Source: LE POINT

Alors que la PMA pour toutes a été adoptée en deuxième lecture à l’Assemblée, la présidente d’honneur du Parti chrétien-démocrate redoute la suite.

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« C’est sans doute ce que se disent vos lecteurs : Boutin est folle ! Mais Boutin, en 1993, elle parlait de l’interdiction des chimères. J’avais déposé un amendement pour cela. On m’a traitée de cinglée ! Et aujourd’hui, que voit-on ? On débat de l’autorisation d’insérer des cellules humaines dans des embryons d’animaux. La chimère homme-animal était dans le texte ! Je l’avais prédit. Ce n’est pas agréable du tout, mais je crois avoir été visionnaire sur l’évolution de ces textes bioéthiques. La PMA post-mortem, le don de gamètes entre deux femmes ont été interdits cette fois-ci… Mais ils reviendront dans cinq ans, et comme la GPA, ils seront votés. Cela ne réveille pas encore les Français, qui, malheureusement, ont d’autres soucis… »

 

 

« Nous vivons une époque surréaliste, au premier sens du terme : nous ne sommes plus dans le réel. Tout le monde joue du théâtre ! Emmanuel Macron n’a pas l’expérience des enfants, mais il joue au « grand-père » avec les petits-enfants de sa femme. Avec la procréation pour toutes, on joue à la création d’embryons sans hommes. Tout le monde sait très bien qu’il faudra une cellule masculine, mais on se raconte que non. C’est ridicule ! Et je suis stupéfaite. Alors que, d’un côté, on nous parle sans cesse d’écologie, on autorise par la loi les manipulations les plus antiécologiques. Je ne comprends pas cette incohérence fondamentale. C’est peut-être l’expression de notre individualisme exacerbé. Et cela me donne une source d’espoir, car cet individualisme poussé à l’extrême nous obligera à changer de cadre. Toutes ces orientations vont conduire à des violences entre nous que l’on commence à voir dans la société… Tout le monde se trouve dans une instabilité totale aujourd’hui, vis-à-vis de la vie, de la fin de vie (beaucoup de vieux se demandent comment ils seront traités), puis il y a ces instabilités économiques, sociales… Les gens sont dans une situation de crainte. Et quand on ne peut pas exprimer sa crainte parce qu’on ne la comprend pas, c’est la violence qui jaillit. La violence se développe déjà, et les réponses qui y sont apportées ne sont pas adaptées à la réalité de ses causes. »

 

 

« Mais c’est normal ! Comment voulez-vous que, sur ces sujets complexes, des Français écartelés entre le besoin de répondre à une souffrance et le progrès de la science, et n’ayant pas le temps de réfléchir à tous ces enjeux, se mobilisent ? Ils ne sont pas éclairés, et ils suivent… La classe politique court après sa réélection, et ne comprenant pas ce silence du peuple, se dit que cela ne l’intéresse pas. Il faut courir, être dans le progrès ! »

 

 

« Macron est un mondialiste, moi, je suis pour une Europe qui reconnaisse l’identité de nations solidaires entre elles. Il nous emmène dans le trou. La France portait, depuis la Révolution, l’étendard des droits de l’homme. Aujourd’hui, c’est la Lituanie qui nous donne des leçons ! (La Lituanie a déclaré en juin la GPA contraire à la dignité des femmes, parce qu’elle « encourage le tourisme reproductif et l’exploitation des femmes dans les pays pauvres », et « constitue une forme moderne d’esclavage et de traite des personnes », NDLR.) La France n’est plus un grand pays. C’est fini. »

 

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