Source: Dreuz.info
» Si nous voulons que tout reste tel que c’est, il faut que tout change « ,
…dit le prince sicilien Salina à son neveu Tancredi, une jeune idéaliste qui participa à la campagne militaire de Garibaldi.
Cet extrait du roman Le Guépard de Giuseppe Tomasi di Lampedusa résume le printemps français de 2017 auquel nous avons assisté impuissant.
Les Français aspiraient au changement sans toucher à l’État providence responsable de leur déclin
Un seul candidat parmi les onze retenus par le Conseil Constitutionnel avait l’intention de réformer un tant soit peu le Léviathan de la sécurité sociale en introduisant une petite dose de libéralisme avec la mise en concurrence des mutuelles de santé.
Sommé par les journalistes des chaînes de télévision de s’expliquer sur sa saillie, il se hâta de retirer cette proposition jugée ultra libérale de son programme. Il fut remercié en se faisant exclure de la course présidentielle avec sa mise en examen par les juges rouges du parquet national financier pour une banale affaire de népotisme. Pour une raison qui nous échappe, il fut le seul à être poursuivi alors que les trois-quarts des parlementaires français s’adonnent avec délectation au népotisme.
Y aurait-il deux poids, deux mesures concernant Fillon et Ferrand ?
Ce dernier a été réélu triomphalement député de sa circonscription du Finistère alors qu’il a volé l’argent des Mutuelles de Bretagne. On vient d’apprendre par la Pravda qu’il ne ferait bientôt plus partie du gouvernement mais qu’il obtiendrait, en dédommagement de ses services rendus au nouveau président, le perchoir de l’Assemblée nationale pour encadrer les nombreuses recrues de la république en marche.
C’est une tache herculéenne qui l’attend en raison du niveau zéro de certaines lauréates qui ne sont pas capables d’expliquer aux journalistes qui les interrogent la politique du président ainsi que celle qu’elles sont censées suivre à l’assemblée. Mysoginie à part, ce degré zéro de la politique est le prix à payer de la parité entre hommes et femmes qui a été imposée par le camp du bien incarné par la gauche. A l’aune de cette morale ayant envahi tous les interstices de la politique, on comprend d’autant mieux que les candidates de LREM aient refusé de débattre avec leurs adversaires dans l’entre-deux-tours des élections législatives.
Mais le peuple français a donné une majorité absolue à cette création ex-nihilo du troubadour. Toute proportion gardée, c’est comme s’il avait confié la barre du porte-avions Charles de Gaulle à une équipe de cadettes de hand-ball. Quelle sagesse !
Concernant la vedette du jour, Richard Ferrand au perchoir de l’assemblée nationale, c’est comme si Fernande Grudet (1), dite madame Claude dans le milieu du proxénétisme dans les années soixante, eut été nommée par le général de Gaulle supérieure des Carmélites en remerciement de ses éminents services rendus à la république française. A l’inverse du Japon où l’honneur est sacré, le ridicule ne tue pas en France !
Les Français voulaient entrer dans la zone euro mais sans respecter le contrat de mariage qui les lierait à leurs partenaires européens
Depuis la création de la monnaie unique, la France ne respecte pas les deux critères de convergence du traité de Maastricht qui a été approuvé par les Français lors du référendum du 20 septembre 1992.
Le déficit budgétaire annuel doit être inférieur à 3% du PIB. Sur les 25 budgets votés depuis cet engagement solennel des Français, seuls 7 n’ont pas dépassé cette limite généreuse.
Je dis bien généreuse car la seule limite qui vaille est l’équilibre budgétaire pour tous les pays membres de la zone euro. Les pères de la zone euro n’ont pas voulu placer la barre trop haute afin que chaque État ait sa chance d’entrer dans le cénacle. Cette générosité ex antedes fourmis nordiques a favorisé la formation et l’éclatement de bulles ex post chez les cigales méditerranéennes.
Lassée par nos promesses jamais tenues, la France fut placée, en 2013, sous la surveillance renforcée du commissaire finlandais Olli Rehn. Le ministre du budget de l’époque, le socialiste Pierre Moscovici, devait présenter a priori et a posteriori les comptes publics à ce faucon finlandais.
Albert Einstein disait : » On ne résout pas les problèmes avec ceux qui les ont créés »
Mais c’était sans compter sur l’insolente chance et la roublardise du coq français qui, lors du renouvellement des membres de la commission européenne un an plus tard, réussit à placer le même Moscovici en tant que commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, à la fiscalité et à l’union douanière. C’est comme si on avait nommé un pyromane comme capitaine de la caserne des pompiers ! Le ridicule ne tue pas non plus à la commission présidée par l’inénarrable Jean-Claude Juncker qui se saoule souvent lors de dîners protocolaires.
Le deuxième critère de convergence de la zone euro avait fixé un niveau maximum d’endettement d’un État à 60% de son PNB. La France avait un endettement de 40% par rapport à son PNB en 1992. Il avoisinera 100% en 2018.
Ni la commission européenne ni le gouvernement français ne pourra changer quoi que ce soit à la spirale d’endettement de la France.
Pour briser cette spirale, il faudrait repasser à l’équilibre budgétaire dès 2018 en réduisant les dépenses publiques de 20%. La paix fragile dans les banlieues françaises qui sont majoritairement peuplées d’immigrés inassimilables a été achetée par la politique de la ville qui a coûté 100 milliards d’euros aux contribuables français. Comme aucun gouvernement ne se risquera à déclencher la guerre civile en coupant les aides sociales versées en leur faveur, les Français continueront à être saignés à blanc jusqu’à ce que la faillite arrive.
On ne pourra pas relancer la croissance en continuant à matraquer les ménages et les entreprises comme le croît la nomenklatura formatée à l’ENA.
Une lueur d’espoir a surgi lors de ces élections législatives. Il y aurait plus d’agents du secteur privé que de fonctionnaires dans la nouvelle assemblée élue. Mais cela reste nettement insuffisant à faire pencher la balance en faveur de l’économie de marché car toutes les lois sont concoctées par les énarques qui peuplent les cabinets ministériels.
Le problème financier de la France n’est plus le sien mais celui de la communauté internationale
Quand un État ne peut pas rembourser la dette qu’il a contractée, il existe deux traitements possibles.
Si cette dette est négligeable, c’est le problème entier de l’emprunteur qui est proscrit du marché obligataire avec toutes les conséquences dramatiques pour les retraités et les fonctionnaires.
Lorsque cette dette est énorme comme celle de la France, c’est d’abord le problème de la communauté internationale qui doit trouver d’urgence une solution provisoire avant de se retourner contre l’État cigale. C’est l’adage de Wall Street too big to fail.
Le troubadour Macron qui a toujours à la bouche en même temps que, a été élu par les Français pour redresser la barre du Titanic. En est-il capable ? Je ne le crois pas un seul instant car il est un spécimen de l’énarchie, la nomenklatura qui a ruiné ce pays.
Albert Einstein disait On ne résout pas les problèmes avec ceux qui les ont créés. Mais les veaux français ne veulent toujours pas l’admettre en reconduisant un autre énarque à l’Elysée. Einstein disait aussi que la folie consiste à répéter la même expérience en espérant trouver un résultat différent. Pauvre France ! Elle croît avoir trouvé son sauveur en la personne d’un cynique qui n’a aucun amour pour sa patrie mais qui se prend pour Jupiter, le dieu des Romains qui gouvernait la terre et le ciel ainsi que tous les êtres vivants. Son enfumage reposant sur le flou artistique de son programme lui a permis de subjuguer 15% des électeurs inscrits, une barre assez basse pour être élu mais très insuffisante pour emporter l’adhésion du peuple aux épreuves redoutables qui l’attendent.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Bernard Martoia pour Dreuz.info.
Source
(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Madame_Claude
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