Ce sujet me travaille depuis longtemps. Je peux tout à fait comprendre la position de certains enseignants qui refusent le ministère féminin. La bible et l’histoire de l’Église semble leur donner raison.
Jésus n’avait que des disciples hommes, c’est bien la preuve !
Mais alors pourquoi, dans chaque réveil, Dieu commence-t-Il par relever les femmes ? Pourquoi trouve-t-on dans les commentaires derrière cet article rencontre-t-on une attitude persistante témoignant de cœurs durs et fermés. https://michelledastier.com/la-femme-peut-elle-enseigner-la-parole-de-dieu-par-michelle-d-astier-de-la-vigerie/
Il y a une dimension autre que simplement des opinions bibliques. Mon fils me dit parfois « Il y a la bonne raison et il y a la vraie raison ». La bonne raison sert à cacher la vraie raison. Qu’elle est cette vraie raison ? Je crois c’est la lâcheté de l’homme (Dans tout cet enseignement, homme signifie « être masculin »).
Selon le dictionnaire, la lâcheté a deux sens :
- Le manque de courage, la peur, la démission
- Action basse, bassesse, action abjecte.
La bible est très sévère avec la lâcheté : Ap 21 .8 « Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l’étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort. » Pourtant je n’ai jamais entendu ou lu une prédication sur ce sujet. Par contre la bible est remplie d’exemples intéressants à analyser.
La lâcheté d’Adam
Adam était aux côté de sa femme lors de la tentation (Gen 3.6). Il a rien dit, ne s’est pas opposé au serpent, n’a pas réagi lorsque celui-ci tordait la parole de Dieu, pire il accuse sa femme d’en être responsable (Gen 3.12). On retrouve cette accusation dans la bouche de certains chrétiens opposés au ministère féminin. Alors que la bible dit clairement que c’est Adam qui est responsable : Rom 5.14 « Cependant la mort a régné depuis Adam jusqu’à Moïse, même sur ceux qui n’avaient pas péché par une transgression semblable à celle d’Adam, lequel est la figure de celui qui devait venir. »
Adam a manqué de courage, a eu peur, il a démissionné. Et depuis lui tous les mâles ont un problème sérieux avec la lâcheté. Accuser les femmes est plus simple que de prendre nos responsabilités.
La lâcheté de Noé
Gen 6.9 « Noé était un homme juste et intègre dans son temps; Noé marchait avec Dieu. »
C’est dans un « détail » que nous voyons cette lâcheté :
Gen 7.7
Et Noé entra dans l’arche avec ses fils, sa femme et les femmes de ses fils, pour échapper aux eaux du déluge.
Gen 8.16
(Dieu dit) Sors de l’arche, toi et ta femme, tes fils et les femmes de tes fils avec toi.
Gen 8.18
Et Noé sortit, avec ses fils, sa femme, et les femmes de ses fils.
Ordre de préséance inversé face à l’ordre de Dieu. Nous voyons un comportement typique et universel : Les hommes avec les hommes, les femmes avec les femmes. À nouveau il y a le manque de courage, la peur, la démission de la part des hommes.
Car Dieu a ordonné : le mari avec sa femme, puis les fils avec leurs femmes.
En plus d’être lâches, nous sommes souvent aveugles et sourd à la voix divine.
Il est aussi intéressant de constater que pas un seul nom de femme n’est cité depuis Eve jusqu’à Saraï la femme d’Abram. Seuls les hommes comptent ? Cela va changer depuis le père de la foi, Abraham, celui en qui toutes les familles sont bénies. La lâcheté n’a pas sa place dans la famille selon Dieu.
La lâcheté d’Abram
Par peur d’être tué par les égyptiens, il fait passer sa femme pour sa sœur. (Gen 12.10-19), même si celle-ci risque de se retrouver dans le lit d’un autre. Qu’elle bassesse ! Son fils Isaac fera pareil, et pour la même raison. La lâcheté se transmet de père en fils.
Par contre Abram devenu Abraham ne va plus avoir de comportement lâche, bien au contraire
La lâcheté de Moïse
Moïse a été élevé à la cour de Pharaon. C’est un homme brillant et troublé. Son bégaiement montre une faille chez lui (Je souffre du même trouble). À 40 ans il tue un égyptien et doit fuir au désert. En plus il comprend que les siens ne sont pas de son côté. Il passe les quarante années suivants au désert. À 80 ans, à la fin de sa vie quelque peu gâchée, Dieu le visite dans un buisson ardent. Exode 3 raconte la révélation et le dialogue entre Dieu et Moïse. Puis dans Exode 4 Moïse fait la liste des obstacles pour dire à Dieu que cela ne marchera pas. Enfin il finit par lui dire : (Ex 4.13)
-« Ah! Seigneur, envoie qui tu voudras envoyer. »
Comprenons : « envoie quelqu’un autre. » Moïse n’y croit plus, il a démissionné, il n’a plus le courage, il a fini sa vie, c’est trop tard. Sa vie est un échec, bien commencée et mal finie, cette révélation de Dieu n’y changera rien. Mais Dieu se fâche car il a choisi Moïse, Il l’a préparé durant toute sa vie et maintenant il sera utile à l’œuvre de Dieu.
On connait la suite. Moïse deviendra le plus grand : Deut 34.10
Il n’a plus paru en Israël de prophète semblable à Moïse, que l’Éternel connaissait face à face.
La lâcheté d’Eli
Eli est souverain sacrificateur. Il est vieux, ses fils se comportent mal. 1Sam 2.22-24
Éli était fort âgé et il apprit comment ses fils agissaient à l’égard de tout Israël; il apprit aussi qu’ils couchaient avec les femmes qui s’assemblaient à l’entrée de la tente d’assignation.
Il leur dit: Pourquoi faites-vous de telles choses? car j’apprends de tout le peuple vos mauvaises actions.
Non, mes enfants, ce que j’entends dire n’est pas bon; vous faites pécher le peuple de l’Éternel.
Sa réaction est molle, il ne punit pas, n’agit pas, ne fait que parler. Nous voyons là un aspect typique de la lâcheté :
Chez le père : des discours et pas d’actes.
Chez les fils : profiter d’une situation d’autorité pour abuser sexuellement des femmes
Dieu va utiliser Samuel enfant pour apporter son jugement :
A Eli : (Sam 2.29) « Pourquoi foulez-vous aux pieds mes sacrifices et mes offrandes, que j’ai ordonné de faire dans ma demeure? Et d’où vient que tu honores tes fils plus que moi, afin de vous engraisser des prémices de toutes les offrandes d’Israël, mon peuple? »
A ses fils : « Et tu auras pour signe ce qui arrivera à tes deux fils, Hophni et Phinées; ils mourront tous les deux le même jour »
La lâcheté de Nabal
Je résume le récit de 1Sam 25. Nabal est riche, il a de nombreux troupeaux. C’est un homme important. Il a une épouse intelligente et belle. Il a profité de la présence des troupes de David dans les environs pour éviter les attaques des pilleurs. David lui demande sa part, puisque Nabal a profité de sa protection.
Mais Nabal refuse toute aide, fait la fête avec ses amis, se soule. Il est très « moderne » : riche, ingrat arrogant et lâche. Il n’a plus aucun sens moral, ne respecte certainement pas sa femme : Abigaïl.
Laquelle deviendra la femme de David à la fin de l’histoire.
Une crise cardiaque va l’arrêter net. C’est trop tard. Il a tout perdu. C’est le sort des lâches.
Nabal est l’image même de l’homme qui a tous les avantages visibles, qui est un profiteur, mais dont le cœur est lâche, et son cœur lâche !
La lâcheté de David
Quoi ? David, lâche ? L’homme qui a combattu le lion, l’ours et qui a vaincu Goliath ! L’homme qui revient vainqueur de tous ses combats, c’est tout sauf un lâche.
Oui mais…
Il a eu une aventure, avec une femme mariée (2 Sam 11). Rien de grave quand on a déjà des femmes par centaines. Pas de chance, cette femme, Beth Sheba, tombe enceinte alors que son mari est à la guerre, donc absent de la maison. David va utiliser la solution des lâches : trouver un scénario acceptable pour mieux cacher son acte. Sa priorité ? Garder la face, garder les apparences, garder la respectabilité et surtout garder son poste et son titre de roi. Il risque de perdre sa vie s’il est démasqué. Tout cela est tellement important !
Dieu ne va pas marcher dans la combine et David va se repentir. David va faire confiance à Dieu alors qu’il mérite la mort.
C’est par sa foi que David est un homme selon le cœur de Dieu. Cela n’a pas empêché la lâcheté, David avait ses failles au niveau familial. La lâcheté est presque toujours liée à notre histoire familiale, à notre relation avec les femmes, à notre prestige et à notre identité publique.
La « lâcheté » d’Elie
Quel prophète ! 1 Roi 17.1
« Élie, le Thischbite, l’un des habitants de Galaad, dit à Achab : L’Éternel est vivant, le Dieu d’Israël, dont je suis le serviteur ! il n’y aura ces années-ci ni rosée ni pluie, sinon à ma parole. »
Elie sait clairement qui il est et que sa bouche est la bouche de Dieu. Bien sûr après avoir dit cela, il faut se planquer un certain temps. Dieu s’occupe de lui, pas de soucis.
Trois ans après, Elie en remet une couche : il convoque tous les faux prophètes du pays, qui mangent à la table de la reine Jézabel, les soumet à un défi qu’ils vont perdre. Et la pluie revient. Qu’elle victoire impressionnante !
Un jour après Elie fuit au désert devant les menaces de la reine et demande la mort au Seigneur !
Lâcheté ? Je me suis posé la question. Ma compréhension du texte est plutôt que la bible veut nous avertir de la puissance occulte qu’il y a derrière Jézabel. Nous retrouvons cette puissance dans Ap 2.20 « Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu laisses la femme Jézabel, qui se dit prophétesse, enseigner et séduire mes serviteurs, pour qu’ils se livrent à l’impudicité et qu’ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles »
Je ne suis pas certain de la lâcheté d’Elie, j’ai mis des parenthèses pour cela.
Que fait Jézabel ?
-> Elle veut tuer les prophètes
-> Elle agit après les victoires, avec une puissance inimaginable
-> Elle séduit, enseigne et prophétise
-> Elle pousse aux compromissions
Les femmes qui enseignent sont systématiquement accusées d’être sous l’esprit de Jézabel. C’est bien mal connaitre le monde spirituel. Par contre je vois de nombreux hommes qui agissent comme Jézabel.
L’absence de lâcheté de Daniel et de Jean le Baptiste
Deux personnages bibliques, parmi d’autres, sortent du lot quant à la lâcheté : Daniel et Jean Baptiste.
Daniel est constant dans sa fidélité et sa droiture. Daniel est impressionnant dans sa constance. J’ai le sentiment que l’absence de famille et la déportation ont influencé sa vie en le rapprochant de son père céleste.
Jean le Baptiste : Le plus grand selon Jésus. Il a bénéficié déjà dans le ventre de sa mère de la présence de Jésus dans le ventre de Marie. Les deux femmes ont passées ensemble trois mois. Celui qui a préparé le chemin du Seigneur a eu un courage impressionnant : aucun luxe, de la solitude, la vie au désert, les paroles dures contre Hérode et contre l’élite religieuse, rien pour chercher à plaire aux hommes. Un homme, un vrai, il a annoncé Jésus.
Et encore deux lâches :
Le lâche qui s’est repenti : Pierre
Pierre était le leader du groupe des disciples, c’est lui qui sort de la barque pour marcher sur l’eau. C’est lui qui dit qui est Jésus, c’est lui qui reçoit les paroles de fondement de l’église, qui en reçoit les clefs. C’est lui qui parle pour ne rien dire sur la montagne lors de la transfiguration, c’est lui qui va accompagner Jésus jusqu’au bout, même si les autres lâches vont l’abandonner…
Et c’est Pierre qui renie Jésus trois fois de suite devant une simple servante. L’échec total. Pierre est l’archétype de l’homme non régénéré, de l’homme capable du pire, de l’homme qui ne peut que mentir pour sauver sa peau. C’est l’homme qui n’a pas perdu ses illusions sur lui-même et qui ne voit pas sa lâcheté.
A la résurrection, ce n’est plus Pierre qui court devant. Avec les autres disciples ils n’ont pas cru les femmes qui témoignaient du tombeau vide. Puis il court quand même…et si Jésus était vraiment ressuscité ? La suite nous la connaissons : Pierre qui prêche devant 3000 hommes à la Pentecôte, qui parle avec assurance devant les autorités juives, qui ouvre la porte du salut aux non-juifs, chez Corneille, qui devient ancien.
Pierre sera corrigé par Paul pour une autre lâcheté : avoir deux comportements différents lors des circonstances racontées en Galates 2:12:
12 En effet, avant l’arrivée de quelques personnes envoyées par Jacques, il mangeait avec les païens; et, quand elles furent venues, il s’esquiva et se tint à l’écart, par crainte des circoncis. 13 Avec lui les autres Juifs usèrent aussi de dissimulation, en sorte que Barnabas même fut entraîné par leur hypocrisie.
Nous voyons que la lâcheté est difficile à vaincre, même pour Pierre.
Le lâche qui s’est pendu : Juda
Juda a reçu le Saint-Esprit, comme les autres disciples, il a bénéficié de la présence et des encouragements de Jésus. Mais il trichait, il volait dans la caisse, jouait faussement sur l’amitié, agissait dans le dos des autres. Un vrai lâche, un « faux cul » qui a profité de tout avant de trahir. Cet homme est un mystère qui nous montre la face obscure de l’humain, une face forcément lâche.
La victoire sur la lâcheté : Jésus sur la croix
Que dire de plus ? Jésus pouvait échapper à ce moment il avait des myriades d’anges prêts à le délivrer. Il a donné sa vie en sacrifice.
Le lâche préfère mentir que perdre la face. ⇔ Jésus s’est laissé cracher dessus
Le lâche a peur de perdre sa réputation ⇔ Jésus a été crucifié entre deux brigands
Le lâche se débine et laisse les autres payer à sa place ⇔ Jésus a tout payé à ma place
Le lâche a peur de la mort ⇔ Jésus est mort sur la croix pour moi.
Le lâche accepte la bassesse, puis accusera les autres ⇔ Jésus s’est abaissé, l’accusateur était vaincu
Le lâche aime être au-dessus ⇔ Jésus s’est humilié, il n’était plus rien.
Mes frères, il n’y a plus de place pour la lâcheté dans l’église. Comprenons enfin que notre lâcheté est une insulte à Christ. Et pire, accuser les femmes à notre place, car nous ne faisons pas notre part à cause de notre lâcheté, c’est le comble !
Comprenons que le Père est fâché contre nous, les hommes, contre notre lâcheté, contre nos accusations, contre nos fausses raisons « bibliques ». Nous avons détruits des vies de femmes, des familles, des enfants, des projets de Dieu, des bonnes œuvres prévues à l’avance pour être exécutées par des femmes.
Nous sommes des disciples d’Eli : les apparences en premier, nos fils sont avec nous dans l’ « œuvre de Dieu ». Pasteurs de père en fils, nous confisquons les bonnes places, et n’hésitons pas à abuser, nous sommes des fils de Roi, des princes… Beurk !
Il est plus que temps de confesser notre lâcheté et de reconnaitre que notre Dieu est libre d’appeler des femmes comme Il le veut. Il est Dieu !
La soumission de la femme
Je prends encore un moment pour parler de la « soumission de la femme ».(Eph 5.22) Car c’est le même domaine de lâcheté des hommes, que de revendiquer cette « soumission ».
-> 1 La soumission de la femme est limitée à son mari, pas au pasteur, pas aux autres hommes.
-> 2 C’est un demi-texte, la suite demande aux maris d’aimer leur femme comme Christ a aimé l’église.
-> La soumission est la responsabilité de la femme,. Nul autre, y compris le mari, ne peut imposer cette soumission.
-> Ce verset signifie « femmes, faites confiance à vos maris »
Les hommes, nous avons un problème avec la lâcheté, nous avons peur de perdre la face, particulièrement devant nos femmes, nous avons peur de ne pas être à la hauteur, nous sentons facilement les femmes comme supérieures à nous, et comme étant moins lâches que nous.
Et nous avons besoin de nos femmes, besoin de leur confiance, besoin de leur soutien, besoin qu’elles nous aident à ne pas être lâches, besoin d’être encouragés dans notre difficile tâche de les aimer comme Christ a aimé l’église : Il s’est sacrifié pour elle.
Il est notre exemple, à l’opposé de la lâcheté.
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