. Ils s’écrient:

« Réjouissons-nous et tressaillons de joie, et donnons-lui gloire; car les noces de l’Agneau sont venues; et sa femme s’est préparée ».

De même qu’il y a une véritable Epouse, comme Marie qui en son temps dans son état de vierge a reçu la promesse pour son heure, ainsi y a-t-il aussi une prostituée, une femme qui est tombée de la présence de Dieu et qui a pris une semence étrangère. Dans Apocalypse 17 cette apostasie de l’institution nous est décrite clairement. C’est là qu’elle nous est désignée comme étant la « grande prostituée ».

Pour mieux le comprendre, il est nécessaire de la comparer avec cette femme qui nous est montrée dans Apocalypse 12 et qui symbolise la vraie Eglise. On ne peut pas ne pas saisir la différence profonde existant entre ces deux images prophétiques. La femme d’Apocalypse 12 est revêtue du soleil. Cela nous montre Christ, le Soleil de Justice par Lequel Il a accordé aux Siens l’état de grâce pendant le temps de la Nouvelle Alliance.

La lune représente l’Ancien Testament avec les promesses qui lui ont été données. Car c’est là le fondement du Nouveau Testament. De même que dans les choses naturelles la lune reçoit sa lumière du soleil, ainsi en est-il à l’égard des choses spirituelles de l’Ancien Testament qui est aussi éclairé par l’accomplissement de Ses promesses dans le Nouveau.

Le Nouveau Testament renferme l’accomplissement de toutes les promesses de l’Ancien Testament. L’Eglise du Nouveau Testament est fondée sur le fondement de l’Ancien Testament. Jésus et Ses apôtres se rapportent exclusivement à l’Ancien Testament car en ce temps-là le Nouveau n’était même pas encore écrit. Tout ce qui du point de vue de l’histoire du salut s’accomplit dans le Nouveau Testament peut être démontré incontestablement dans l’Ancien Testament. C’est pourquoi l’Ancien et le Nouveau Testament constituent un tout.

Dans l’Ancien, Dieu a annoncé le salut; dans le Nouveau Il en a fait don. La couronne des douze étoiles que porte la femme représente la vraie Eglise couronnée de la doctrine des douze apôtres. Dans l’image d’Apocalypse 12 la femme est enceinte et elle crie, étant en mal d’enfanter. Et cela signifie que de l’Eglise, qui a reçu la Semence de la Parole, doit sortir la troupe des vainqueurs par une naissance.

De la grande foule de ceux qui sont appelés sortent les élus.

« Et le dragon se tenait devant la femme qui allait enfanter, afin que, lorsqu’elle aurait enfanté, il dévorât son enfant » (Apoc. 12.4).

Singulièrement, ce dragon a exactement, comme la bête sur laquelle la prostituée se trouve assise selon Apocalypse 17, sept têtes et dix cornes. Le royaume de Satan est celui de l’antichrist. Ici sur la terre, Satan a réussi à instaurer son royaume par son représentant qui a réalisé les plans qu’il s’était proposé d’accomplir.

Bien que les élus ne passeront pas par les grands jugements de colère apocalyptiques, il ne leur sera pas épargné l’oppression durant un court moment d’épreuve.

C’est ce qui est exprimé ici où nous voyons le dragon se tenir en colère devant la femme. Par cette puissance qui est sur la terre il oppresse l’Eglise. Aussitôt que l’association des puissances politique et religieuse sera réalisée, une pression sera exercée dans le domaine politique par les gens religieux.

Tous ceux qui ne se joindront pas au système d’état qui dominera alors, avec le système religieux régnant derrière lui, en sentiront les effets.

Maintenant nous voulons nous tourner de nouveau vers cette grande prostituée qui se trouve assise sur la bête avec sept têtes et dix cornes. La femme prostituée sur la bête est la puissance religieuse de ce monde qui est tombée de la présence de Dieu et, comme cela est exprimé dans cette image, qui se sert des gouvernements politiques de ce monde. Elle était vêtue de pourpre et d’écarlate et parée d’or, de pierres précieuses et de perles (Apoc. 17.4).

Il n’y a pas besoin d’autres explications. Il n’y a qu’une seule institution semblable sur la terre. « … ayant dans sa main une coupe d’or pleine d’abominations, et les impuretés de sa fornication ».

Malgré sa magnifique apparence, la coupe d’or qui était dans sa main était pleine d’abominations. La prostituée d’Apocalypse 17 est également mère. Le verset 5 nous renseigne à ce sujet:

« Et il y avait sur son front un nom écrit: Mystère, Babylone la grande, LA MÈRE des prostituées et des abominations de la terre ».

Dans la dernière phase ce n’est plus seulement Babylone, mais bien « Babylone la grande ». Elle a beaucoup de filles qui sont sorties de son sein.

De même que la mère a chuté de devant la présence de Dieu et Lui est devenue infidèle, ainsi se conduisent également ses filles, les dénominations.

Elles se sont détournées de la Parole de Dieu originelle, et avec cela de Lui-même, et se sont embarrassées dans leurs propres doctrines et leurs confessions de foi qu’elles ont formulées elles-mêmes. Elles ont pris pour héritage les traditions non bibliques de leur mère et ont pratiqué comme elle ce qui, aux yeux de Dieu, est une prostitution spirituelle, et c’est pourquoi Lui-même les désigne également comme étant des prostituées.

Ce que Jean rapporte au verset 6 est choquant:

« Et je vis la femme enivrée du sang des saints, et du sang des témoins de Jésus; et en la voyant, je fus saisi d’un grand étonnement ».

L’histoire de l’Eglise donne diversement le nombre des martyrs. L’évaluation la plus haute qui soit connue de l’auteur est de 68 millions. Mais le nombre réel de ceux qui ont été mis à mort à cause de leur foi, seul Dieu le sait. Il n’est donc pas surprenant que Jean fut étonné lorsqu’il vit cette femme enivrée du sang des saints et des témoins de Jésus. Les personnes non initiées ne peuvent se représenter cela; cependant les véritables croyants en Christ ont de tout temps été poursuivis par le système antichrist.

A la fin d’Apocalypse 18, nous trouvons ceci:

« … car, par ta magie, toutes les nations ont été égarées. Et en elles a été trouvé le sang des prophètes, et des saints, et de tous ceux qui ont été immolés sur la terre » (v. 23,24).

L’histoire de l’Eglise est plongée profondément dans le sang des martyrs. Ce n’est que dans le concile Vatican Il, qui dura de 1962 à 1965, que l’on se mit d’accord pour ne plus maintenir la malédiction qui était sur les Juifs lorsqu’on avait décidé de les stigmatiser par la désignation de « meurtriers de Christ ».

C’est en vertu de cette malédiction venant des papes que les Juifs ont été durant tous ces siècles persécutés, expropriés et mis à mort! Il en a été de même de tous ceux qui avaient une foi différente. Cependant qui parle encore aujourd’hui du massacre de l’Irlande? Qui connaît encore les dessous de l’Inquisition d’Espagne ou du massacre de la Saint-Barthélemy en France? Qui se rappelle ce qui s’est passé avec les Huguenots ou avec les Mennonites? Qui a entendu parler de l’expropriation et de l’expulsion des Vaudois du Piémont?

Qu’en est-il de tous les anathèmes qui ont été prononcés, et cela plus particulièrement au concile de Trente, à l’égard de tous les hérétiques? Ces anathèmes n’ont jamais été abrogés, et ni le but ni la substance de cette « institution » n’ont été changés, si ce n’est dans la stratégie.

Tous les autres, c’est-à-dire les croyants bibliques, ne sont-ils pas toujours considérés comme des hétiques, des sectaires, etc.?

Dans Apocalypse 17.7, l’ensemble de cette mystérieuse constellation nous est encore une fois décrite. L’ange demande à Jean:

« Pourquoi es-tu étonné? Je te dirai, moi, le mystère de la femme et de la bête qui la porte, qui a les sept têtes et les dix cornes ».

Puis Jean reçoit l’explication suivante:

« La bête que tu as vue était, et n’est pas, et va monter de l’abîme et aller à la perdition ».

Cette puissance ne vient pas d’en-haut, mais bien d’en-bas.

Son chef et ceux qui le suivent s’en vont vers la destruction, de même qu’il en fut de Judas. Par la chute de l’empire romain Rome perdit pour un temps sa puissance mondiale. Cependant, à la fin, par son influence religieuse, elle se fortifiera à nouveau dans une mesure inimaginable. Puissent les versets suivants enlever les derniers doutes à celui qui s’étonne encore:

« Ici est l’entendement, qui a de la sagesse: Les sept têtes sont sept montagnes où la femme est assise »(Apoc. 17.9).

Les divers rapports prouvent clairement quelle est cette ville bâtie sur sept collines. Ceux qui a lu attentivement devrait aussi placer justement la description de la femme qui a son siège dans la soi-disant ville « éternelle »! Cependant, comme dit la Parole de Dieu, il est nécessaire d’avoir une sagesse divine, doublée d’une bonne compréhension, afin de reconnaître ces choses.

Cependant les sept têtes n’ont pas qu’une simple signification seulement: elles symbolisent en outre sept souverains éminents dont cinq avaient déjà paru lorsque Jean eut la vision. Le sixième était là de son temps et le septième appartient au temps de la fin. Troisièmement, ces têtes symbolisent aussi les têtes dirigeantes à l’intérieur de l’empire mondial romain rétabli.

« Et la bête qui était et qui n’est pas, est, elle aussi, un huitième, et elle est entre les sept, et elle s’en va à la perdition »(v. 11).

C’est des plus intéressant. Ici l’on parle d’un huitième maître souverain qui est aussi désigné comme étant une bête. Celui qui prend part à une visite au Vatican fera premièrement l’expérience que le Vatican est un État en lui-même, avec tout ce qui appartient à un gouvernement terrestre. C’est pourquoi nous pouvons comprendre que le huitième appartient géographiquement aux sept, mais existe tout de même en tant que « cité du Vatican »indépendante. C’est un État au milieu d’un autre État.

On ne peut rendre la chose de façon plus claire. Afin que la prophétie biblique s’accomplisse, Benito Mussolini a, en 1929 par le traité du Latran, assuré au pape le droit de souveraineté sur la cité du Vatican. Le 20 juillet 1933 suivit le concordat de l’Empire entre Hitler et Pie XI. C’est de cette manière que ces deux hommes catholiques eurent la puissante église derrière eux. En rapport avec cela Jean exprime ce qui suit:

« Les eaux que tu as vues, où la prostituée est assise, sont des peuples et des foules et des nations et des langues » (Apoc. 17.15).

Cela se rapporte à l’Europe où, déjà en ce temps-là, il y avait des masses de peuples et de langues. Au verset 18 il n’est pas besoin d’ajouter d’autres commentaires.

« Et la femme que tu as vue est la grande ville qui a la royauté sur les rois de la terre ».

Qui cherche à nier que toutes les personnalités marquantes, et tout particulièrement les politiciens qui voudraient monter, font le voyage de Rome? S’il n’y avait pas le Vatican dans cette ville, aucun d’eux ne lui attribuerait quelque importance. Mais alors nous entendons les médias faire des comptes rendus d’audiences accordées aux personnalités de tout système qui soit, avec de grands titres ainsi que des commentaires. Par le canal diplomatique, il lui a été accordé d’exercer une influence illimitée dans tout pays important de la terre. Il n’y a qu’une puissance ici-bas qui exerce une domination de façon aussi bien ouverte que secrète sur des rois et des hommes d’état, sur des démocraties et des dictatures.

Il y a une seule superpuissance qui enveloppe le monde entier.