Source :Art Katz Ministries

elie-accableFais maintenant rassembler tout Israël auprès de moi, à la montagne du Carmel, et aussi les quatre cent cinquante prophètes de Baal et les quatre cents prophètes d’Astarté qui mangent à  la table de Jézabel. 

 

Achab envoya des messagers vers tous les enfants d’Israël, et il rassembla les prophètes à  la montagne du Carmel.   Alors Elie s’approcha de tout le peuple, et dit: Jusqu’à  quand clocherez-vous des deux côtés ?  Si l’Eternel est Dieu, allez après lui; si c’est Baal, allez après lui ! Le peuple ne lui répondit rien. Et Elie dit au peuple: Je suis resté seul des prophètes de l’Eternel, et il y a quatre cent cinquante prophètes de Baal. Que l’on nous donne deux taureaux; qu’ils choisissent pour eux l’un des taureaux, qu’ils le coupent par morceaux, et qu’ils le placent sur le bois, sans y mettre le feu; et moi, je préparerai l’autre taureau, et je le placerai sur le bois, sans y mettre le feu. Puis invoquez le nom de votre dieu; et moi, j’invoquerai le nom de l’Eternel. Le dieu qui répondra par le feu, c’est celui-là  qui sera Dieu (1 Rois 18:19-24a)

Il fallait à Élie de l’audace et un sacré courage pour dire ces choses !

Ceci est un avant-goût du ministère d’Élie des temps de la fin, et c’est cela même que nous devons apprécier. Ce qui augmente notre appréciation est qu’également il s’agit d’une illustration de ce qui doit encore venir : Élie doit venir premièrement et restaurer toutes choses. La nécessité prophétique des derniers temps est liée essentiellement à la restauration de ce qui a été perdu, la chose ancienne, originelle, première et parfaite. Nous ne parlons pas de la restauration des ministères comme si ces derniers étaient la chose elle-même. Ils constituent un moyen pour atteindre une fin autre et plus grande, savoir, la « restauration de toutes les choses dont Dieu a parlé par la bouche de Ses saints prophètes depuis les temps anciens» (Actes 3 :21b), c’est-à-dire, à la fois la restauration d’Israël après sa calamité à venir, connue comme ‘le temps des troubles de Jacob’, et la restauration d’une Église dans sa puissance et sa gloire apostolique originelle et sans tache.

La vérité elle-même, qui se couche par terre dans les rues, a besoin d’être restaurée.

Même le langage a souffert un terrible harcèlement et une affreuse diffamation. Le travail de restauration est nécessaire à tous les coins de rue et c’est là un travail considérablement exténuant. Il serait plus facile de repartir de rien que d’avoir premièrement à défaire, arracher, déraciner et détruire ce que les hommes ont tenu en admiration et exalté et désirent voir, préservé et perpétué, c’est-à-dire quelque chose qui diffère de ce qui a été donné au commencement.

On ne peut construire et planter qu’après avoir déraciné, arraché et détruit.

Combien d’entre nous avons l’énergie nécessaire pour supporter les pleurs et les hurlements des gens qui ne veulent pas que les choses soient déracinées ? Cette « compagnie d’Élie » doit venir premièrement avant que le Seigneur Lui-même ne revienne. Jean-Baptiste était identifié à Élie, et le Seigneur disait de lui qu’il était le plus grand de tous les prophètes, et ce faisant, Il rendait honneur au caractère intrinsèque d’ « Élie » que manifestait Jean de par son identité. Il y a un esprit d’Élie, un caractère prophétique, quintessentiel que Jean, lequel avait l’esprit d’Élie et était de son espèce, exhibait.

UNE COMPAGNIE D’ÉLIE

Cet esprit illustre de nouveau ce qui doit encore venir dans le futur, à savoir une « compagnie d’Élie» sur terre, dans cette même séparation, la même audace et cette même connaissance confiante de Dieu. Ils auront la même autorité pour accomplir les œuvres de Dieu des derniers temps et pour confronter une Église et un monde qui sont devenus apostats, et les mettre au défi en confrontant leurs prophètes et en faisant descendre la démonstration de Dieu et la révélation de Dieu dans le feu.

Si Élie, qui est un prophète appartenant à l’espèce du désert ultime des derniers temps, doit venir premièrement, quels sont alors les éléments constitutifs ou les caractéristiques définissant le prophète Élie ? A quel type de prophète devons-nous nous attendre et que Dieu attend, d’autant plus si cet Élie à venir doit être collectif ?

Ce n’est pas un prophète qui produit des écrits comme Esaïe ou Jérémie, mais c’est plutôt le prophète de l’action et de la confrontation.

Qu’allons-nous voir dans ce prophète en action qui est, en quintessence, la définition du prophète ? Il va y avoir de nombreux faux prophètes. Que va montrer Élie dans son obéissance qui le conduit à passer pour un fou ? Que montre-t-il d’inhérent au terme de prophète ? Élie était-il un insoumis ou était-il un conscrit volontaire ? Il avait été choisi mais cela ne signifie pas qu’il n’avait pas eu le choix dans la matière et qu’il n’aurait pas pu refuser.

La confrontation des derniers temps

Il est dit d’Achab qu’il était plus méchant que tous les rois d’Israël avant lui. La combinaison, par conséquent, d’un Achab politique et d’une Jézabel religieuse, formant une union vile, impie, étrange et illicite, rassemble le pire du politique et le pire du religieux, et en fait une puissance dévorante. Nous devons le comprendre, parce que c’est une préfiguration du système religieux et politique de la fin des temps vers lequel nous nous acheminons. C’est la logique de notre temps. Il est nécessaire qu’il y ait une certaine espèce d’autorité globale qui viendra apporter une solution aux problèmes qui divisent l’humanité s’il doit y avoir une quelconque santé mentale sur ce globe.

Dans le but de restaurer la paix et l’ordre dans les nations, il doit y avoir une sorte d’unité qui coupe toute nécessité pour les nations d’être en guerre les unes contre les autres. Cette union est représentée sous forme ombragée par l’union d’Achab et de Jézabel à l’époque d’Élie. Il n’y a qu’un seul qui se lève pour s’y opposer, quel que soit le bénéfice que cette union apporte aux hommes dans un semblant de paix, et ce n’est pas Dieu. « Combien de temps allez-vous hésiter entre deux opinions ?» est la proclamation faite à une nation apostate qui ne désire que la paix à n’importe quel prix, la chose fausse qui permet aux affaires de suivre leur cours suivant le train-train habituel.

Élie discerne très bien le phénomène dans l’air du temps et il le confrontera, même lorsque la chose atteindra sa forme la plus vile. La spécialité de Jézabel était de détruire les prophètes de Dieu. Il y a quelque chose à propos de l’esprit de Jézabel qui s’emploie si activement à exterminer, dans sa haine, tout ce qui est prophétique. Il sait que, quoi que représente Élie, ce dernier menace l’intégralité du système qui se dissimule sous les noms de Jézabel et d’Achab. C’est dans ce but que Dieu envoie Élie. L’autorité, la puissance et l’audace d’Élie ne sont pas une déclaration de ce qu’il est extérieurement, mais de ce qu’il est intérieurement et en vérité, c’est-à-dire la vérité plénière de ce que l’autorité, en Dieu, est. Ce n’est pas l’audace qui vient du fait d’être un « macho.» C’est là une fausse audace pompeuse qui ne constitue pas l’élément de base de la confrontation contre Achab :

« L’Éternel est vivant, le Dieu d’Israël, dont je suis le serviteur ! Il n’y aura ces années-ci ni rosée ni pluie, sinon à ma parole » (1 Rois 17 :1).

L’obéissance prophétique

Et la parole de l’Éternel fut adressée à Élie, en ces mots : Pars d’ici, dirige-toi vers l’orient, et cache-toi près du torrent de Kerith, qui est en face du Jourdain. Tu boiras de l’eau du torrent, et j’ai ordonné aux corbeaux de te nourrir làà. Il partit et fit selon la parole de l’Éternel, et il alla s’établir près du torrent de Kerith, qui est en face du Jourdain. Les corbeaux lui apportaient du pain et de la viande le matin, et du pain et de la viande le soir, et il buvait de l’eau du torrent. Mais au bout d’un certain temps le torrent fut à sec, car il n’était point tombé de pluie dans le pays. Alors la parole de l’Éternel lui fut adressée en ces mots : Lève-toi, va à Sarepta, qui appartient à Sidon, et demeure làà. Voici, j’y ai ordonné à une femme veuve de te nourrir. Il se leva, et il alla à Sarepta (1 Rois 17 :2-10).

Voilà ici l’expression d’une remarquable obéissance aux étranges exigences de Dieu. Le prophète lui-même n’est pas exempt des conditions établies par le jugement qui est sorti par ses propres paroles : le torrent se tarit. Il ne s’est pas relevé en sursaut et ne s’en est pas allé quand il s’est visuellement aperçu que le torrent se tarissait. La logique, les intérêts propres et l’instinct de survie auraient dit que, si le torrent se tarit, alors l’on doit aller trouver un autre moyen de subsistance. Là se trouve l’élément fondamental qui fait d’Élie ce qu’il est, à savoir qu’il n’a jamais été une seule fois entraîné à l’action ou à une conduite sur la base de ses propres critiques, examen, logique, raisonnement ou quoi que ce soit d’autre que les hommes utiliseraient de façon humaine pour déterminer leurs mouvements.

Une seule chose faisait bouger cet homme et c’était la parole de l’Éternel.

Qu’adviendrait-il si le torrent se tarissait complètement et que la parole de l’Éternel ne venait pas ? Nous restons là où nous sommes. La Parole de Dieu n’est pas la Parole de Dieu si elle ne conduit pas à la mort. La marche dans la foi conduit toujours à la mort. Si l’obéissance signifie ma mort, alors c’est la signification qu’elle doit avoir. Je ne dois jamais chercher à atteindre un point où je pourrais, sur la base de l’auto-préservation, absoudre le principe qui est la pierre angulaire de toute ma vie prophétique.

Après tout, à qui appartient ma vie ? Je ne bouge qu’à partir d’une seule considération, à savoir la parole de l’Éternel qui vient. Nous devons être tellement habitués à cela, sinon nous ne devons pas croire que Dieu honorera notre parole. « Alors il se leva, et se rendit à Sarepta…»

C’est comme si, à chaque instant, Dieu ne l’appelait pas seulement à l’obéissance, mais à une obéissance ultime dans tout ce qui défie la logique humaine et le raisonnement religieux. Élie fut appelé à se rendre dans une ville qui était le lieu de naissance de Jézabel et le centre de la civilisation très religieuse et occulte de laquelle elle était issue, et il devait y demeurer sans se livrer à l’analyse. Dieu parla et Élie agit. Toute obéissance qui hésite n’est plus obéissance. Toute obéissance qui est partiale est de la désobéissance. Nous ne devons pas soumettre les exigences de Dieu à notre raison.

La chose remarquable est que rien ne précède cette description d’Élie. Voilà l’homme complètement livré à Dieu, totalement préparé, qui est projeté sur la scène de l’histoire dans cette condition d’obéissance, alors que le texte ne donne aucune indication sur la façon dont il est venu. Nous avons besoin de soupeser cette affirmation. Élie indique le type de la compagnie d’Élie également formée à des obéissances ultimes dans l’obscurité et le secret. Dieu peut prendre les éléments ordinaires de notre vie et les utiliser pour nous discipliner et nous former dans une longue préparation qui n’est pas reconnue ou vue par les autres.

La connaissance d’un Dieu vivant

« L’Éternel, le Dieu d’Israël est vivant…»

C’est ici une déclaration adressée à une génération apostate qui a perdu toute conscience du Dieu vivant. C’est pourquoi ils purent prendre leur liberté et suivre Baal, et s’ériger leurs autels dédiés à de faux dieux et oublier le Dieu d’Israël : « Il n’est plus vivant. Où est-il ?» C’est ce qu’affirment notre génération et, en particulier, les Juifs séculiers d’aujourd’hui. Il n’y a ni conscience de Dieu, ni mention de Lui.Élie, néanmoins, commence sa première déclaration par :

« L’ÉTERNEL, le Dieu d’Israël est vivant…»

Que veut dire Élie par là, et pourquoi commence-t-il de cette façon ? Après qu’Élie a dit la chose, à quel point Achab est-il impressionné ? Élie dit-il cela simplement comme un élément d’introduction ou est-ce que cela constitue le fondement de sa vie et de son être et de son autorité prophétique ? Comment sait-il qu’il existe un Dieu vivant dans une époque d’apostasie, et comment se fait-il qu’il le sache et pas les autres ? Jusqu’à quel degré sait-il qu’il y a un Dieu vivant et comment a-t-il fait pour le savoir ?

Nous devons savoir que notre Dieu vit avant de nous tenir debout devant les Achab et les Jézabel de notre génération.

Cette connaissance n’est pas à bas prix. Combien d’entre nous nous satisfaisons de notre connaissance présente qui est satisfaisante dans la plupart des circonstances de fonctionnement nominal, mais qui n’est pas suffisante pour que nous puissions nous tenir devant Achab ? Les hommes préfèrent rester avec la portion de connaissance qu’ils ont à l’heure présente, parce que la moindre chose supplémentaire amènerait sa somme de contraintes.

Connaître Dieu comme Élie Le connaissait équivaut à accueillir la souffrance, à nous ouvrir et à nous rendre vulnérables à une déchirure, des épreuves, des situations et des choses qui ne peuvent pas être anticipées, telles, qu’à moins que Dieu ne soit Dieu, nous risquons de périr dans l’une quelconque de ces choses.

Avons-nous une connaissance de Dieu qui suffit juste à nos besoins, mais non la connaissance de Dieu qui dépasse nos besoins, en d’autres termes, la connaissance de Dieu tel qu’Il est en fait et désire être connu ?

Est-ce que la connaissance de Dieu est si chère pour nous que nous la voulons quel que soit le prix à payer pour l’obtenir ?

L’unique critère qui décrit l’ère messianique est « que la connaissance de Dieu couvrira la terre comme l’eau le fond des mers», et il s’agit de la connaissance de Dieu qu’avait Élie.

Union intime

« …devant qui je me tiens… »

C’est là une relation exclusive. Si nous allons nous tenir devant ce Dieu, alors nous ne pouvons nous tenir devant aucun autre dieu. Cela signifie que nous ne recherchons pas l’approbation des hommes, ni ne cherchons à nous élever au sein du système religieux et à devenir des figures que les gens acclament. Nous devons nous tenir uniquement et exclusivement devant Lui, dans une dépendance complète, pouvant rendre compte de tous nos actes, sans tant regarder du coin de l’œil pour savoir comment un autre homme ou une autre autorité ou un groupe religieux ou un segment prestigieux de la chrétienté nous remarquera. C’est une indifférence totale et absolue vis-à-vis de ce que les hommes peuvent penser ou dire. Je ne dis pas cela dans le but d’encourager une quelconque forme d’attitude méprisante et frivole du type : « Eh bien, je me moque de ce que les autres disent.» Je veux plutôt parler d’un refus de recherche de reconnaissance de la part des hommes. Nous ne pouvons pas avoir les deux. Se tenir devant Dieu est une chose absolue.

Jusqu’à quel point sommes-nous disposés à aller avec Dieu ? Nous ne pourrons pas nous tenir devant le trône du jugement de Dieu avec la moindre confiance – nous y serons avec une terreur incroyable – à moins d’être capables de dire dans cette vie-ci : « L’ÉTERNEL, le Dieu d’Israël, devant qui je me tiens, est vivant… » et de le dire en toute vérité. Quels que soient les sacrifices à faire pour être en mesure de faire cette déclaration dans cette vie ici-bas, cela en vaut la peine, ne serait-ce que pour éviter la terreur de nous tenir devant le trône du Seigneur lorsqu’Il déterminera notre destinée éternelle. Nous avons besoin de savoir que nous nous tiendrons debout et de le savoir dans cette vie-ci. Cette seule déclaration sortant de la bouche d’un homme donne une telle conscience d’un historique avec Dieu, de ce que cela exige que de faire cette déclaration et de l’élever comme une vérité, que même un Achab tremblera en l’entendant.

Ce n’est pas une affirmation stéréotypée sortant de la bouche d’Élie. Elle résonne avec puissance et autorité parce que c’est la parole de la vérité. C’est la déclaration de la logique de sa vie entière en Dieu.

C’est avec un profond respect que nous devons accueillir la déclaration d’Élie, et Dieu est si discret qu’Il place une ombre de sorte qu’il ne nous est pas permis d’accourir précipitamment pour examiner attentivement, avec notre vulgaire curiosité, dans le but de découvrir comment la déclaration a été produite. Croyez-moi, elle fut produite dans les souffrances, les angoisses, les cris stridents et les pleurs dans la nuit et les « où est Dieu ?», et avec la sombre nuit dans l’âme, auxquels un homme peut être historiquement acculé à un moment déterminé du temps, afin de se tenir devant les plus horribles ennemis de Dieu et produire ces déclarations, et non seulement de les produire, mais aussi d’invoquer un jugement sur la nation par sa propre parole.

Élie était uniquement et exclusivement et totalement à Dieu. Il était au-dessus de la culture, de la tradition, des valeurs, de l’histoire et du temps. Il était dans cette sphère avec Dieu et dans la sphère dans laquelle nous-mêmes sommes appelés et dans laquelle Abraham avait été appelé :

L’Éternel dit à Abram : Va-t’en de ton pays, de ta patrie, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai (Genèse 12 :1).

Ce n’était pas seulement un aspect accidentel de l’appel, mais en constituait le cœur. Ces choses sont les endroits où nous nous compromettons, non parce qu’elles sont nécessairement mauvaises, mais parce qu’il y a quelque chose de la chair et de la maison du père et de ceux avec qui nous nous entendons bien, notre famille et notre patrie, qui nous empêche d’entrer dans l’obéissance d’Élie.

Combien d’entre nous serions impitoyables à l’égard de ces choses, au point de vouloir effectivement accepter, bien que nous ayons des pères et des mères, des nations et une famille, en ce qui concerne l’appel, une totale et radicale rupture ? Nous ne bougeons que quand Il parle. C’est là l’appel que nous avons, et l’ironie est que, aussi précieux que soient nos ancêtres et leur influence, une sorte de lien de type psychique nous rÉlie à eux.

Ce lien a besoin d’être coupé pour que nous soyons libérés pour le ministère d’Élie.

C’est une chose d’ignorer un père et un arrière-plan terribles et un passé mauvais, mais qu’en est-il s’ils sont bons ? Il y a à cet endroit précis un plus grand danger de compromission spirituelle que dans le rejet de ce qui n’a pas d’influence.

 La parole du jugement

Élie vivait dans cette qualité de relation et, par conséquent, savait quand c’était Dieu qui parlait, même si la parole qui venait semblait contredire ses schémas habituels de pensée. Ceci implique qu’Élie avait subi une purge et un dépouillement radical et impitoyable. Seul un homme qui a vécu une séparation selon et en Dieu pouvait apporter une parole de jugement à Israël.

« … Il n’y aura ni rosée ni pluie pendant ces années, sinon à ma parole.»

Comment pourriez-vous porter une parole qui proclame ce type de jugement ? Pour Israël, cela signifiait qu’il n’y aurait pas de nourriture et donc cela signait un arrêt de mort, y compris pour les enfants et les petits à la mamelle. Élie est-il une espèce de robot insensible que Dieu a programmé pour annoncer cette parole ? C’était un homme de chair et de sang, de la même nature que nous, et qui pouvait très bien avoir de la famille en Israël. C’était la « mort » qu’il proclamait à la nation, la nation d’Élie.

Un homme ne peut pas dire cela à moins d’être à la place du Dieu dont nous sommes en train de parler. Il faut une infinie intimité avec Dieu et ce type de proclamation doit venir à travers ceux-là qui ont une nature comme la nôtre, des hommes de chair et sang, et ceci est ce qui glorifie Dieu. Dieu aurait pu Lui-même prononcer ces paroles à Achab, mais il n’y a pas autant de gloire dans le fait qu’Il parle Lui-même que si la parole venait d’un homme de la même nature que nous. C’est ce qui Le glorifie car un tel homme est l’œuvre de Ses mains et, ainsi, ceci est une image des derniers temps.

Le lieu ultime de l’union »…

J’ai ordonné à une veuve de te nourrir. Ainsi il se leva et se rendit à Sarepta… »

L’obéissance d’Élie est la déclaration d’une mort ultime qui va permettre même que vous mourriez à ce que dit la Parole écrite de Dieu. Dieu Se permet même de Se contredire, et nous n’en sommes pas déconcertés du fait de l’insistance qui est faite et que nous avons admise que Dieu doit être cohérent avec Sa propre Parole, peu importe à quel point Il l’a élevée au-dessus de Son propre nom !

La Parole décrit le corbeau et les animaux similaires comme appartenant à la catégorie des bêtes de proie qui se nourrissent de charognes pourries. C’est un oiseau impur et tout Juif le sait, et, pourtant, c’est cet animal même que Dieu a choisi pour nourrir le prophète. Si c’est Son plaisir d’outrepasser Sa Parole, ou de mettre de côté Sa Parole ou d’aller au-delà de Sa Parole, c’est ce qui fait que Dieu est Dieu. Je ne dis pas cela pour encourager une attitude lâche comme si la Parole était une chose désinvolte que nous pourrions mettre de côté à volonté. Comme nous l’avons dit, Dieu Lui-même a exalté Sa Parole au-dessus de Son nom, mais qu’en est-il des cas où, par quelque exigence particulière de Dieu, et par Sa propre sagesse, Il outrepasse Sa Parole, ou la contredit, ou semble le faire ?

Notre relation avec Lui est-elle assez profonde, pour que Dieu puisse être Dieu même au-delà de Sa propre Parole, et que nous ne limitions pas le Saint d’Israël même à Sa Parole ? Je ne préconiserais pas une telle affirmation à un jeune croyant ou à quelqu’un qui est encore vivant à lui-même et désire se justifier dans sa conduite en prenant certaines libertés. Cette affirmation ne peut être faite avec confiance, ironiquement, qu’à celui qui possède la plus profonde révérence pour la Parole de Dieu et qui vit totalement par elle. La parole de Dieu vint sur Élie et Élie se leva et s’en alla. C’était un commandement au-delà de la Parole, savoir, se faire nourrir par des corbeaux et se faire nourrir par une veuve païenne. Il connaissait le Dieu de la Parole et il connaissait la Parole, mais, ici, il y a une reconnaissance ultime de Dieu devant laquelle beaucoup d’entre nous aurions reculé, et qui fait qu’Élie est Élie, tout comme Dieu est Dieu.

Être à cet endroit en Dieu, où l’on ne limite pas Dieu à Sa propre Parole, et n’exigera pas même une explication de Lui quand la requête présente une disparité avec la Parole, c’est être dans ce lieu ultime. Élie n’a jamais pris Dieu à part pour Lui demander : « Ta Parole ne dit-elle pas qu’un corbeau est un animal impur et Tu sais qu’il ne m’est pas permis d’entrer dans la maison d’un Gentil ?» Il s’est levé et est allé selon la parole du Seigneur – dans le silence.

Comment Élie a-t-il su que c’était la parole du Seigneur et non pas l’ennemi qui voulait le faire sortir du lieu où Dieu voulait qu’il soit, et qui l’envoyait dans un autre lieu hors d’Israël, le conduisant à l’endroit le plus dangereux et le plus risqué, la ville et le royaume justement de Jézabel elle-même ? Il n’hésite pas même un moment, ne serait-ce que pour débattre au sujet de savoir si c’est Dieu qui parle ou l’ennemi, lequel sait si bien imiter la voix de Dieu. Élie avait une confiance si absolue dans le fait que la parole qui était sortie était réellement la parole de Dieu, qu’il s’est plié à une obéissance immédiate.

Un tel discernement ne peut pas être pratiqué par un novice. Si nous avons manqué des chuchotements et des injonctions de Dieu et des appels à l’obéissance dans le passé, alors comment pourrons-nous entendre des appels ultimes ? C’est pourquoi un Élie ne se forme ni ne se façonne en un seul jour. Il est plutôt le fruit chéri de Dieu qui S’est beaucoup investi pour amener un tel homme, qui était de chair et de sang et de la même nature que nous, à un tel endroit. Il n’avait pas plus de qualification que nous. Il palpitait ; il transpirait ; il avait d’autres types de fonctions physiologiques, autant que les mêmes doutes et combats que nous. C’était un « fils de l’homme», mais il a été amené à un endroit où il a pu entendre la déclaration la plus troublante qui viole toutes les catégories de compréhension religieuse et spirituelle authentique à propos de Dieu, et, cependant, il l’a reconnue comme venant de Dieu, et instantanément a pris conscience qu’il devait y obéir.

Pourquoi Dieu a-t-Il envoyé un oiseau impur pour nourrir Élie au lieu d’un oiseau « kasher» ? Dieu avait expressément et explicitement choisi les corbeaux. La dernière et subtile tyrannie de l’ego qui se trouvera en opposition à Dieu est la chose même que nous avons obtenue de Dieu. Même la chose qui est correcte en Dieu peut être employée contre Dieu quand elle est devenue quelque chose de religieux ou quelque chose de spirituel, en tant que valeur en elle-même. À moins que Dieu n’ait pris possession de cette chose-là, Il n’a pas possédé l’homme.

Beaucoup d’entre nous nous trouvons à un endroit où nous avons un long historique en Dieu et jusqu’où nous avons cheminé un long chemin d’obéissance en obéissance, mais la dernière chose qu’il ne nous viendrait jamais à l’idée de concevoir comme, même potentiellement, opposée à Dieu, est justement la chose qui est religieuse ou spirituelle, que nous avons exaltée, bien qu’elle soit quelque chose de correct en elle-même. Elle devient seulement inacceptable quand elle s’élève comme une barrière nous empêchant d’entrer dans une obéissance finale, dernière, ultime et totale à Dieu. Le seul qui puisse traverser ce seuil-là n’est pas quelqu’un d’indifférent ou de désinvolte vis-à-vis de la Parole de Dieu, mais ironiquement l’homme qui insiste le plus sur cette dernière.

La sphère des choses invisibles est le véritable critère déterminant d’une vie pieuse. L’obéissance absolue, allant même jusqu’à la mort, est la sagesse de Dieu qui est contraire à la sagesse du monde où tout est calculé et accompli d’après les choses visibles. Agir et vivre et conformer votre être à l’obéissance à un Dieu invisible à la face de l’autorité la plus visible qui a le pouvoir de vous tuer, et néanmoins obéir au Dieu invisible, c’est là la suprême sagesse de Dieu. C’est là le lieu où nous sommes appelés à nous rendre, et c’est pourquoi un extraordinaire investissement de Dieu est requis pour briser les puissances des choses invisibles et des choses vues qui semblent avoir de tels poids, opulence, prestige, autorité, villes et gratte-ciels. C’est là l’appel des derniers temps de la « compagnie d’Élie», une présence prophétique qui accomplira une obéissance totale à Dieu dans les derniers temps.