Un texte de Jean Calvin, mis en forme et illustré par Peggy
» Mon Esprit qui est sur toi, et Mes paroles que J’ai mises dans ta bouche, ne sortiront pas de ta bouche, ni de la bouche de ta postérité, ni de la bouche de la postérité de ta postérité, dit le Seigneur, maintenant et pour toujours «
1. Les fanatiques font faussement appel au Saint-Esprit
Ceux qui, rejetant l’Écriture, s’imaginent qu’ils possèdent une façon particulière de pénétrer dans les profondeurs de Dieu, doivent être déclarés comme étant, non tant sous l’influence de l’erreur, que celle de la folie.
Car certains hommes parvenus dans les hautes sphères ont dernièrement fait apparition, lesquels, tandis qu’ils font un grand étalage de la supériorité de l’Esprit, rejettent toute lecture des Ecritures elles-mêmes, et tournent en dérision la simplicité de ceux qui se délectent uniquement de ce que les premiers appellent la lettre morte et mortelle.
Mais je souhaiterais qu’ils me disent de quel esprit il s’agit, dont l’inspiration les élève à une telle hauteur sublime qu’ils osent mépriser la doctrine de l’Écriture en la considérant comme méprisable et infantile.
S’ils répondent qu’il s’agit de l’Esprit de Christ, leur confiance est ridicule à l’excès ;
puisqu’ils admettront, je suppose, que les apôtres et les autres croyants dans l’Eglise primitive n’étaient pas illuminés par aucun autre Esprit.
Aucun de ces derniers n’apprirent ainsi à mépriser la Parole de Dieu, mais tous étaient animés de la plus grande révérence à son égard, comme leurs écrits l’attestent très clairement.
Et, effectivement, cela avait été prédit de la bouche d’Esaïe.
Car lorsqu’il dit :
» Mon Esprit qui est sur toi, et Mes paroles que J’ai mises dans ta bouche, ne sortiront pas de ta bouche, ni de la bouche de ta postérité, ni de la bouche de la postérité de ta postérité, dit le Seigneur, maintenant et pour toujours « ,
il ne relie pas l’Eglise ancienne à une doctrine externe comme s’il était un simple enseignant d’éléments ;
il montre plutôt que, sous le règne de Christ, la véritable et entière félicité de la nouvelle Eglise consisteront dans le fait qu’elle sera dirigée non moins par la Parole que par l’Esprit de Dieu.
Par conséquent, nous en déduisons que ces mécréants se rendent coupables d’un sacrilège effroyable en mettant en pièces ce que le prophète joint dans une union indissoluble.
Ajoutez à cela que Paul, bien que saisi jusqu’au troisième ciel, ne cessa pas de tirer bénéfice de la doctrine de la loi et des prophètes, tandis que, d’une manière similaire, il exhorte Timothée, un enseignant de singulière excellence, à prêter attention à la lecture (1 Timothée 4:13).
Et l’éloge qu’il prononce sur l’Ecriture mérite bien qu’on s’en souvienne, c’est-à -dire que :
» Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. « (2 Timothée 3:16).
Quelle est cette mascarade de la part du diable, par conséquent, qui consiste à s’imaginer que l’Ecriture, qui conduit les fils de Dieu vers le but final, est d’une utilité provisoire et temporaire ?
Une fois de plus, je voudrais que ces personnes me disent si elles sont imbibées d’un autre Esprit que celui que Christ promit à Ses disciples. Bien que leur folie soit extrême, il leur viendra rarement à l’idée d’en faire étalage comme un sujet de vantardise.
Mais quelle sorte d’Esprit notre Sauveur promit-Il d’envoyer ?
Un Esprit qui ne parlera pas de Lui-même (Jean 16:13), mais qui suggérera et communiquera les vérités qu’Il avait Lui-même délivrées à travers la Parole.
Ainsi, le ministère de l’Esprit qui nous a été promis, n’est pas de forger de nouvelles révélations inconnues, ou d’inventer une nouvelle forme de doctrine, par laquelle nous risquons d’être emportés loin de la doctrine reçue de l’Evangile, mais de sceller dans nos esprits la doctrine même que l’Evangile recommande.
2. Le Saint-Esprit Se reconnaît par Son accord avec l’Ecriture
Ainsi, il est aisé de comprendre que nous devons prêter diligemment attention à la fois à la lecture et à l’écoute des Ecritures, si nous désirons obtenir un quelconque profit de la part de l’Esprit de Dieu (tout comme Pierre loua ceux qui étudiaient attentivement la doctrine des prophètes – 2 Pierre 1:19, bien qu’on eût pu penser qu’elle fut supplantée après que la lumière de l’Evangile se fut levée),
et qu’au contraire, tout esprit qui court-circuite la sagesse de la Parole de Dieu, et qui suggère une quelconque autre doctrine, doit être suspecté, à juste titre, d’être vain et faux.
Puisque Satan se déguise lui-même en ange de lumière, quelle autorité peut avoir l’Esprit sur nous s’Il n’est pas authentifié par une marque infaillible ?
Et assurément, le Seigneur nous fait remarquer l’Esprit avec suffisamment de clarté ;
mais ces hommes misérables sont dans l’erreur comme s’ils étaient courbés sur leur propre destruction, tandis qu’ils recherchent l’Esprit en eux-mêmes plutôt que de Lui.
Mais ils disent que c’est une insulte d’assujettir l’Esprit, auquel toutes choses doivent être soumises, à l’Écriture.
Comme si c’était disgracieux pour le Saint-Esprit de maintenir une parfaite ressemblance entièrement, et d’être, en tous points de vue sans variation, cohérent avec Lui-même !
Il est vrai que s’Il était assujetti à un humain, un ange, ou à n’importe quelle norme étrangère, on pourrait penser qu’il Se serait rendu subordonné, ou si vous voulez, amené dans des liens, mais aussi longtemps qu’Il se compare à Lui-même, et est considéré en Lui-même, comment peut-on dire qu’Il est par là offensé ? J’admets qu’Il est amené à un test, mais il s’agit du test par lequel même il Lui plut que Sa majesté fût confirmée.
Cela devrait être suffisant pour nous une fois que nous entendons Sa voix ; mais par crainte que Satan s’insinue lui-même sous le couvert de Son nom, Il désire que nous Le reconnaissions par l’image qu’Il a imprimée sur les Ecritures.
L’auteur des Ecritures ne peut pas varier, ni changer Son image.
Tout comme Il apparut au commencement, de la même manière demeurera-t-Il perpétuellement.
Il n’y a rien d’humiliant pour Lui en cela, à moins de penser qu’il soit honorable pour Lui de dégénérer et de Se révolter contre Lui-même !
3. La Parole et l’Esprit appartiennent l’une à l’autre de façon inséparable
Leur contestation au sujet de notre attachement radical à la lettre morte porte en elle-même la punition qu’ils méritent du fait de leur mépris de l’Ecriture.
Il est clair qu’ici Paul est en train de s’opposer aux faux apôtres (2 Corinthiens 3:6) qui, en recommandant la loi sans Christ, privent les gens du bénéfice apporté par la Nouvelle Alliance, par laquelle le Seigneur S’engage à écrire Sa loi dans les cœurs des croyants, et à la graver dans leurs entrailles.
La lettre par conséquent est morte, et la loi du Seigneur tue ses lecteurs lorsqu’elle est dissociée de la grâce de Christ, et ne sonne qu’à l’oreille sans toucher le cœur.
Mais si elle est effectivement imprimée sur le cœur par l’Esprit ; si elle montre Christ, elle devient la parole de vie qui convertit l’âme, et rend sage le simple.
Néanmoins, précisément dans ce même passage, l’apôtre appelle sa propre prédication le ministère de l’Esprit (2 Corinthiens 3:8), faisant par là comprendre que le Saint-Esprit S’attache à Sa propre vérité, comme Il l’a exprimée dans l’Ecriture, qu’alors Il ne fait qu’exercer et mettre en avant Sa force lorsque la Parole est reçue avec l’honneur et le respect qui lui sont dus.
Il n’y rien de répugnant ici par rapport à ce qui a été dit plus haut (chapitre 7), de dire que nous n’avons aucune grande certitude de la Parole elle-même, à moins qu’elle ne soit confirmée par le témoignage de l’Esprit.
Car le Seigneur a si fortement soudé ensemble la certitude de Sa Parole et de Son Esprit, que nos esprits sont empreints de révérence à l’égard de la Parole lorsque l’Esprit qui brille sur elle nous rend capables, à ce moment-là , de voir la face de Dieu ; et, d’un autre côté, nous embrassons l’Esprit sans risquer d’être séduits quand nous Le reconnaissons dans Son image, c’est-à -dire dans Sa Parole.
Ainsi en est-il en effet.
mais bien plutôt, Il a employé le même Esprit, qui a été l’agent par lequel Il avait administré la Parole, en vue d’achever son œuvre par la confirmation efficace de la Parole.
De cette façon, Christ expliqua aux deux disciples (Luc 24:27), non pas qu’ils devaient rejeter les Ecritures et se confier dans leur propre sagesse, mais qu’ils devaient comprendre les Ecritures.
D’une manière similaire, lorsque Paul dit aux Thessaloniciens :
» N’éteignez pas l’Esprit « ,
il ne les amène pas à flotter en l’air dans de vides spéculations en dehors de la Parole ; il ajoute immédiatement :
» Ne méprisez pas les prophéties « (1 Thessaloniciens 5:19,20).
Par cela, indubitablement, il veut faire comprendre que la lumière de l’Esprit est éteinte dès que la prophétie tombe dans le mépris.
Comment réagissent face à cela ces enthousiastes gonflés d’orgueil, qui caressent l’idée que la seule véritable illumination consiste à mettre de côté négligemment la Parole de Dieu en lui disant adieu, tandis qu’avec une confiance non moins grande que la folie, ils reposent sur toute notion aussi floue que le rêve qui a pu occasionnellement germer dans leurs esprits ?
Certainement que les enfants de Dieu deviennent sobres d’une façon très différente. Comme ils sentent que sans l’Esprit de Dieu ils sont hautement dépourvus de la lumière de la vérité, ils n’ignorent pas ainsi que la Parole est l’instrument par lequel l’illumination de l’Esprit est dispensée.
Laisser un commentaire
Vous devez être identifié pour poster un commentaire.