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C’est là, sous mes yeux, presque chaque jour.

Ça, ce sont les désastres qui se reflètent dans ces personnes qui viennent dans ce lieu.

C’est un drôle d’endroit, oh oui, croyez moi, c’est un endroit terrible, pour ces êtres qui s’y échouent !

Beaucoup errent, traînant le poids de leur vie et de leurs péchés.

Un vrai champ de bataille sur lequel je me rends, faisant fonction de soignante, et comme un soldat qui découvre les dégâts d’une guerre, je reste abasourdie par le nombre de victimes, qui ici, ont encore un souffle de vie.

En apparence seulement.

Les corps ne dévoilent pas seulement les ravages du temps, ils révèlent aussi des âmes plongées dans l’obscurité.

La plupart ont refusé de croire, refusé de croire qu’il existait autre chose que ce monde et ses plaisirs.

Prisonniers à présent d’un univers dépourvu de celui naguère réconfortant, privés de leurs souvenirs accumulés au fil des années, vestiges de toutes les étapes d’une existence qui s’estompe dans de douloureux regrets.

Privés aussi, souvent, des êtres aimés, ils doivent s’habituer dorénavant, à des étrangers habillés de tenues ornées de badges dont les noms se perdent dans leur mémoire défaillante.

Combien de fois ai-je hurlé dans ma voiture après une journée passée avec eux… ou vu la route brouillée par des larmes de rage ou de chagrin?

Je ne saurai le dire.

Ce que je sais en revanche, c’est les combats que je mène à travers eux, pour eux.

La première fois que je suis rentrée dans ce lieu appelé Ehpad, mon enthousiasme d’apporter le meilleur de moi-même et d’aider ces personnes vulnérables enflammait tous mes espoirs.

J’avais ma foi, porter par une confiance absolue pour le Fils bien-aimé de mon Père, Celui qui m’a sauvée d’une vie dénuée de sens : Jésus-Christ.

J’avais aussi un discernement certain ou un certain discernement à voir ce que les autres ne pouvaient voir… Toutefois, je n’étais pas suffisamment armée et encore un tantinet naïve.

Et seule.

Seule à croire, seule à espérer, dans cet endroit où la médecine est Reine, où la science se vante de tous les possibles et de tous les droits.

Ici, on ne parle pas de Dieu, on parle de bien-être, de confort, du corps uniquement du corps. Le possible « après », vous n’y pensez pas !

Et pourtant, ici, j’ai cette sensation tenace, que l’endroit est l’antichambre d’un cauchemar qui se prépare pour le dernier voyage.

Je parcours les couloirs et j’entrevois dans ces chambres les conséquences de leur existence où Dieu fut rarement invité.

Cela va vous paraitre fou et pourtant, dans ce lieu, il n’y a pas de croyant, pas de chrétien, ou plus précisément de véritable chrétien.

Oh, il y a bien quelques croyantes catholiques, de celles qui ne manqueraient pour rien au monde la messe deux fois par mois, et qui, pourtant, telles des hyènes, s’entredéchirent dès que l’une d’entre elle leur tourne le dos. Oh, ça, oui !

Dans cet endroit froid, où la mort ne cesse de roder, les péchés ne se dissimulent plus, ils les dévorent et témoignent avec force de l’existence qu’ils ont mené.

L’ambition, les biens matériels, les plaisirs, le paraître, ceux qu’ils ont aimé ou haï, les richesses, les secrets, les non-dits, les mensonges, les rancunes, les dérives, les adultères, les vols, les calomnies, se sont enracinés telles des empreintes baignées d’amertume et de grands regrets dans ce lieu où ils ne sont que de passage. Des passages éphémères, vite oubliés et remplacés.

La folie est omniprésente, sous des formes diverses que la médecine a qualifié de bien d’étranges noms.

Ils peuvent mettre tous les noms qu’ils veulent, je sais reconnaître les conséquences d’une vie dénuée de sa lumière dont nos âmes ont désespérément besoin, et que ce monde perverti nie de toutes ses forces!

Ici, c’est une « autre » forme de société qui a étendu ses tentacules moribondes, celle médicale qui rejette la Vérité comme ineptie ou bien sans fondement scientifique.

Je vois ce qu’ils ne voient pas.

Et j’entends aussi.

J’entends leurs détresses, leur peur à travers des hurlements fracassants « de silence » qui retentissent seulement dans leur âme et dans leurs têtes… et que seuls ceux qui s’y attardent perçoivent.

Des cris de désarroi parce qu’ils ne savent plus exprimer leur souffrance, ni la terreur d’une mort qui s’en vient, inexorable !

Et puis il y a le « mal » tapi dans l’ombre, qui guette, observe sans répit.

Ce mal est là, il est toujours là dans ces lieux dénués de Foi et d’espérance, oh ça oui !

Mais je persévère, traversant les découragements, le chagrin, l’agacement ou la colère même parfois, parce que je sais que l’Amour de Dieu est plus puissant que tout.

Parce qu’il s’agit d’Amour justement, de son Amour, qui peut sauver même dans ces lieux, le pécheur à l’hiver de sa vie, ou même ouvrir un esprit voilé par la maladie.

Ici, où tout semble perdu d’avance, j’ai été témoin de miracle, car je crois encore que cet amour peut illuminer dans ce milieu désolant même les ténèbres les plus sombres.

Il y a Georges(*) qui ne parle plus ou si peu, le regard vide, un regard particulier, dénué d’expression, comme absent, où l’éclat de vie s’est évanoui quelque part, un quelque part que je ne peux atteindre. Jusqu’au jour où, dans l’élan d’une inspiration soudaine, assise face à lui, le rasant avec autant de douceur possible, je lui ai parlé de Toi. Toi, Jésus-Christ, le Dieu Sauveur, Celui qui s’est donné aux hommes…même à toi Georges.

Et là, il y a eu ce déchirement dans l’épais brouillard de son esprit, et son regard s’est « allumé » tout à coup. Cela n’a duré qu’un instant, mais je peux vous dire qu’il a su dire oui pour cet ultime appel, dans un dernier sursaut de conscience que Dieu lui a accordé dans sa prodigieuse miséricorde !

Jeanne, la taciturne, qui, un matin, s’est mise à réciter le « notre Père » sans la moindre hésitation en me regardant avec un sourire éblouissant!

Et puis il y a les autres, qui ont atteint déjà, en quelque sorte, l’autre rive.

Margareth(*). Margareth qui hurle, le visage figé dans une terreur sans nom, le regard fixé sur le mur nu de sa chambre, immobilisée par la paralysie. Ils appellent ça des hallucinations…vraiment ?

Et que dire de ceux qui déambulent, hagards, le regard vide, jusqu’à l’épuisement parfois ?!

De celle aussi, qui tout à coup, en vous voyant entrer se met à murmurer dans un étrange langage ?

Ou de l’habitude bizarre de Gin (*) de parler des journées entières au reflet de son visage que renvoie son miroir, qu’elle imagine être sa sœur ou une amie disparue depuis longtemps!

Délires, aliénation, obsession, addiction, trouble, voire visions…voilà donc ces pronostics irrémédiables que ces personnes portent comme de lourdes chaînes.

Mais moi, je pressens autre chose, oh, ça oui !

Ils sont là, je le devine et le discerne sans l’ombre d’un doute. « Ils » tourmentent, enserrent, entourent, et se dévoilent à certains sans doute dans ces interminables nuits où l’insomnie se fait tenace.

Je parle alors de Toi, Celui qui a la puissance de faire reculer la noirceur de ces « déchus » et l’apaisement survient alors.

Pas longtemps.

Parce qu’ils reviennent. Ils reviennent toujours.

Le poids du péché leur donne ce droit.

Au-delà de cette déroute qui me met à rude épreuve et dont je suis témoin à chaque fois que je franchis la porte de cette institution, il m’arrive de percevoir le pourquoi de ces vies brisées à l’aurore d’une mort qu’ils appréhendent instinctivement.

Je discerne au-delà des apparences ce qu’ils veulent exprimer et même à travers les paroles saugrenues qu’ils murmurent ou clament avec force, je saisis l’essentiel.

Pour cela, il faut beaucoup d’amour, de patience et de d’observation.

Et l’aide de Celui qui connait tous les langages même les plus insolites: Dieu.

La Pandémie

Puis il y eu ce jour, ce fameux jour où mon cœur s’est brisé avec fracas. Chaque morceaux éparpillé porte le nom de ces êtres « cassés » que l’on a vacciné ou testé dans une ambiance digne d’un film d’horreur.

Je ne peux oublier ces hurlements de peur, d’incompréhension et de souffrance.

Mes nuits ne sont plus tout à fait les mêmes, et aujourd’hui encore ces souvenirs sont douloureux.

Ma voix s’était pourtant élevée unie à des malades, atteints dit-on d’Alzheimer, qui ont pourtant su dire clairement : « non »!

Néanmoins, dans le brouhaha de cette folie, nos voix ont été étouffées.

Étouffées par les « ordres ».

Balayées par le « c’est pour leur bien ».

Vraiment ?

Oui, mon cœur s’est brisé et depuis Dieu, magnanime, s’évertue avec délicatesse à remettre chaque morceau à leur place, doté d’une colle spéciale qu’il est le seul à connaître.

IL sait aussi me surprendre ou revigorer mon âme attristée de manière surprenante, à travers ceux qui se dirigent vers un « happy end » irréversible.

Comme Henri, âgé de 91 ans, qui le matin, l’aidant à mettre ses chaussons, caresse mes cheveux et émerveillé me dit avec tendresse :

– Qu’ils sont beaux vos cheveux, oui, ils sont beaux!

Je ne peux m’empêcher d’éclater de rire! Ce qui le réjouit, assurément !

Je discerne chez ce vieil homme de la gentillesse et pas une once de malice dans ses propos.

Mes cheveux, que le temps a blanchis, n’ont pourtant rien d’extraordinaire.

Pas pour lui, il semblerait, et pas pour Dieu surtout.

Et je ne peux m’empêcher de penser à ce verset biblique si éloquent :

« Les cheveux blancs sont une couronne d’honneur; C’est dans le chemin de la justice qu’on la trouve. » (Proverbes 16.31)

Oui, il y a encore pleins de petits moments merveilleux où les rires, la joie et la tendresse s’élèvent néanmoins dans cette ambiance opaque où un ballet incessant de tâches de plus en plus lourdes épuisent toutes les bonnes volonté que nous sommes.

Pourtant mon cœur n’est plus aussi joyeux quand mes pas me mènent vers ce lieu qu’une « haute autorité » dite de la santé s’est accaparée avec suprématie.

Ce système a happé l’essence même d’une humanité agonisante.

Le point de non-retour

La nouvelle fait rage.

Elle commence à s’immiscer au cœur de notre pays, de l’Europe même.

Une nouvelle qui s’annonce ferme et persistante.

La vaccination va devenir obligatoire pour les soignants, plus précisément ceux des Ehpad.

Pour commencer.

Parce que je sais que ça s’étendra aux services similaires, puis vers d’autres corps de métiers.

Vaincre l’hésitation du corps médical qui pourrait influencer la population en leur imposant ces injections ? C’est un stratagème imparable d’une grande perversité, oh ça oui!

Néanmoins, ma décision est prise. Je pense qu’elle l’était déjà dès le commencement de cette divagation qui allait aveugler une grande partie du peuple.

Et aujourd’hui, il s’est passé un événement d’une grande beauté qui a renforcé ma position.

Henri et Babeth (*)

A eux deux, ils ont presque deux siècles et 70 ans de vie commune.

Ils s’aiment comme s’ils avaient encore 20 ans, se regardent comme lors de leur première rencontre, une époque où la guerre faisait rage et déployait avec fracas ses horreurs au regard du monde.

Je les regarde, adossé sur le mur de la chambre, et je sens mon cœur se briser de nouveau, mais d’émotions pleines de jolies couleurs cette fois-ci!

Ils ne s’aperçoivent de rien, absorbés par cet amour teinté de pudeur qui les transporte dans des souvenirs qu’eux seuls connaissent.

Ceux-là, ils partiront ensemble vers la même destination peut-être : j’aspire à ce souhait en Esprit.

Et c’est à ce moment-là, dans cette abondance d’amour que j’ai su.

Ma tâche ici allait bientôt s’achever.

Et puis tout aussi soudainement, j’ai songé à ces grands enseignants que nous avons perdu depuis le début de cette débâcle. Jean-Marc Thobois (*) ce grand défenseur du peuple hébreux, un homme de Foi, s’élevant pour la vérité et l’amour de Dieu. A Irvin Baxter, intarissable sur l’histoire alliée à celle de la Bible, qui nous laisse, lui aussi, un merveilleux héritage.

Et je ne peux m’empêcher de citer ce verset si approprié en ces circonstances :

« Le juste disparaît et personne ne prend cela à cœur,

les hommes de bien sont enlevés et personne ne comprend

que c’est à cause du mal que le juste est enlevé. »Ésaïe 57.1″

Dans quelque temps, une grande partie du corps médical acceptera cette vaccination de peur de perdre leur travail, le reste, si peu finalement, partira ou se fera licencier.

Je serais de ceux-là.

Car, c’est à Dieu qu’il nous faut obéir plutôt qu’aux hommes, quand les autorités en place ne se soumettent plus à sa Loi et ont fait allégeance à « l’adversaire« .

Car, ces derniers temps, les signes eschatologiques ne cessent de se révéler à travers le monde avec une telle puissance !

Notre Président nous ne l’avait-il pas annoncé ? « La bête de l’événement est là…. »

Nous sommes en guerre.

C’est exact.

Le temps est venu….

 

*Noms changés

** Article sur Jean-Marc THOBOIS : http://a-l-aube-de-l-esperance.over-blog.com/2020/03/le-choc.html