Prédication donnée à Antibes en septembre 2013 – (les trois parties écrites font partie de la même prédication)
L’INCRÉDULITÉ
Avant de parler des signes qui authentifient la foi, il faut parler de l’incrédulité. Pendant très longtemps, j’ai pensé que les incrédules, c’étaient ceux qui ne croyaient pas en Dieu, les athées, mais, dans la Bible, ça n’a rien à voir.
Voyons qui Jésus a traité d’incrédules : ce n’étaient pas des païens, c’étaient, le plus souvent, ses … apôtres ! Les incrédules, ce sont ceux qui ne croient pas tout ce que Dieu a dit. Ils font un tri entre ce qu’ils ont envie de croire ou pas.
Lisons d’abord une prophétie d’Esaïe reprise par Jésus (Es 53 :1): » Qui a cru ce qui nous a été annoncé ? « . Qui a cru ? Au final, très peu ont cru. Ils attendaient leur messie depuis 2000 ans et pourtant très peu ont cru en Lui quand Il était au milieu d’eux…
» Qui a reconnu le bras de l’Eternel » ?, Personne n’a compris que c’est Dieu qui le voulait. » Il a pris plaisir de briser Jésus par la souffrance ! » (Es 53 :10) Comment Dieu peut-Il prendre plaisir à briser Son propre Fils par la souffrance ? Mais Dieu voit toujours plus loin. Dieu voyait qu’il aurait beaucoup de fils et de filles qui seraient engendrées par ce sacrifice inhumain et injuste. Alléluia !
» Mais, lorsque le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il encore la foi (la vraie foi) sur la terre ? « (Luc 18:8) C’est Jésus qui l’a dit… On croit qu’il y a de plus en plus de croyants, mais la Parole de Dieu nous montre que, plus le retour du Fils de Dieu est proche, plus la vraie foi diminue ! De nos jours, la vraie foi est remplacée par des croyances. Des « fables » a prophétisé Paul (2Tim 4:4). Les fables sont des affabulations d’hommes, elles ne reposent pas sur la vérité.
Le mot « incrédulité » est employé 11 fois dans le Nouveau Testament. Dans Hébreux 3:19 il est écrit Ils ne purent y entrer à cause de leur incrédulité. De qui parle-t-il ? De gens de foi qui n’ont pas cru tout, c’est à dire, entre autres, à ce qui avait annoncé par le prophète Esaïe. Quand Jésus est apparu au milieu d’eux, ils n’y ont pas cru ! Ceux que Jésus traite d’incrédules dans le NT sont des hommes engagés, des disciples qui ont tout quitté pour le suivre, ses apôtres… Il est dit dans l’Apocalypse 20 : » Les incrédules n’hériteront pas du Royaume des cieux « . C’est donc grave et cela concerne tous ceux qui ne croient que ce qu’ils ont envie de croire. Ils mettent leur « sagesse humaine « , que Jacques qualifie de diabolique, terrestre et charnelle, AU-DESSUS de ce que Dieu a annoncé.
Un exemple frappant : En Matthieu 16, Jésus vient de dire à Pierre : Tu es heureux, Simon, fils de Jonas; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux. On pourrait s’écrier : » Pierre a tout compris, ça y est ! Ouah, élevez-le comme Pape tout de suite ! Il est dans la Vérité, il vient de parler de la part de Dieu !… « .
Mais Jésus commence alors à expliquer qu’Il doit être livré et mis à mort par les principaux sacrificateurs, toute l’élite du peuple de Dieu. Cela ne correspond pas du tout au scénario que Pierre s’est imaginé sur la manière dont Jésus devait entrer à Jérusalem avec » le grand Pierre » à ses côtés, lui, le » premier de ceux qui ont cru « . Cela n’est pas dans les plans de Pierre, ce que Jésus annonce. Alors Pierre semble faire preuve d’un amour fraternel à faire pleurer dans les chaumières, une grande prophétie sort de sa bouche : « À Dieu ne plaise, cela ne t’arrivera pas » ! De fait, ce sont sa chair et ses bons sentiments qui ont parlé, car la volonté de Dieu ne cadrait pas avec ce que lui, il avait envie d’entendre. Jésus le reprend :
» ARRIÈRE DE MOI, SATAN, TU M’ES EN SCANDALE, CAR TES PENSÉES NE SONT PAS CELLES DE DIEU MAIS CELLES D’UN HOMME » !
Des paroles qui cinglent comme un coup de fouet, mais des paroles de vérité !
Et nous, cela ne nous arrive-t-il jamais de décider de la manière dont Dieu se doit d’agir ?
A l’époque de Jérémie, l’incrédulité avait gagné tout Israël. Ils ne voulaient plus entendre parler de la Parole, ils ne croyaient plus à ce que Dieu avait dit et ils s’étaient tricotés des prophéties selon leur cœur en plébiscitant des prophètes selon leur désir (Jér 23). Quand Jésus est arrivé, ce fut à peu près pareil, parce que le peuple de Dieu avaient mis au-dessus de la Parole de Dieu, d’autres écrits, comme le talmud, la kabbale et les écrits rabbiniques et c’est toujours le cas aujourd’hui chez la majorité des Juifs pratiquants ! Les chrétiens, eux, ont mis aussi des Écrits au-dessus de la Bible: le Magistère, entre autres. Et ceux qui ne le font pas relativisent souvent la Bible ou n’en croquent que les morceaux choisis qui caressent leurs oreilles. Ou bien encore courent après les prédicateurs qui leur servent un évangile sucré, qui ne fait pas passer par Gogotha.
Le temps actuel, pour l’Eglise, est très similaire à celui de l’époque de Jérémie :
Les voilà qui me disent : « Où sont donc les menaces que l’Eternel a proférées ? Qu’elles se réalisent ! » (Jér 17:15)
On peut paraphraser : « Depuis le temps qu’on nous annonce tout cela, depuis le temps qu’on entend tout cela… Mais non, Dieu ne juge pas; Il ne peut se mettre en colère, il est trop bon, Il nous aime quoi que nous fassions … »
Le peuple de Dieu ne supportait plus la vérité. C’est pareil aujourd’hui.
Pierre a donc mis en doute ce que Jésus disait, pour le remplacer par ce que, LUI, il espérait !
Jésus ne lui dit pas : « Ah Pierre, combien tu m’aimes ! » Non ! Rappelons: Arrière de moi Satan, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu mais celles d’un homme.
Nous mettons nos pensées et nos sentiments humains au-dessus de la Parole de Dieu. Ca s’appelle I N C R É D U L I T É, d’accord ? Nous préférons croire notre intelligence et notre expérience plutôt que ce qui est écrit par Dieu.
I N C R É D U L I T É !
Jésus apparut aux onze et Il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur cœur parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui l’avaient vu ressuscité. (Mc 16 :14)
Donc ici on parle de vrais croyants… incrédules » à cause de la dureté de leur cœur « . Dans le Nouveau Testament, le mot incrédulité, toujours employé pour des croyants, est toujours associé à l’orgueil, à la dureté du cœur, à la perversion ! Pervers ? « incrédules et pervers » (Mt 17) ! C’est un mot très grave ! Jésus a choisi ce mot très lourd de sens, car les apôtres ont laissé choir un enfant qui était souffrait cruellement et risquait la mort parce qu’ils n’ont su le délivrer. C’était pourtant une délivrance difficile : on pourrait leur trouver des excuses… Oui mais ! Jésus leur avait dit auparavant (Lu 9 :1) qu’Il leur avait donné le pouvoir sur tous les démons et sur toutes les maladies : ne pas savoir faire, ce n’était pas grave, mais ne pas croire qu’ils pouvaient sauver cet enfant, alors que Jésus venait de leur dire le contraire, cela, c’était grave. Il leur suffisait juste de venir demander à Jésus ce qu’il fallait faire… ce qu’il ont fait, mais seulement après avoir été rudement repris par Jésus. Ils avaient mis leur vanité au-dessus de la vie de cet enfant, plutôt que de reconnaître qu’ils ne savaient pas faire. C’est ce qui leur a valu d’être traités de pervers.
Prenons un autre passage où Jésus leur reproche leur incrédulité, c’est en Mc 16:14 : et il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur coeur, parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui l’avaient vu ressuscité.
Situons la scène, pour comprendre pourquoi Jésus a été si dur. On pourrait dire : « Tout de même, Jésus aurait pu choisir une personne qui était socialement ou ecclésialement connue, donc crédible, pour annoncer la plus grande nouvelle de tous les temps : « Il est ressuscité ! » –
Remarquons au passage l’humour de Dieu. La plus grande nouvelle de tous les temps a été annoncée par… une prostituée de qui sept démons avait été chassés : Marie-Madeleine. C’est à cause de ce qu’elle était qu’ils n’ont pas cru. En Luc il est dit : « Ils ne croyaient pas ces femmes-là « . Marie-Madeleine avait suivi Jésus depuis Capharnaüm. C’était une femme méprisée dans la société, pourtant c’est une des plus grandes femmes de foi de toute la Bible. Elle était au pied de la croix, quand tous les apôtres, sauf Jean, étaient retournés chez eux. Avec une autre Marie, elles ont été seules à regarder où l’on avait mis le corps de Jésus. Si on lit les quatre évangiles, on comprend qu’elle a été la seule, AVANT MÊME LE LEVER DU SOLEIL (Jn 20 :1), a revenir au tombeau le troisième jour : elle a averti deux apôtres, mais un seul a cru (Jean), pourtant, il est rentré chez lui, comme Pierre, comme si de rien n’était : ils ont cru sans croire vraiment ! C’est là que Marie, et elle seule, a vu et entendu le Seigneur, ressuscité, lui parler et lui confier une mission : » Va et avertis mes frères » ! Marie a cru tout de suite et elle a vu ce que les autres n’ont pas vu : deux anges étincelants de lumière, puis Jésus Lui-même, ressuscité ! Pourquoi elle ? Parce qu’elle était une femme de foi, QUI AVAIT CRU CE QUE JÉSUS AVAIT ANNONCÉ, tandis que les apôtres eux-mêmes n’y avaient pas cru : c’est pour cela qu’ils n’avaient pas suivi Jésus à Golgotha, c’est pour cela qu’il n’avaient pas cherché à voir où l’on mettait son corps, c’est pourquoi ils n’ont pas cru » ces femmes-là » quand elles ont annoncé la résurrection.
Une ex-prostituée pour annoncer une telle nouvelle ? « Ça n’a pas d’allure ! » diraient nos amis Canadiens.
Ils ne croient pas, parce que, pour eux, ce n’est pas ce type de personnes que Dieu aurait dû choisir pour annoncer une nouvelle d’une telle importance ! » Jésus leur reprocha la dureté de leur cœur parce qu’ils n’ont pas cru ces femmes-là « . Ne peut-on les comprendre ? On aurait tendance à être plein d’indulgence pour eux…
OUI MAIS ! Le problème n’était pas dans le choix du porteur de nouvelle, le problème était bien dans leur incrédulité ! Car c’est à EUX, en premier, que Jésus avait répété à diverses reprises qu’Il allait mourir et ressusciter. Ils devaient Le CROIRE, LUI. Peu importe la manière dont cela leur était annoncé. Jésus le leur avait dit, donc c’était la Vérité, point final, et peu importe qui l’annonçait.
L’incrédulité, nous le voyons de nouveau, c’est de croire une partie de ce que Dieu a dit, mais pas tout !
Revenons à la scène située en Luc 9.
Un père s’écria : Maître, je t’en prie, porte les regards sur mon fils, car c’est mon fils unique… l’esprit l’agite avec violence, le fait écumer, et a de la peine à se retirer de lui, après l’avoir tout brisé. J’ai prié tes disciples de le chasser, et ils n’ont pas pu. (Luc 9:38-40)
Ce jeune enfant épileptique était dans un état dramatique. Jésus précise à ses apôtres que cette sorte d’esprit ne sort que par la prière et par le jeûne (Mt 17:21). Ce sont donc des esprits très particuliers qui ne se traitent pas comme les autres. Quand on chasse un démon, on parle aux démons, quand on chasse ce genre d’esprit, si l’on doit prier, on doit donc parler à Dieu, Le prier, afin d’avoir son aide. On fait souvent ce qu’ont fait les apôtres ce jour-là, on raisonne avec notre système d’entendement humain : » Cette délivrance, c’était vraiment trop difficile ! » ou : « ce n’était pas l’heure de Dieu », ou encore « ce n’est pas notre rôle, c’est celui du pasteur »
Ou pire: « c’est surement de sa faute si on n’a pu le délivrer. Il doit avoir des péchés cachés »
Que leur a dit Jésus?
– « Venez ici mes chers disciples, je vous aime quand même, je ne vous en veux pas, vous ne pouviez pas savoir… » ?
Au contraire, Jésus s’est insurgé avec sévérité : « Race incrédule et perverse, jusqu’à quand vous supporterai-je… ». Ce n’est pas n’importe quel mot, « pervers « . Le mot « incrédule » non plus !
Pourquoi Jésus est-il si dur ? La transfiguration s’est produite juste avant cette scène (Lu 9 :29). Deux d’entre eux ont assisté à un événement divin majeur : une attestation de la divinité et de l’intemporalité de Christ, de la manière la plus hallucinante qui soit (Jésus, Moïse et Elie réunis sous leur yeux dans une gloire indescriptible), scène venant de surcroît juste après que Pierre eut reconnu en Jésus le Messie (v :20 ) et huit jours après que Jésus leur eut déclaré qu’Il leur avait donné le pouvoir sur tous les démons et toutes les maladies ! (Lu 9 :1).
Comment pouvaient-ils encore ne pas ajouter foi à ce que Jésus leur avait dit, et abandonner cet enfant à sa cruelle souffrance et à une mort inexorable ?
INCRÉDULITÉ !
Regardez à quoi est associée l’incrédulité :
Quant aux lâches, aux incrédules, aux dépravés, meurtriers et débauchés, aux magiciens, aux idolâtres et à tous les menteurs, leur part sera l’étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort. (Apoc 21:8)
En parlant d’incrédules, Dieu ne parle donc pas de païens, mais de ceux qui ont entendu sa parole et qui n’y ont pas cru ENTIÈREMENT. Et cela inclue une multitude de CHRÉTIENS d’aujourd’hui !
» Leur part sera dans l’étang de feu « . Oui, Dieu parle à SON ÉGLISE ! Les païens ne lisent pas la Bible : c’est nous qu’Il avertit : » Considérez la bonté et la sévérité de notre Dieu « . (Rom 11:22)
Dieu n’est pas un « papanours ». Dieu est amour mais Il est trois fois saint. L’incrédulité est grave car Dieu nous a parlé. Nous sommes donc sans excuse pour nos péchés (Jn 15:22), sans excuse de ne pas agir avec foi en prenant l’autorité que Dieu nous a donnée, pour libérer les captifs et guérir les malades.
Nous avons vu ce qu’était la véritable incrédulité, AUX YEUX DE DIEU ! Parlons maintenant des signes de la foi, ce qui est la vraie foi AUX YEUX DE DIEU.
À suivre, troisième partie.
Laisser un commentaire
Vous devez être identifié pour poster un commentaire.