« Jacob demeura seul. Alors un homme lutta avec lui jusqu’au lever de l’aurore » (Genèse 32.24).
Ce mystérieux épisode de la vie de Jacob a inspiré de nombreux artistes, suscité des milliers de commentaires, captivé l’imaginaire des enfants, et demeure un texte des plus surprenants qui soient.
Ce qui est difficile à admettre, c’est qu’il est écrit que Jacob a été vainqueur de Dieu (verset 28). Peut-on triompher de Dieu ? Si oui, dans quel domaine ?
Pour essayer de comprendre revenons sur le contexte. Après avoir imaginé une solution de repli avec la moitié de ses biens (verset 8), après avoir mis en place une stratégie pour essayer d’apaiser son frère Esaü avec des présents (verset 20), Jacob se retrouve seul, mais bien qu’il fasse nuit, il ne va pas dormir, il va lutter toute la nuit avec un homme ! Cet homme, comme le reconnaît Jacob, est une manifestation de Dieu (verset 30).
Chacun peut comprendre que Jacob soit inquiet. Il a trompé son frère, il lui a volé la bénédiction du père. Alors que va faire son frère ? Se venger ? C’est ce que craint Jacob, voilà pourquoi il a mis en place ces stratagèmes. Mais tout cela ne suffit pas, d’autant plus que sa conscience l’empêche de dormir. Il lutte avec cette voix qui lui dit qu’il a mal agi, qu’il a usurpé le droit d’aînesse. Ainsi la peur du jugement divin le saisit. Jacob se sait coupable, et il livre un combat avec Dieu afin de pouvoir échapper au juste jugement. Il réclame que le jugement soit remplacé par la bénédiction, et, après une longue nuit de combat, Dieu va lui accorder cette grâce.
Jacob combat pour que Dieu lui fasse grâce, et en cela il va remporter la victoire. Au moment où Jacob comprend que la fuite sera impossible, qu’il ne pourra pas s’en sortir par la ruse, car il a été frappé à la hanche, il ne lui reste comme seule voie de sortie : le pardon divin ! Dieu lui accorde la bénédiction du pardon, manifestée par le changement de nom : « Ton nom sera Israël » (celui qui lutte avec Dieu).
Voilà ce que nous devons faire lorsque que nous sommes confrontés à nos peurs, peurs du jugement des hommes et de Dieu : Chercher le secours et la faveur de Dieu. Cette recherche nous oblige à capituler, à renoncer à nous-mêmes, à nos œuvres, à nos mérites, mais c’est le seul moyen de triompher de la condamnation, et d’obtenir la grâce divine.
Un conseil pour ce jour :
Comme Jacob, il se peut que votre lourd passé vous effraye. Souvenez-vous que dans un terrible combat livré par le Christ à la croix, la bénédiction de Dieu vous est offerte, afin que votre passé soit effacé, et que vous commenciez une vie nouvelle.
Paul Calzada
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