La première fois que nous voyons un âne apparaître dans nos Bibles, ce n’est pas dans le verset 12 du chapitre 16 de la Genèse, mais dans le chapitre 22 au verset 3 de la Genèse, lorsqu’il est écrit qu’Abraham se leva à l’aube, sangla son âne en vue d’aller sacrifier son fils Isaac.
Au verset 12 du chapitre 16 il est écrit : » Celui-ci (Ishmaël) sera un homme-onagre en hébreu : péré-adam, sa main sera contre tous, et toute main sera contre lui, et face à tous ses frères il se tiendra [voisinera, en proximité] (traduction littérale).
Ce passage fait référence à Ishmaël le fils d’Agar et d’Abraham. Il sera, dit l’Ange de l’Eternel : [×¤×¨× ×ד×] un homme-onagre.
Définition de l’onagre dans le dictionnaire Larousse :
Du grec onagros, mammifère ongulé sauvage de Perse et d’Inde intermédiaire entre l’âne et le cheval.
L’onagre bien qu’il présente des avantages singuliers comme approximativement ceux du mulet, il ne peut pas être domestiqué, pas plus que ne put être domestiqué le zèbre par les colons d’Afrique du Sud lorsqu’ils découvrirent cette sorte de petit cheval que vous ne verrez jamais dans un cirque.
Ishmaël n’est pas comparé à un âne qui se dit rhamor en hébreu, mais à un onagre.
Il existe 146 références à l’âne dans la Bible, et 6 références à l’onagre qui sont :
L’onagre femelle qui est accoutumée au désert, en chaleur elle hume le vent (Jérémie 2 :24)
Les onagres se tiennent sur les cimes, aspirant l’air (Jérémie 14 :6)
Sa demeure fut avec les onagres [aradaya] (en araméen) (Daniel 5 :21)
Voyez tels des onagres dans le désert (Job 24 :5)
Les onagres y étanchent leur soif (Psaume 104 :11)
Tours et forteresses sont devenues des cavernes à toujours, et font la joie des onagres (Esaïe 32 :14)
L’âne [חמורֿ] de la racine [חמר] qui signifie fermenter, écumer, mousser, il peut signifier du vin en Chaldéen. (Dictionnaire : The analytical Hebrew & Chaldee Lexicon, B. Davidson p.265)
Un homme porte ce nom (âne) dans la Bible, il s’agit de Rhamor (Hémor dans nos traductions), père Shrèm (Sichem) dans le livre de la Genèse chap.33, verset 19.
La référence qui est faite l’âne à propos d’un homme dans la Bible est Yssaskhar (Issachar) : » Issachar est comme l’allant de l’âne [pétér rhamor] » (traduction littérale) Genèse 49 :14.
L’âne est un animal domestique peu exigeant, il est très affectueux mais qui souffre dans la solitude, c’est pourquoi il faut toujours lui adjoindre un animal de compagnie, cheval, vache ou mouton dans son enclos. Cependant lorsqu’il est déterminé, il est capable de se surpasser dans l’effort.
Ishmaël
(chapitre 16 de la Genèse versets 4 à 14)
La mère d’Ishmaël se nomme Agar, nom qui signifie vagabonde, fugitive. Lorsqu’elle se vit enceinte, elle méprisa sa maîtresse qui à son tour la maltraita. Agar s’enfuit vers le désert sur le chemin de Shour qui signifie être en prise avec les difficultés, lutter, s’efforcer, se débattre. L’Ange du Seigneur la trouva près d’une source d’eau dans le désert, Il lui dit :
» Agar, servante de Saraï, d’où viens-tu et où vas-tu ? Elle répondit : je suis en fuite de devant Saraï ma maîtresse. L’Ange de l’Eternel lui dit : retourne chez ta maîtresse et humilie-toi sous sa main. L’Ange du Seigneur ajouta : Je rendrai ta postérité en grand nombre, très nombreuse, elle ne pourra être dénombrée. L’Ange de l’Eternel lui dit : voici tu es enceinte, tu auras un fils, tu l’appeleras Ishmaël (qui signifie : que Dieu entende, Dieu entendra) car l’Eternel a entendu ton affliction… Et elle appela le Nom de l’Eternel qui lui a parlé -Tu es l’Eternel qui m’a vue- car j’ai vu aussi après qu’Il me voit, c’est pourquoi elle appelle le puits: – Au Vivant qui me voit- »
(traduction littérale)
L’Ange de l’Eternel lui demande d’où vient-elle et où va-t-elle. Cette question est étrange, en fait elle est relative à la situation d’Agar qui est une esclave, et par définition l’esclave n’est pas maître de ses choix. Agar comme l’indique son nom, est dans l’errance, sa fuite est sans direction précise et elle se débat dans la difficulté, mais toutefois elle est à proximité d’une source d’eau. C’est précisément là que l’Ange de Dieu (non pas un ange, mais l’Ange de Dieu) Lui dit qu’elle aura une postérité nombreuse au travers d’un fils que Lui, l’Ange de l’Eternel lui donnera. Et c’est l’Ange de l’Eternel qui donne avant qu’il naisse, le nom de ce fils : » Tu l’appelleras Ishmaël « . Il lui enjoint de » Retourner et de s’humilier sous la main de sa maîtresse » ce qu’elle fit.
L’Ange de l’Eternel apparait à Abraham et lui fait la promesse d’une postérité qui possèdera le pays de Canaan (chapitre 17 de la Genèse), Il fait une alliance avec lui, mais il lui précise que l’héritier de l’alliance sera le fils qu’il aura par miracle avec Sarah, et non-pas celui qu’il a eu en forçant le destin (Genèse 17v.19). Cependant Abraham demande à Dieu : » Qu’Ishmaël vive devant ta Face » (v.18), ce qui signifie : qu’il trouve grâce à tes yeux, qu’il soit agréé de Toi. Mais en hébreu l’expression » vivre » à un sens plus profond, il implique une dimension spirituelle. Dieu répond favorablement à la requête d’Abraham, Il lui assure que 12 princes sortiront d’Ishmaël (17v.20).
Ishmaël avait 13 ans lorsqu’il fut circoncis (v.25), cette coutume sera perpétuée chez les peuples arabes et plus tard étendue à tous les Musulmans.
A la naissance d’Isaac [יצחק] (prononcer Yitzrhak), Ishmaël se livrait à la raillerie [מצחק] (prononcer metzarhèk). Il est intéressant de constater la proximité de ces deux mots Ytzrhak qui signifie il rira, et metzarhèk qui signifie il se raille (Genèse chapitre 21v.9).
Abraham dût se résoudre à se départir d’Agar et d’Ishmaël après qu’il eu reçu de Dieu l’assurance qu’Ishmaël vivra et deviendra une grande nation (v.13). Agar de nouveau s’égara dans le désert de Beer Shéva (le puits de la plénitude), lieu du serment d’Abraham et d’Abimélèkh.
Lorsque l’eau des outres fut épuisée (ils ne virent pas le puits), Agar envoya Ishmaël s’abriter sous un arbrisseau [שיח] syarh , ce mot signifie aussi parler, se lamenter, se plaindre, méditer. Agar s’éloigna à la distance d’un jet de flèche pour ne pas voir son fils agoniser, elle éleva la voix et pleura (v.16). Puis il est écrit :
l’Eternel entendit la voix de l’adolescent (na’ar) (v.17), l’Ange de l’Eternel appela Agar depuis les cieux et lui dit : » Qu’as-tu Agar ? Sois sans crainte car Dieu a entendu la voix de l’adolescent qui est là -bas, lève-toi, relève l’enfant et affermis ta main (pour le soutenir), car Nous ferons de lui une grande nation (v .18).
Dieu confirme à Agar ce qu’il avait promis à Abraham, et Il dessilla ses yeux et elle aperçut un puits d’eau, elle alla remplir l’outre d’eau et désaltéra l’adolescent. Dieu fit que l’enfant grandit et s’installa dans le désert de Parà n (des profondeurs, des cavernes), et devint un expert dans l’utilisation de l’arc [qéshèth], sous-entendu il sera un habile stratège [qosh] (v.20). Au verset 17 il est précisé que Dieu entendit (vayishma Elohim) la voix de l’enfant qui se mourait. C’est précisément à ce moment où l’adolescent moribond élevait la voix, que l’Eternel entendit sa plainte et répondit favorablement en ouvrant les yeux de sa mère afin qu’elle pût l’abreuver et qu’il vécût.
C’est à ce moment précis que le nom d’Ishmaël prit tout son sens.
Agar s’était déjà trouvée dans une situation similaire alors qu’elle fuyait loin de Sarah, également près d’une source d’eau. L’histoire se répète sur deux niveaux : la première fois Dieu vit, la seconde fois Dieu entendit, la première fois Dieu dit que l’enfant s’appellera Ishmaël, la seconde fois il accomplit la réalité de ce nom.
Ishmaël aura douze fils qui seront des patriarches de tribus Arabes (Genèse 25 :13), sa descendance s’établira dans le désert bordant le croissant fertile depuis les bords de la Mer Rouge jusqu’en Irak et le Golfe Persique (Genèse 25 :18). Les descendants de Kétoura (qui signifie encense) se mêleront aux descendants d’Ishmaël ( Genèse 25 :1, Chroniques 1 :29-33).
Les douze tribus du peuple d’Israël se formeront à partir des douze fils de Jacob. Elles seront sédentaires en Canaan.
L’aventure tragique d’Agar et d’Ishmaël est de caractère prophétique. C’est la tragédie des nations arabes qui s’opposent au plan de Dieu pour Israël. Le refus obstiné de ce plan divin amène ces nations dans l’impasse de la défaite sur défaite et les conduira dans une détresse spirituelle telle qu’elles seront au désespoir, parvenues à la fin de leurs illusions religieuses coraniques, acculées et dépourvues d’issue existentielle, moribondes, leur angoisse sera entendue de Dieu, c’est alors que les descendants d’Ishmaël revivront l’expérience de leur ancêtre, leurs yeux se dessilleront sur la source d’eau de la vie toute proche, ils s’abreuveront à la source du Salut et vivront selon la prière exaucée d’Abraham :
Qu’Ishmaël vive devant Ta Face « .
Les offrandes d’Ishmaël seront agrées par Dieu car il viendra à la connaissance du Dieu d’Israël (Esaïe 60 :6-8).
Esau et les Edomites
Esauעשו Essav (chevelu, besogneux) le fils aînée d’Issac et Rébecca contracta une alliance matrimoniale avec une fille d’Ishmaël, pensant s’attirer ainsi les faveurs de ses parents (Genèse 28 :8-9). Des éléments de sa descendance se confondront en partie avec celle d’Ishmaël.
Esau était un homme vénal et primaire, dépourvu des valeurs et du sacré (Malachie 1 :1-2). Pour satisfaire une faim passagère, il n’hésita pas à vendre son droit d’aînesse avec toutes les obligations morales, spirituelles et familiales que ce droit comporte. Son frère Jacob voulut sauver à son profit tout cet héritage, il y parvint par un stratagème avec l’encouragement et la complicité de sa mère (Genèse 27).
Esau dépossédé de la bénédiction, reçut de son père ces paroles :
» Des graisses de la terre, sera ton lieu de séjour ; et d’en haut la rosée des cieux. Et de ton épéeחרב rhérèv (qui signifie aussi désolation, aridité) tu vivras, et tu seras au service de ton frère, lorsque tu erreras en recherche et que tu briseras son joug de dessus l’oppression sur ton cou [Trouarekha] (traduction littérale).
La descendance d’Esau sera nomade, guerrière, (avec toujours le poignard à la ceinture), en rivalité avec la descendance de Jacob à laquelle elle sera d’une certaine manière assujettie, les Arabes bédouins par nature, ont toujours eu recours aux artisans et commerçants Juifs, mais ils s’en affranchiront après de pénibles et laborieux efforts pour s’en éloigner.
Les descendants d’Esau seront privés de pluie, ils n’auront que la rosée du matin résultat de l’échange thermique entre les nuits froides et la chaleur du jour. Ils vivront dans les régions imbibées des » graisse du sol » (les huiles pétrolifères). Avec peine et tracas, dans une errance qui n’est pas que physique, les descendants d’Esau se détacheront du joug qui les maintiennent tributaires de leurs cousins, il seront affranchis de cette situation qui fait que malgré le nombre et les moyens dont ils disposent et leur détermination, il ne peuvent modifier à leur avantage la position et l’avenir du peuple Juif.
L’Ange de l’Eternel avait dit à Agar : » Retourne et humilie-toi sous sa main « en parlant de Sarah. De la bouche d’Isaac il est dit à Esau : » Tu seras asservi à ton frère « .
Ishmaël vivra de son arc, Esau de son épée. Les deux seront nomades et habiteront le désert.
Les descendants d’Esau peupleront le désert depuis Edom (le sud de la Jordanie) jusqu’à Témà n (le Yémen). Esau est l’ancêtre d’Amalèk (Genèse 36 :9-12), de Hamà n l’Agaguite (Esther 3 :1, Agag roi d’Amalèk 1Samuel 15 :8) et d’Hérode l’Iduméen » Edomite » fils d’Antipatros (Flavius Josèphe). Selon le livre des Jubilées 20 :13 des descendants de Kétoura se mêleront aux Iduméens.
Concernant Edom , l’Ecriture nous enseigne qu’il sera détruit (Jérémie 49 :7-22, Esaïe 34 :6-9). C’est en Edom qu’est né l’Islam, les descendants d’Ephraïm qu’il a assujettis (islamisés) se rebelleront contre lui et l’assujettiront (Esaïe 11 :14).
Le pétrole des nations arabes est une malédiction, son exploitation est la principale source de pollution et de réchauffement de l’atmosphère, et ses revenus financiers servent à asservir les nations aux dictats islamiques. Ce pétrole a pour origine la décomposition organique de ce qui constituait le luxuriant Jardin d’Eden (Genèse 2 :10-14). Adam avait pour devoir de cultiver et de garder le jardin, ce qui signifie que ce jardin d’Eden était menacé. Le genre humain fut chassé de ce jardin, des anges en ont gardé l’entrée jusqu’à ce que ce lieu de félicité souillé par le péché s’est désagrégé, il est devenu un désert.
Les puissances économiques sont littéralement adonnées à ce pétrole dont elles s’abreuvent, elles en sont devenus tributaires, c’est une source de mort. Pour le profit immédiat, elles détruisent les écosystèmes et les couches sédimentaires de la planète
» Malheur à ceux qui détruisent la terre ! » lit-on dans Apocalypse 11 :18.
Jacob prophétise sur ses fils, et sur Juda il dit :
» Le sceptre ne s’éloignera pas de Juda, ni l’autorité à sa descendance jusqu’à l’avènement du Shilo (l’envoyé) auquel obéiront les peuples. Alors on attachera son ânon à la vigne et à la treille le petit de son ânesse, on lavera son vêtement dans le vin, et dans le sang des raisins sa tunique » (Genèse 49 :10-11).
Celui qui apporte la récompense, le gage (Issaskhar/Issachar) est le Messie Yéshoua/Jésus, ce gage est attaché à la vigne (Israël) selon Esaïe 5 :1-7. Il a payé de sa vie, de son sang, Il revient pour faire vengeance » Il prendra la vengeance pour vêtement » (Esaïe 59 :17), voir aussi les passages suivants toujours dans Esaïe : 35 :4, 34 :8, 47 :3, 61 :2.
» Qui est celui qui vient d’Edom (Rouge), qui arrive de Bosra (ville d’Edom et qui signifie coupé, retranché), les vêtements teints de rouge ? Qu’Il est magnifique dans son vêtement, Il s’avance fièrement dans l’éclat de sa force, c’est moi qui parle le langage de la justice et suis puissant pour sauver. Pourquoi tes habits sont-ils comme ceux du vendangeur qui foule au pressoir ? C’est que j’ai foulé une cuvée à moi tout seul, et d’entre les nations personne n’a été avec moi, et Je les ai pressurés dans ma colère, écrasés dans mon courroux, leur sève a rejailli sur mes vêtements et tous mes vêtements en ont été souillés « (Esaïe 63 :1-6).
» Puis je vis le ciel ouvert et voici, parait un cheval blanc. Celui qui le montait s’appelle Fidèle et Véritable, et Il juge et combat avec justice… Il les paîtra avec une verge de fer, et Il foulera la cuve du vin de l’ardente colère du Dieu Tout-Puissant. Il avait sur son vêtement et sur sa cuisse un nom inscrit : Roi des Rois et Seigneur des Seigneurs » (Apocalypse 19 :11-16).
Ainsi s’achèvera le combat de génération en génération et de génération à génération annoncé par Dieu à Moïse » La mémoire d’Amalèk sera effacée de dessous les cieux » (Exode 17 :14). ‘Am -a-lèk signifie peuple qui lape, qui lèche, comme des flammes lèchent le bois sec, c’est le peuple qui érodait et harcelait de façon lancinante et continue les éléments les plus faibles du peuple d’Israël dans le désert (Deutéronome 25 :17-18). C’est l’image du lion en recherche constante des animaux les plus fragiles du troupeau qu’il pourra dévorer.
Moïse changea le nom de Hoshéa (Hosée) qui signifie : Il sauve en celui de Yéhoshoua (Josué) qui signifie YHWH sauvera (Nombres 13 :16). Josué combattra Amalèk que Balaam appelle : » Le premier parmi les nations » (Nombres 24 :20). Dans le traité Sanhédrin 94a, du Talmud Babli, les rabbins ont interprété cela comme Amalèk étant la première force du mal, celle qui s’oppose au Messie La dernière figure emblématique d’Amalèk : l’Antéchrist sera anéanti par le souffle de la bouche du Seigneur (2Thessaloniciens 2 :8).
Victor Escroignard
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