Jésus est Dieu
Avant tout je tiens à le préciser, pour en rassurer certains, Jésus est Dieu et il n’y aucun doute là- dessus.
« Au commencement était la Parole, la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. […] Et la Parole a été faite chair, et a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité, et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme-celle du Fils unique venu du Père. » Jean 1:1-14.
« Moi et le Père, nous sommes un. » Jean 10:30.
« Philippe lui dit : Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. Jésus lui dit : Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu ! Philippe, celui qui m’a vu, a vu le Père. Comment donc dis-tu : Montre-nous le Père ? » Jean 14:8-9.
« Qui descendent des pères, et de qui est sorti, selon la chair, Christ, qui est Dieu au-dessus de toutes choses, béni éternellement. Amen ! » Romains 9:5.
« Et, de l’aveu de tous, le mystère de piété est grand : Dieu a été manifesté en chair, justifié par l’Esprit, vu des anges, prêché parmi les Gentils, cru dans le monde, et élevé dans la gloire. » 1 Timothée 3:16
« Nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu, et il nous a donné l’intelligence pour connaître le Véritable; et nous sommes en ce Véritable, en son Fils Jésus-Christ. C’est lui qui est le Dieu véritable, et la vie éternelle. » 1 Jean 5:20
Bible ou tradition, quel fondement ?
Commençons par le commencement : Dieu se révèle dans sa Parole, et ce qu’on y ajoute ou retranche vient du diable (Apocalypse 22:18-19). Je pense que tout le monde est d’accord avec cela.
Alors pourquoi parler de trinité alors que Dieu ne s’est jamais révélé comme tel dans sa Parole ? Il n’y a pas un mot sur la trinité. Comment se fait-il qu’une doctrine sensée être centrale, capitale, touchant à la nature même de Dieu, ne soit absolument pas développée dans la Bible ? Comment expliquer que Paul, qui dit pourtant avoir « annoncé tout le conseil de Dieu, sans rien en cacher » (Actes 20:27), ne dit pas un mot, pas même un seul, sur une différence de personnes dans la divinité ? Ne voyez-vous pas qu’il y a là déjà un gros problème ?
Contrairement à ce que vous pouvez penser, et ce que je pensais également auparavant, en disant qu’ « effectivement le mot « trinité » n’existe pas dans la Bible mais l’idée y est développée », ce n’est pas le cas. Le concept n’y est pas présent, il est au contraire contredit.
La déduction d’une trinité dans la nature de Dieu nous vient premièrement de l’héritage d’une hérésie catholique. La doctrine de la trinité n’existait pas pour les premiers chrétiens. Ensuite, elle nous apparaît comme confirmée par une mauvaise interprétation de certains passages, à cause justement de cet arrière plan catholique dans lequel baigne le protestantisme.
Dieu est UN
Alors, comment Dieu lui-même se révèle-t-il dans sa Parole ?
« Shemaʿ Yisrā’ēl YHWH elohénou YHWH eḥāḏ » (« écoute Israël, l’Éternel [est] notre Dieu, l’Éternel [est] un ») Deutéronome 6:4
C’est la foi, basée sur les Écritures, qu’ont partagé tous les juifs jusqu’à aujourd’hui et ce, depuis le commencement. Elle nous enseigne que Dieu est UN (« ehad »), au sens strict du terme, d’un monothéisme tel que les juifs ou musulmans le conçoivent. Jésus lui-même partageait cette foi en un Dieu UN.
« Jésus répondit : Voici le premier : Écoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, le Seigneur est un » Marc 12:29.
On aura beau dire, comme je le faisais avant, que la révélation de Dieu est progressive et que les juifs n’avaient pas encore cette révélation de la « pluralité dans l’unité » de Dieu. Ou encore que la trinité n’est révélée qu’en Jésus, dans le Nouveau Testament, avec tout de même quelques prémices dans les Écritures de l’Ancienne Alliance ; le « shema » est une opposition forte à l’idée d’un Dieu multiple, une opposition directe à une quelconque trinité. C’est de la tromperie, du mensonge, pour la simple et bonne raison que la trinité est un concept présent dans les religions païennes depuis très longtemps, bien avant le christianisme et le judaïsme.
La trinité, un concept païen
La Babyloniens adoraient une trinité dont Nimrod (préfiguration de l’antichrist, Genèse 10 et 11) était l’un des sujets. Cette trinité s’est transmise dans les diverses religions païennes au fil du temps. De Babylone à l’Égypte (Horus, fils d’Isis et Osiris, considéré comme une réincarnation de son père Osiris), de l’Égypte à la Grèce (Mystères d’Eleusis), de la Grèce à Rome, et pour finir du catholicisme romain au protestantisme actuel.
Au fur et à mesure de leur débauche, ces religions sont devenues polythéistes, personnifiant les différents aspects du Dieu Un et Véritable. C’est ainsi qu’on a fini avec plusieurs divinités distinctes. Le catholicisme, et par extension le protestantisme, ne sont restés quant à eux qu’à un stade intermédiaire de paganisation. Ceci étant dit, cela n’en reste pas moins une paganisation et une abomination de qualifier Dieu de la sorte.
Nous comprenons dès lors mieux les propos du Seigneur aux hébreux qui venaient de sortir de l’Égypte où était adorées des trinités : « écoute Israël, l’Éternel est notre Dieu, l’Éternel est un » (Deutéronome 6:4). C’est comme si Dieu leur disait ouvertement : « écoutez mon peuple, je suis un et pas trois »
Sinon faudrait-il comprendre que les païens ont eu la révélation d’un Dieu trinitaire avant les juifs ? N’est-ce pas eux, les juifs, qui étaient censés être les porteurs de la révélation de Dieu aux nations ? N’est-ce pas à eux à que les oracles de Dieu avaient été confiés (Romains 3:2) ? Avaient-ils besoin d’être enseignés par les nations païennes sur leur Dieu ? C’est en parfaite contradiction avec ce qu’enseignent les Écritures.
De plus, on ne peut pas dire, comme certains l’affirment, que ces trinités païennes seraient des imitations diaboliques d’une prétendue véritable trinité divine, car les patriarches et les juifs ont combattu ces trinités en affirmant un Dieu un. Les prophètes nous ont également sans cesse exhortés à ne pas imiter les nations païennes (Jérémie 10).
Introduction du dogme trinitaire dans la chrétienté
De l’aveu même d’une encyclopédie catholique, le dogme de la trinité chrétienne est un ajout tardif : « La formulation « un Dieu en trois personnes » n’a pas été solidement établie ni sans doute pleinement intégrée à la vie chrétienne et à sa profession de foi avant la fin du IVe siècle. Pourtant, c’est précisément cette formulation qui a prétendu la première au titre de dogme de la Trinité. Chez les Pères apostoliques, on ne trouve rien qui rappellerait même de loin ce point de vue. » New Catholic Encyclopedia (1967), tome XIV, p. 299.
Edward Gibbon, un historien célèbre converti au catholicisme et par la suite au protestantisme, dans sa préface du livre « Histoire du christianisme » (History of Christianity) de Peter Eckler, écrit : « S’il est vrai que le christianisme a triomphé du paganisme, il n’en demeure pas moins que le paganisme a réussi à corrompre le christianisme. L’église de Rome a remplacé le déisme pur des premiers chrétiens, par l’incompréhensible dogme de la Trinité. Pareillement, de nombreuses doctrines païennes inventées par les Egyptiens et idéalisées par Platon ont été adoptées parce que considérées comme digne de foi. ».
Le premier à mentionner quelque chose qui se rapproche de la « trinité » est Théophile d’Antioche*, dans ses discours à Autolyque, vers l’an 180. Il utilisa le mot « Τριας / Trias », qui signifie « trois », pour désigner Dieu lui-même. Mais c’est Tertullien qui, plus tard, va utiliser le mot « trinité » pour la première fois et développer pleinement le concept de « trois personnes divines ». C’est cependant au 4ème siècle, sous l’empereur romain Constantin, que le dogme de la trinité fut fixé, aux Conciles de Nicée en 325, et de Constantinople en 381. Il faut savoir que Constantin était un adorateur de Mithra, un dérivé des cultes babyloniens, égyptiens, etc. déjà cités. En déclarant le christianisme (catholique romain) religion de l’empire, il a fait un syncrétisme des religions païennes et de la foi chrétienne. Et c’est ainsi que la chrétienté s’est retrouvée avec la fête de Noël (naissance de Mithra), le culte de la vierge Marie et de l’enfant (remplacement d’Isis et Horus), la papauté (souverain pontife romain) et enfin de la doctrine de la trinité (divinité babylonienne) ! Son but était d’unifier son empire, et il savait que la religion était l’un des meilleurs moyens pour le faire, car qui s’opposerait à Dieu ? En voyant le succès grandissant de la foi chrétienne, il a saisi l’occasion avec succès. Les chrétiens croyaient continuer à adorer le Dieu de la Bible et les païens pouvaient retrouver tous les éléments de leur paganisme.
* (Commentaires de Nicolas K après l’article: Nicolas K.
Après vérification il semble que tu aies raison, Ignace d’Antioche n’a effectivement jamais parlé de « trinité » ou utilisé un mot semblable dans ses écrits.
C’est plutôt attribué à Théophile d’Antioche, justement en 180, qui aurait évoqué le concept de « trois personnes divines » en désignant Dieu par le « trias » (trois). C’est de là que dois venir mon erreur.
Ensuite, c’est bien Tertullien qui le premier utilise le mot « trinité » en tant que tel, du latin « trinitas ».
La partie de l’article sur ce point a été corrigée.
Il n’y a pas de différence en Dieu
Donc que cela soit dit clairement, le Père est le Fils :
« Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, et l’empire est mis sur son épaule : on l’appellera l’Admirable, le Conseiller, le Dieu fort, le Père d’éternité, le Prince de la paix ; » Esaïe 9:5.
Le Père est l’Esprit :
« Mais l’heure vient, et elle est déjà venue, que les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité, car le Père demande de tels adorateurs. Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité. » Jean 4:23-24.
Le Fils est l’Esprit :
« Puis ayant traversé la Phrygie et le pays de Galatie, il leur fut défendu par le Saint-Esprit d’annoncer la parole en Asie. Et étant venus en Mysie, ils essayaient d’aller en Bithynie; mais l’Esprit de Jésus ne le leur permit point. » Actes 16:6-7.
Jésus n’était pas une partie ou une personne de Dieu, il est la plénitude de Dieu :
« Prenez garde que personne ne vous séduise par la philosophie et par de vaines tromperies, selon la tradition des hommes, selon les rudiments du monde, et non selon Christ. Car en lui toute la plénitude de la divinité habite corporellement. Et vous avez toute plénitude en lui, qui est le chef de toute principauté et puissance. » Colossiens 2:8-10.
C’est écrit explicitement, noir sur blanc, d’autres passages peuvent attester de ces choses. Il est même probable que ce dernier passage de Colossiens 2 soit une contradiction à la trinité platonique qui essayait de s’introduire chez les chrétiens de la Phrygie.
Voyons tout de même les quelques arguments prétendument bibliques censés être en faveur d’un Dieu «trois-en-un ».
Jésus s’adressait à qui dans ses prières ?
Quelques versets sont souvent donnés, où Jésus parle au Père, ce qui devrait donc prouver qu’il y a bien deux personnes puisqu’il y a un dialogue.
Eh bien non, Jésus est Dieu manifesté en chair. Il est premièrement venu pour nous racheter et nous justifier par son sacrifice et sa résurrection, mais il est également venu pour nous montrer le chemin (Jean 14:6). C’est en cela que consiste sa manifestation en tant que Fils. Il est à noter que le mot « fils » dans le grec est le même que « serviteur ». Ce Jésus, en qui habitait corporellement toute la plénitude de la divinité, est venu nous montrer par l’exemple comment nous devons vivre. Il est venu manifester le caractère d’un fils, d’un serviteur. C’est ainsi que Paul dit que nous devons être ses imitateurs (1 Corinthiens 11:1, Éphésiens 5:1). De la même manière que Paul s’est fait comme juif parmi les juifs pour gagner les juifs (1 Corinthiens 9:19-23), Dieu s’est fait homme parmi les hommes pour sauver les hommes.
Est-ce que Jésus, étant Dieu et l’objet même du baptême, avait besoin d’être baptisé ? Non, mais pourtant il l’a fait, pour l’exemple (Matthieu 3:15).
En parlant du baptême, une objection serait de dire que la voix venant de cieux serait une preuve de la différence de personnes. Pas forcément, Jésus en tant que Dieu a simplement fait retentir sa voix depuis les cieux pour attester son ministère terrestre dans ce corps. Il n’est pas nécessaire d’y voir autre chose. L’interprétation trinitaire usuelle n’est que le fruit du formatage catholique subi depuis des siècles. C’est ainsi que Jésus pouvait prier le Père, pour montrer l’exemple que doit suivre un enfant de Dieu.
De plus, en venant en tant qu’homme, il s’est imposé toutes les limitations liées à cette nature. Car s’il avait possédé un « super-corps » insensible au monde, à la manière d’un « super-héros », il n’y aurait eu aucune gloire et aucune valeur dans son sacrifice. C’est pourquoi dans sa chair, en tout points semblable à la notre (Hébreux 2:17), il pouvait manifester certains traits propres à un homme limité tels que : la fatigue, la soif, la faim, et tout un panel d’émotions. La seule différence d’avec nous, c’est que dans toutes les tentations qu’il a subies dans sa chair, il n’a jamais cédé en rien. On comprend alors pourquoi Jésus, en tant qu’homme, pouvait manifester des faiblesses, par exemple dans le jardin de Gethsémané ou sur la croix.
Que faut-il penser alors de cette phrase que Jésus a prononcée à la croix ? « Mon Dieu, pourquoi m’as tu abandonné ? » (Matthieu 27:46). Il s’agissait de rappeler et surligner l’accomplissement d’un Psaume prophétique de David.
« […] Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné, t’éloignant de ma délivrance et des paroles de mon gémissement ? Mon Dieu, je crie le jour, mais tu ne réponds point ; et la nuit, et je n’ai point de repos. Cependant tu es le Saint, qui habites au milieu des louanges d’Israël. Nos pères se sont confiés en toi ; ils se sont confiés en toi, et tu les as délivrés. […] Mais moi, je suis un ver, et non un homme ; l’opprobre des hommes et le méprisé du peuple. Tous ceux qui me voient se raillent de moi […] Il se repose sur l’Éternel, disent-ils, qu’il le délivre ; qu’il le sauve, puisqu’il a mis en lui son affection. […] Je suis comme de l’eau qui s’écoule, et tous mes os se sont déjoints ; mon cœur est comme la cire, il se fond dans mes entrailles. […] Ils partagent entre eux mes vêtements ; ils tirent ma robe au sort. Toi donc, Éternel, ne t’éloigne pas ! Toi, ma force, accours à mon aide ! Délivre mon âme de l’épée, mon unique bien de la patte des chiens ! […] Vous qui craignez l’Éternel, louez-le […] Car il n’a point méprisé ni dédaigné l’affliction de l’affligé ; il ne lui a point caché sa face ; mais il l’a exaucé quand il criait vers lui. […] » Psaumes 22.
Il citait ce psaume en guise de témoignage : « Or, cela arriva, afin que l’Écriture fût accomplie » (Jean 19:36).
Le Fils, ignorant ?
Un autre point qu’il est intéressant d’éclaircir concerne l’apparente ignorance du Fils à propos du moment de son retour : « Pour ce qui est de ce jour et de l’heure, personne ne les connaît, ni les anges qui sont dans le ciel, ni le Fils ; mais seulement le Père. » (Marc 13:32).
Il faut simplement comprendre ici que ce n’était pas dans les objectifs de sa manifestation en tant qu’homme, sous la forme du Fils, de révéler quand il reviendrait. Car de toute manière, que ce soit pour les trinitaires ou non, tout le monde s’accorde pour dire que Jésus en tant que Dieu connaît tout de son retour, y compris le jour et l’heure. Ce passage ne peut donc pas servir à appuyer une différence de personnes dans la divinité, elle ne fait que montrer les limitations que Jésus s’est imposé en tant qu’homme.
Les apôtres faisaient-ils une distinction entre Jésus et le Père ?
Qu’en est-il donc de tous les versets du Nouveau Testament où les apôtres semblent mentionner distinctement Jésus et le Père ?
« Afin que le nom de notre Seigneur Jésus-Christ soit glorifié en vous, et vous en lui, selon la grâce de notre Dieu et de notre Seigneur Jésus-Christ. » 2 Thessaloniciens 1:12
Dans ce passage, les mots « de notre » sur la fin du verset ne sont pas présents dans le grec, il s’agit d’un ajout réalisé lors de la traduction, selon le bon vouloir du traducteur et de l’interprétation qu’il faisait de ce passage. Une traduction plus littérale pourrait donc être : « selon la grâce de notre Dieu et Seigneur Jésus-Christ ». Pas de distinction ici.
D’autres passages semblent manifester plus explicitement une différence entre le Père et Jésus, certains parlant notamment du « Père de notre Seigneur Jésus-Christ » (1 Pierre 1:3). Même si la traduction est peut-être à revoir, il s’agit davantage d’un problème de compréhension. L’explication est simple, elle se trouve en 1 Timothée 2:5 : « Car il y a un seul Dieu, et un seul Médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme ». Ce passage nous éclaire sur la distinction que les apôtres pouvaient faire dans leurs épîtres entre le Père et Jésus. Le fait est qu’ils parlaient de Jésus en tant qu’homme. Car « Jésus-Christ homme » est le moyen au travers duquel nous parvenons à la révélation de Dieu en tant que Père. Parler de Jésus-Christ homme, c’est parler de son sacrifice, par lequel nous sommes sanctifiés et capables de nous approcher de Dieu dans sa dimension paternelle.
Il en est de même lorsqu’on parle de son rôle en tant qu’avocat (1 Jean 2:1) ou intercesseur auprès du Père. C’est une manière de dire que son sacrifice accompli en tant qu’homme témoigne en notre faveur auprès de lui-même (Hébreux 9 et 10).
De même, pour la supériorité du Père sur le Fils, il ne s’agit que de la supériorité de Dieu dans sa dimension divine sur sa manifestation en chair (Philippiens 2:5-11).
Les visions des disciples montrent-elles le Fils comme étant distinct du Père ?
Comment expliquer la vision céleste d’Étienne ?
« Mais rempli du Saint-Esprit, et les yeux attachés au ciel, il vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu ; Et il dit : Voici, je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. » Actes 7:55-56
Il s’agit d’une vision, les visions présentent des images. Jean a eu une vision du Ciel où il voyait sur le Trône un Agneau comme immolé. Est-ce que cela veut dire qu’au Ciel Dieu sera sous la forme d’une Agneau ? Bien sûr que non, ce n’est qu’une image révélée en vision, dévoilant un aspect de Dieu.
Le droite, sur le plan royal et divin, présente la position d’autorité la plus haute. Dieu, dans cette vision à Étienne, s’est présenté à lui comme celui qui, par sa manifestation et son sacrifice en tant que Fils de l’homme, a vaincu les dominations et les autorités (Colossiens 2:15).
« Et je regardai, et voici au milieu du trône et des quatre animaux, et au milieu des Anciens, un Agneau était là comme immolé; il avait sept cornes et sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu, envoyés par toute la terre. » Apocalypse 5:6
Pour revenir justement à ce passage de la vision de Jean dans le livre de l’Apocalypse, faudrait-il comprendre que le Saint-Esprit est une « septinité » puisqu’on nous parle des sept Esprits de Dieu ? Image, symbolisme, la Bible en est parsemée.
La soumission du Fils
Un autre passage est intéressant à mentionner et à expliquer.
« Ensuite viendra la fin, quand il [Christ] remettra le royaume à celui qui est Dieu et Père, après avoir détruit toute domination, toute autorité et toute puissance. Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous les ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort. Dieu, en effet, a tout mis sous ses pieds. Mais lorsqu’il dit que tout lui a été soumis, il est évident que celui qui lui a soumis toutes choses est excepté. Et lorsque toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même sera soumis à celui qui lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous. » 1 Corinthiens 15:24-28.
Le « Christ » (qui signifie « oint ») fait référence à celui qui a été oint, donc Jésus-Christ homme. Lorsque tout sera fini et que tout aura été renouvelé, la révélation du Fils en tant qu’homme sacrifié et vainqueur n’aura plus lieue d’être car tout sera réuni dans le Père, et nous adorerons le Père pour l’éternité.
L’homme, une trinité ?
Un autre argument trinitaire consiste à parler d’une prétendue trinité humaine.
« Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers, et que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé irrépréhensible, lors de l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ ! » 1 Thessaloniciens 5:23.
Puisque l’homme est tri-partite (corps, âme et esprit) et qu’il a été créé à l’image de Dieu (Genèse 1:26-27), qu’y a-t-il d’étonnant à ce que Dieu lui-même soit une trinité pourrait-on se demander. Ou ne serait-ce pas là une preuve de la nature trinitaire de Dieu ?
Commençons par dire que « l’image de Dieu » dans l’homme n’est en rien cette nature tri-partite. Dieu est esprit (Jean 4:24).
De plus, l’homme n’est pas une trinité, car le corps physique n’est rien en soi, ce n’est qu’une enveloppe charnelle constituée de poussière, tout comme un bout de bois ou de métal n’est rien en lui-même. Notre esprit également n’est rien en soi, sans âme ce ne serait qu’une « coquille spirituelle » vide. L’esprit est ce qui nous permet de saisir les choses spirituelles, tout comme le corps est ce qui nous permet de saisir ce qui est physique.
L’âme, quant à elle, est la vie qui anime le corps (physique et spirituel ; c’est elle qui le fait vivre et ressentir les choses qui l’entourent. Elle est notre personnalité, elle est notre personne même.
Aussi, ce que la Bible appelle « la chair » ne désigne pas forcément le corps physique, la chair est une puissance de péché qui habite dans nos membres, c’est le vieil homme non-régénéré, notre ancienne nature.
Alors, sachant qu’en tant que chrétiens nous avons le Saint-Esprit en nous, on dépasserait déjà la trinité : corps, chair, âme, esprit et Saint-Esprit… 5-en-1. Faudrait-il nous considérer comme une « quintinité » ? Absurde.
L’homme n’est donc qu’UN.
Le pluriel de « elohim »
Un autre argument trinitaire : le mot hébreu « elohim » qui est un pluriel, utilisé dès Genèse 1:1, témoigne de la pluralité de Dieu, de sa nature trinitaire.
La vérité est qu’il s’agit simplement d’un « pluriel de majesté », à rapprocher par exemple du vouvoiement. En français, on utilise la deuxième personne du pluriel (vous) pour s’adresser à une personne seule, c’est un signe de respect et non une preuve de la nature trinitaire de notre interlocuteur. L’hébreu ne possédant pas de superlatifs (le plus […], très […]) ou de comparatifs (plus […] que, moins […] que), le pluriel est donc utilisé pour donner davantage de puissance aux mots. C’est ainsi que le singulier « eloah » est magnifié en devenant « elohim ».
« Ehad », une « unité composée » ?
Un autre argument serait que le mot hébreu « ehad », traduit par « un » (ou « seul » selon les versions) dans le passage de Deutéronome 6:4, sous-entend une unité composée. Pour appuyer cet argument on fait remarquer que c’est le même mot qui est utilisé pour dire que l’homme et la femme deviendront « UNE SEULE » chair (Genèse 2:24). Ainsi, deux entités deviennent UNE (« ehad »). De même, pour la création, il est écrit : « […] il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut UN jour. » (Genèse 1:5). Deux entités, un soir et un matin forment UN (« ehad ») jour. Donc pour les trinitaires, l’unicité de Dieu serait de même une unité composée de trois entités.
De plus, selon eux, si Dieu voulait signifier qu’il était un et indivisible au sens strict/littéral, c’est le mot « yahid » qui aurait été utilisé car il est censé correspondre à ce sens. Malheureusement pour les trinitaires, cette interprétation n’est pas très solide, elle est carrément fausse. En hébreu « ehad » signifie « un » au sens numérique (1, 2, 3, 4, etc.). Preuve en est : le décompte des jours de la création. Les jours suivants de la création ont également eu un soir et un matin (Genèse 1:8-13,19,23,31), ce n’est pas pour autant que l’on considère les mots hébreux utilisés pour deux, trois, quatre, cinq et six, comme des « multiplicités composées ». Cela n’a pas de sens. De même, vis-à-vis du contexte, considérer le « ehad » de Genèse 1:5 comme une unité composée n’a pas de sens non plus.
Ainsi, concernant l’homme et la femme, si « ehad » est utilisé pour désigner leur union, c’est tout simplement pour insister sur l’unité qu’ils doivent former ! Rien ne doit pouvoir les séparer (Matthieu 19:6). Partir de « un » pour en extirper deux ou trois entités c’est tordre et retourner le sens du texte, c’est aller contre la pensée de Dieu dans ce passage.
Le mot « yahid » quant à lui revêt le sens de « un » par rapport à quelque chose d’extérieur : seul, solitaire, unique. Par exemple, un fils unique (« yahid », Genèse 22:2) n’est pas unique par son essence, sa nature même, mais il l’est par le fait qu’il n’a pas de frères, il est le seul enfant. D’ailleurs, à cause de l’influence de la pensée trinitaire chez les traducteurs, la plupart des versions traduisent Deutéronome 6:4 comme si le mot « yahid » était utilisé : « l’Éternel, notre Dieu, est le SEUL Éternel », comme pour dire seulement qu’il n’y a pas d’autres YHVH/Éternel. Tandis que la Bible hébraïque, dont les traducteurs sont étrangers à la notion de trinité, traduit par : « l’Éternel est UN ».
De plus, la racine du mot « yahid » est « yahad » qui signifie : joindre, unir, réunir. L’argumentaire « ehad vs. yahid » des trinitaires est donc complètement retourné.
Comment est Dieu ?
Alors maintenant comment comprendre ces différentes appellations (Père, Fils, Saint-Esprit, etc.) ? C’est très simple, ce ne sont que différentes révélations du même Dieu, différentes manifestations sous différents aspects.
« Dieu ayant autrefois parlé à nos pères, à plusieurs reprises et en diverses manières, par les prophètes, Nous a parlé en ces derniers temps par son Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses ; par lequel aussi il a fait le monde ; » Hébreux 1:1-2.
Un père de famille peut être présenté non seulement comme père, mais aussi comme le mari de sa femme, le chef de son foyer, le fils de son propre père, par sa fonction au sein de l’entreprise où il travaille, etc. Tout cela se rapporte à la même personne, sans qu’il y ait de différence. Il en est de même pour Dieu.
Dieu s’est présenté en Jésus-Christ en tant que Fils se soumettant au Père. Lors de son ministère en tant que Fils, il nous a présenté sa révélation en tant que Père, et lorsqu’il a terminé son ministère terrestre il s’est présenté à nous en tant que Saint-Esprit. Au commencement, il s’est présenté en tant que Créateur, aux disciples en tant que Lumière, Alpha et Omega, Agneau, Lion de Juda, Parole de Dieu, etc. S’il fallait personnifier chacun de ses aspects on n’en finirait plus, car Dieu est infini. Lorsque nous serons auprès de lui, nous passerons l’éternité à le contempler et à découvrir à chaque instant un nouvel aspect de sa divinité.
Nicolas K.
Sans remettre en question l’article bien travaillé de Nicolas, il reste quand même quelques passages bibliques à méditer avant de conclure. Ap21 et AP.14 par exemples.
Jean affirme avoir une vue un nouveau ciel et une nouvelle terre…. Mais qu’est ce que Jean a réellement vu ? Ap21.1Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre, car le premier ciel et la première terre avaient disparu et la mer n’existait plus. Or cette vision/description de même que dans Gen1.1 est selon un observateur qui croit que la terre est plate et séparée du ciel. Normal, le Seigneur n’avait pas encore révélé aux hommes la vrai forme de l’Univers.
Il y aussi deux mystères des les 144000 personnes: Leur nom et leur chant.
– Contrairement aux noms que nous nous donnons sur la terre, dans le monde Spirituel, le nom propre que tu possède est ce qui définit ton existence. Exemple: Lucifer(Ange de la lumière), Gabri’el, Micha’el, Rapha’el, Emmanu’el, Yehoshua, Parole de Dieu, YHWH.
Ap 14.1Je regardai et je vis l’Agneau debout sur le mont Sion, et avec lui 144’000 personnes qui avaient son nom et le nom de son Père écrits sur leur front.
— Le nom propre de Dieu nous est révélé dans Exode: YHWH, Je Suis, Je Suis Celui qui suis.
— Le nom propre de l’Agneau, le Vainqueur de la mort: La Parole de Dieu: Ap19.13: Il était habillé d’un vêtement trempé de sang. Son nom est «la Parole de Dieu»
Ca veut dire que les 144000 personnes portent sur leur front le nom complet suivant:
— YHWH, La Parole de Dieu;
— Je Suis, La Parole de Dieu;
— Je Suis celui qui Suis, La Parole de Dieu.
– Ils ont aussi reçu une révélation de Dieu qui surpasse toute Création car ils ont appris une langue qui n’est donné à aucune Création. Jean a entendu sans rien comprendre…
Ap14.3 Ils chantaient un cantique nouveau devant le trône, devant les quatre êtres vivants et les anciens. Personne ne pouvait apprendre ce cantique, excepté les 144’000 qui avaient été rachetés de la terre
Si nous voulons nous essayer, comment allons nous définir l’existence de ces 144000 personnes triés au volet sur des milliards d’humains ?
À méditer.
Bonne journée
Bonjour.
Le rapport avec la démonstration de Nicolas n’est pas clair pour moi.
En ce qui concerne la trinité, j’avais déjà proposé, et Michelle l’avait mis sur son blog, qu’il y ait eu un « imbroglio » du fait que les premiers docteurs chrétiens de langue latine savaient que le mot étrusque « persona » désignait un masque de théâtre. A l’aide de tels masques, un même acteur pouvait jouer plusieurs rôles. Je ne suis pas loin d’être persuadé que, au début, c’est ce que les docteurs de langue latine avaient à l’esprit quand ils parlaient de trois personnes, comprendre trois masques. C’est à savoir que Dieu se présente comme un concepteur créateur, comme une voix-parole créante et comme un souffle qui anime ce qui a été créé. Mais derrière les trois masques, il y a toujours le même être divin. Mais je suppose que, ensuite, au moment de la constitution de la religion d’Etat constantinienne, au début du IVème siècle, cette question, comme d’autres, ait été UTILISEE pour distancier la nouvelle religion officielle de sa matrice juive.
Yves Coenne de l’Ecole de Yeshua m’avait envoyé un exposé détaillé où il compare les menées de l’Empereur Constantin à ce que fit Jeoboam au moment où Dieu lui confia la royauté sur la majorité des tribus d’Israël, en châtiment de l’infidélité du roi Salomon retombée sur son fils Roboam. Craignant que, si ces tribus continuaient à adorer l’Eternel dans Son temple à Jérusalem, elles finiraient par se replacer sous le sceptre des rois de Juda, il fit faire deux lieux de culte en Israël matérialisés par des statues de veau. Il faut dire que Jeroboam s’était réfugié en Egypte sous Salomon et que sa vision de Dieu y avait visiblement été pervertie. De façon convaincante, Yves Coenne démontre que Constantin était dans le même esprit que Jeoboam. Pour que Rome soit la capitale spirituelle, il ne fallait surtout pas que la nouvelle religion d’Etat soit spirituellement liée à Jérusalem.
Voici pour ce qui concerne la fausse doctrine d’un Dieu dissocié en trois personnes au sens que le mot à aujourd’hui mais n’avait pas originellement.
En ce qui concerne le commentaire, je ne vois pas en quoi le fait que la Terre, satellite du soleil, soit plate ou sphérique conditionne ce que Dieu a montré à Jean dans l’Apocalypse. Il faudrait expliquer mieux.
Jean voit une nouvelle terre. Que l’ancienne Terre soit une sphère ne détermine en rien ce qu’est la nouvelle terre. Et ce qui est dit à cet égard dans l’Apocalypse ne préjuge pas que cette nouvelle terre soit plate plutôt que sphérique.
Je suppose que, ce que Dieu a montré, c’est aussi ce que Paul avait expérimenté et auquel il fait allusion en 2 Corinthiens 12. Le temps n’existe que dans la matière.
Si l’on voit le céleste depuis le matériel, on est leurré du fait qu’on reste conditionné par les limites temporelles. Mais tous les témoignages que nous avons d’expérience de type visite du troisième ciel se recoupent en ce sens que le temps y est complètement brouillé.
Une relation particulièrement convaincante est celle de Colton Burpo puisqu’il n’avait pas encore quatre ans quand elle survint. Jésus lui fit rencontrer un arrière-grand-père que seul son père avait connu et une sœur morte dans le sein maternel dont ses parents ne lui avaient évidemment jamais parlé, vu son âge. Fils de pasteur protestant, Colton n’avait jamais vu de crucifix. Pourtant, il assurait ses parents que Jésus a des marques, ce qu’ils ne comprirent pas jusqu’au moment où son père lui demanda où Il a des marques et le petit garçon montra ses poignets et ses pieds: « C’est là que Jésus a des marques » ! https://www.youtube.com/watch?v=fomjIAIl0xY
En ce qui concerne les 144.000 personnes, si chères aux Jéhovistes, il ne faut surtout pas comparer au numerus clausus des concours d’admission à la profession de médecin. Israël est constitué de 12 tribus. C’est de ces 12 tribus dont il est toujours question en rapport avec ces 144.000 (ne pas séparer Apocalypse 14 et Apocalypse 7), ce que les Jéhovistes gomment toujours (d’où la facilité avec laquelle je retourne leurs missi jehovici quand ils les envoient chez moi).
1000 représentait un énorme chiffre pour les peuples antiques. D’ailleurs, la valeur numérique de base des lettres de l’alphabet s’arrête à 400. Il faut donc comprendre que, dans chacune des 12 tribus, il y a 12 fois un nombre énorme d’élus marqués du sceau.
Surtout, ne tombons pas dans les interprétations charnelles des jéhovistes. L’âge de la prophétesse Anne, le nombre de poissons de la pêche miraculeuse sont des signes que les Juifs d’antan décodaient immédiatement et dont la Bible est remplie du début à la fin. Faisons aussi attention à la perte de sens induite par les traductions de langue en langue. Jean pensait dans une langue sémitique mais ses visions sont écrites en grec. Un animal se dit « khaya » en hébreu. Or, cela veut dire aussi « vivante ». Ce qui est appelé en grec quatre vivants, c’est ce qu’Ezéchiel appelle quatre animaux en 1:5. La transcription d’une pensée sémite dans un grec approximatif est traitre. Pourquoi les quatre en question seraient appelés « vivants »? Les 24 anciens sont aussi vivants ! Il est évident qu’il ne s’agit pas de vivants mais d’animaux qui sont les chérubins. En résumé, surtout ne pas lire tout cela avec les lunettes charnelles des jéhovistes !
La vidéo youtube de l’enfant est édifiante. Sauf une chose a ajouter; il y a aussi beaucoup d’autres témoignages édifiants de gens qui ont vu le Ciel, par mort imminente ou par vision,… Tous n’ont pas vu la même chose car c’est le Seigneur qui choisit sa révélation. Cet enfant dit que tout être vivant au ciel possède des ailes… Étant petit enfant, on avait tous cette conviction, pourtant l’écriture ne définit pas toujours les anges avec des ailes..
Pour les 144000, je ne fais pas d’interprétations sur qui ils sont, d’où ils viennent, ou ce que signifie leur nombre. Tu as peut-être la révélation sur le sens du nombre. Je met surtout l’emphase sur deux détails leur concernant.et définies dans Ap14. Il y en a d’autres.
Le livre d’apocalypse sont des visions que Dieu nous donne afin qu’on interprete le sens. Il nous donne aussi des détails pour nous aider à comprendre et à confirmer. Alors, les détails que Dieu nous donne dans Ap14 devrait confirmer Ap7. si il s’agit des même personnes.
Un exemple que j’ai et qui va amener certains à me lapider c’est Ap7.9-17 la Grande Tribulation qui est connu aujourd’hui comme l’évènement que va subir les chrétiens qui ne seront pas enlevés. J’ai longtemps cru à cela moi aussi. Pourtant en relisant encore et encore,… la description qui est faite des personnes qui viennent de cette tribulation remet sérieurement en doute le fait qu’ils n’aient pas été enlevés.
C’est plutôt Ap20.1 qui parle des gens qui n’ont pas été enlevés.
Bonne journée
« Les lunettes charnelles des jéhovistes »… très bien envoyé, Excellent OJY! L’un d’eux m’a lancé une fois, en substance: « On sait que la Bible dit ça [nous l’avions coincé avec un argument scripturaire], mais nous, on pense autre chose ». Ils préfèrent la conformité au groupe, raison pour laquelle ils méritent le qualificatif d’anti-Christ.
S’agissant des 144’000, je prends note avec intérêt de ta démarche. Sauf que… mon Frère et Confrère, sauf que… l’adjectif numéral cardinal « mille » ne figure pas dans le texte original d’Apocalypse 7 et 14. Ces chapitres utilisent le nom commun « chilias/millier », que la traduction des Septante emploie dans le sens de « famille » en Juges 6.15 (l’hébreu eleph peut signifier « mille » ou « groupe d’hommes, famille », cf. Nombres 1.16). Il est intéressant, à cet égard, de relever que la même confusion peut être constatée dans une traduction grecque du livre d’Hénoch, conduisant à l’aberration de géants ayant une taille de 3000 coudées, aberration toujours présente dans la version éthiopienne (le traducteur malheureux aurait dû parler de trois groupes –nous reviendrons sur les coudées plus bas–, comme le confirme le livre des Jubilés 7.27). Ne reproduisons pas cette erreur.
Sauf que… le terme « personnes » ne figure pas dans le grec d’Apocalypse 14.1 (aïe, aïe, aïe sous l’angle d’Apocalypse 22.18!). Le seul substantif associé ici au nombre 144 est « chilias/millier/famille », ce qui confirme l’analyse ci-dessus.
Sauf que… en grec ancien, le nom commun « parthenos/vierge » ne peut se rapporter aux hommes par hypothèse présents dans le cercle considéré. Ce terme vise TOUJOURS des femmes. On pourrait, certes, l’envisager en mauvaise part pour traiter ces hommes de femmelettes, mais ce serait complètement absurde compte tenu du contexte.
L’association « chilias/millier – parthenos/vierge » permet ainsi de préciser une clef de compréhension de l’Apocalypse de Jean, consistant à voir des groupes dans les personnages féminins de ce livre (signalons au passage que cette observation projette une lumière intéressantes sur les vierges folles et les vierges sages de Matthieu 25). Dès lors, lorsqu’il nous est dit que les « parthenoi » en question ne se sont pas souillées avec des femmes, cela signifie simplement que ces émanations de l’Eglise de Christ ne se sont pas laissé corrompre par les diverses collectivités au contact desquelles elles auraient pu être dans le monde.
Dernière remarque à propos du nombre 144 d’Apocalypse 7 et 14 qu’on retrouve avec les coudées du chapitre 21 (ici, il faut se souvenir que le pluriel hébreu « ‘amot/coudées » s’écrit aleph. mem, vav, tav, lettres qui peuvent se lire « ‘umot/peuples/tribus »; on retombe donc sur des groupes humains…): 144 est la valeur numérique, en Romains 11.7, des article et nom « hê eklogê/l’élection/la communauté des élus ». C’est une clef d’accès supplémentaire à Apocalypse 7, 14 et 21.
Maintenant, si tu examines le texte grec de Romains 11.7, tu verras que l’article hê est séparé d’eklogê par la particule « dé », valeur numérique 9, servant à construire le discours, mais qu’en général les traducteurs laissent tomber. Si tu ajoutes sa valeur, 9, à 144, tu obtiens 153, nombre renvoyant bien sûr aux grands poissons de Jean 21. Etonnant, non?
De toute manière, nous sommes bien d’accord: nous devons être reconnaissants pour les traductions mises à notre disposition. Sauf que… travailler exclusivement sur celles-ci n’est pas sans danger herméneutiquement parlant dans la résolution des mystères propres aux Ecritures.
Bien à toi, OJY
Nico
Nous échangions sur le grec ancien et voilà déjà que, ce matin, en suivant sur Zoom le culte de l’église où je me rends quand je suis en Bretagne, il me vient un « tilt » au sujet de Apocalypse 22:16 sur lequel prêche la pasteur. « Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange pour vous attester ces choses dans les Eglises ».
Je n’avais pas fait attention auparavant que Jésus parle ici d’églises au pluriel, alors qu’Il a parlé de Son épouse au chapitre 19. Je suis si habitué à identifier l’épouse à l’Eglise au singulier … Alors, j’ai ouvert le grec pour vérifier. Eglise y est bien au pluriel, comme au début de l’Apocalypse: Εγω Ιησους επεμψα τον αγγελον μου μαρτυρησαι υμιν ταυτα ΕΠΙ ταις εκκλησιας. C’est la vieille préposition indo-européenne dont le sens premier est « sur », comme le « op » luxembourgeois qui en est le cousin. Eglises est au datif.
Ainsi, cela veut dire que toutes ces choses vont reposer sur les églises (par hypothèse les sept des chapitres 2 et 3) et aussi au sujet des églises et aussi à cause des églises et aussi pour les églises. La largeur de sens de epi suivi du datif est amputée, appauvrie par la traduction avec « dans ». Le membre de phrase qui suit est rendu « Je suis le rejeton et la postérité de David, l’étoile brillante du matin ».
Des nuances sont également perdues. Ριζα est d’abord une racine. Je pense à notre racine d’olivier franc sur lequel se greffe l’olivier sauvage. C’est plus incarné et parlant que rejeton. Γενος est le même mot que le genus du latin, la race, les « gènes » de David …
Et pourtant je suis toujours perplexe en lisant en Luc qu’Elisabeth est parente de Marie car une épouse de sacrificateur est normalement elle aussi lévite. Joseph est incontestablement descendant de David mais Jésus n’en a pas les « gènes ». La génétique, comme la virginité, serait aussi spirituelle? Et puis, dans ορθινος, il y a la racine indo-européenne que l’on retrouve dans le verbe latin orior, l’orient. Le mot est dynamique. Il s’agit d’une étoile brillante qui se lève.
« Traduttore traditore » disent fort justement les Italiens !
Bonsoir Nico.
Nous sommes d’accord sur l’essentiel, à savoir qu’il faut rechercher d’abord ce que Dieu veut nous dire au travers de messages faisant appel à des chiffres plutôt que de s’arrêter juste au nombre qu’il représente. Dans la Bible, la symbolique du nombre fait plus sens, parce qu’elle est plus large, que la seule valeur strictement arithmétique dudit nombre.
En ce qui concerne le grec ancien, que dire? Au cours des siècles, depuis la Renaissance, on nous a servi une image plate d’un paysage riche en relief.
Pour ne pas être démesurément long, je vais illustrer mon propos avec des exemples tirés du français. La distance entre Paris et Bruxelles est inférieure à la distance entre Paris et Lyon. Voici un bref aperçu de mon acclimatation linguistique de Parisien fraîchement débarqué à Bruxelles au printemps 1989.
Un matin, je me présente à un collègue belge pour lui demander d’envoyer un télex urgent. Il me répond « je le ferai tantôt ». Je lui objecte que, vu l’urgence, il vaudrait mieux l’envoyer ce matin. « Mais je vous dis que je vais l’envoyer tantôt ». Je lui demande alors qu’est-ce qui l’empêche de l’envoyer le matin même. « Mais puisque je vous dis que je vais l’envoyer tantôt ». Jusqu’à ce qu’une tierce personne devine un malentendu linguistique. Et voilà, dans le français de Bruxelles, « tantôt » veut dire « dans un instant ». Dans mon français de Paris, cela voulait dire « cet après-midi ».
« Sonner quelqu’un » ne veut pas dire la même chose dans les deux villes. La première fois qu’un collègue m’a demandé de regarder « dans la farde » ou qu’il allait y avoir « une drache », j’étais aussi perdu qu’au milieu d’Iroquois. Cela, c’est la variation linguistique dans l’espace.
Mais, quand il y a seulement deux ou trois siècles, on disait que quelqu’un s’était levé incontinent ou qu’il avait été étonné dans un champ, cela ne voulait pas du tout dire ce que l’on comprendrait aujourd’hui. Le grec ancien s’est parlé des Balkans à l’Egypte ! Nous avons des textes sur une dizaine de siècles et même dans plusieurs dialectes. Il y a toute une subtilité de ce qu’a voulu dire un mot grec dans telle ville plutôt que dans telle autre, dans tel siècle puis dans tel autre qui nous échappe complètement. Et nous prenons pour argent comptant des siècles d’affirmations de théologiens qui sont pour le moins douteuses. Une chose est absolument certaine, le grec a été d’abord une langue d’esclaves, d’agriculteurs, d’artisans, de négociants et il est IMPOSSIBLE qu’il ait eu la subtilité que l’on a essayé de nous faire accroire, à part pour une poignée de gens occupés à s’alambiquer le cerveau.
Outre mon Langenscheidt en allemand, j’ai un Bailly en français et un dictionnaire italien qui expliquent les mots à la lumière de citations. En regardant les phrases citées, je ne suis pas du tout convaincu qu’aient existé entre φιλω et αγαπω les distinctions que des théologiens postulent sur Jean 21:13-17, étant d’ailleurs évident que Jésus et Pierre n’avaient pas conversé en grec. Il est vrai qu’Apocalypse 7 (comme 14) utilise le mot χιλιαδες. Mais le mot de base χιλοι veut dire « mille », d’où nos kilogrammes et kilowatts. Ses dérivés veulent d’abord dire mille quelque chose, comme χιλιοναυς, une formation de mille bateaux, χιλιοστυς, une cohorte de mille soldats. Mais, même en français, quand on dit « il y en avait des milliers », on renvoie à une approximation. Et je suis sûr, et nous serons d’accord là dessus, que ces douzaines de milliers de chaque tribu d’Israël n’ont pas la précision arithmétique que leur attribuent les jéhovistes. Après, c’est tout à fait juste de relativiser un sens grec à la lumière d’un original hébreu probable.
C’est justement ce qui était mon point en proposant de comprendre « animaux » plutôt que « vivants » en Apocalypse 4. Je connais la valeur arithmétique de ألف en arabe et de אֶלֶף en hébreu. C’est le même mot ! Mais, comme ils représentaient le plus grand nombre dans l’état ancien de ces deux langues qui ne comptaient pas en millions, milliards, ni billions et plus, ils ont aussi le sens vague de « un grand nombre de ».
Ainsi, même dans des textes anciens dans une langue sémitique, il faut résister à la tentation d’y voir forcément un nombre mille rigoureusement exact d’un point de vue arithmétique. En ce qui concerne Apocalypse 14:4, c’est assez linguistiquement déroutant « car ils sont vierges », παρθενοι γαρ εισιν. C’est vrai que παρθενος désigne normalement une jeune fille vierge. Les mœurs étaient fluctuantes en Grèce antique mais pas ce qu’on appelle aujourd’hui les genres. Pourtant, il est clair du reste du texte qu’il est question d’hommes et μολυνω veut bien dire salir. Μετα γυναικων ουκ εμολυνθησαν, ils ne sont pas salis avec des femmes. Comment comprendre ce texte sans donner raison, sur ce point, à l’église catholique romaine et à son exaltation de la virginité ? Peut-être que, là non plus, il ne faut pas une lecture trop littérale, charnelle ?
En Christ !
Pour les étrangers, une farde, en iroquois, signifie un classeur cartonné, sonner quelqu’un : lui passer un coup de fil, une drache : une averse…