– » L’une des bénédictions les plus évidentes apportées par la prière secrète sur le ministère est un indescriptible et inimitable Quelque chose, une Onction qui vient du Saint Lieu… Si l’Onction que nous recevons ne vient pas de l’Eternel des armées, nous sommes des trompeurs, puisque ce n’est que dans la prière qu’on peut l’obtenir… Appliquons-nous donc avec persévérance et ferveur à la supplication. Comme celle de Gédéon, que votre toison repose sur l’aire de la supplication jusqu’à ce qu’elle soit humide de la rosée d’En-Haut. (Juges 6-38). » C. SPURGEON
« Nos cœurs ne brûlaient-ils pas au-dedans de nous ? « (Luc 24-32) ;
C’est dans cette Onction que réside l’art du serviteur. Le prédicateur qui n’a jamais connu cette Onction, n’a pas connu non plus l’art de la vraie prédication.
Le ministre qui a perdu cette Onction a perdu l’art de prêcher. Quelqu’autre art qu’il puisse avoir ou retenir : celui de faire des sermons, celui de l’éloquence, ou de pouvoir exprimer clairement ou correctement sa pensée, l’art de plaire à ses auditeurs, il n’en a pas moins perdu l’art divin de la prédication.
Cette Onction rend intéressante et puissante la vérité divine ; elle attire et captive, elle édifie, elle convainc, elle sauve. C’est cette Onction du Saint-Esprit qui rend vivante la vérité révélée de Dieu ; elle la vitalise et lui donne de communiquer la vie.
Même la vérité évangélique apportée sans cette Onction, est morte, donnant la mort (Hébreux 4). Le sermon peut abonder en vérités, être chargé de pensées, briller par sa clarté, frapper par sa logique, être plein d’enthousiasme ; sans cette Onction, il se terminera par la mort et non par la vie.
M. Spurgeon a dit :
– » Je me demande combien de temps nous allons nous casser la tête jusqu’à ce que nous puissions vraiment comprendre ce que veut dire prêcher avec Onction. Celui qui est rempli du Saint-Esprit en reconnaît la présence, et celui qui a l’habitude de l’écouter en détecte rapidement l’absence. La ville de Samarie, assiégée et famélique, est l’image d’un discours dépourvu de cette présence. Et Jérusalem, dans ses opulentes fêtes, et ses richesses, peut représenter un sermon qui en est rempli.
.. Chacun sait ce qu’est la fraîcheur du matin quand le soleil levant fait briller des perles sur chaque brin d’herbe ; mais qui peut la décrire, ou la produire lui-même ? Tel est le mystère de l’Onction spirituelle. Nous savons ce que c’est sans pouvoir le faire comprendre à d’autres.
… Il est aussi facile qu’insensé d’essayer de la contrefaire. L’Onction est une chose que l’on ne peut pas fabriquer, et ses contrefaçons sont indignes du Sauveur. Elle est néanmoins sans prix et incomparable, indispensable si vous voulez édifier les chrétiens et amener les pécheurs à Christ « .
L’Onction est ce « quelque chose » d’indéfinissable et d’indescriptible qu’un vieux prédicateur écossais de renom décrit ainsi :
– » Il y a parfois, dans le sermon, quelque chose qui ne peut être décrit, ni matière ni expression ; nul ne peut dire ce que c’est ni d’où cela vient ; la seule chose est qu’une douce violence perce notre cœur et nos affections ; nous sentons que cela vient directement du Seigneur. Mais s’il existe quelque façon de pouvoir obtenir une telle chose, ce ne peut être que par les dispositions célestes du prédicateur. «
Nous appelons cela l’Onction. C’est elle qui rend la Parole de Dieu :
» vivante et efficace, plus acérée qu’aucune épée à double tranchant: elle pénètre jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles; elle est juge des sentiments et des pensées du cœur « . (Hébreux 4:12).
C’est cette Onction qui donne aux paroles du serviteur de Dieu un tel à-propos, une telle pénétration, et une telle puissance ; c’est elle qui a créé une telle friction, un tel remue-ménage dans bien des congrégations mortes.
Les mêmes vérités ont cependant déjà été dites avec la rigueur de la lettre, aussi douces que l’huile humaine peut les rendre ; mais aucun signe de vie n’y a répondu, pas la moindre pulsation cardiaque ; tout est resté aussi calme que le tombeau et la mort.
Le même serviteur obéit-il, entre temps, à l’injonction :
» Soyez remplis du Saint-Esprit « ,
voilà alors que les effluves divines sont sur lui, la lettre de la Parole a été illuminée à ses yeux et enflammée par cette mystérieuse puissance; les palpitations de la vie commencent, la vie qui reçoit, la vie qui se perpétue.
Cette Onction envahit et convainc l’âme ; elle brise les cœurs endurcis.
Cette présence est le trait caractéristique qui sépare et distingue la vraie prédication de l’Evangile de toutes les autres méthodes de présentation de la vérité. Elle crée un grand abîme spirituel entre le prédicateur qui la possède et celui qui ne l’a pas. Elle souligne et imprègne la vérité révélée de toute l’énergie de la divinité.
L’Onction, c’est simplement mettre Dieu dans Sa parole et dans Son messager.
Par une piété profonde, et des prières continuelles, elle devient la puissance personnelle du témoin de Christ. Elle inspire et clarifie son intelligence, lui donne une pénétration profonde, la puissance de saisir et de projeter la vie. Elle lui donne un cœur fort, ce qui est bien préférable à une tête remplie ; et par elle, la tendresse, la pureté et la force coulent de son sein.
La largeur d’esprit, la plénitude de pensée, la liberté, la netteté et la simplicité d’élocution, sont le fruit de cette Onction ; on confond souvent l’ardeur avec elle. Celui qui possède l’Onction divine sera ardent dans la vraie nature spirituelle des choses, mais il peut exister une grande somme d’enthousiasme, sans pour cela que la moindre Onction l’anime.
L’ardeur et l’Onction se ressemblent sur certains points. À première vue, il est facile de les confondre. Il est nécessaire de posséder le discernement et la connaissance spirituelle pour les différencier. L’enthousiasme peut être sincère, sérieux, ardent, et même persévérant. Il va droit aux choses, avec bonne volonté, les poursuit avec persévérance, les recommande instamment et avec ardeur ; et pour cela il y met toute sa force. Mais tous ces dons accumulés ne s’élèvent pas plus haut que la simple humanité. L’homme en est la base, l’homme tout entier, avec tout ce qu’il possède de volonté et de cœur, de cerveau et de génie, de travail, d’organisation, et d’élocution. Il s’est fixé un but précis qui l’a séduit, et il cherche à en venir à bout.
Il peut n’y avoir rien de Dieu en cela. Il peut n’y avoir que peu de Dieu parce que l’homme y prend déjà tant de place.
Il peut présenter sa défense comme un avocat, tant son désir est grand d’arriver à ses conclusions; Ce plaidoyer peut plaire ou toucher, remuer ou submerger par la conviction de son importance.
Et toute cette ardeur peut aller de pair avec des instincts terrestres, n’être propulsée que par des forces humaines; son autel peut être élevé par des mains d’argile et son feu provenir des flammes terrestres.
D’un prédicateur assez doué, assez connu, qui arrivait toujours à ses fins avec l’Ecriture, il est dit :
– » Il était très éloquent pour ce qui concernait ses propres interprétations » !
C’est ainsi que les hommes s’échauffent de plus en plus au sujet de leurs propres plans ou conceptions. Cet enthousiasme-là peut n’être que de l’égoïsme caché. Mais qu’en est-il de l’Onction ? C’est cette chose indéfinissable qui fait d’un sermon une prophétie (c’est-à -dire une parole venant de Dieu).
C’est ce qui distingue et sépare la prédication de tout autre moyen d’expression. C’est ce qui est divin dans le message.
Elle le rend pénétrant pour ceux qui ont besoin d’être convaincus.
Elle distille la rosée à ceux qui ont besoin d’être rafraîchis.
Cette présence du Saint-Esprit est donnée à l’homme de Dieu dans son étude, dans son lieu secret. C’est ce que les cieux distillent en réponse à sa prière. C’est le souffle le plus doux du Saint-Esprit. Il imprègne, envahit, adoucit, filtre, coupe et calme. Il rend la Parole comme une Dynamite, comme le Sel et comme le Sucre.
Il fait de l’Évangile un calmant, un accusateur, un révélateur, un sondeur ; l’auditeur devient un coupable ou un saint, car il Ie fait pleurer comme un enfant, ou vivre comme un géant ; il ouvre son cœur et son portefeuille aussi délicatement et aussi puissamment que le printemps déploie les feuilles.
Cette Onction n’est pas le don du génie. Elle n’est pas trouvée dans les écoles des hautes études. Aucune éloquence ne peut lui être comparée, aucune industrie ne peut la fabriquer ; aucune main de prélat ne peut la conférer.
C’est le don de Dieu, le signe qu’il met sur Ses messagers personnels.
C’est la dignité de chevalier du ciel, donnée aux braves et fidèles, choisis par le Seigneur Jésus, qui ont ardemment recherché cet honneur spirituel à travers bien des heures de larmes et de combat dans la prière.
L’ardeur peut être impressionnante et bonne, le génie reconnu et renommé. Les pensées des grands hommes peuvent allumer certains désirs, inspirer certaines actions ; Mais c’est un revêtement divin, une puissance spirituelle bien plus grande que l’ardeur, le génie, ou la pensée, qui brise les chaînes du péché, gagne au Seigneur les cœurs dépravés et étrangers à la vie de l’Esprit, répare les brèches et restaure l’église, la ramenant dans les anciens sentiers de pureté et puissance.
Dans le » système » dont Christ est le promoteur, cette Onction vient du Saint-Esprit, séparant les hommes en vue de l’œuvre de Dieu et les qualifiant pour cela. Elle est l’unique capacité divine par laquelle le prédicateur accomplit les buts particuliers et salutaires de son service. Sans elle, aucune œuvre spirituelle n’est véritablement accomplie : les résultats et la force du sermon ne s’élèvent pas plus haut que l’esprit qui anime les paroles énoncées.
L’Onction divine sur le messager produit, par la Parole de Dieu, des fruits véritablement spirituels. Sans elle ces résultats ne sont pas obtenus. Bien des impressions sympathiques peuvent être créées, mais, réunies toutes ensemble, elles sont bien en deçà des fins de la prédication évangélique.
Cette Onction peut être imitée.
Il y a bien des choses qui lui ressemblent, et bien des résultats qui font croire à ses effets ; mais tout cela est étranger à la nature même de la vie éternelle par l’Evangile. La ferveur ou la douceur produite par un sermon pathétique et sentimental, peuvent ressembler au mouvement de l’Esprit dans l’assemblée, mais elles sont sans force de pénétration, sans cet aiguillon qui brise le cœur. Aucun baume pour guérir les cœurs brisés ne se trouve dans ces mouvements personnels, sympathiques, superficiels ; ils ne sont pas radicaux, pas plus convaincants que guérissant de la puissance du péché qui est dans chaque être humain.
Cette Onction divine est la caractéristique précise qui sépare le véritable message de l’Evangile de toutes les autres méthodes pour présenter la vérité. Elle appuie et interpénètre la vérité révélée de toute la force de Dieu. Elle illumine la Bible, élargit et enrichit l’intelligence, la rendant capable de saisir et de s’appliquer cette Parole. Elle qualifie le cœur du serviteur, et l’amène à cette position de tendresse, de pureté, de force et de lumière qui est indispensable pour obtenir les résultats les plus élevés.
Cette Onction donne au serviteur la liberté d’esprit, l’élargissement de la pensée et de l’âme, liberté, plénitude, et précision d’expression qui ne peuvent être obtenues par aucun autre moyen.
Sans cette Onction dans le messager, l’Evangile n’a pas plus de puissance pour se propager que n’importe quel autre système de vérités. Là se trouve le sceau de Sa divine origine. L’Onction dans le prédicateur met Dieu dans l’Evangile. Sans cette Onction, Dieu est absent ; et l’Evangile est laissé aux efforts insatisfaisants de l’ingéniosité et des talents humains, pour essayer d’imposer et de répandre ses doctrines.
C’est de cet élément-là que la proclamation de l’Evangile manque, plus que de n’importe quel autre ; c’est à cet endroit vital qu’il s’écroule. La puissance morale d’un homme peut être agrémentée d’une grande instruction, elle peut être éloquente et brillante au point que les auditeurs se délectent et soient charmés ; des méthodes d’évangélisation totale peuvent amener les gens en foule, impressionner et imposer la vérité de toutes leurs ressources…
Mais sans cette Onction, tous ces moyens ressembleront aux assauts d’une mer tourmentée contre un énorme rocher comme celui de Gibraltar. L’écume et les embruns peuvent chercher à le couvrir ou à l’éclabousser; mais il reste là, toujours et encore, impressionnant et imprenable.
Le cœur humain ne peut pas plus être débarrassé de sa dureté et de son péché par ces procédés humains que ces rochers ne peuvent être déplacés par les flots incessants de l’océan.
Cette Onction est la puissance que Dieu donne au serviteur qu’il a appelé, et sa manifestation profonde est la preuve continuelle de cet appel. C’est cette présence divine sur lui qui est un garant de sa consécration à l’œuvre et au service de Dieu.
Bien d’autres forces et motifs peuvent appeler un homme au service, mais cette Onction est la seule marque d’approbation véritable. Une séparation pour l’œuvre de Dieu par la puissance du Saint-Esprit est la seule consécration reconnue par Dieu comme légitime.
Cette présence céleste et divine, voilà le besoin des serviteurs, ce dont ils doivent être absolument remplis. Cette huile céleste, déposée par l’imposition des mains divines, doit adoucir et lubrifier l’homme tout entier, cœur, tête, esprit, jusqu’à le séparer d’une manière complète de tous motifs ou buts, qu’ils soient terrestres, temporels, mondains ou égoïstes et ce, afin de l’ouvrir à tout ce qui est pur, à tout ce qui vient de Jésus-Christ.
C’est cette présence du Saint-Esprit dans le messager qui donne la force de pénétration au message qu’il apporte. Les mêmes vérités ont déjà été prêchées dans la rigueur de la lettre, mais aucune ride n’est venue troubler la surface des cœurs, aucune souffrance, aucune pulsation n’a été ressentie. Tout est resté calme comme un cimetière.
Un autre serviteur de Dieu vient, et voilà que cette mystérieuse influence est sur lui ; la lettre de la Parole de Dieu a été mise en feu par le Saint-Esprit, le choc d’un puissant mouvement a été senti ; c’est l’Onction qui pénètre, réveille la conscience, brise le cœur.
La prédication sans le Saint-Esprit rend chaque parole dure, sèche, âcre, morte.
Cette Onction n’est pas un souvenir, une chose qui n’appartienne qu’au passé. C’est un fait présent, réel, conscient et constant. Elle appartient à l’expérience de l’homme aussi bien qu’à ses discours. C’est ce qui le transforme à l’image de Son divin Maître, et c’est aussi par elle qu’il proclame les vérités de Christ avec puissance. C’est tellement cela qui est la puissance du ministère que toutes les autres choses semblent faibles et vaines sans elle; et sa présence compense le manque de toutes les autres forces (qui ne sont que faiblesses).
Cette Onction n’est pas un don confié pour toujours.
__C’est un don conditionnel, et sa présence est perpétuée et augmentée par le même procédé qui a permis de l’obtenir la première fois : par d’incessantes prières à Dieu, des désirs passionnés pour la ressemblance Christ, en L’estimant et Le recherchant avec une ardeur infatigable, en regardant toutes choses comme une perte ou un échec sans elle. __
D’où, et comment est venue cette Onction ? Directement de Dieu, en réponse à la consécration du cœur. Les cœurs remplis de l’Esprit de prière sont les seuls à pouvoir être remplis de cette Huile sainte ; des lèvres qui prient sont les seules à pouvoir être ointes de cette Onction divine.
La prière, la séparation de ce qui est vil (Jérémie 15-19), tel est le prix d’une parole ointe.
La prière, beaucoup de prières, telle est la seule condition pour garder cette Onction.
Sans cette incessante Pensée : Aussi vrai que Dieu seul connaît ceux qui Lui appartiennent, seul le Fruit du Saint-Esprit est la preuve de l’approbation divine, quelles que soient par ailleurs nos prétentions (2 Timothée 2-19-21, Galates 5-19-25).
Sans prière, l’Onction ne vient jamais sur le prédicateur ;
Sans la persévérance dans la prière, l’Onction, comme la manne gardée trop longtemps par le peuple dans le désert, fera naître des vers qui la dévoreront toute.
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