1/ Changer de cadre : l’agriculture doit sortir des accords internationaux de libre-échange
Il paraît évident que chaque pays, voire chaque région devrait pouvoir couvrir l’essentiel de ses besoins alimentaires lorsque c’est possible. (12)
Cela évite de soumettre les populations aux aléas géopolitiques ou climatiques.
Que l’on vende le surplus s’entend, mais seulement lorsque l’on est excédentaire.
La France, avant l’ouverture des marchés agricoles au commerce mondial, était autonome pour l’essentiel des denrées alimentaires.
Aujourd’hui le pays :
- dépend à 50% de l’Amérique latine pour le fourrage des animaux d’élevage (13) ;
- importe 70% de fruits (14) ;
- importe 30 % de légumes. (14)
2/ Penser l’alimentation, l’agriculture et la santé, ensemble
Même si les choses évoluent un peu, les politiques alimentaires ou agroalimentaires semblent encore éloignées des politiques agricoles.
En 2021, la majorité des produits consommés par les Français viennent (15) :
- du blé et des céréales ;
- du lait de vache ;
- de la viande.
Lorsqu’ils sont issus de filières industrielles, ces produits sont pro-inflammatoires.
Ils ne sont pas bons pour la santé.
Le blé est souvent intoxiqué aux métaux lourds comme le cadmium. Il est aussi saturé de pesticides. (16)
Les vaches sont nourries au maïs qui vient souvent d’Amérique latine. Ce maïs est parfois OGM, bourré de pesticides et, parce que c’est du maïs, très riche en oméga 6. (14)
Les produits bovins industriels sont trop riches en oméga 6.
Or le corps humain a besoin d’un bon équilibre entre oméga 3 et oméga 6. Le bon ratio est de 1 pour 4 ou 5. Le ratio chez la plupart des Français est de 1 pour 20 ou 1 pour 30. (17)
Si l’on veut améliorer la santé des agriculteurs et des consommateurs, il faut sortir de ce système productiviste construit sur des monocultures à perte de vue qui fatiguent la terre et épuisent les humains. (10,11)
Le système agricole sera plus durable si :
- L’élevage devient une filière ultra-qualitative avec moins de bovins et plus d’animaux de petite taille. (18)
- Les légumes deviennent la base de la l’alimentation quotidienne.
- Chaque région fournit au moins 80% de la consommation alimentaire locale. Le niveau d’autosuffisance de l’Ile-de-France est de 6% et 1 camion sur 3 en France est un camion alimentaire. (18)
Cela suppose de sortir d’une agriculture spécialisée pour revenir à une agriculture d’abord vivrière.
3/ Augmenter substantiellement la part d’agriculture biologique et d’agroforesterie
À terme, il faudrait parvenir à sortir complètement du système agricole actuel qui dépend du pétrole et des intrants. (18,19)
Les intrants, ce sont les apports extérieurs. Ce sont les engrais par exemple qui sont fabriqués avec du phosphate et des hydrocarbures.
Le seul moyen de parvenir à cet objectif est de renforcer le secteur de l’agroforesterie qui combine l’agriculture au sol (céréales ou maraîchage) avec les vergers. (20)
Il est grand temps d’investir massivement dans la permaculture ou l’agriculture naturelle qui sont des systèmes efficaces de production agricole compatibles avec les défis énergétiques et climatiques. (20,21)
Vous me direz peut-être que ces systèmes n’ont fait la preuve de leur efficience que sur de petites surfaces.
C’est exact.
Il est donc grand temps de déployer des moyens autrement conséquents que ceux qui existent aujourd’hui.
Et pour cela, il faut le soutien de l’État.
C’est un investissement sur l’avenir qui fera le bien-être des agriculteurs et des consommateurs.
Ce n’est pas une voie simple pour autant.
Elle prendra du temps.
Et c’est pour cela que le bon moment pour lancer cette révolution, c’est maintenant. |
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