Pour un chrétien ou une chrétienne engagée, la perspective d’un divorce est toujours très culpabilisante. Mais notre société déshumanisée produit de plus en plus de PERVERS NARCISSIQUES, aussi appelés MANIPULATEURS PERVERS.

Malheureusement, l’aide pastorale confond souvent cette situation, où il existe un bourreau et une victime, avec un simple problème de mésentante conjugale, où chacun est invité à « mettre un peu d’eau dans son vin »…

Les pages qui suivent sont destinées à toutes celles et à tous ceux qui sont engagés dans la relation d’aide. Leur but est de les sensibiliser – si ce n’est déjà fait – au problème des victimes de violences morales au sein du milieu familial. Hommes ou femmes, les victimes elles-mêmes pourront y puiser quelque réconfort… du moins, c’est mon vœu et ma prière !

C’est depuis quelques années, seulement, que cette pathologie meurtrière a été décrite par Marie-France Hirigoyen, une psychologue française. Cela explique que certains psychiatres et psychologues ne sont pas encore conscients de la cause et des conséquences que cette pathologie entraîne chez les victimes qui viennent les consulter, si bien qu’ils ne sont pas toujours à même de les aider vraiment.

Pour comprendre ce qui suit, il faut savoir que ce genre de pervers joue avec sa proie comme le chat joue avec la souris, la relâchant sans cesse pour lui faire croire à la liberté, puis la rattrapant de justesse, jusqu’à l’épuisement et à la mise à mort finale. Ce jeu pervers s’apparente à la technique du « lavage de cerveau » et des interrogatoires « musclés ».

On connaît cette méthode où le méchant flic et le gentil policier se succèdent tour à tour pour déstabiliser et faire craquer le « coupable » en le faisant passer successivement par l’espoir d’en sortir, puis par le désespoir.

Dans ce jeu cruel, beaucoup en viennent à douter d’eux-mêmes et sont prêts à reconnaître tout ce qu’on leur suggère, allant jusqu’à se croire coupables de crimes qu’ils n’ont jamais commis. Ici, les deux rôles sont joués par le pervers qui, d’une minute à l’autre, peut passer du gentil au méchant, puis inverser les rôles pour faire alterner gentillesses et menaces, affection et agressivité.

Complètement déstabilisée, sa proie subit une lente déstructuration de la personnalité qui peut entraîner des comportements aberrants, et même la conduire au suicide… C’est le crime parfait ! Car le pervers n’use que très rarement de violences physiques. Il trouve sa jouissance dans la destruction morale systématique d’une proie qu’il perçoit comme supérieure à lui-même, du fait d’une richesse intérieure qu’il n’a pas reçue en partage.

Pour la victime, la situation est d’autant plus douloureuse qu’elle se trouve confrontée à l’incrédulité de son entourage. Même ses proches interprètent ses griefs comme la dramatisation d’incidents mineurs. Si bien que cette incompréhension vient s’ajouter à sa souffrance pour la conduire au désespoir. De plus – et de façon paradoxale – quand la victime est chrétienne, ce désespoir peut se trouver renforcé par l’interdiction biblique de divorcer.

Si bien que la question de savoir si un croyant peut quitter un conjoint pervers narcissique concerne plus particulièrement les chrétiens évangéliques qui se soumettent – avec raison – à l’enseignement que Jésus donne dans l’Évangile de Matthieu. Le Seigneur, en effet, y interdit le divorce pour tout autre raison que l’adultère du conjoint en question : « Mais moi, je vous dis: Quiconque répudie sa femme, sauf pour cause d’infidélité, l’expose à devenir adultère, et celui qui épouse une femme répudiée commet un adultère. » (5:32 et 19:9)

Avant toute autre chose, et même si ce n’est pas le cas de leur environnement religieux, ces chrétiens doivent pouvoir accepter une évidence qui crève les yeux : nous vivons dans un monde de plus en plus détraqué où le problème qui se pose aux croyants est moins de distinguer le bien du mal, que de choisir entre le mal et le pire. C’est la raison pour laquelle j’ose affirmer haut et fort : « S’il faut choisir entre le meurtre psychologique et le divorce, je choisis le divorce : à regret sans doute, mais sans hésitation ! »

Si Jésus affirme que l’adultère commence avec la convoitise, il enseigne aussi que l’homicide commence avec le meurtre psychologique. « Vous avez entendu qu’il a été dit aux anciens : Tu ne tueras point; celui qui tuera est passible de jugement. Mais moi, je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère est passible de jugement; que celui qui dira à son frère : Raca ! mérite d’être puni par le sanhédrin; et que celui qui lui dira : Insensé ! mérite d’être puni par le feu de la géhenne. » (Matthieu 5:21-22)

Un peu plus loin, Jésus ajoute : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme (= « psyché », en grec); craignez plutôt celui qui peut faire périr l’âme… » (Matthieu 10:28) L’apôtre Jean ne fait que confirmer les dires de son Maître : « Quiconque hait son frère est un meurtrier, et vous savez qu’aucun meurtrier n’a la vie éternelle demeurant en lui. » (1 Jean 3:15)

Jésus précise même que – comme chez le pervers narcissique – le meurtre et le mensonge vont de pair, le second servant à justifier le premier dans un refus radical de se remettre en question. « Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Lorsqu’il profère le mensonge, il parle de son propre fonds; car il est menteur et le père du mensonge. » (Jean 8:44)

Dès lors, comme le dit l’apôtre Pierre, le pire serait de confondre l’innocent avec le coupable : « Vous avez renié le Saint et le Juste, et vous avez demandé qu’on vous accorde la grâce d’un meurtrier. » (Actes 3:14) Selon qu’il est écrit :« Celui qui absout le coupable et celui qui condamne le juste sont tous deux en abomination à l’Eternel. » (Proverbes 17:15) « Lorsque des hommes, ayant entre eux une querelle, se présenteront en justice pour être jugés, on absoudra l’innocent, et l’on condamnera le coupable. » (Deutéronome 25:1) « Condamne le coupable, et fais retomber sa conduite sur sa tête; rends justice à l’innocent, et traite-le selon son innocence! » (1 Rois 8:32)

Cette injustice est pourtant le lot de toutes les victimes de pervers narcissiques, puisque – par définition – ceux-ci changent le bien en mal et le mal en bien, tout comme ils inversent systématiquement les rôles, se faisant passer pour de pauvres victimes aux yeux de leur entourage.

Ce genre de mariage soulève d’ailleurs la question de sa légitimité aux yeux de Dieu. Personnellement, j’ai toujours pensé que l’enseignement néotestamentaire sur l’indissolubilité du mariage chrétien trouve son explication dans le fait qu’il est l’image de l’union de Christ et de son Église. (Cf. Éphésiens 5:21-33) Dès lors on peut s’interroger sur la légitimité et donc sur la pérennité du mariage des non-chrétiens – qui n’ont rien à faire des enseignements bibliques – ou des faux chrétiens qui ont ainsi trompé et entraîné leur conjoint chrétien dans une sinistre comédie, non pour glorifier Dieu, mais par intérêt personnel.

Si la validité de tels mariages ne peut être mise en cause, je pense – ce n’est qu’une opinion personnelle – que leur légitimité spirituelle fait problème et pourrait ouvrir la porte à une séparation, voire au divorce en cas de non amendement du pervers.

Celui-ci, en effet – et toutes les études le prouvent – n’est pas seulement dangereux pour son conjoint, mais aussi pour leurs enfants. C’est pourquoi, la victime ne se trouve pas exclusivement confrontée à la nécessité d’échapper à son bourreau, mais aussi à l’obligation morale d’en protéger leurs enfants. Elle devra donc les soustraire à son influence mortifère, autant que faire se peut sur le plan légal. Or, d’un point de vue psychologique, une séparation légalement entérinée par un divorce est souvent préférable, afin « d’officialiser » une coupure qui s’avère indispensable.

Dans le cas d’un pervers narcissique, la question de la légitimité d’une telle union s’avère d’autant plus pertinente qu’au moment de contracter le mariage, celui-ci peut se faire passer pour un bon chrétien, alors qu’il n’est qu’un faussaire de la foi. Même s’il peut, pendant très longtemps, donner le change au sein de sa communauté, il y a tromperie dès le départ. Car cette perversité est pratiquement indécelable et on ne la perçoit qu’après plusieurs années de mariage, sans toujours très bien comprendre ce qui arrive.

D’autant plus que le pervers ne montre sa vraie nature qu’en privé. En public, il est toujours en représentation. N’ayant pas de personnalité propre, il copie celle qu’il convient d’adopter en fonction des « spectateurs » qui l’entourent à un endroit et à un moment donnés. C’est ainsi qu’il adopte tour à tour le rôle du mari empressé, du père exemplaire, de l’employé scrupuleux, de l’ouvrier zélé, du chrétien modèle… Tout ceci pouvant être mis au féminin, puisque les hommes n’ont pas le monopole de ce genre de perversité.

Comme il refuse systématiquement toute mise en cause de ses responsabilités, il est très peu probable qu’un pervers narcissique puisse se reconnaître coupable de quoi que ce soit et passer par la repentance. Une conversion authentique implique toujours une certaine dose d’honnêteté intellectuelle. Or, étant tricheur par nature, le pervers narcissique en est totalement dépourvu. Certes, toute conversion est un miracle; mais on ne peut obliger Dieu à l’accomplir, puisque Dieu ne force personne à se convertir…

C’est pour cela qu’il serait vain de fonder des projets d’avenir sur l’hypothétique conversion d’un conjoint pervers. On ne manquera donc pas de foi en conseillant à la victime d’un pervers de ne point trop miser sur sa conversion… surtout quand il s’estime déjà chrétien: « Car sais-tu, femme, si tu sauveras ton mari ? Ou sais-tu, mari, si tu sauveras ta femme ? » (1 Corinthiens 7:16) Le croyant ou la croyante victime d’un conjoint pervers pourrait alors envisager de retrouver sa liberté par le biais d’une séparation. « Si le non-croyant se sépare, qu’il se sépare; le frère ou la sœur ne sont pas liés dans ces cas-là. Dieu nous a appelés à vivre en paix. » (1 Corinthiens 7:15)

Certes, Paul envisage une séparation prise à l’initiative du non-croyant. Mais la nécessité de vivre en paix apparaît aussitôt comme le principe directeur de sa réflexion – comme le précepte – qui motive cette concession consentie à propos de l’indissolubilité du mariage… Or, il serait vain d’attendre que le pervers en prenne l’initiative : un chat ne libère jamais une souris par pure bonté d’âme. Il l’abandonne seulement quand il en a fini avec elle ! Aussi, il ne faut pas espérer qu’un pervers abandonne sa victime tant qu’elle manifeste encore le moindre souffle d’énergie vitale. Et même alors : s’il vient à la délaisser, c’est seulement parce qu’il s’est trouvé une autre proie : soit un (ou une) autre partenaire, soit un enfant !

Quant à savoir quel est celui des deux conjoints qui porte la responsabilité d’une telle séparation, la réalité dépasse les apparences. Certes, en cas de crise dans un couple, on parle toujours de torts partagés, et donc de responsabilités partagées… Encore faudrait-il préciser en quelles proportions ! Encore une fois, s’il est vrai que l’adultère commence avec la convoitise, il est tout aussi vrai que le divorce commence par une répudiation morale. Or, même si elle ne dissout pas le lien conjugal, il est incontestable que cette répudiation morale rompt l’engagement moral que les époux avaient pris le jour de leur mariage. Dès lors, l’enseignement de Jésus définit clairement celui des deux conjoints qui expose l’autre au péché, portant – du moins en grande partie – la responsabilité morale de cette faute : « Quiconque répudie sa femme, sauf pour cause d’infidélité, l’expose à devenir adultère… »

Sans doute faut-il attirer l’attention sur le fait que, dans le cas qui nous occupe, la séparation n’est pas une fin en soi, mais un moyen d’échapper aux griffes d’un pervers. Or, quand partir est une question de survie, rester, c’est accepter l’idée d’un suicide par procuration… – Chose que la plupart des chrétiens condamnent quand il s’agit de l’euthanasie ! – La séparation apparaît donc bien comme la seule solution raisonnable, même pour les croyants.

Le croyant ou la croyante qui prend l’initiative de quitter un conjoint pervers ne doit guère compter sur la compréhension de son entourage. Le pervers étant un parfait comédien, il a, depuis longtemps, pris soin de priver sa proie de tout soutien potentiel en se faisant passer lui-même pour la pauvre victime au sein de leur couple. Les amis et les connaissances du couple tomberont d’autant plus facilement dans le panneau, que même les psychologues non avertis s’y laissent prendre.

Les chrétiens et les responsables religieux échapperont d’autant moins à cette mystification qu’ils sont sensibles aux tartufferies du faux dévot ou trop imprégnés de tabous bibliques mal interprétés. À supposer même qu’ils découvrent quelques maladresses échappées au pervers, ils abjureront son conjoint de faire preuve d’un peu plus de patience afin de donner au pervers une chance de se racheter. À ce propos, peu de gens croiront vraiment que c’est précisément ce que fait la victime du pervers, depuis le premier jour de leur mariage.

En réalité, leur exhortation revient à demander au gibier qui se fait tirer dessus de ne pas s’enfuir et d’arrêter de se démener pour redonner une chance au chasseur qui vient de rater son coup… Pour être absurde, cette cruauté s’explique peut-être par le fait que la victime d’un pervers se trouve dans l’impossibilité de prouver autre chose que des peccadilles. Elle se découvre souvent dans la situation de la victime d’un viol qui se sent soupçonnée d’avoir aguiché son violeur, et de crier « Au feu ! » pour un incendie qu’elle aurait elle-même allumé.

Il est donc inutile d’essayer de convaincre qui que ce soit, même d’autres croyants : cela ne ferait qu’alimenter leurs soupçons, aussi infondés soient-ils. Par contre, c’est l’occasion de compter ses vrais amis. « L’ami aime en tout temps, et dans le malheur il se montre un frère. » (Proverbes 17:17) Cette amitié-là, hélas, n’est pas toujours au rendez-vous des frères dans la foi !

Car il en est peu – surtout dans les milieux fondamentalistes – pour admettre que les liens du mariage n’impliquent pas l’obligation d’accepter tout et n’importe quoi. Pourtant, s’il est vrai que l’on ne peut devenir le complice d’un meurtrier sans contrevenir aux principes divins, ce principe devrait valoir lorsque l’on est soi-même la victime, aussi bien que pour défendre une tierce personne.

Par ailleurs, il n’est pas question de faire ici appel à la notion de sacrifice. Celle-ci ne prend un sens que lorsqu’elle contribue au salut du « perdu ». Or, en subissant stoïquement les agressions du pervers, sa proie ne fait que l’encourager dans son vice; si bien qu’elle ne contribue certainement pas à sa rédemption comme elle se l’imagine trop souvent, de par sa nature altruiste. La seule chose à faire est de s’enfuir pour se refaire une santé ailleurs… tant qu’il en est encore temps de partir !

Si l’apôtre Paul répercute les exigences du Maître à propos de la pérennité du mariage, il se montre tout aussi explicite quand il s’agit de se démarquer des faux frères.

« Je vous exhorte, frères, à prendre garde à ceux qui causent des divisions et des scandales, au préjudice de l’enseignement que vous avez reçu. Eloignez-vous d’eux. Car de tels hommes ne servent point Christ notre Seigneur, mais leur propre ventre; et, par des paroles douces et flatteuses, ils séduisent les cœurs des simples. » (Romains 16:17-18)

« Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront point le royaume de Dieu? Ne vous y trompez pas: ni les débauchés, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les homosexuels, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le royaume de Dieu. » (1 Corinthiens 6:9-10)

« Maintenant, ce que je vous ai écrit, c’est de ne pas avoir des relations avec quelqu’un qui, se nommant frère, est débauché, ou cupide, ou idolâtre, ou outrageux, ou ivrogne, ou ravisseur, de ne pas même manger avec un tel homme. Qu’ai-je, en effet, à juger ceux du dehors ? N’est-ce pas ceux du dedans que vous avez à juger ? Pour ceux du dehors, Dieu les juge. Otez le méchant du milieu de vous. » (1 Corinthiens 5:11-13)

L’apôtre Paul exhorte explicitement les chrétiens à prendre leurs distances, et même à « n’avoir aucune relation avec quelqu’un qui, tout en se nommant frère, serait outrageux » (« loïdoros »), insulteurs, railleurs… Or, c’est précisément la description du harcèlement moral que le pervers narcissique inflige à sa victime ! Il faut d’ailleurs noter que Paul ne fait pas du mariage une obligation de maintenir une telle relation à tout prix, fût-ce à celui de l’intégrité ou de l’équilibre psychologique de l’un des deux conjoints au sein d’un couple de « chrétiens ».

Comme je ne pense pas qu’il y ait un conflit possible entre deux textes de l’Écriture : il ne peut qu’y avoir complémentarité entre deux éventualités, pour lesquelles il nous appartient d’établir une priorité. Et, encore une fois, il m’apparaît que protéger l’intégrité morale et physique d’un être humain, quel qu’il soit, est plus important que de sauvegarder la relation qui engendre cette agression; surtout lorsque la relation en cause n’a plus aucune signification sur le plan spirituel.

Dès lors, je ne vois vraiment pas au nom de quoi on obligerait une croyante – c’est moins concevable pour un croyant – à subir les viols conjugaux répétés d’un pervers qui la viole déjà moralement dans le but de détruire une personnalité ou de vampiriser une âme dont il jalouse l’élévation. Même – et surtout – aux yeux du Seigneur, le masochisme demeure une perversion de l’amour; et aucun croyant n’est condamné à y sombrer pour mieux assouvir les pulsions sadiques ou paranoïaques d’un pervers narcissique… fût-il son conjoint !

Car ici, il n’est pas question – comme beaucoup le penseront autour de ce couple – de quitter son conjoint à cause d’une mésentente conjugale : il s’agit, pour la victime, de fuir son bourreau, sinon son meurtrier psychologique... Ne pas l’aider à fuir, c’est de la « non-assistance à personne en danger ». Et – pire encore – l’encourager à rester, c’est devenir complice d’un meurtre moral…

Je ne voudrais être ni dans la peau des uns, ni dans la peau des autres, le jour où ces esprits bien pensants comparaîtront devant le Seigneur !


Note MAV: nul ne peut écrire avec un tel courage sur un tel sujet s’il n’a pas vécu ou côtoyé de très près de tels drames. Pour avoir côtoyé des situations similaires, je sais que tout ce qui est dit ici est juste, vrai, et que les victimes les moins aidées dans de telles affaires, ce sont les chrétiens à qui on martelle: « Tu n’as pas le droit de divorcer » ! Cela me rappelle ce que Jésus a dit aux Pharisiens:

Luc 11:46
Et Jésus répondit : Malheur à vous aussi, docteurs de la loi ! parce que vous chargez les hommes de fardeaux difficiles à porter, et que vous ne touchez pas vous-mêmes de l’un de vos doigts.
C’est fou ce que, face à des situations aussi dramatiques, les « bons » chrétiens deviennent aisément «  des docteurs de la loi » pour expliquer aux victimes qu’elles doivent continuer à se faire torturer jour après jour et accepter de voir leurs enfants psychiquement détruits à vie, car « Dieu fera ! ». Car ils le sont, les enfants, détruits psychiquement et à vie : j’en ai des exemples autour de moi. Leur mère, chrétienne, n’a jamais pu rencontrer un seul pasteur qui la croit et qui l’aide. Son mari était un « si bon chrétien », toujours prêt à mettre ses compétences au service de la communauté chrétienne, toujours disponible pour le pasteur, et donnant en sus de grosses dîmes. Elle a durant des années supplié Dieu de l’emmener. Ce que Dieu a fait. Mais les enfants, aujourd’hui, sont ravagés.
Je remercie donc le Seigneur qu’un pasteur parle de ce sujet sans ambiguité. Et je recommande aux chrétiens (ennes) dans une telle situation le livre: « Epouse d’un pervers narcissique ». C’est la démarche, pas à pas avec le Seigneur, d’une chrétienne dans cette situation, jusqu’à la délivrance. Le plus long, le plus difficile, c’est toujours pour les victimes de pouvoir mettre un nom sur ce qu’elles vivent et reconnaître la source du mal: perversion narcissique manipulatrice – PNM. Après, elles peuvent agir avec le Seigneur, pour sortir d’une situation, de fait, mortelle.
Merci à Maurice qui m’a transmis cet article.