Suite de Partie 1

La parole du jugement

Elie vivait dans cette qualité de relation et, par conséquent, savait quand c’était Dieu qui parlait, même si la parole qui venait semblait contredire ses schémas habituels de pensée. Ceci implique qu’Elie avait subi une purge et un dépouillement radical et impitoyable.

Seul un homme qui a vécu une séparation selon et en Dieu pouvait apporter une parole de jugement à  Israël.

« …   Il n’y aura ni rosée ni pluie pendant ces années, sinon à ma parole. »

Comment pourriez-vous porter une parole qui proclame ce type de jugement ? Pour Israël, cela signifiait qu’il n’y aurait pas de nourriture et donc cela signait un arrêt de mort, y compris pour les enfants et les petits à  la mamelle. Elie est-il une espèce de robot insensible que Dieu a programmé pour annoncer cette parole ? C’était un homme de chair et de sang, de la même nature que nous, et qui pouvait très bien avoir de la famille en Israël. C’était la « mort » qu’il proclamait à la nation, la nation d’Elie. Un homme ne peut pas dire cela à  moins d’être à  la place du Dieu dont nous sommes en train de parler. Il faut une infinie intimité avec Dieu et ce type de proclamation doit venir à travers ceux-là qui ont une nature comme la nôtre, des hommes de chair et sang, et ceci est ce qui glorifie Dieu. Dieu aurait pu Lui-même prononcer ces paroles à Achab, mais il n’y a pas autant de gloire dans le fait qu’Il parle Lui-même que si la parole venait d’un homme de la même nature que nous.

C’est ce qui Le glorifie car un tel homme est l’œuvre de Ses mains et, ainsi, ceci est une image des derniers temps.

Le lieu ultime de l’union


« …   J’ai ordonné à une veuve de te nourrir. Ainsi il se leva et se rendit à Sarepta… »

L’obéissance d’Elie est la déclaration d’une mort ultime qui va permettre même que vous mourriez à  ce que dit la Parole écrite de Dieu. Dieu Se permet même de Se contredire, et nous n’en sommes pas déconcertés du fait de l’insistance qui est faite et que nous avons admise que Dieu doit être cohérent avec Sa propre Parole, peu importe à quel point Il l’a élevée au-dessus de Son propre nom !

La Parole décrit le corbeau et les animaux similaires comme appartenant à la catégorie des bêtes de proie qui se nourrissent de charognes pourries. C’est un oiseau impur et tout Juif le sait, et, pourtant, c’est cet animal même que Dieu a choisi pour nourrir le prophète. Si c’est Son plaisir d’outrepasser Sa Parole, ou de mettre de côté Sa Parole ou d’aller au-delà de Sa Parole, c’est ce qui fait que Dieu est Dieu.  Je ne dis pas cela pour encourager une attitude lâche comme si la Parole était une chose désinvolte que nous pourrions mettre de côté à  volonté. Comme nous l’avons dit, Dieu Lui-même a exalté Sa Parole au-dessus de Son nom, mais qu’en est-il des cas où, par quelque exigence particulière de Dieu, et par Sa propre sagesse, Il outrepasse Sa Parole ou la contredit ou semble le faire ? Notre relation avec Lui est-elle assez profonde, pour que Dieu puisse être Dieu même au-delà de Sa propre Parole, et que nous ne limitions pas le Saint d’Israël même à Sa Parole?

Je ne préconiserais pas une telle affirmation à un jeune croyant ou à quelqu’un qui est encore vivant à  lui-même et désire se justifier dans sa conduite en prenant certaines libertés. Cette affirmation ne peut être faite avec confiance, ironiquement, qu’à celui qui possède la plus profonde révérence pour la Parole de Dieu et qui vit totalement par elle. La parole de Dieu vint sur Elie et Elie se leva et s’en alla.  C’était un commandement au-delà de la Parole, savoir, se faire nourrir par des corbeaux et se faire nourrir par une veuve païenne. Il connaissait le Dieu de la Parole et il connaissait la Parole, mais, ici, il y a une reconnaissance ultime de Dieu devant laquelle beaucoup d’entre nous aurions reculé, et qui fait qu’Elie est Elie, tout comme Dieu est Dieu.

Être à cet endroit en Dieu, où l’on ne limite pas Dieu à Sa propre Parole, et n’exigera pas même une explication de Lui quand la requête présente une disparité avec la Parole, c’est être dans ce lieu ultime. Elie n’a jamais pris Dieu à part pour Lui demander : « Ta Parole ne dit-elle pas qu’un corbeau est un animal impur et Tu sais qu’il ne m’est pas permis d’entrer dans la maison d’un Gentil ?«   Il s’est levé et est allé selon la parole du Seigneur – dans le silence.

Comment Elie a-t-il su que c’était la parole du Seigneur et non pas l’ennemi qui voulait le faire sortir du lieu où Dieu voulait qu’il soit, et qui l’envoyait dans un autre lieu hors d’Israël, le conduisant à  l’endroit le plus dangereux et le plus risqué, la ville et le royaume justement de Jézabel elle-même?   Il n’hésite pas même un moment, ne serait-ce que pour débattre au sujet de savoir si c’est Dieu qui parle ou l’ennemi, lequel sait si bien imiter la voix de Dieu. Elie avait une confiance si absolue dans le fait que la parole qui était sortie était réellement la parole de Dieu, qu’il s’est plié à une obéissance immédiate. Un tel discernement ne peut pas être pratiqué par un novice. Si nous avons manqué des chuchotements et des injonctions de Dieu et des appels à l’obéissance dans le passé, alors comment pourrons-nous entendre des appels ultimes ?  

C’est pourquoi un Elie ne se forme ni ne se façonne en un seul jour. Il est plutôt le fruit chéri de Dieu qui S’est beaucoup investi pour amener un tel homme, qui était de chair et de sang et de la même nature que nous, à  un tel endroit.  

Il n’avait pas plus de qualification que nous. Il palpitait; il transpirait; il avait d’autres types de fonctions physiologiques autant que les mêmes doutes et combats que nous. C’était un « fils de l’homme », mais il a été amené à un endroit où il a pu entendre la déclaration la plus troublante qui viole toutes les catégories de compréhension religieuse et spirituelle authentique à  propos de Dieu, et, cependant, il l’a reconnue comme venant de Dieu, et instantanément a pris conscience qu’il devait y obéir.

Pourquoi Dieu a-t-Il envoyé un oiseau impur pour nourrir Elie au lieu d’un oiseau « kasher » ? Dieu avait expressément et explicitement choisi les corbeaux. La dernière et subtile tyrannie de l’ego qui se trouvera en opposition à Dieu est la chose même que nous avons obtenue de Dieu. Même la chose qui est correcte en Dieu peut être employée contre Dieu quand elle est devenue quelque chose de religieux ou quelque chose de spirituel, en tant que valeur en elle-même.  À moins que Dieu n’ait pris possession de cette chose là, Il n’a pas possédé l’homme. Beaucoup d’entre nous nous trouvons à un endroit où nous avons un long historique en Dieu et jusqu’où nous avons cheminé un long chemin d’obéissance en obéissance, mais la dernière chose qu’il ne nous viendrait jamais à l’idée de concevoir comme même potentiellement opposée à Dieu, est justement la chose qui est religieuse ou spirituelle, que nous avons exaltée, bien qu’elle soit quelque chose de correct en elle-même. Elle devient seulement inacceptable quand elle s’élève comme une barrière nous empêchant d’entrer dans une obéissance finale, dernière, ultime et totale à Dieu. Le seul qui puisse traverser ce seuil là n’est pas quelqu’un d’indifférent ou de désinvolte vis-à -vis de la Parole de Dieu, mais ironiquement l’homme qui insiste le plus sur cette dernière.

La sphère des choses invisibles est le véritable critère déterminant d’une vie pieuse. L’obéissance absolue, allant même jusqu’à la mort, est la sagesse de Dieu qui est contraire à la sagesse du monde où tout est calculé et accompli d’après les choses visibles. Agir et vivre et conformer votre être à l’obéissance à un Dieu invisible à la face de l’autorité la plus visible qui a le pouvoir de vous tuer, et néanmoins obéir au Dieu invisible, c’est là  la suprême sagesse de Dieu. C’est là le lieu où nous sommes appelés à nous rendre, et c’est pourquoi un extraordinaire investissement de Dieu est requis pour briser les puissances des choses invisibles et des choses vues qui semblent avoir de tels poids, opulence, prestige, autorité, villes et gratte-ciels.  C’est là l’appel des derniers temps de la « compagnie d’Elie », une présence prophétique qui accomplira une obéissance totale à Dieu dans les derniers temps.

L’identification d’Elie à la mort

Après ces choses, le fils de la femme, maîtresse de la maison, devint malade, et sa maladie fut si violente qu’il ne resta plus en lui de respiration. Cette femme dit alors à Elie: Qu’y a-t-il entre moi et toi, homme de Dieu ? Es-tu venu chez moi pour rappeler le souvenir de mon iniquité, et pour faire mourir mon fils ?  Il lui répondit : Donne-moi ton fils.   Et il le prit du sein de la femme, le monta dans la chambre haute où il demeurait, et le coucha sur son lit.  Puis il invoqua l’Eternel, et dit : Eternel, mon Dieu, est-ce que tu affligerais, au point de faire mourir son fils, même cette veuve chez qui j’ai été reçu comme un hôte ?  Et il s’étendit trois fois sur l’enfant, invoqua l’Eternel, et dit : Eternel, mon Dieu, je t’en prie, que l’âme de cet enfant revienne au dedans de lui ! L’Eternel écouta la voix d’Elie, et l’âme de l’enfant revint au dedans de lui, et il fut rendu à la vie.   Elie prit l’enfant, le descendit de la chambre haute dans la maison, et le donna à sa mère.   Et Elie dit: Vois, ton fils est vivant. Et la femme dit à Elie : Je reconnais maintenant que tu es un homme de Dieu, et que la parole de l’Eternel dans ta bouche est vérité (1 Rois 17:17-24).

La chose même qu’Elie accomplit avec ce fils mort sur son propre lit est ce que Christ est venu accomplir sur la croix, et c’est uniquement en l’accomplissant que le salut est venu. Ils ont tous les deux pris la mort sur eux, ils se sont identifiés au péché, qui, en lui-même, est la mort. Le Seigneur, en union avec l’humanité adamique, a pris position pour elle, et a été fait un avec elle en l’embrassant dans toute sa puanteur. Quand Jésus a dit : « Que cette coupe s’éloigne de moi », ce n’était pas la prière d’un homme qui avait peur de la douleur physique, mais son identification avec le péché et la mort, ce qui était contraire à Sa propre nature de sainteté. Elie s’étendant sur un garçon païen mort est un écho et une image du même phénomène. C’est l’attitude de cœur d’une personne disposée à  embrasser la mort et à  goûter la mort en échange d’autrui. C’est comme si le prophète, en s’étendant sur le garçon mort, disait : « Prends la vie qui est en moi et communique-la lui. » Il y a là une telle identification et un tel abandon de sa personne pour le garçon, qu’il n’y aurait pas eu de résurrection s’il s’était simplement tenu poliment au pied du lit. Sa prostration était nécessaire.

Cette union avec la mort est le fait d’embrasser la croix.

Il est dit qu’Elie s’étendit sur le corps trois fois. Pourquoi la première fois n’a-t-elle pas été suffisante ? Dieu requérait un acte entier, un abandon final et un tel état d’identification avec cette chose, qu’à  moins que Dieu ne réponde Lui-même, vous êtes vous-même immergé dans cette mort. Il n’y a pas de résurrection pour lui et il n’y a pas de résurrection pour vous. Il y a eu une identification complète.

Elie a crié au Seigneur trois fois. Le Seigneur a entendu le cri d’Elie. A moins que nous n’émettions ce même cri, Dieu n’entendra pas, ni ne répondra. Qu’est-ce qui donne à l’homme la capacité de crier ? Elie avait les qualifications pour mettre la mort en défaite parce qu’il avait déjà traversé la mort et était du côté de la résurrection. Il n’est pas l’homme qui est poliment religieux et qui fait la chose qui a été correctement prescrite. C’est un homme qui a traversé la mort, et il applique maintenant la vie de résurrection pour mettre en défaite la mort à cet instant précis. Comment pouvons-nous traverser le voile de la prière respectable et appropriée pour atteindre la prière qui est un cri dont Dieu entend le son et auquel Il répond, et qui suffit pour ressusciter les morts ? C’est là  le cœur du problème car Dieu ne répondra pas à  moins qu’Il n’entende le son de ce cri. Dans tout l’environnement du christianisme actuel, il y a quelque chose de contraire à cette profondeur existentielle et à ce cri.

La prière fervente du juste a une grande efficace. Elie était un homme de la même nature que nous : il pria avec instance pour qu’il ne plût point, et il ne tomba point de pluie sur la terre pendant trois ans et six mois (Jacques 5:16-17).

Elie n’était pas un spécimen exceptionnel de l’humanité. Le mot clé qui distingue la prière d’Elie qui eut un impact sur les éléments est l’ardeur. D’autres synonymes seraient : la ferveur, l’intensité et la passion, ou en d’autres termes, Elie a prié comme Dieu aurait prié. Il a prié dans le nom du Seigneur.   Il a prié en gardant contact avec la nature constitutive et le caractère de Dieu, et Dieu a entendu cette prière, car elle était, en tant que telle, la Sienne. Ce qui rend la prière fervente n’est pas le tempérament de l’homme, mais sa justice. La prière d’un juste met à disposition une puissance époustouflante et est dynamique dans son opération. Il doit, par conséquent, y avoir une certaine conjonction entre la prière efficace et la stature spirituelle de celui qui prie avec Dieu.

L’homme de résurrection est donc éminemment l’homme juste. L’homme qui vit une telle identification avec la Croix et l’identification avec le fait de se vider de soi-même dans une relation quotidienne est l’homme qui connaît la résurrection. Il est entièrement juste de dire qu’il sait – et il abhorre l’idée contraire – que Dieu ne peut pas être servi à partir de sa propre énergie humaine, sa propre intelligence ou sa propre capacité. Qu’est-ce que la justice sinon Dieu Lui-même!

Elie signifie « Il est la divinité. » Il y a une telle union avec Dieu que vous ne pouvez pas dire où finit Elie et où commence Dieu. « …Il n’y aura ni rosée ni pluie sinon à  ma parole. » Elie est un homme qui se tient sur le terrain de la résurrection, ce qui signifie qu’il est lui-même un avec la divinité. Ce n’est plus la justice d’Elie. Le cri d’Elie n’est pas un trait du tempérament humain, mais le propre cri de Dieu à  travers un homme qui vit dans la dimension de Dieu Lui-même. C’est Dieu qui crie à Dieu.   C’est une réponse profonde à quelque chose de profond dans un homme qui a passé à travers et au-delà  des catégories religieuses, et se trouve dans la sphère de Dieu Lui-même. C’est là la clé de l’activité de Dieu de la fin des temps. Se faire comprendre, avoir de bonnes intentions, de bons principes, être religieux et sincère seront inutiles et vains. Le fils, ou ultimement la nation d’Israël, restera mort.

L’inadéquation de l’homme

Que le méchant abandonne sa voie, et l’homme d’iniquité ses pensées; qu’il retourne à  l’Eternel, qui aura pitié de lui, à notre Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner (Esaïe 55:7).

Nous devons comprendre la haine qu’éprouve Dieu à l’égard de ce qui prend sa source dans notre humanité déchue.  La religion est quelque chose qui émane de l’homme, lequel pense qu’il rend un culte à  Dieu, mais elle vient d’en bas et non d’en haut. Elle semble en surface « respectueuse de Dieu, » mais Ses voies sont plus élevées et Ses pensées sont plus élevées. Comment Dieu peut-Il appeler un homme injuste ou méchant si ce dernier n’a pas eu auparavant la possibilité d’obtenir les pensées de Dieu et de vivre dans Ses voies ? C’est exactement la crise que Jésus a amenée lorsqu’Il est venu en Israël et S’est révélé devant Israël comme le Fils de Dieu. Le scandale de Jésus est justement ce scandale-là, qui consiste à dire aux religieux : « Aussi bien intentionnés que puissent être vos efforts, ils sont privés de la gloire de Dieu.  Dieu vous appelle à  sortir, dans toutes les directions, de ce qui a son origine en vous, et veut vous amener dans une dimension dans laquelle Dieu est tout en tout. » Comment la chose fut-elle reçue quand Jésus parla ? Elle engendra une réaction telle qu’elle amena la mort de Celui qui paraissait dérober aux hommes le fondement de leur propre justice. Si cela est vrai, à combien plus forte raison la chose doit-elle être démontrée par le prophète qui, par son appel et son ministère même, est le témoignage de Jésus ! Il doit être éminemment l’homme de la résurrection, et cela seul est la justice, et seule cette prière provenant de cette justice obtient la puissante réponse de Dieu.

Seul celui qui a traversé la mort et est revenu à la vie peut embrasser la mort (le garçon) sans craindre que cela pourra lui coûter la vie. Un homme qui continue à se raccrocher à sa vie et à vivre de sa vie, tout aussi religieuse qu’elle puisse être, n’embrassera pas la mort. Il priera d’une manière respectable, mais à  distance. L’homme, cependant, qui a traversé la mort et dont la vie ensuite n’est pas sienne, peut s’étendre et s’étendra sur ce corps sans crainte. Il est déjà  l’homme mort qui a été ramené à  la vie et son cri n’est pas un cri religieux mais le propre cri de Dieu. C’est le cri d’un homme juste qui produit un fort impact sur les éléments.

Nous devons saisir quelque chose de l’entêtement bien humain qui désire établir sa propre justice.   A propos d’Israël, Paul pouvait dire :

Je leur rends le témoignage qu’ils ont du zèle pour Dieu, mais sans intelligence : ne connaissant pas la justice de Dieu, et cherchant à  établir leur propre justice, ils ne se sont pas soumis à  la justice de Dieu (Romains 10:2-3).

Si quelqu’un représente une menace contre une justice fondée sur nos accomplissements et notre rectitude, nous, les propre justes, avons la fâcheuse réaction de le tuer afin d’ôter cette menace, mais en le tuant, nous révèlerons et nous prouverons que nous ne sommes pas justes. La justice d’Elie, ses prières et ses obéissances n’étaient pas siennes. Il est le prophète sans doute davantage que tous les autres, qui reflète Dieu comme Dieu.

La restauration de l’autel

Elie dit alors à  tout le peuple: Approchez-vous de moi ! Tout le peuple s’approcha de lui.   Et Elie rétablit l’autel de l’Eternel, qui avait été renversé. Il prit douze pierres d’après le nombre des tribus des fils de Jacob, auquel l’Eternel avait dit: Israël sera ton nom; et il bâtit avec ces pierres un autel au nom de l’Eternel. Il fit autour de l’autel un fossé de la capacité de deux mesures de semence (1 Rois 18:30-32).

La première démarche d’Elie après s’être moqué des faux prophètes a été la restauration de l’autel qui avait été renversé. Elie doit d’abord venir et restaurer toutes choses. C’est là le modèle des choses futures dans lequel nous devons creuser pour saisir la signification de la restauration d’un autel qui a été intentionnellement renversé. Que représente-t-il et pourquoi douze pierres sans lesquelles le sacrifice qui allait suivre n’aurait pas pu être offert et le feu ne serait pas tombé ? La restauration de l’autel est en quelque sorte une exigence classique et on doit s’attendre à  la trouver dans le « prophète Elie » des temps de la fin. Premièrement, nous devons identifier ce qu’elle représente, parce que c’est un acte d’une signification énorme qui doit révéler le cœur du prophète.

Douze est l’assertion du gouvernement divin de Dieu. L’œuvre de restauration est monumentale; c’est un travail usant pour le dos que de soulever ces pierres qui ont été dispersées tout autour.   L’autel n’est pas tombé. Il a été brisé. Ceci implique une rébellion, une attitude vindicative, une véhémence et une colère exprimées à  l’encontre de Dieu. C’est la suprême impertinence devant le Tout Puissant, et c’est la condition à laquelle est parvenu Israël. Tout Israël, qui avait participé à  ce type d’événement, ou avait bénignement permis qu’il ait eu lieu, et n’avait pas lui-même restauré l’autel, regarde maintenant le prophète en train de le restaurer. Quel est donc le corollaire à cet acte significatif pour l’appel prophétique dans les temps de la fin ? En d’autres termes, se pourrait-il que nos autels soient aussi renversés ? S’il y a quelque chose que l’on célèbre de façon charismatique aujourd’hui, c’est bien l’adoration et la louange. Est-ce que l’autel de Dieu est renversé aujourd’hui quand il est célébré de façon si ostensible aujourd’hui dans une telle masse de cassettes, vidéos, groupes musicaux et groupes de louange ? Tout ceci est écrit pour notre instruction, nous qui sommes parvenus à  la fin des siècles. Si nous nous acheminons vers ce type de confrontation, en particulier alors que l’Eglise s’achemine vers l’apostasie et ne le sait même pas, alors qu’est-ce que cela signifie pour nous qui sommes appelés à  être la « compagnie d’Elie«  ? Quel autel est tombé dans notre génération ? Je ne peux croire que le Seigneur va revenir avant qu’il n’y ait de nouveau un Elie sur la terre dans les derniers temps pour accomplir cette œuvre, et si nous ne pouvons même pas identifier ce qui a été brisé, alors comment allons-nous le restaurer?

Dieu a dit que Sa maison est un lieu de sacrifice; dans le cas contraire, ce n’est pas Sa maison.   Dès que les choses deviennent prédictibles et commodes, alors ce n’est plus la maison de Dieu. La première fois que le mot adoration est utilisé dans la Bible, c’est lorsque Abraham a été sur le point d’offrir son fils en sacrifice :

Et Abraham dit à ses serviteurs : Restez ici avec l’âne; moi et le jeune homme, nous irons jusque-là  pour adorer, et nous reviendrons auprès de vous (Genèse 22:5).

Lorsque Abraham disait « adorer », vous pouvez être certain qu’il voulait dire « sacrifice ». La toute première utilisation du mot adorer se place dans le contexte d’un sacrifice ultime. Adorer est synonyme de sacrifice. Qu’est-ce que cela dit à propos de l’Eglise aujourd’hui ? Que cela coûte-t-il d’aller à  l’église le dimanche pendant quelques heures ? Est-ce une reddition totale à Dieu ou est-ce une décharge religieuse, réduite et minimaliste, qui nous libère de nos poursuites réelles ? Qui est-ce qui laisse le peuple de Dieu s’accommoder de cela ? Qui refuse de porter ce phénomène sur ses épaules et crie à  plein gosier pour confronter le peuple de Dieu piégé dans cette superficialité ? Le baptême est devenu une ordonnance religieuse, mécanique dont les gens ne savent pas, ou prétendent ne pas savoir, qu’il signifie aller au lieu de la mort.

Nous leur enseignons à chanter des chœurs et à répéter « Amen » et « Alléluia » et par cela à leur faire sentir qu’ils ont rendu un culte à Dieu. Les autels ont été renversés et la situation est pire que ce nous pensons et, ironiquement, cela a lieu à l’heure même où le christianisme est le plus porté aux nues ! Les groupes de louange aujourd’hui débattent sur ce qui va prédominer: l’adoration ou la parole prophétique. Les hommes prennent tout leur temps pour « faire leur chose » dans l’adoration afin de « créer » le climat et l’atmosphère, et au lieu que les gens soient préparés à la parole prophétique, ils sont souvent empêchés de l’entendre à cause de l’adoration. L’adoration est hostile à  la parole prophétique plutôt que d’y conduire. La chose qui est supposée être calculée pour conduire à adorer et préparer à la parole, ironiquement, devient la chose qui s’y oppose et rivalise avec elle !

Quelque chose a besoin d’être restaurée en vérité et est intrinsèquement liée au nombre douze et seul le prophète aura en lui les entrailles pour le faire. Il se pourrait qu’il ait à renverser avec ses poings avant qu’il ne puisse rebâtir. Il se peut qu’il ait à détruire ce qui prétend être l’autel de l’adoration, mais est en réalité une contrefaçon en plastique qui ne peut pas supporter le poids véritable du sacrifice, et induit le peuple de Dieu, comme les faux prophètes de Baal, à une pseudo religion de convention.

Elie ne ramasse pas des pierres qui se trouvent juste autour de l’autel. Il est en train de reconstruire un autel qui existait autrefois et avait douze pierres. Il est le prophète de la restauration. Il ramène ce qui existait autrefois, mais qui est parvenu à l’endroit, non seulement du déclin ou d’une mauvaise utilisation, mais qui a été violemment rejeté et renversé. Il reconstruit et restaure cette chose même. Il est plus facile de trouver quelques grosses pierres et de les rassembler pour la première fois plutôt que de prendre ce qui autrefois existait et a été maintenant totalement rejeté.   L’œuvre de restauration est plus grande que l’œuvre d’inauguration. Il est plus facile de partir à  zéro que de revenir en arrière pour s’occuper des choses qui existaient autrefois. C’est un travail monumental, qui use le dos. Elie doit d’abord venir et restaurer toutes choses, et à  moins que ce mot « restaurer«  ne soit dans nos esprits, alors nous ne sommes pas des candidats à  être des prophètes.

Nous pouvons savoir dans une certaine mesure si nous avons un appel prophétique par la disposition que nous avons à restaurer les anciens chemins et sentiers, les choses qui sont tombées ou ont été renversées par la force et rejetées au loin. Qu’est-elle l’intention de Dieu, qui était au commencement ?

 

À suivre…